Document :
Pérenchies et son passé numéro 34
Commentaire :
« Nous
sommes à Pérenchies sur la Grand’Place avec l’église Saint-Léger. Nous
pourrions être au début du XXème siècle.
Il
n’en est rien.
Nous
voyons, en regardant un peu plus, que le clocher est endommagé. Il s’agit de
l’ancienne église avant qu’elle ne fut détruite. On remarque 4 décorations
autour du clocher qui n’existent plus de nos jours.
Une
banderole est accrochée au travers de la rue de la mairie, ancienne rue de
Verlinghem qui est, aujourd’hui, l’actuelle rue Henri BOUCHERY. On y lit :
« SACHSENWEG », c’est-à-dire la rue de la Saxe ou la rue des Saxons.
Dans
les textes de l’époque, quelqu’un raconte que « les troupes allemandes
étaient composées de soldats venant de régions différentes et qui ne s’entendaient
pas toujours ».
Quand
on agrandit la photographie, on devine un panneau indicateur près de l’homme,
seul, qui traverse la place. Les indications marquées étaient sans doute en
langue allemande. Le panneau indiquait peut-être l’accès aux tranchées qui
donnaient sur le front vers Houplines et Frelinghien. L’entrée se trouvait un
peu en bas de la côte après les actuels
Ets DEMEYERE.
A
droite, on peut apercevoir ce qui est peut-être une guérite. Etait-elle
militaire ? Elle se trouve devant le mur du presbytère qui est derrière
l’immense arbre qui se dresse près de l’église. C’était une belle et grande
demeure blanche qui occupait le début de la rue de la Prévôté, suivie d’une
maison d’œuvres tenue par les religieuses de Sainte-Marie La Forêt d’Angers puis
du parc du château JEANSON. L’avenue du Kemmel n’existait pas. La rue sera
construite dans les années 20.
L’église
est dans un triste état car tous les jours, des obus tirés par les Britanniques
tombent sur la ville car elle est occupée par les troupes allemandes qui
viennent se reposer après plusieurs jours passés au front.
Voici
quelques textes qui évoquent cette triste page de notre histoire locale.
Extraits du journal de Jeanne
VROLANT
(Le
recensement de 1911 montre une Jeanne VROLANT, née en 1894 à Pérenchies et qui
habite, avec ses parents, Léon, électricien, et Justine et 2 autres enfants,
rue de Lille).
Samedi
10 octobre 1914. Aujourd’hui, vers 6 heures du matin, nous voyons passer une
patrouille de 15 Uhlans et un quart d’heure plus tard 30 cyclistes en
reconnaissance puis durant trois heures, de l’infanterie, des canons, de la
cavalerie…
Dimanche
18 octobre 1914. Le premier obus est tombé sur Pérenchies. Nous passons nos
journées et nos nuits dans les caves.
Dimanche
13 décembre 1914. Nous partons aux vêpres. Un obus tombe dans le jardin Jeanson
brisant une grande partie des vitraux de l’église d’où une panique
épouvantable.
Lundi
4 janvier 1915. L’armée qui occupe maintenant le village est composée de
pillards. Ce sont des jeunes soldats de 18 à 20 ans qui viennent se reposer
quatre jours puis retournent au feu.
Mercredi
6 janvier 1915. Hier au soir, ils ont fusillé le gérant de chez Coustenoble
parce qu’il avait conservé, dit-on, un révolver chez lui.
Hans, soldat allemand.
24
octobre 1914. Pérenchies est un grand village mais il n’y a plus rien à acheter
sauf du lait, des cartes postales et parfois un peu de pain. Ce matin, on a eu
du café et un peu de mélasse. L’artillerie anglaise a tiré dans le village.
Hans, soldat allemand.
Carte
non datée. Au verso, la vue de l’église dans laquelle nous avons assisté à un
certain nombre de messes. Maintenant, l’église est criblée de balles et pour
cette raison fermée aux militaires et aux habitants.
Un militaire allemand.
Septembre
1915. Chère Else et chers enfants. Ce matin, l’artillerie a commencé à tirer
très tôt. Je n’étais pas dans les tranchées mais à Pérenchies. Tous les jours,
je demande si cette guerre ne finira donc jamais. Que Dieu nous donne bientôt
la paix.
César SOHIER, né en 1910.
Quand
les Allemands sont entrés à Pérenchies, tous les habitants ont dû les héberger.
La kommandantur s’est installée à la mairie. Le premier ordre fut d’y apporter
toutes les armes. Puis il y eut des perquisitions. Les Allemands fouillaient
partout.
Lors
des récoltes, une partie revenait aux occupants. Puis il a fallu donner des
œufs, des poules, des lapins, …
Dans
le clocher de l’église, ils avaient installé un observatoire.
Un
jour, un pont en bois fut installé ».
Philippe JOURDAN (11 avril 2020)
Correction
et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog
En cette
période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en
dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous
présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de
plus de 8 000 photos.
Quand
l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page
sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez
pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet
présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son
passé.
Philippe
JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars 2020
Commémoration de la déportation du 26
avril 2020
Sur décision gouvernementale, les
cérémonies et les rassemblements sont interdits jusqu’à la mi-juillet 2020 à
cause du confinement recommandé contre le coronavirus.
Ce jour, à Pérenchies, l’hôtel de
ville est pavoisé aux couleurs patriotiques afin de se souvenir de ces moments
tragiques de notre histoire nationale.
Les 8, 14 et 21 mai 2020, notre
association mettra en ligne sur notre blog un dossier sur les événements de la
guerre 1939/1945.
TEXTE FIGURANT SUR LE
MONUMENT DE LA RUE DES RESISTANTS
A PERENCHIES
« A nos déportés.
L'histoire nous fait connaître des moments sombres.
Notre rôle consiste à ne pas les oublier et à les transmettre à nos enfants
afin qu'ils les conservent en mémoire. Ces périodes ont été nombreuses mais
1939/45 a été particulièrement sombre, meurtrière et ignoble.
En souvenir des femmes et des hommes qui ont refusé
l'asservissement, combattu le nazisme et l'extrémisme, subi la déportation,
donné leur vie pour nos libertés, résisté pour garder la tête haute.
Rappelons-nous également des réseaux :
· du Maquis de Vendresse.
· du Capitaine Michel.
· de la Voix du Nord.
La ville de Pérenchies, reconnaissante, affirme ce jour, 30 avril 2000, journée des déportés, sa volonté de reconnaître tous ses enfants et de mettre en valeur leurs actions ».
La ville de Pérenchies, reconnaissante, affirme ce jour, 30 avril 2000, journée des déportés, sa volonté de reconnaître tous ses enfants et de mettre en valeur leurs actions ».
Philippe JOURDAN,
Président de l’association
« Si Pérenchies m’était contée… »
26 avril 2020
Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE,
administrateur du Blog
Très beau retour en arrière merci
RépondreSupprimerCordialement,
Gérard et Chantal Ostende