vendredi 8 mai 2020

Commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale. 1ère partie.


 Cette année, le vendredi 8 mai 2020, nous devions commémorer le 75ème anniversaire de l’Armistice de 1945.

Affiche 8 mai 1945. Document internet.
Mais, en cette période de confinement, le gouvernement a interdit toutes les cérémonies patriotiques et les rassemblements.
Le Devoir de mémoire s’exercera donc par un pavoisement (installation du drapeau tricolore) sur l’hôtel de ville et un dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument aux Morts de la Place du Général de Gaulle par Mme le Maire accompagnée d’un porte-drapeau de l’UNC, section locale.


Le monument aux morts de la Place du Général de Gaulle à Pérenchies.
Document internet « www.les communes »
Nous vous proposons, grâce à notre blog d’histoire locale, en ce 8 mai 2020, de revivre l’époque de cette seconde guerre mondiale à travers les photographies et les textes réalisés par les habitants de Pérenchies qui y vivaient. Une deuxième partie sera publiée le jeudi 14 mai 2020 puis une dernière le jeudi 21 mai 2020.


Journal La Voix du Nord. 8 mai 1945.
Document internet.

Ainsi s’exercera ce Devoir de Mémoire essentiel pour notre société.


1939/1945, une guerre cruelle et mondiale
Pour commencer, un petit rappel sur la guerre 1939/1945  grâce aux fiches pédagogiques « Que faut-il savoir sur la guerre 1939/1945 », recueillies sur internet. 

« Depuis la fin de la Première Guerre Mondiale en Allemagne, la population s'appauvrit et le pays tombe dans la ruine à cause des sanctions que lui a infligées le Traité de Versailles. Adolf Hitler, homme politique, va prendre le contrôle en Allemagne, afin d'appliquer ses idées antisémites que l'on peut lire dans son livre intitulé « Mein Kampf ». Il veut aussi redorer le blason de l'Empire allemand et conquérir le monde sous l'égide de la "race aryenne".


Le 30 janvier 1933, Hitler devient chancelier.
Document internet.
Il accède à la chancellerie en 1933 et commence l'armement de son pays dès 1935 après être devenu Führer du Reich. Il réalise, dès 1936, une alliance avec l'Italie et le Japon. Fort de celle-ci, le peuple japonais envahit dès 1937 la Chine : la guerre a déjà commencé sans que personne ne s'en rende compte.
Hitler s'y met lui aussi en envahissant l'Autriche l'année suivante (l'Anschluss) et exprime des revendications sur les Sudètes et la Tchécoslovaquie. La conférence de Munich de septembre 1938 est un échec car Chamberlain et Daladier n'osent s'opposer à Hitler qui annexe donc les Sudètes.
Le 23 août 1939, le pacte germano-soviétique est signé entre Hitler et Staline. Cela signifie une non-agression entre les pays, mais aussi une clause secrète : l'invasion et le partage de la Pologne.
Le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne, alliée à la France.
Le 3, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne.


Ordre de mobilisation générale de septembre 1939.
Document internet.

A la fin du mois, la Pologne est totalement conquise. Il faudra attendre le 10 mai 1940 pour qu'Hitler lance ses armées à la conquête de l'ouest : les Pays-Bas, la Belgique et la France.
En très peu de temps, les Allemands réalisent une percée qui n'avait pas du tout été prévue.
Le 14 juin 1940, Paris est prise et 2 jours plus tard est nommé à la présidence du conseil le Maréchal Pétain qui déclare à la radio qu’il faut cesser les combats.



Philippe PETAIN. Portrait.
Document internet : WIKIPEDIA


Le Général de Gaulle refuse cette cessation des combats et gagne la Grande-Bretagne. Le 18 juin, il lancera de Londres un appel à la radio peu entendu. Mais, ce message va se répandre et lancer les bases de la future résistance française.


Affiche du 18 juin 1940. Appel du Général de Gaulle de Londres. Document internet.

Le 22 juin, est signé un armistice à Rethondes qui divise la France en 2 : le nord contrôlé par la Wehrmacht allemande ; le sud dit "libre" contrôlé par le régime de Vichy. L'occupation en France commence tandis que la Grande-Bretagne résiste seule aux envahisseurs nazis et fascistes avec à sa tête le premier ministre Winston Churchill.


Allocution du Maréchal Philippe PETAIN, le 30 octobre 1940.
Document internet.

De 1940 à 1941, les Anglais résistent et la bataille aérienne se termine par un abandon pur et simple des nazis pour partir envahir d'autres contrées.

Pendant l'année 1941, les états fascistes enchaînent les succès :
·        L'Allemagne envahit la Norvège et bénéficie de ses mines de fer,
·        En septembre, le pacte tripartite est signé avec l'Italie et le Japon qui sont rapidement rejoints par la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie,
·        L'Italie attaque la Grèce et la Somalie britannique,
·        Le Japon s'empare de l'Indochine française,
·        Le 22 juin, les Allemands envahissent l'URSS puis entrent en Grèce et en Yougoslavie,
·        Les Allemands prennent le relais des Italiens en Afrique,
·        Les Japonais coulent la flotte américaine de Pearl Harbor le 7 décembre.
En 1942, l’Allemagne occupe toute la France, par peur des débarquements alliés en  Méditerranée depuis l’Afrique. Les nazis y imposent leur loi et forcent à collaborer avec eux, ce que Pétain encourage. En France, la population se divise en trois parties :
-   les collaborationnistes qui participent à la politique nazie/du régime de Vichy,
- les résistants comme Jean Moulin qui, par leurs actions secrètes, font passer des informations, bloquent les projets allemands et dynamitent des voies ferrées pour empêcher le ravitaillement allemand,
-  les autres qui subissent le régime.
L'attaque japonaise de la base navale de Pearl Harbor entraîne nécessairement l'entrée en guerre des États-Unis contre le Japon et donc contre ses alliés de l'Axe. Fin 1941, la guerre est bien devenue mondiale et l'Axe domine pour le moment les batailles et les territoires. L’armée japonaise continue sa percée foudroyante en Asie en prenant les Philippines, l'Indonésie, Singapour et les îles Salomon et menace également l'Inde et l'Australie pendant que les Américains se préparent. Sur le front Ouest, 6 000 Canadiens débarquent à Dieppe en août mais plus de 3 000 sont tués ou faits prisonniers... 

Après la bataille de Stalingrad (septembre 1942 - avril 1943), les soviétiques reconquièrent l’Europe de l’Est.
Ainsi, les nouveaux alliés que sont l'URSS, les États-Unis, les Anglais et le Canada, attaquent les nazis par l'est et l'ouest.

Malheureusement, pendant ce temps, les populations occupées souffrent.
En 1942, l’Europe est entièrement sous contrôle nazi. Les lois totalitaires nazies sont appliquées partout : contrôle de la population (gestapo, délation), déportation des juifs et des opposants, rationnement en faveur de l’Allemagne.
En 1943, la LVF (Légion des Volontaires Français contre les Russes) et le STO (Service du Travail Obligatoire) sont créés. Des jeunes Français s’engagent pour lutter avec les Allemands contre les Russes. D’autres sont obligés de partir travailler en Allemagne.


