Voici un autre document de la BNP retrouvé par Mme
MONCHICOURT, une de nos lectrices.
Le Grand Echo du Nord de la France. BNF
(Gallica).
Vendredi 7 octobre 1927. Extrait.
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En démontant les engins de guerre
Deux ouvriers mortellement blessés par une explosion
d’obus à Pérenchies.
Un nouveau drame – comme on en a
déjà enregistré trop depuis l’armistice – a encore ensanglanté la région où
subsistent les vestiges des champs de bataille.
Cette fois, c’est à Pérenchies,
dans cette zone de Lille à Armentières, encore toute hérissée de blockhaus à
même les champs cultivés, que la mort a passé.
Deux ouvriers étaient occupés,
depuis le matin, à faire sauter un blockhaus. Ils venaient de terminer leur
travail et allaient attaquer un autre blockhaus. Pour se procurer la poudre,
ils démontaient un obus de fort calibre, découvert par eux récemment, quand une
explosion se produisit. Les deux malheureux furent horriblement déchiquetés.
Ils devaient succomber deux heures plus tard en arrivant à l’hôpital de Lille.
La démolition de blockhaus
Depuis plusieurs jours, deux
ouvriers de l’entreprise Patou, à Wez-Macquart, étaient occupés à la démolition
de divers blockhaus sur les champs de la ferme du Temple, à Pérenchies, occupée
par M. Georges Charles et son gendre, M. César Vieren.
C’étaient deux ouvriers estimés
et sérieux, Emile Tardu, 30 ans, et Léon Leperque, 40 ans. Leperque, notamment,
est employé depuis 7 ans chez M. Patou et habite même avec son patron,
Grande-Route, à Wez-Macquart. Tardu habite à Prémesques, cité de la Collerie.
Jeudi matin, ils étaient arrivés
tard à leur travail et s’étaient hâtés de terminer un blockhaus dont la
démolition était commencée depuis plusieurs jours, à 100 mètres du bâtiment de
la ferme.
Légende de la photo qui accompagnait l’article :
Après l’accident : la croix indique la place où l’obus explosa.
A gauche (tas de pierres blanches), le blockhaus qui sauta le matin.
A droite : le blockhaus qu’on allait faire sauter.
Les gendarmes de
Quesnoy-sur-Deûle recueillent le témoignage du propriétaire.
Ils attaquaient un second
blockhaus, situé à 10 mètres du premier et avaient déjà creusé les ouvertures
où devait être introduite la charge de poudre.
Pour se procurer la poudre à
meilleur marché, sans doute, ils étaient occupés à démonter, à coups de burin,
un obus de lourd calibre, un 150 au moins.
L’explosion
Il était 14h25. Une forte
explosion ébranla tout à coup l’atmosphère. L’obus venait d’éclater.
Les éclats, en s’éparpillant,
étaient passés au-dessus d’un champ où, à 30 mètres de là, le propriétaire de
la ferme, son gendre et un nombreux personnel de femmes et d’enfants
arrachaient des pommes de terre. Un culot avait frôlé la tête d’un
enfant !
Les deux ouvriers projetés à
plusieurs mètres par la force de la déflagration, gisant dans une mare de sang.
Ils n’avaient pas perdu
connaissance, mais ils étaient horribles à voir.
Leperque, le plus atteint, avait
les yeux et la face brûlés, la jambe gauche et la main droite sectionnées net.
Tardu avait eu la jambe droite arrachée.
La force de l’explosion avait été
telle, qu’on ne retrouva pas même dans le voisnage les membres enlevés, sauf un
pied encore enfermé dans son soulier.
MM. Georges, Charles et César
Vieren s’empressèrent à porter secours aux malheureux qui firent preuve d’un
courage héroïque pendant que les docteurs Nuyts et Margerin, de Pérenchies,
mandés aussitôt, faisaient les premiers pansements.
Leperque trouvait encore la force
de s’excuser près de son camarade blessé : « C’est de ma
faute ! » Et pourtant les patrons de l’entreprise affirmèrent
que Leperque, contrairement à beaucoup de récupérateurs, ne touchait jamais un
obus trouvé dans un champ. C’est sans doute la dimension de l’engin et le
volume de la poudre qui y était contenu, qui le tenta. N’ayant pas
l’expérience, il s’y prit mal et l’explosion se produisit. Elle eut lieu en
plein travail, car on retrouva un bloc de poudre gros comme le poing et divers
blocs plus petits sur le lieu de l’accident.
Deux morts
Pendant que le brigadier Leroy et
le gendarme Dupont, de Quesnoy-sur-Deûle, procédaient à l’enquête, à 16H30,
l’ambulance de Lomme amenait les deux blessés à l’hôpital de la Charité, à
Lille.
Ils y succombèrent presqu’en arrivant, emportés par
l’hémorragie, consécutive à la rupture des artères fémorales. Mme Tardu arriva
juste pour recevoir le dernier soupir de son mari.
Les deux victimes, estimées et
travailleuses, laissent derrière elles, l’une et l’autre, femmes et enfants.
Cette situation ajoute encore à l’émotion que ce drame brutal n’a pas manqué de
soulever dans la paisible localité de Pérenchies.
Voici quelques documents que nous avons en notre possession.
Ceux-ci pourront compléter cet article.
Le Grand Echo du Nord de la France. BNF
(Gallica).1ère page.
Vendredi 7 octobre 1927.
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Une batterie allemande à Pérenchies vers
1914/1918 et une armoire à munitions.
Carte postale SPMC numéro 3 108
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Vue aérienne de Pérenchies du 25
septembre 1916 provenant d’un musée de la guerre en Italie.
Document SPMC numéro 4 274
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Commentaires sur la vue aérienne du 25 septembre
1916 :
A droite, on voit le « X » formé par les
voies de la ville de Pérenchies (la rue de Lille – actuelle rue du Général
Leclerc - , la rue de la fabrique – actuelle rue Edouard Agache -, la rue de
la mairie – actuelle rue Henri Bouchery – et la rue de la Prévôté).
On devine l’église, le long de la voie de chemin de
fer.
A gauche, on observe les douves du Fort de Lompret
(actuelle base de loisirs du Fort).
Au milieu de la vue aérienne, on voit la ferme du
Chemin du temple.
Au-dessus, on voit des petites constructions qui
doivent être militaires reliées entre elles par une sorte de cordon.
On remarque aussi une quantité importante de trous
sans doute laissés par les obus tombés.
Tout en bas, à droite, ce sont sans doute des
tranchées permettant de rejoindre le front.
On voit bien, en bas, le chemin de la vierge qui
rejoint le chemin du bois parquet qui longe le Fort de Lompret.
Philippe JOURDAN (avril 2020)
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Un blockhaus allemand à Pérenchies en
1915 et deux soldats allemands.
Document SPMC numéro 5 577
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Une batterie à Pérenchies vers 1914/1918
et des soldats allemands. Non daté et lieu inconnu.
Document SPMC numéro 5 617
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Une batterie à Pérenchies vers 1914/1918
et des soldats allemands. Non daté et lieu inconnu.
Document SPMC numéro 5 639
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Un blockhaus dans le quartier de la
Petite Belgique. Sur l’angle de celui-ci, on voit un obus.
Document SPMC numéro 3 735. Non
daté.
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Nettoyage du quartier de la rue Ampère.
1919
Document SPMC numéro 3 733.
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Philippe JOURDAN
13 avril 2020
Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE,
administrateur du Blog
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