Document : Pérenchies
et son passé numéro 48
Commentaire :
«Nous
sommes dans le salon d’honneur de la mairie de Pérenchies à l’occasion d’une
cérémonie des vœux dans les années 80.
Le
1er adjoint, Gérard LENFANT, présente ses vœux au premier
magistrat Roger DUTRIEZ, Maire de Pérenchies de 1971 à 1995.
Sur
le document, de gauche à droite, nous voyons Roland DEWULF (conseiller
municipal), Alphonse DAVID (conseiller municipal), Gérard LENFANT (conseiller
municipal), Roger DUTRIEZ (Maire), son épouse Monique DUTRIEZ, Paul DESQUIREZ,
ancien Maire de Pérenchies de 1963 à 1971, Eugène GHESQUIERE, secrétaire de la
mairie de Pérenchies.
De
dos, nous voyons une partie du public. A gauche, Madame NUYTS, responsable de
l’Association Générale des Familles et à droite Marcel DEVOS Fils, président de
la Chorale Agache.
Derrière,
on voit, taillé dans la pierre, l’écusson de la ville et au-dessus le buste de
Marianne.
Depuis
la Révolution française, ce buste est le symbole de la République. Il est
présent dans chaque mairie. On pouvait aussi le trouver autrefois dans
certaines écoles.
Le
prénom choisi vient des deux prénoms Marie et Anne qui étaient ceux les plus portés
par la population d’alors. La raison en était religieuse car Marie est la mère
de Jésus-Christ et Anne, sa grand-mère maternelle. Chose assez étonnante pour
une république laïque !
Marianne
est coiffée d’un bonnet phrygien, symbole de la liberté, en référence à la
coiffe que portaient les esclaves romains lorsqu’ils étaient affranchis et
devenaient des hommes libres.
La
coutume d’installer le buste dans les mairies date du début de la Troisième
République (1870 à 1940).
En
1871, le président Adolphe THIERS (1797-1877) qui exercera sa fonction de 1871
à 1873 interdit l’utilisation du bonnet révolutionnaire. On le remplacera alors par une couronne végétale
de blé, de feuilles de chêne ou de rameaux d’olivier, parfois surmontée d’une
étoile, symbole des lumières.
Le
bonnet reviendra à partir de 1879.
De
très nombreuses femmes ont servi de modèles dont des artistes célèbres.
Le
journaliste de radio et de télévision, Pierre BONTE, né dans notre commune, a
longtemps collectionné ces effigies. Une partie de sa collection a été offerte
à l’Assemblée nationale et une autre au Sénat où on peut les voir exposées.
Roger
DUTRIEZ est né à Pérenchies en 1926. Il est aujourd’hui décédé. Ce fut une
personnalité de notre ville.
En
2005, il nous avait raconté sa vie. En voici quelques éléments :
SOUVENIRS DE ROGER DUTRIEZ
(avril 2005)
« J’étais sur la place parlant avec des amis
quand un conseiller municipal me fit signe qu’il avait quelque chose à me
demander. C’était un dimanche, au début de l’année 1953. Je m’approchais, il me
dit alors :
« Tu sais que
c’est au mois de mars prochain qu’auront lieu les élections municipales.
Actuellement on prépare la liste des personnes qui se présenteront au suffrage
des électeurs. Ton nom a été cité pour faire partie de l’équipe, on cherche des
jeunes. Accepterais-tu de nous rejoindre ? »
Surpris par cette proposition je lui réponds que je
vais réfléchir et en parler chez moi. Quand j’ai raconté cela, mon père m’a
dit : « Un commerçant ne doit jamais faire de politique. »
Je lui répondis que je considérais qu’être conseiller
municipal, c’était de l’action civique, au service de la population. Cela ne
changea pas son avis.
Cependant après réflexion et avis de mon entourage,
j’acceptais et je fus élu, avec la liste de Monsieur Joseph POLET.
J’étais à 26 ans le plus jeune conseiller. C’était en
mars 1953.
Je suis désigné membre de deux commissions : la
commission famille et jeunesse et la commission des travaux.
C’est ainsi que je fis mes premiers pas dans la vie
d’élu municipal.
J’effectue alors trois mandats comme conseiller municipal,
fidèle aux réunions et manifestations auxquelles je suis invité.
Au lendemain des élections de 1965, Monsieur le Maire me demande de venir le voir à son
bureau afin de parler de la jeunesse.
En 1946, la municipalité avait lancé un centre de vacances
municipal. C’était le temps de la municipalité de gauche qui voulait
concurrencer la paroisse. Je me souviens que le vicaire de l’époque reprochait
à la municipalité en place de financer leur centre de vacances et de refuser
toute aide au patronage.
Après l’élection de la liste de Joseph POLET en 1947,
les rapports étaient meilleurs. Avec l’Abbé Etienne DUPIRE, on fusionna les
deux centres, lui-même devenant moniteur du centre municipal.
Les colonies de vacances qui avaient beaucoup de
succès pendant et après la guerre 1939/1945 attiraient de moins en moins de
jeunes qui préfèrent des activités leur permettant de rentrer chez eux le soir.
C’est ainsi qu’on lança les centres aérés ou de
vacances qui accueillaient les jeunes du matin au soir avec possibilité de
repas le midi.
Gérard LENFANT accepta de diriger ce centre. Quelques
années, il se déroulera à Beaucamps-Ligny dans les locaux de l’école
Sainte-Marie. Les enfants étaient emmenés en bus le matin, passaient la journée
dans la campagne des Weppes et rentraient le soir.
Le centre était clôturé par une grande fête qui se
passait à Pérenchies avec confection des chars et une soirée dans le jardin
public qui attirait la foule des parents.
Plus tard, on reviendra à une double formule : le
centre à Pérenchies et une colonie. Celle-ci aura lieu plusieurs années au
château de Sailly-Flibeaucourt aux environs d’Abbeville puis quelques années en
Corrèze dans un collège ».
Philippe
JOURDAN (27 avril 2020)
En cette
période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en
dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous
présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de
plus de 8 000 photos.
Quand
l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page
sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez
pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet
présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son
passé.
Philippe
JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars 2020
Correction
et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog
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