Affiche de propagande de mai 1941.Papa travaille en Allemagne.
Document internet.
La Milice française remplace la Gestapo allemande  en zone sud.

Les conditions de vie dans les pays occupés par l’Allemagne deviennent très difficiles, notamment pour les populations juives qui sont traquées. En effet, fin 1941 et début 1942, les nazis commencent également l’extermination (un génocide) de la population juive d'Allemagne et des territoires occupés. Ils mettent au point en janvier 1942 la « Solution Finale ». Les juifs sont exécutés sur place ou conduits dans des camps d'extermination pour les gazer. En 4 ans, c'est plus de 6 millions d'innocents qui sont massacrés comme des bêtes. La France joue d'ailleurs un rôle dans cette élimination car le régime de Vichy va encore plus loin que les nazis en envoyant les enfants aux camps. En juillet 1942, a lieu la Rafle du « Vél d'Hiv » à Paris, une immense arrestation de Juifs en France. Il s'agit du pire génocide jamais perpétré de l'Histoire et les conditions de ce massacre furent bien plus qu'inhumaines.
Fin 1942, la France "libre" est envahie par le reste des troupes nazies et ainsi plus aucun  citoyen français n'a le choix : il doit collaborer ou résister.
Du côté militaire, l'année 1943 est une réussite pour les alliés, que ce soit pour Staline sur le front Est ou pour Roosevelt sur le front Sud comme en Sicile en Juillet.


Affiche de couvre-feu d’août 1944.Document internet

Benito Mussolini est démis de ses fonctions de Duce et arrêté par le roi Victor-Emmanuel III à la fin du mois. Il est ensuite libéré par un commando allemand et constitue un îlot de résistance dans le Nord de l'Italie. Toutefois, cela n'empêche pas l'Italie, dirigée alors par le Maréchal Badoglio, de rejoindre les Alliés contre l'Axe.

En 1944, Churchill et Roosevelt mettent au point un plan pour libérer la France tout en soulageant les troupes Soviétiques sur le front de l'Est qui faisaient en quelque sorte tout le travail face aux armées allemandes.

C'est le 6 juin 1944 qu'a lieu le Débarquement en Normandie sous le nom de code d'Opération Overlord. Avec l'aide de la résistance qui bloque l'arrivée de renforts allemands, la percée anglo-saxonne fonctionne mais au prix de très nombreuses victimes.  Cherbourg est prise le 29 juin afin qu'il soit plus aisé de débarquer des troupes et du matériel. Les Allemands sont rapidement pris en étau à partir du 15 août, date à laquelle les Alliés débarquent en Provence.

Le 25 août, Paris est libérée et Charles de Gaulle y prononce un discours mémorable.


1ère page de la VOIX DU NORD. Septembre 1944.
La région du Nord est libre. Document internet.
Les Allemands, en se repliant, commettent des massacres terribles tel que celui d'Oradour-sur-Glane tandis que l'URSS entre en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et finalement en Allemagne.

Fin 1944, la France est quasiment entièrement libérée grâce au Maréchal Leclerc et la 2ème Division Blindée.

Les collaborationnistes et miliciens sont jugés par des tribunaux. Des femmes sont tondues pour avoir collaboré. C’est aussi l’occasion de règlements de comptes qui ne sont pas toujours justifiés.

En 1945, l'Allemagne résiste encore un temps mais, après le suicide d'Hitler qui précède l'exécution de Mussolini, un armistice est signé le 8 mai 1945.


Affiche guerre 1939/1945. LIBERATION.
Document internet.

C'est aussi cette année-là que les troupes soviétiques découvrent les camps de concentration et notamment Auschwitz ainsi que les atrocités qui y ont été commises.

L'Europe est libérée mais les combats continuent dans le Pacifique. Les Japonais résistent encore, mais les Américains ont une arme de destruction massive à disposition : ils lancent 2 bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août, causant plus de 200 000 victimes civiles et la capitulation du Japon.

Les prisonniers et les déportés commencent à rentrer chez eux. Des villes ne sont plus que des ruines. Tout est à reconstruire…. Les pertes sont énormes.

Les vainqueurs alliés se partagent le monde en zones d’influences. Cela renforce la puissance de l’URSS et des États-Unis. L’Europe est détruite par les bombardements. L’Allemagne, l’Autriche et le Japon sont occupées par les Alliés. Leur armée est supprimée. L’ONU est chargée de favoriser le dialogue entre les nations et d’éviter une autre guerre.

La population est traumatisée par l’ampleur des massacres (bombe atomique, camps de concentration, génocides, …).

Le tribunal de Nuremberg juge les crimes contre l’humanité commis par les nazis et le tribunal de Tokyo ceux commis par les Japonais.

Le bilan est désastreux : 50 à 60 millions de victimes dont une majorité de civils.

L’histoire se déroule aussi à Pérenchies.

La seconde guerre mondiale.
Résumé d’histoire locale réalisé par l’association « Si Pérenchies m’était contée… »

Le 3 septembre 1939, la France et l’Angleterre entrent en guerre contre l’Allemagne, dirigée par Adolf Hitler. Dès octobre, des troupes anglaises s’installent dans notre région pour renforcer notre armée.
En mai 1940, l’armée allemande occupe la France. L’armée française est anéantie. La population du Nord se retrouve sur les routes de  l’exode.
De nombreux Pérenchinois, engagés dans l’armée française, sont alors faits prisonniers. Leur absence modifiera considérablement la vie quotidienne. Les femmes, restées seules dans la ville, durent pallier aux problèmes de tous les jours.
Des tickets de rationnement sont distribués tous les mois à la mairie. Le ravitaillement ne permet que 300 grammes de viande ou de graisse et un kilo de pomme de terre par semaine. Quand on n’en a pas assez, on en achète au marché noir.  On fait la queue chez les commerçants. A Pérenchies, les boucheries ont été rassemblées en une seule. Une fois, de la viande avariée y fut vendue. De nombreuses personnes se retrouvèrent malades. Les boulangeries donnaient 150 g de pain par jour et par personne. On essayait alors de faire le tour des fermes des environs pour quelques denrées bien maigres. Il était difficile de cultiver les jardins par peur des avions.
Pour se chauffer, on allait chercher de la poussière de charbon dans les mines. Certains se rendaient à Lille faire la queue toute la journée aux abattoirs pour essayer d’avoir au marché noir une langue de bœuf.
Il y avait aussi les soldats à nourrir. En 1940, des troupes anglaises stationnent à Pérenchies ainsi que des troupes françaises. Maintenant, c’est aux troupes allemandes. Les personnes qui avaient un lit de libre étaient obligées de les héberger. Des troupes avaient été installées à la salle des fêtes, au cinéma des familles (rue Carnot) et à la maison de retraite. Des prisonniers se trouvaient aussi rue Gambetta.


