lundi 4 mai 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? La pharmacie de la Grand’Place.


 Document : Pérenchies et son passé numéro 41


La pharmacie de la Place du Général de Gaulle à Pérenchies avec le personnel.
Non daté. A gauche, Jean POUPART.
Document SPMC numéro 3 641
Commentaire :
« Nous sommes sur la Grand’Place de Pérenchies et nous observons la pharmacie PEINGNEZ.
3 personnes en tablier posent sur le devant. Le jeune homme en culottes courtes est Jean POUPART né en 1913.
Il fera des études dans le domaine de la santé. On peut donc estimer ce document vers les années 30.
Je n’ai pas trouvé d’explications pour la mention sur la vitrine « Paul CORDONNIER, Pharmacien de Première classe ».

Les annuaires RAVET ANCEAU nous donnent quelques informations. En 1914, on cite la pharmacie PEINGNET. En 1922, pas de pharmacie signalée. En 1939, on parle d’un pharmacien R. BALQUET, place de l’église et d’un autre M. PALAU, Grand’Place !
En 1958, la pharmacie porte le nom de CAPPELLE.
Comme nous n’avons pas tous les ouvrages, les informations ne sont pas complètes.

Dès les années 20, la Grand’Place sera reconstruite.
Au 19ème siècle, une ferme était installée là où la pharmacie et les autres maisons figurent de nos jours.
Par contre, la rangée de maisons qu’on peut voir sur les cartes postales de 1900 sera reculée pour élargir la place.
Au lendemain de la guerre, en venant du pont, un espace libre verra quelques années plus tard se construire ce qui sera une droguerie puis une banque.
On a ensuite un estaminet « A l’étoile d’or » puis un immeuble dont la moitié est cette pharmacie et l’autre une habitation.
On trouve ensuite le café du Centre, un commerce (peut-être déjà une boulangerie ?), le café de la Place et enfin une habitation.

En agrandissant le document, on voit, en vitrine, quelques produits et des marques : NESTLE et OVOMALTINE.
Nestlé est une compagnie fondée en 1866 par le Suisse Henri NESTLE qui commercialise une farine lactée pour les nouveaux-nés.
Ovomaltine est un produit mis au point pour lutter contre la malnutrition par un pharmacien suisse en 1865. Il a en effet trouvé un procédé qui permet la conservation d’un extrait de malt. Son fils, pharmacien également, affine le goût par l’apport d’œuf, de lait et de cacao. La recette sera lancée en 1904 sur le marché comme une préparation médicale.

Revenons à Jean POUPART. Celui-ci fut très connu, autrefois, car il s’occupait bénévolement de l’organisation, avec d’autres, de la Colonie du Mont des Cats mais aussi des œuvres paroissiales.

L’un de ses fils, qui vit aujourd’hui à Lambersart, nous a remis dernièrement toutes les archives de son père et quelques objets personnels pour notre futur centre d’histoire locale.

Dans notre fond documentaire, nous avons retrouvé deux textes que nous vous livrons :

Souvenirs d’école par Jean Poupart (le 29 février 1996).

« Je suis né le 26 mai 1913 à Pérenchies.
Après la première guerre mondiale, je suis revenu dans un patelin démoli en général. Nous étions dans les années 20. Quand la maison fut reconstruite, on est revenu à Pérenchies et on m’a inscrit à la communale qui se trouvait rue Henri Bouchery. Mon premier instituteur fut Monsieur Vaillant, le directeur. Monsieur Lecocq faisait la deuxième classe tandis que sa future épouse, Mlle Vaillant, faisait la quatrième. On avait un tablier noir ou à carreaux roses. On portait de grosses bottines, des chaussettes jusqu’aux genoux, des culottes courtes et un capuchon quand il pleuvait. Il n’y avait pas de cantine. Tous les élèves repartaient le midi chez eux, même ceux qui habitaient loin. Le jeudi, on n’avait pas classe. Le samedi après -midi était réservé au dessin.
Les enseignants étaient sévères. L’usine Agache payait un professeur de musique, Monsieur Wagnon, qui venait chaque semaine. On écrivait à la plume gauloise et on faisait de nombreux exercices d’écriture.
On passait le certificat d’étude à Quesnoy sur Deûle. Il fallait s’y rendre par ses propres moyens. Ceux qui étaient aptes le passaient.  Cette année-là, nous étions 18. C’était dans le grenier de la mairie de cette ville, chef-lieu de canton, où l’on passait aussi le conseil de révision, que se déroulaient les épreuves : dictée, calcul, chant, récitation, …
Nous attendions le soir les résultats qui étaient lus. Parmi nous, se trouvait le fils d’un colombophile (un coulonneux comme on disait). Il avait emmené dans un panier d’osier un pigeon. Il le lâcha après les résultats avec le message suivant : les 18 reçus sauf moi ! Par la suite, on recevait un diplôme avant les vacances.
La plupart partait alors travailler à l’usine Agache. Les autres continuaient leurs études à Armentières ».

Extraits du mot d’accueil prononcé par Roger DUTRIEZ à l’occasion des funérailles de monsieur Jean Poupart, le 15 mars 1999.

« Jean Poupart est né à Pérenchies où il passa toute son enfance et sa jeunesse au 3, rue de la gare avec sa maman et ses tantes.
Il fréquenta l’école maternelle privée, rue Gambetta, puis l’école publique de garçons, rue de la mairie.
Très jeune, il participa activement aux mouvements de la paroisse : patronage, cercle Saint-Jean, cinéma paroissial, …
Mais ce qui l’a marqué et ce que l’on retient surtout de lui à Pérenchies, c’est la colonie du Mont des Cats.
Comme les gamins de son âge, Jean fut d’abord colon puis dirigeant, consacrant son temps des congés payés au service des enfants pendant 18 ans.
La famille Poupart participa activement de nombreuses années à cette colonie. Sa mère et sa tante aidaient souvent Sidonie la cuisinière.
Il se maria en 1944 mais continua d’encadrer les jeunes emmenant même avec lui sa femme et leur premier bébé.
Le site du Mont des Cats a tellement marqué Jean qu’il a demandé que ses cendres y soient répandues près de la chapelle de la passion au sommet de ce mont des Flandres qu’il a tant aimé ».


Philippe JOURDAN (16 avril 2020)

En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé. Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … »  20 mars 2020


Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

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