mercredi 29 avril 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? Une fête sur la Grand’Place en 1905


 Document : Pérenchies et son passé numéro 37

Fête sur la Grand’Place de Pérenchies le 22 mai 1905.
Document SPMC numéro 3 023

Commentaire :
« Nous sommes à Pérenchies, sur la Grand’Place, au début du XXème siècle avant la Première guerre mondiale.
Nous remarquons une grande  maison blanche. Il s’agit du presbytère qui occupe l’emplacement de la future avenue du Kemmel qui sera ouverte dans les années 20. A gauche, au milieu des arbres, on aperçoit à peine le château JEANSON. L’état des arbres pourrait nous faire croire en une saison entre la fin de l’hiver ou le début de l’automne. Il n’en est rien ! Nous sommes en fait le 22 mai 1905.
Comment le savons-nous ? Tout simplement, nous avons en notre possession, une autre photographie datée sur laquelle on aperçoit le même podium dressé au même endroit et décoré de la même façon.
A gauche de notre document, se trouve l’église Saint-Léger mais on ne l’aperçoit pas sur le cliché.

A cette date, des festivités sont organisées pour l’installation du gaz sur notre commune. Les archives municipales en ont conservé une magnifique affiche, une photographie encadrée ainsi qu’un article de presse.
Nous avons donc le programme de la journée.
Dès cinq heures du matin, en ce dimanche 22 mai 1905, les habitants sont réveillés par des salves d’artillerie. Le soleil est présent. Les maisons sont ornées de drapeaux, de guirlandes et de lanternes vénitiennes.
Vers 15H, la foule s’est assemblée sur la place devant l’église et l’estaminet qui marque le début de la rue de la Prévôté, où dans les années 30, sera construite la future mairie.
Un podium, décoré de drapeaux, a été dressé où ont pris place les autorités et les invités en grande tenue. On remarque que seuls des hommes s’y trouvent. Des femmes sont sur le côté, élégamment vêtues. On sait qu’à cette date, le maire est Charles JEANSON, le propriétaire d’une usine textile à Armentières dont le château se dresse à Pérenchies. Il avait remplacé Louis DECOTTIGNIES en 1904 et sera remplacé, en 1912, par Henri BOUCHERY. 

Un groupe musical joue de la musique, peut-être « La Marseillaise » car les drapeaux rendent hommage. 6 personnes les portent. On voit distinctement 4 drapeaux certainement tricolores et une bannière qui, agrandie, nous montre une ruche.
On peut, sans aucun doute, y voir la Société St Mathias, une société de secours mutuels créée aux Ets AGACHE en 1848. Elle donnait des soins et des médicaments  aux ouvriers blessés ou malades, leur versait une indemnité  durant la maladie et pourvoyait aux frais funéraires. Elle rassemblait les ouvriers âgés de 16 à 45 ans.  Chaque sociétaire percevait aussi des jetons de pain (une livre et demie de pain à bon marché était attribuée par jour).
Pour le sixième porte-drapeau, on ne sait pas ce qu’il porte.
On devine aussi, sur le podium, une immense gerbe de fleurs. Au premier plan, on voit un photographe caché sous son voile.
Sur un précédent cliché montrant la place abandonnée durant la guerre14/18, on avait observé une sorte de guérite en se posant la question de son utilité. Déjà en 1905, elle était installée sur la place. A quoi servait-elle ? On ne le sait pas à ce jour. Poste de péage, abri pour les douaniers qui traquaient les passeurs de tabac, … ?

Revenons donc à notre fête. Le moment officiel est passé. Après les discours, le moment devient plus festif.
La grande Fête Aérostatique et enfantine débute par la recherche de courants aériens et le lancement de ballons-pilote.
Vers 16 heures, des ballons grotesques sont lancés dans le ciel. On trouve des ballons explosifs et des descentes en parachutes. Il ne s’agit pas de personnages réels venant d’un avion mais plutôt des objets qui atterrissent suite à l’explosion de petits ballons.
Puis vient le tour du ballon dirigeable SANTOS-DUMONT avant le lancement d’un ballon surprise avec parachute-serpentin et d’un ballon à jouets qui laisse retomber plus de 300 petits jouets.

(NDLR : Alberto SANTOS-DUMONT (1873 – 1932) était un pionnier brésilien de l’aviation. Installé en France en 1897, il construisit des ballons et des dirigeables. Par la suite, après 1906, il s’illustrera dans les vols d’avions).
 
Puis, on installe, au centre de la place, un énorme ballon qui est gonflé. Il porte une banderole « COMMUNE DE PERENCHIES ».
A 18H, il s’envole. On ne sait pas s’il était relié par un câble ou s’il fut réellement lancé pour atterrir plus loin.
La fête se termina dans les cabarets du village. Tous les frais de cette manifestation furent couverts par une souscription.

Philippe JOURDAN  (16 avril 2020)

En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé. Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … »  20 mars 2020.



Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

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