Passage d’un véhicule allemand devant la mairie de Pérenchies durant la guerre 1939/1945.
Sur la photographie est inscrit : « 7PZ division SDKFZ 231. 1er juin 1940.
(NDLR. La 7ème Panzerdivision était une division blindée de la Wehrmacht).
Document SPMC numéro 5 939

Une fois par mois, la commune organisait un service de colis pour les prisonniers qui se trouvaient en Allemagne ou en Prusse.  Ils travaillaient dans des fermes ou dans des fabriques. Parfois, quelques lettres et un colis arrivaient. Certains se trouvaient dans des camps. La vie y était pénible. Des sévices y étaient parfois pratiqués. La nourriture manquait. Il n’était pas possible de s’en échapper car c’était alors le camp disciplinaire.
Pendant ce temps, la vie continuait à Pérenchies. Les enfants de la paroisse partaient pour leur colonie annuelle au Mont des Cats.


Durant la guerre 1939/1945, la colonie du Mont des Cats va continuer à accueillir les jeunes garçons du patronage de Pérenchies. Chaque matin, loin du regard des soldats allemands, on hissait les couleurs. 
Le bâtiment qui accueillait les colons était où se trouve aujourd’hui l’antenne géante de ce mont des Flandres.
Document SPMC numéro 2 025

Dès 1940, des Pérenchinois tentent de répondre à l’appel du Général de Gaulle. Des actes de résistance ont lieu dans les environs de la ville. Emile Polet, Henri Wuidin, Maurice Vanhonacker, Jules Delforce, Raymond Beaussart, Yves Page, Appolon Facon, Fernand et Denise  Sapin, et d’autres, y participèrent.
Le monument aux morts de notre commune porte aussi les noms suivants : Gérard Ardaens, Jean Léturgie, Jules Six, Paul Deronne, Joseph Nevians, Roger Lecerf, Auguste Portenart et Louis Catteau, sans oublier les militaires morts pour la France, les déportés du travail et les victimes civiles.
(NDLR. Qu’un hommage leur soit rendu ainsi qu’à toutes les personnes dont le nom ne figure pas sur un monument ou dans ces pages mais dont les actions sont aujourd’hui inscrites dans l’Histoire de notre commune).  


Maurice VANHONACKER qui sera Maire de Pérenchies
Document SPMC numéro 3 144
Le 1er avril 1941, le journal de la résistance française, LA VOIX DU NORD, est créé.
Plusieurs Pérenchinois feront partie de ce réseau de résistance.
En 1942, Marcel Fertein, qui avait tenu auparavant le café de la gare et qui habitait alors Wattignies, participe à la création du réseau de résistance « Sylvestre Farmer » avec le capitaine Michel. (En 1944, Mme Fertein et son fils trouveront refuge à Pérenchies).
D’importants sabotages ont lieu dans la région.
L’armée allemande ne cherche pas à détruire le potentiel économique de la région. Elle s’efforce, afin de l’utiliser, de le remettre en fonctionnement. L’occupant essaie aussi d’utiliser la main-d’œuvre disponible.
Les jeunes Français sont alors réquisitionnés pour le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.). Ils partent  pour l’Allemagne ou pour le mur de l’Atlantique afin d’y construire des blockhaus et ainsi renforcer les défenses allemandes. A Vendresse, dans les Ardennes, un chantier forestier avait été créé au début de l’année 1942 par les Usines du Nord. Sous prétexte d’y travailler le bois nécessaire au fonctionnement des mines de Lens, celui-ci permettait surtout aux jeunes de ne pas partir pour le S.T.O.
Henri Claude Tardif, qui s’occupait des loisirs des jeunes de l’usine Agache, en devint le directeur. Des actions de résistance y auront lieu. Le 20 septembre 1943, 11 personnes seront fusillées et  40 déportées dont M. Tardif.
Certains habitants essaieront de fuir les misères de la guerre. Tout ce qui pouvait être emmené fut chargé sur une voiture ou dans une charrette. Les matelas protégeaient des tirs des avions. Dans les environs, les fermes étaient abandonnées. Les vaches criaient. Souvent, la route était bloquée. Alors, on faisait demi-tour. On retrouvait alors sa maison dévastée et pillée.
A Pérenchies, en mars 1943, des wagons alimentaires sont incendiés et le 7 mai, 7 citernes d’essence sont détruites.
D’autres actions auront lieu. Le 22 décembre, 17 wagons sont sabotés et le 28 février 1944, la voie ferrée entre le pont Ballot et le pont de la Petite Belgique est sabotée. Des étoiles de fer seront aussi semées sur les routes pour provoquer des crevaisons.
(En 1944, elles étaient fabriquées chez Vrolant à Pérenchies).
Des arrestations sur dénonciations ont aussi lieu dans la commune. Certains sympathisent avec l’ennemi. D’autres sont enfermés à la prison de Loos ou emmenés en déportation. Pour ces familles commence alors un véritable calvaire. Parfois, l’espoir renaît. Elles obtiennent une permission de visite et découvrent l’horreur de l’emprisonnement et de la torture. Mais la plupart du temps, c’est l’incertitude. On ne sait pas ce qu’est devenu son père ou son mari. Des condamnations à mort sont prononcées.  
Des perquisitions ont lieu. On fouille les maisons. On recherche ceux qui résistent. 
Le 10 avril 1944 a lieu le bombardement de Lille Délivrance faisant plusieurs centaines de tués. Cette nuit-là, les  Pérenchinois ne dormirent pas ! Plusieurs réfugiés viendront habiter notre commune.
Le 11 juillet 1944, un avion est abattu. Un soldat américain, le sous-Lieutenant CRAWFORD, sautera alors en parachute. Marcel Bulcke risquera sa vie en le cachant, alors que la Gestapo le recherchait.  .
Le 26 août 1944, un bombardement qui visait un convoi basé en gare de Pérenchies provoquera la mort de 5 personnes dont deux jeunes enfants. Quelques immeubles seront détruits rue de la Gare, rue de la Poste et rue Jacquart.  
La ville va connaître un peu avant sa libération un événement qui aurait pu mettre en péril la vie de tous ses habitants. Afin de récupérer un fusil, un Pérenchinois tenta de prendre l’arme d’un soldat allemand assoupi dans le café de la Gare. Celui-ci se réveilla et tira sur le Pérenchinois qui riposta. Le soldat allemand fut touché mortellement. Le docteur Nuyts fut appelé pour soigner le blessé.
La ville ne dut sa sauvegarde qu’au sang-froid de Rémy Beuvet qui, passant alors, eut l’initiative de cacher la dépouille du soldat dans sa charrette et de l’emmener jusqu’au cimetière, pour l’enterrer, évitant ainsi des représailles à toute la population.
Quelques jours avant la Libération, des Allemands, en camion, pris de panique, mitraillèrent la rue de la Prévôté. Heureusement, il n’y eut aucun blessé.
Lille fut libérée le 4 septembre 1944. A Pérenchies, on entendait encore tirer.
Le 6 septembre 1944, notre ville connut sa plus belle journée : la Libération. Des soldats anglais sont arrivés avec des chars. Ils distribuaient des bonbons et du chocolat. Les cloches se sont mises à sonner. Cette journée fut endeuillée par la mort d’un FFI qui traversait les jardins ouvriers de la rue Carnot et qui y fut abattu.
Deux autres Pérenchinois trouveront aussi la mort lors de ces journées de combat à Laventie et à Lambersart.
A Pérenchies, comme dans les autres villes,  tout le monde sortait dans la rue. On chantait, on s’embrassait. On offrait aussi des fleurs aux soldats perchés sur leurs véhicules. C’était la joie. Après 4 années de guerre, on était libres.


