mercredi 22 avril 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? Procession devant l’église vers 1914/1922


Document : Pérenchies et son passé numéro 31

Procession sur le pont de Pérenchies avec l’église en ruines. Non datée. Après 1918 ?
Document SPMC numéro 4 007

Commentaire :
« Notre association possède deux photographies de cette procession qui nous ont été remises par Michel STORMS. L’une mentionne derrière « 1914 » et l’autre « 1916 » mais cela n’est pas possible. Elles dateraient plutôt de l’après-guerre entre 1918 et le début des années 20.

L’officier allemand Hans DUVINAGE a écrit un livre dans lequel il raconte l’histoire de sa famille dont les membres furent autrefois les seigneurs de Pérenchies. En décembre 1917, il passe à Pérenchies et découvre une ville en ruines. Il gagne le château de Lassus à Lompret où il peut découvrir des rapports du maire de Pérenchies recensant les habitants blessés ou tués. Il lit aussi les rapports quotidiens de la troupe allemande. Le  8 juin 1916, il y aurait eu 46 tirs et le 2 juillet 1916, 1 448 tirs ! L’artillerie allemande installée dans le parc du château des tourelles près de l’église riposte. Le 28 juillet 1917, 528 habitants quittent Pérenchies suivis quelques jours plus tard du prêtre et des dernières familles encore présentes.
Hans DUVINAGE reviendra à Pérenchies le 14 août 1918. La ville est déserte.
Un exemplaire du livre de famille dont une partie est rédigée en français a été déposé par lui-même ou ses descendants aux Archives du Nord.
Ses descendants sont venus trois fois dans notre commune et ont été reçus par la Municipalité et l’association d’histoire locale. Ils parlent français car la tradition familiale veut que les membres de la famille n’oublient pas leur origine.
Observons la photographie. On voit l’église, derrière, en ruines. Elle a subi les tirs des Anglais car Pérenchies était une base de repli pour les troupes allemandes qui allaient au front du côté de Frelinghien ou d’Houplines. On raconte que les voies d’accès aux tranchées commençaient en bas de la côte de la rue de la Prévôté. Les troupes allemandes venaient se reposer dans notre ville avant d’y retourner. Les boiseries et tout le bois des maisons avaient été récupérés pour la construction de ces tranchées.
Par la suite, les Allemands dynamiteront le clocher afin de récupérer le métal des cloches.
A côté de l’église se trouvait le château des tourelles appartenant à M. JEANSON, un industriel du lin dont l’usine se trouvait à Armentières. La demeure ne résistera pas à la guerre. En observant bien le document, on voit que les ruines ont été remplacées par des baraquements pour y accueillir les habitants de la ville de retour d’exode.

La procession passe sur un pont provisoire. On découvre de nombreuses bannières dont on ne connait pas la provenance. Elles n’existent plus. L’une porte la mention « Sainte Marie ».
Des filles en tenues blanches portent des couronnes de roses dans les cheveux. Des dames les encadrent. Il y a aussi des garçons mais on ne les voit pas car ils sont derrière.

L’autre photographie non présentée ici montre que des enfants portent aussi des palmes. Sommes-nous le jour des rameaux ? Célèbre-t-on Pâques ? La végétation pourrait le confirmer.
Le dimanche des rameaux se déroule une semaine avant Pâques et commémore pour les catholiques l’entrée du Christ à Jérusalem monté sur un âne afin que ses pieds ne touchent pas le sol par respect. La foule aurait cueilli des branches d’arbres pour accueillir cet homme considéré comme un prophète et un prêcheur.   

Au loin, on devine les toits de l’école publique de filles et de l’école maternelle, rue de la Prévôté. Fortement démolies durant la guerre, les murs ont néanmoins résisté.» 

Philippe JOURDAN (11 avril 2020)


Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog


En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … »  20 mars 2020

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

message de formulaire