Document :
Pérenchies et son passé numéro 32
Le terrain du patronage,
avenue du Kemmel. Revue des troupes. Photographie non datée. (Années 40, 50 ou
60 ?)
Document
SPMC numéro 4 144
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Commentaire :
« Nous
sommes sur le terrain du patronage où se trouvent aujourd’hui le bureau de
poste, le parking, l’extension de l’école maternelle Sainte-Marie et le parking
du restaurant scolaire.
C’est
là que se déroulait autrefois la kermesse paroissiale.
Dans
les années qui suivirent, la mairie construira des préfabriqués pour accueillir
les activités de loisirs des aînés (l’un sera appelé « Le mille
clubs » et se trouve être, aujourd’hui déplacé sur le terrain scolaire de
la rue Henri Bouchery, le local de l’Harmonie Agache) ainsi que le groupe des
scouts catholiques.
Longtemps,
le terrain servira aux activités paroissiales.
Par
la suite, il accueillera même un énorme chapiteau pour la fête d’été des écoles
publiques organisée par l’amicale laïque Jules Quintrel en juin.
La
mairie y organisera aussi les activités du CLEP (puis CLEEP), le centre de
loisirs des enfants de Pérenchies qui sera longtemps animé par Odette METTA
sous la présidence de Nadine MERLIN.
A
l’arrière-plan, on voit, à gauche, l’église Saint-Léger de Pérenchies
construite un peu avant sa bénédiction le 21 décembre 1868.
On
voit également les deux maisons paroissiales et le rang de maisons de l’avenue
du Kemmel.
Cette
rue a été créée après la guerre 1914/1918 sur l’emplacement du parc du château
JEANSON après 1921. Elle permettait de rejoindre la rue du moulin qui
commençait rue de la Prévôté et rejoignait l’actuelle rue du Moulin.
Nous
ne savons pas pourquoi on a choisi ce nom. Deux hypothèses :
- On
aperçoit au loin le Mont Kemmel qui se dessine bien du haut de ses 156m. C’est
le point culminant de la province belge de Flandre Occidentale. Son nom est le
Kemmelberg. Il est distant de 1,5km du village de Kemmel. Lors de la guerre
14/18, il était un repère pour les artilleurs.
-
Cette
nouvelle rue rejoint le quartier de la Petite Belgique. Etait-ce une façon de
rendre hommage à la très importante
communauté belge arrivée au XIXème ?
Cette
rangée de maisons est remarquable de par son style. On y voit des pignons
flamands dont l’origine architecturale date du Moyen Age. On les appelle
pignons à redents (ou redans) ou pignons en gradins ou encore pignons à pas de
moineaux (car ceux-ci s’y posaient). Au départ, ils protégeaient de la pluie,
évitaient les infiltrations d’eau et pouvaient permettre au couvreur d’y poser
leurs outils. Par la suite, ils deviendront purement décoratifs.
A
cause des taxes sur la largeur des maisons, on en était venu à construire en
hauteur. Il fallait donc couper un peu celle-ci en privilégiant l’aspect
esthétique de la façade.
On
retrouve également ce problème des taxes sur d’autres demeures ailleurs. Comme
il existait aussi une taxe sur le nombre de fenêtres sur le devant, certains
propriétaires eurent l’idée de boucher une fenêtre sur deux réduisant ainsi
l’impôt. Par la suite, cela devint aussi une forme architecturale derrière
laquelle on cachait souvent l’accès par l’escalier à l’étage.
La
paroisse avait de très nombreuses activités. Le 2 juillet 1950 se déroule une
cérémonie pour l’entrée en fonction de l’abbé LOMMEZ (Il s’agit de la
messe de prémices, la première messe qui
est dite par le jeune prêtre après son ordination. Elle se déroulait souvent
dans la ville natale de celui-ci).
Une
procession fut organisée. On a conservé la liste des participants qui montre bien les œuvres
paroissiales de la paroisse : les enfants de Chœur, la gymnastique
« La Jeanne d
‘Arc », les Cœurs Vaillants, les Ames Vaillantes, les Croisés, les Enfants
de Marie, la J.I.C.F. (Jeunesse Indépendante Chrétienne Féminine), la J.O.C.F.
(Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine), les « Epouses et Mères
Chrétiennes », la Ligue Féminine, la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière
Chrétienne), l’Union Paroissiale, la Confrérie du très Saint-Sacrement, la
C.F.T.C. (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens), le Comité de
l’Ecole privée « Sainte-Marie » et la maîtrise paroissiale. D’autres
associations non paroissiales prirent également part à la fête : les
trompettes, le Syndicat agricole, l’U.S.P. (Union Sportive Pérenchinoise), le
Mouvement Populaire des Familles, les pompiers, les anciens prisonniers, les
anciens combattants, les veuves de guerre, les familles nombreuses, les mutilés
du travail, l’Harmonie des Ets Agache, la chorale Agache et le conseil
municipal.
La
photographie nous montre un rassemblement des membres du patronage. C’est
souvent les abbés qui se chargeaient de l’encadrement des garçons ou jeunes
hommes. Des jeunes gens venaient aussi encadrer les enfants bénévolement.
On
voit plusieurs groupes de garçons avec des uniformes : béret, foulard
autour du cou, chemise, bermuda et chaussettes blanches hautes. On devine aussi
des fanions.
Les
garçons étaient appelés les « Cœurs Vaillants ». Il y avait aussi un
groupe de filles, les Ames Vaillantes. Leurs activités se déroulaient à l’école
Sainte-Marie, rue Gambetta, encadrées par les religieuses et des jeunes filles
bénévoles.
Des
adultes, sans doute les familles, sont présents pour la cérémonie. De nombreux
messieurs sont en chemises blanches. La météo est donc favorable.
Derrière
les enfants, on voit une sorte de périmètre fermé dont on ne peut pas vraiment
deviner la fonction. Jardin ? Espace particulier ?
Derrière,
se dressent les arbres du jardin public.
Lors
de la rédaction en 2007 de notre plaquette sur l’histoire de la paroisse, nous
y avions mis, entre autres, les
souvenirs de jeunesse de Marcel DEVOS, aujourd’hui disparu. Voici ce qu’il
relatait :
Dès
l’âge de 6 ans, nous allions au patronage tous les jeudis. On y faisait des
jeux puis vers 16H30, après la distribution du « coco », une boisson
préparée par les abbés et les séminaristes,
on allait au cinéma paroissial pour un petit film ou des vues fixes.
L’été,
il y avait patro tous les jours sauf samedi et dimanche. A un moment, on avait
même créé une sorte de clique avec des clairons et des tambours et on paradait
dans la ville avec les trois groupes (petits, moyens et grands). On avait un
uniforme. Il y avait aussi des camps de vacances souvent au Mont des Cats.
Jean
POUPART s’est occupé longtemps de ces colonies avec d’autres moniteurs. Selon
lui, la première colonie s’est déroulée entre 1928 et 1931. Elle continua même
à exister durant la seconde guerre mondiale ».
Philippe
JOURDAN (11 avril 2020)
Correction
et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog
En cette
période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en
dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous
présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de
plus de 8 000 photos.
Quand
l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page
sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez
pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet
présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son
passé.
Philippe
JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars
2020
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