Libération de Pérenchies
Document SPMC numéro 1 672

A Pérenchies, il y avait eu plus de 150 prisonniers. Progressivement, sur une année, ils sont rentrés. A chaque retour, le quartier pavoisait.
Certains étaient méconnaissables et ne voulaient pas raconter ce qu’ils avaient vécu.
Il y eut aussi quelques arrestations pour collaboration et quelques femmes tondues pour relations avec l’ennemi.
Le 8 mai 1945, eut lieu la première fête de la Victoire. Toute la population se rassembla sur la Place.


Célébration de la fin de la guerre 1939/1945. Photographie non datée.
Peut-être la Fête de la Libération ?
Document SPMC numéro 2 534


Célébration de la fin de la guerre 1939/1945. Photographie non datée. 1945 ?
Document SPMC numéro 2 953


Défilé pour le 8 mai 1945, rue de Lille, future rue du Général Leclerc.
Document SPMC numéro 6 119

Défilé pour le 8 mai 1945, rue de Lille, future rue du Général Leclerc.
Document SPMC numéro 6 120

Le 2 septembre  1945, on inaugura le Calvaire en remerciement. Ce fut une fête très importante.


Le calvaire de Pérenchies vers 1945.
Carte postale SPMC numéro 1 246

Le 2 septembre 1945, est inauguré le Calvaire de Pérenchies.
Le cortège passe devant la maison décorée du Docteur NUYTS où se trouvent les autorités et l’évêque de Lille. Passage des groupes de croisés et de croisées de la Croisade eucharistique.
Rue de Lille, actuelle rue du Général LECLERC.
Document SPMC numéro 2 172

Le 2 septembre 1945, inauguration du calvaire de Pérenchies.
La bénédiction du Monument.
Document SPMC numéro 2 408

La rue KUHLMANN pavoisée pour la fête de la Libération de 1945.
Document SPMC numéro 2 501


A l’occasion de la deuxième fête de la Libération du 6 au 8 septembre 1946, on accueillit à Pérenchies les soldats anglais du 97ème Royal Artillerie.


Réception en mairie de Pérenchies avec la présence de soldats britanniques.
Non daté. Peut-être 1946.
Document SPMC numéro 2 424
Le 12 septembre 1945, Alphonse Lévêque fut le dernier prisonnier à rentrer.
Puis, la vie reprit son cours. Plusieurs prisonniers moururent des suites de la déportation. Certaines victimes de cette guerre sont aujourd’hui inscrites sur le Monument aux Morts de notre commune. D’autres n’y sont pas. Certains faits sont aujourd’hui connus, d’autres demeurent et demeureront toujours dans l’ombre.
Néanmoins, aujourd’hui, notre pays est un pays libre ».

Mes souvenirs de la guerre 1939/1942.
Roger GABET (octobre 2004)
Ce vendredi 1er septembre 1939 est une belle journée de fin d’été. Un soleil généreux inonde la campagne où la moisson est achevée. Les cultivateurs vont commencer à engranger la récolte en vue du battage. Les écoliers disposent encore d’un mois de vacances avant la rentrée ; le moment est donc venu pour les garçons de s’ébattre dans le chaume pour voir monter, si le vent est favorable, le cerf-volant que la plupart ont confectionné eux-mêmes. Dans les potagers que les ouvriers ont soigneusement entretenus au cours des congés payés dans l’espoir d’obtenir un prix au concours de jardins, les légumes abondent couronnant six mois d’effort et de travail réguliers.
Il est  13 H, le cornet de l’usine Agache lance son premier appel à la reprise du travail. Contrairement à l’habitude les rues de Pérenchies sont désertes. Les habitants se sont groupés chez ceux d’entre eux qui possèdent un appareil de T.S.F., à l’écoute des nouvelles. Comme on s’y attendait le journal radiodiffusé commence par l’annonce de la mobilisation générale.
C’est seulement quand  le second appel du cornet retentit à 13 h 25 que les ouvriers des Etablissements Agache se retrouvent dans les rues et se dirigent en forçant l’allure vers l’usine. En marchant, les femmes conservent le mouchoir à la main pour  s’éponger les yeux. Parmi les hommes, ceux qui se rendent pour la dernière fois à leur poste de travail avant de répondre dès demain à l’appel de mobilisation, sont graves. Personne n’arrivera à l’heure au travail mais aujourd’hui, en raison des circonstances, les gardiens ne fermeront pas les « grilles » de l’usine à 13 H  30 pour refouler les retardataires. 
Le soir, dans les rues, sur les pas de portes, dans les jardins, les conversations ne portent que sur la situation désespérée et la mobilisation. Les numéros de fascicule et les noms de casernes et d’unités reviennent sans cesse dans les dialogues. Beaucoup de réservistes doivent se présenter dans une caserne de Lille avant d’être dirigés vers le corps auquel ils sont affectés. Pendant plusieurs jours on verra des réservistes rentrer le soir à leur domicile en tenue civile. Ils expliqueront à leur famille et aux voisins étonnés que l’armée ne dispose pas assez d’uniformes pour les équiper et que les casernes ne sont pas prêtes pour accueillir tous les hommes. Il faudra attendre quelques jours avant l’incorporation de tous les rappelés.

Le lendemain de l’application de l’ordre de mobilisation générale, le dimanche 3 septembre, l’Angleterre et la France déclarent successivement la guerre à l’Allemagne.
Désormais, les femmes de soldats devront assurer seules la vie du foyer et pour certaines d’entre elles, la marche de leur commerce. Beaucoup rechercheront un emploi car il paraît difficile de vivre avec la seule allocation militaire.

Dans les semaines qui suivront, quand des soldats bénéficieront d’une permission le temps d’un week-end, on pourra constater que la tenue kaki a définitivement remplacé la tenue bleu horizon et subi quelques modifications. Si la vareuse et la capote n’ont pas changé de coupe depuis la fin de la première guerre mondiale, le pantalon a été remplacé par un pantalon de golf réduisant ainsi la hauteur des bandes molletières.

Soucieux de la protection de la population civile, les  pouvoirs publics ont mené dès la déclaration de guerre, par la T.S.F., les journaux et par voie d’affiches, une campagne d’information sur la conduite à tenir lors des opérations de guerre. Des chefs d’îlots  furent désignés  parmi les hommes non mobilisés. Leur rôle consistait à faire appliquer dès le déclenchement d’une alerte les consignes de sécurité et de sauvegarde exposées sur une affichette que chaque habitant était tenu d’apposer sur la face intérieure de la porte d’entrée de sa maison.
Si on craignait les bombardements aériens devenus redoutables avec les grands progrès de l’aviation réalisés depuis 1918, on avait une peur encore plus grande des gaz qui avaient fait mourir tant de combattants et affecté irrémédiablement les voies respiratoires de tant d’autres au cours du précédent conflit. Des communes ont distribué à leur population des masques à gaz pour la prémunir contre une éventuelle émanation du redoutable fluide. Ce ne fut pas le cas à Pérenchies. Mais les Ets Agache en ont fourni à tous les membres de leur personnel. Les ouvriers et employés de l’entreprise effectuaient le trajet entre leur domicile et l’usine en portant en bandoulière la boîte cylindrique en tôle contenant le masque protecteur et, du moins le croyait-on, salvateur. Sur le lieu de travail ils devaient le garder à portée de main afin en cas d’alerte, de  se l’appliquer avant de courir vers les abris.
A ceux qui n’avaient pas de masque, les consignes de protection stipulaient qu’il fallait avoir en permanence dans les maisons des serviettes de toilette soigneusement pliées plongées dans un récipient d’eau prêtes à appliquer sur le visage pour protéger la bouche, le nez et les yeux.
Pour se protéger des bombardements, il fut décidé de creuser des abris. Le dimanche qui suivit la déclaration de guerre, très tôt le matin, les hommes non appelés sous les drapeaux auxquels se sont joints des jeunes de moins de vingt ans, se mirent à l’ouvrage où il y avait un terrain assez vaste près d’une cité. Pour les rues Kuhlmann et Ampère, on a  creusé une double rangée  de tranchées en zig-zag dans le champ voisin à la  grande désolation de l’exploitant, un petit maraîcher. Pour supporter le recouvrement de terre de l’abri, on récupéra les palissades en bois qui entouraient le terrain de football. D’autres tranchées ont été creusées dans le parc Agache devenu une friche depuis la destruction du château pendant la guerre de 1914, pour la protection du personnel de l’usine.
Les matériaux manquèrent pour assurer le soutènement des parois. A la suite des grandes pluies d’automne, malgré la coupe évasée des tranchées d’une profondeur d’environ 2 mètres, les côtés s’écroulèrent comblant partiellement l’ouvrage inondé.
Craignant une surpopulation des abris au cours des alertes ou considérant une trop longue distance pour s’y rendre, des habitants s’en aménagèrent un dans le jardin situé derrière leur maison. Malgré tous les soins apportés, ces ouvrages familiaux comme les ouvrages collectifs furent inondés et s’écroulèrent. Il fallut attendre le dégel pour remettre les terrains en état, un froid intense s’étant abattu sur la France dès le début de décembre.
Pour faciliter l’évacuation en cas d’alerte, des édifices publics furent dotés d’ouvertures supplémentaires. C’est ainsi qu’à l’église de Pérenchies une porte de sortie donnant sur le square du monument aux morts a été percée dans un mur de la chapelle Nord qui tient lieu de transept.

L’application de la défense passive imposait de sévères restrictions sur l’émission de la lumière. A partir de la déclaration de la guerre, l’éclairage des rues a été supprimé et les habitants étaient tenus à la tombée de la nuit de fermer les volets et d’appliquer aux fenêtres qui n’en étaient pas pourvues d’épais rideaux ou, à défaut, de couvertures. Les vasistas et les fenêtres de toit devaient être badigeonnés en blanc d’Espagne coloré de bleu. La face des phares des voitures automobiles ainsi que celle des lanternes des vélos ont été recouvertes d’un cache métallique comportant une étroite fenêtre laissant passer un liseré de lumière. Pour faciliter le repérage des bicyclettes dans l’obscurité par un usager plus rapide, il a été décidé de peindre en blanc sur une longueur d’environ 30 cm l’extrémité du garde boue arrière de ces véhicules à deux roues.
Dans le but de les rendre plus résistantes à la déflagration  causée  par les explosifs tirés par l’artillerie ou lancés d’avions bombardiers, il était conseillé de quadriller les vitres et glaces avec des rubans de papier collant. Ainsi, même  brisées celles-ci ne devaient pas se disloquer. Cette mesure a été principalement appliquée par les commerçants sur les glaces des vitrines des magasins.

Observées à la lettre pendant les premiers mois de la guerre, toutes ces consignes ont, peu à peu, sauf pour l’éclairage, été suivies avec plus de souplesse. Certaines, comme le port du masque à gaz ont été abandonnées. Les bandes de papier  décollées après plusieurs lavages des vitres et sous l’effet de la pluie, ont disparu des vitrines.

Pour clore ce retour sur les mesures de protection civile, il faut encore rappeler une mesure d’hygiène préventive qui a consisté pendant l’automne 1939 à soumettre la population à un rappel de vaccination antivariolique. Etalée sur plusieurs jours, elle a été pratiquée par les deux médecins de la ville dans une salle de la Mairie.

Des avions allemands de reconnaissance survolaient  parfois à haute altitude le territoire français. Probablement intéressés par l’usine Agache et la voie de chemin de fer, on en vit à fréquence espacée au-dessus de notre ville. La D.C.A. (défense contre avions) stationnée dans les environs se mettait en batterie pour tenter d’abattre l’appareil ennemi. On pouvait alors voir dans le ciel un groupement des boules de fumée noire laissées par l’explosion des obus, qui s’effilochaient lentement et disparaissaient. Dès qu’un avion allemand était signalé la population  était prévenue par le mugissement des sirènes.  A Pérenchies, c’était par le cornet de l’usine Agache. Tant que la fin de l’alerte n’était pas annoncée par ces moyens sonores il était interdit de sortir des habitations en raison des chutes d’éclats d’obus.

A Pérenchies, malgré l’état de guerre, la vie avait repris son cours. L’usine Agache maintenait son activité  bien que privée d’une partie de ses ouvriers, agents de maîtrise et cadres.

A l’école des garçons, la mobilisation avait amputé le corps enseignant de plusieurs de ses membres. Ceux-ci furent remplacés par un instituteur en retraite qui reprit du service en raison de la situation, des jeunes gens titulaires du baccalauréat ou du brevet supérieur qui à cause de la déclaration de guerre avaient interrompu leurs études, et une jeune femme, qui ne s’était pas destinée à l’enseignement mais qui pourtant réussit fort bien dans l’accomplissement de sa tâche auprès des jeunes écoliers qui lui furent confiés.

Après la rentrée des classes le 1er octobre, le directeur de l’Ecole Monsieur DELABIE demanda aux élèves d’apporter toute la ferraille qu’ils pouvaient trouver. « Cette ferraille sera fondue pour faire des obus qu’on enverra sur la tête des boches » avait ajouté cet ancien combattant et grand blessé de la guerre de 1914. Pendant plusieurs semaines on vit des gamins sur le chemin de l’école portant boîtes de conserves, bassines, lessiveuses réformées, cadres et jantes de vélo, morceau de tôle… On en constitua un énorme tas dans l’angle formé par le bâtiment principal et le mur du préau. Le tas de ferraille fut enlevé un après-midi par un camion avant la fin du premier trimestre et la collecte de ferraille ne fut pas reconduite.

Au cours de cette période dite « la drôle de guerre », on n’eût pas à subir de restrictions. Les boulangeries, les boucheries et les épiceries étaient normalement approvisionnées même si parfois une denrée manquait dans les rayons. Le courrier était régulièrement acheminé et distribué du moins dans les circuits civils. Il en allait différemment avec les armées. Si les familles recevaient dans les délais normaux les lettres des soldats, en revanche ceux-ci se plaignaient de ne pas recevoir celles de leurs épouses. Il est vrai que les adresses des militaires dans la forme imposée, sans doute par souci de secret et de sécurité militaires, étaient succinctes et fort imprécises, par exemple :
Soldat ….10ème régiment d’Infanterie. Quelque part en France
Ceci ne devait pas faciliter le tri des lettres mais entraîner dans les centres une accumulation de courrier d’où d’importants retards dans l’acheminement. Des soldats privés de nouvelles de chez eux adressaient dans leurs lettres de vifs reproches à leurs épouses, certains allant presque à les accuser de les oublier. Il était fréquent d’entendre des femmes en pleur conter cette mésaventure.

Au tout début de la guerre, une petite unité de soldats français a été stationnée à Pérenchies. Elle fut bientôt déplacée pour laisser place à une unité anglaise qui resta dans notre cité jusqu’aux événements de mai 1940. Les soldats anglais étaient répartis en différents endroits, entre autres, au patronage paroissial et dans le bâtiment en bois de la place  ronde à l’angle des rues Carnot et Pasteur, une des dernières bâtisses provisoires de l’époque de la reconstruction après la guerre de 1914. Quelques-uns étaient logés chez l’habitant à l’appel des autorités en dehors de toute mesure de réquisition.
En rentrant de l’école, les gamins s’attardaient souvent devant les cantonnements de ces soldats, venus d’Outre-Manche qui ne parlaient pas la même langue qu’eux. Au contact des enfants, ils utilisaient les quelques mots de français appris après leur arrivée en France. Des locaux occupés par les militaires anglais, émanaient des odeurs spécifiques, celle de la cuisine et celle du tabac blond inconnu  des hommes de chez nous qui ne fumaient que des cigarettes de « tabac gris » roulées entre leurs doigts et lors des grandes occasions des Gauloises.
L’uniforme des soldats anglais n’avait de commun avec celui des français que la couleur. Il se composait d’un blouson et d’un pantalon aux multiples poches dont les bas étaient retenus par de courtes guêtres de toile. La coupe de la capote était plutôt élégante et se passait de ceinturon. Le bonnet à l’inverse du bonnet français qui semblait s’imposer avec ses deux pointes, était assez discret dans sa forme cintrée. Quant au casque on lui trouvait une similitude de forme avec une assiette à soupe ou d’un plat à barbe. Ainsi il était aisé de distinguer même de loin un « Tomi » d’un « Bidasse ».

L’hiver de 1939/1940 fut un hiver rigoureux et long. Il débuta dans les premiers jours de décembre et le dégel ne se produisit que fin février/début mars. Quelques jours avant Noël, une abondante chute de neige fut suivie d’une courte période de redoux. La neige en cours de fonte, surprise par le brusque retour d’un froid vif, transforma nos rues en patinoires.
La population a pu faire face au froid pendant ce premier hiver de guerre. Beaucoup d’habitants avaient fait une provision de charbon qu’il était possible d’entretenir, la vente de ce combustible se faisant encore sans restrictions. Au cours de ces trois mois de grand froid la température ne se situa jamais au-dessus de –15°C. On plaignait alors les soldats privés de confort dans leur cantonnement et surtout ceux massés le long de la frontière franco-allemande, région réputée très froide, dans les ouvrages de la ligne Maginot  qu’on imaginait, n’en connaissant pas la structure, être des glacières. On  disait aussi des soldats stationnés sur ces sites qu’ils étaient au front.

Pour aider nos poilus à lutter contre le froid (à défaut de combattre l’ennemi) une campagne dite du « vin chaud du soldat » fut lancée pendant le mois de décembre, vraisemblablement par le ministère de la guerre. A Pérenchies ce sont les écoliers qui furent sollicités par leurs maîtres pour vendre les vignettes sur lesquelles figuraient le buste d’un soldat casqué tenant un quart fumant, la mention « vin chaud du soldat » et le prix. En sortant de l’école, les enfants rivalisaient de vitesse dans cette démarche de porte à porte pour solliciter la générosité de la population civile afin de soutenir les militaires condamnés à des conditions d’existence précaires. Beaucoup d’écoliers « connaissaient le métier » pour avoir participé avant la guerre aux ventes annuelles des « timbres antituberculeux ». De retour dans leurs établissements scolaires fiers d’avoir contribué à l’effort de guerre, ils remettaient à leurs maîtres le produit de la vente et très peu de vignettes invendues.

Après le choc de la mobilisation et de la déclaration de guerre, malgré le froid et l’absence de nombreux hommes, le moral de la population était redevenu relativement bon. On ne connaissait pas encore de restriction et la guerre, du moins pour le moment se passait ailleurs. Face à la situation complexe, on restait dans l’expectative. Aux dires des présidents du Conseil des Ministres successifs de cette période, la victoire était acquise d’avance, notre armée étant la plus forte. Se faisant l’écho de nos gouvernants la T.S.F. et la presse ne ménageaient pas leurs efforts pour entretenir l’optimisme et la confiance de la nation alors qu’un groupe de députés, qui, en raison du pacte germano-soviétique, désapprouvaient l’entrée de la France en guerre contre l’Allemagne se voyaient frappés de déchéance par la majorité de la Chambre. Sur les ondes, aux heures de grande écoute, on entendait chanter à tue-tête : « Nous irons pendre notre linge sur la ligne Siegfried ». Les journaux présentaient des photographies où apparaissaient des vedettes de la chanson se produisant devant des soldats de la ligne Maginot (certaines de ces célébrités populaires devaient faire quelques années plus tard le déplacement en Allemagne pour chanter devant les prisonniers) Et dans son allocution de Noël prononcée le 24 décembre vers  23 H, le chef du Gouvernement  plein d’enthousiasme et avec l’accent de la conviction, célébrait l’excellent moral de nos troupes et la grande fraternité de l’armée.

Comme partout en Europe, le premier Noël de guerre fut fêté sobrement à Pérenchies et, pour beaucoup dans une pieuse ferveur, la pensée tournée vers les absents. En dépit de la rigueur des consignes de défense passive  et sans doute avec l’autorisation des pouvoirs publics, le curé célébra la messe  de la nativité à minuit ce qui ne devait pas se reproduire avant la Noël de 1944. Parmi la nombreuse assistance à cette cérémonie grandiose et recueillie, soutenue par la Chorale paroissiale encore bien structurée malgré la mobilisation, on remarquait quelques heureux permissionnaires en tenue militaire.

Le curé privé de son vicaire appelé sous les drapeaux était secondé par un prêtre de la congrégation des lazaristes. Cet homme jovial et bon vivant, excellent prédicateur et bon musicien avait connu Pérenchies et son curé, à l’occasion d’une série de prédications qu’il avait faites en 1938. Il devait rester au service de notre paroisse jusqu’au début de l’année 1941 et y revenir prêcher lors des grands événements religieux.


La colonie du Mont des Cats en 1942. Photo de groupe.
Parmi l’encadrement, M. LOMMEZ, M. Alphonse DAVID, M. Jean POUPART, M. Roger HERRENG
et d’autres…
Document SPMC numéro 2 003

Les jours s’écoulaient, l’hiver s’éloignait, les premiers signes du printemps apparaissaient. Sur le plan des opérations de guerre rien ne se produisait. Des pronostics et des hypothèses alimentaient les conversations dans les familles, dans les rues, dans les cafés. Certains prévoyaient un déroulement des opérations comme en 1914. D’autres supposaient après de longs mois d’inertie en dépit de l’état de guerre, qu’un compromis pouvait être convenu et rétablir la paix, l’Allemagne renonçant à se heurter à notre « infranchissable » bien qu’inachevée, ligne Maginot.

Ce fut la déroute de notre armée en quelques semaines, l’occupation des 3/5 puis de la totalité de la France et cinq années de misères et de souffrances.

Dans la nuit du 9 au 10 mai 1940, une activité aérienne inhabituelle a perturbé le  sommeil de beaucoup d’habitants, laissant supposer qu’un élément nouveau venait changer le cours de la guerre.
Dès le matin, les possesseurs d’un appareil de T.S.F. apprirent qu’en violation de leur neutralité, l’armée allemande avec ses blindés et des troupes aéroportées venait d’attaquer la Hollande, la Belgique et  le Luxembourg.  La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre dans nos cités.
Les victimes des bombardements subis par les grandes villes de Hollande et de Belgique se comptaient par milliers. Une partie de la population était évacuée vers la France. Les habitants des cités de Pérenchies situées de part et d’autre de la voie de chemin de fer, pouvaient voir passer à raison de plusieurs par jour, des trains composés de wagons de marchandises occupés par des civils.
De jour en jour, les mauvaises nouvelles confirmaient la supériorité de l’armée allemande. 
Une certaine panique gagnait notre population. Moins d’une semaine après le début des hostilités, on commençait à parler d’évacuation  et chez beaucoup d’entre nous, on préparait les bagages dans la perspective de cette éventualité. Aucune directive ne venant de la Préfecture, ni des communes, il appartenait à chaque famille de prendre sa décision.  Et s’il fallait partir, il n’y avait pas d’autre choix que la route à prendre à pieds  avec le faible espoir de trouver en chemin à partir de localités plus importantes un transport par fer. Beaucoup pensaient gagner la région parisienne ou la Normandie en prévoyant que la progression de l’armée allemande serait stoppée et que la guerre se déroulerait comme pendant celle de 1914 dans le Nord et l’Est de la France. A  l’opposé des indécis, d’autres étaient déterminés à rester chez eux quoiqu’il arrivât.

Aux  Etablissements Agache, l’activité avait cessé. Les écoles n’accueillaient plus les élèves. Il fallait éviter les grands rassemblements qui auraient été cause de nombreuses victimes en cas de bombardement.
Le dimanche 19 mai  marqua le début de l’exode. Il faisait un temps superbe et très calme.
Les premiers partants se dirigèrent vers Armentières où ils firent un détour par la gare pour le cas où un hypothétique transport ferroviaire les emmènerait vers le sud. Au soir de ce premier jour d’exode ceux qui étaient partis dans la matinée arrivèrent à Fleurbaix où ils firent étape. Dans les rues de ce gros bourg, ils se reconnaissaient entre Pérenchinois. Ils faisaient aussi la rencontre de connaissances de Prémesques et de Lompret.
Repliés à Fleurbaix après avoir quitté Pérenchies, des soldats anglais reconnurent des Pérenchinois et leur servirent un repas dans un local qu’ils occupaient. Ils ouvrirent généreusement quantité de boîtes de corned-beef. Le directeur de l’école des garçons voyant le nombre déjà important de réfugiés leur offrit l’hospitalité de ses salles de classes. Les tables d’écoliers repoussées contre les murs, les passants d’un soir s’allongèrent sur le sol avec leurs bagages pour oreillers.

Malgré la fatigue,  dans cet inconfort le sommeil se fit léger. Aussi, tôt le matin, tous reprirent la route. D’heure en heure, le flot des fugitifs se gonflait. Bientôt ils marchaient au coude à coude donnant le triste spectacle de l’exode. Tous avançaient péniblement, trop couverts, par ce beau temps, mais il avait fallu endosser le maximum de vêtements pour limiter la charge des bagages. Ceux qui semblaient souffrir le plus dans cette marche forcée étaient évidemment les personnes âgées traînant leurs bagages trop lourds et leurs douleurs et, les jeunes enfants dont des bébés. Tous les moyens de transport se trouvaient réunis dans cette foule. Les uns poussaient une bicyclette chargée de sacs placés sur le guidon, sur le cadre et le porte-bagages ou  d’un matelas roulé. D’autres poussaient la petite charrette qu’ils utilisaient chez eux pour des petits transports. D’autres encore transportaient une partie de leurs bagages dans un landau. On en vit même pousser une brouette. On remarquait aussi des gens, parfois des enfants, porter à deux une valise suspendue par la poignée à un manche à balai. Parmi les cultivateurs beaucoup avaient aussi choisi de fuir, abandonnant les cultures, les bovins et la basse-cour. Pour partir ils avaient attelé leurs chevaux à la plus grande charrette de leur exploitation, celle avec laquelle ils rentraient les récoltes, qu’ils avaient chargée de literie, de meubles et de valises. Sous la charrette ils avaient suspendu des cages dans lesquelles étaient enfermés des poules et des lapins. Les possesseurs d’une voiture automobile, peu nombreux en ce temps-là, défiant le risque de la panne de carburant devenu presque introuvable dans les rares stations-services, transportaient plus de passagers que le véhicule pouvait contenir. Le coffre était bourré et sur la longue galerie de ces voitures, les bagages étaient entassés. Parfois un soldat qui avait perdu son unité ou une personne épuisée se tenait debout sur le-marche pieds d’une de ces voitures. 

On a appris que Lille était tombée le mercredi 29 mai.

La fuite n’était pas la solution et ceux qui avaient essayé de s’enfuir durent rentrer sur Pérenchies. La route du retour présentait dans les villages où beaucoup d’habitants avaient fui, le triste spectacle du pillage. Les ouvertures des maisons que les pillards n’avaient pas pris le soin de refermer, laissaient apparaître le désordre que ceux-ci avaient laissé en constituant leur butin. Il fallait bien admettre que ces actes de vandalisme n’étaient pas le fait de l’envahisseur bien trop engagé par la conquête de notre territoire. Pérenchies n’a pas échappé à ces actes de malveillance, beaucoup de nos concitoyens ont trouvé leur maison ouverte et bouleversée à leur retour.
Malgré la chute de quelques projectiles, notre ville n’avait pas subi beaucoup de dégâts
Par contre, quatre personnes civiles ont trouvé la mort. Un commerçant ambulant, d’articles de textile a été victime d’une bavure. S’étant proposé d’emmener dans son véhicule une jeune femme vers une maternité, il a reçu en arrivant à Lille une balle dans la poitrine pour n’avoir pas entendu ou pas compris l’ordre de s’arrêter que lui intimait un soldat. Sur la route de l’exode, pas très loin de Laventie, à proximité d’un estaminet situé en rase campagne qui a pour nom « la bombe » depuis la guerre de 1914, un jeune couple et leur petite fille ont été tués au cours d’un bombardement. On a déploré aussi la mort d’un soldat.

Petit à petit la vie a repris à Pérenchies. En attendant que les Ets Agache et autres entreprises reprennent une activité, les hommes faisaient leur jardin, quelques-uns s’embauchaient dans les fermes pour des travaux saisonniers. Les écoles ont rouvert leurs portes. Les journaux ne paraissant plus, c’est donc par la T.S.F. et la transmission orale que se propageaient les nouvelles. On apprit bientôt le retrait du gouvernement à Tours puis à Bordeaux et la prise de Paris par l’armée allemande. Pour les Français vivant au nord de la Somme, le temps de l’exode était passé mais en ce mois de juin, il entraînait nos concitoyens des régions situées plus au sud et en particulier ceux de la région parisienne. C’est par plusieurs millions qu’ils errèrent sur les routes subissant à leur tour la faim, la fatigue, le mitraillage et les bombardements, poursuivis par l’envahisseur qui se déployait en éventail vers le sud du pays.

Puis, on annonça que le Maréchal PETAIN, devenu Président du Conseil des Ministres, avait demandé un armistice.


Philippe PETAIN et Adolf HITLER, le 24 octobre 1940.
Document internet WIKIPEDIA.
A Pérenchies comme partout en France, la fin des hostilités fut accueillie malgré l’humiliation de la défaite et de l’occupation avec soulagement. Puisque la guerre paraissait terminée on attendait le retour des soldats. On n’imaginait pas encore qu’ils ne seraient démobilisés qu’après cinq années de captivité en Allemagne.

Ce ne fut que vers la fin juillet que le bruit se répandit qu’un général français, un certain De Gaulle, inconnu de tous, avait gagné Londres dans le but de poursuivre la guerre aux côtés des Anglais.



Le Général de Gaulle à Londres en 1940.
Document internet.


Et bientôt, on put l’entendre à travers un insupportable brouillage s’adresser aux Français sur les ondes de la BBC, souvent présenté par un éditorialiste de grand talent, le capitaine (de réserve), Maurice SCHUMANN.


Charles De Gaulle et Maurice SCHUMANN.
Document « Association : A la Recherche du Passé d’Halluin ».
(photo DD 12 574 n°IMG 681)


Article de presse de la Voix du Nord du 21 février 1989.
Maurice SCHUMANN est décoré de la médaille d’honneur de la ville par Roger DUTRIEZ, le Maire.
Document SPMC numéro 3 190
Après la chute de Lille, les Allemands ont réquisitionné la salle des fêtes de Pérenchies pour y regrouper une partie des soldats français capturés lors de la reddition de la garnison. Ces hommes étaient maghrébins et sénégalais. Ils sont restés plusieurs semaines dans ce cantonnement, puis un jour on les a vus gagner avec leur barda escortés par des soldats allemands, la gare d’où, dans des wagons de marchandises, ils sont partis pour l’Allemagne.

Aux premiers temps de l’occupation une petite unité de soldats allemands, une compagnie, d’environ 80 hommes a été stationnée à Pérenchies. Avec un ordre de réquisition, ils ont été logés chez l’habitant, chez des vieux couples et des personnes seules disposant d’une chambre inoccupée. Ces soldats se rendaient chaque jour au terrain de football pour pratiquer des exercices sportifs et de combat. En marchant dans un ordre impeccable, ils chantaient souvent les deux ou trois mêmes chansons de leur folklore parfaitement harmonisées à deux voix. Ces chansons bien qu’anodines restent liées dans la mémoire des français aux mauvais souvenirs de l’occupation. 


Guerre 1939/1945. Des soldats allemands stationnent à Pérenchies et vivent à Lompret.
Ici, une troupe passe devant l’entrée du cimetière de Pérenchies.
Document SPMC numéro 5 557


Le séjour de ces soldats à Pérenchies ne fut que de quelques mois. Tant qu’a duré l’occupation, il n’y eut pas d’autres unités stationnées dans notre ville. Mais en 1944, pendant quelques mois avant la libération, les Allemands réquisitionneront des bâtiments de l’usine Agache pour stocker des produits alimentaires qu’ils détruisirent pendant leur retraite.

Guerre 1939/1945. Des soldats allemands stationnent à Pérenchies et vivent à Lompret.
Document SPMC numéro 5 556


Durant le mois de juin 1940, Pérenchies n’a pas souffert du manque de ravitaillement. Les boulangeries maintenaient leurs ventes, l’approvisionnement en farine étant suffisant et, pourvues de combustible elles étaient en mesure d’assurer la cuisson du pain. Un certain rétablissement des circuits de distribution a permis aux magasins d’alimentation d’être relativement bien approvisionnés pour répondre aux modestes besoins de la population de ce temps-là. Mais à partir de juillet cartes et tickets d’alimentation ont été distribués en mettant en application de rigoureuses restrictions. Aucune denrée, aucun article de nécessité courante n’a échappé à un très maigre rationnement. Cette rigueur sans connaître le moindre assouplissement s’étendit jusqu’aux années d’après-guerre.

Si au cours de quatre années d’occupation on n’a pas croisé beaucoup de soldats allemands à Pérenchies, il suffisait de se rendre à Lille pour remarquer l’omniprésence de l’occupant. Il était partout dans les rues, dans les tramways, dans les cafés. On ne comptait plus les bâtiments réquisitionnés, frappés du drapeau à croix gammée. Mais sans le voir on ressentait en permanence le poids de l’occupation et le traumatisme moral qu’il exerçait en chacun de nous. Il disposait de tous nos équipements, industriels, ferroviaires, routiers etc …  Il fléchait nos routes pour les besoins de ses déplacements en plaçant des panneaux de bois peints en jaune aux carrefours. Il prélevait une grande partie de nos récoltes nous réduisant à la sous-alimentation et à la malnutrition. Sur nos murs, il apposait ses affiches avec ses consignes et ses menaces à la suite du moindre incident. Il disposait de la presse écrite et en contrôlait les publications. Il s’est emparé  des stations de radio pour étendre sa propagande avec l’aide de français corrompus, collaborateurs zélés.

Même en ne regroupant qu’une minorité, la corruption s’est propagée sous différentes formes dans la population française. Pérenchies n’en a pas été complètement exempte. Elle a eu aussi ses trafiquants du marché noir et a compté quelques délateurs et collaborateurs ».


Cimetière de Pérenchies. Le monument aux morts.
Document SPMC monument

A suivre…..



Philippe JOURDAN
26 avril 2020


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Si Pérenchies m’était contée…
67, rue Jean MOULIN
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Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

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