Si Noël nous était conté… Chants et jouets
Qui n’a pas en mémoire un ou plusieurs chants de Noël ? Ceux-ci, religieux pour certains, traditionnels pour d’autres ou encore profanes, tous nous font partager la magie et l’esprit de Noël. Ils ont accompagné notre enfance et cette période enfantine qui se prolonge dans toute vie adulte.
Alors, remontons le temps et partons à la découverte des chansons de
Noël.
Carte ancienne pour la Saint-Nicolas. Document SPMC. |
Bonne fête de
Saint Nicolas pour tous les enfants et ceux qui ont gardé la magie de l’enfance…
Philippe JOURDAN
Président de « Si Pérenchies m’était contée… »
Lundi 6 décembre 2021
Disque « Saint-Nicolas » de Lucien JEUNESSE. 1956. Document INTERNET. |
Depuis
le XIIe siècle, on raconte que Saint Nicolas, déguisé, va de maison en maison
dans la nuit du 5 au 6 décembre pour demander aux enfants s'ils ont été
obéissants. Les enfants sages reçoivent des cadeaux, des friandises et les
méchants reçoivent une trique donnée par le compagnon de Saint Nicolas, le Père
Fouettard.
Au
fil des siècles la légende disparut peu à peu à l'exception d'un épisode conté
par Saint Bonaventure au XIIIe siècle. Celle des enfants enlevés, tués, mis au
saloir et sauvés par Saint Nicolas qui leur rendit la vie. C'est la légende la
plus marquante sur Saint Nicolas.
Elle
donna également naissance à une chanson qui a été recueillie pour la première
fois par Gérard de Nerval qui la rendra célèbre en la publiant dans ses écrits
en 1842 puis en 1856. Il existe plusieurs versions.
Autrefois évêque de la ville de Myra, située en Asie Mineure (Turquie actuelle), Saint Nicolas (270-310) serait décédé apparemment un 6 décembre. Ce serait donc pour cette raison qu'on célèbre la Saint-Nicolas ce jour-là. Reconnu pour sa grande générosité, il devint, au Moyen Âge, le patron des petits enfants puis des écoliers.
Après
la Réforme protestante survenue au XVIe siècle, la fête de Saint Nicolas fut
abolie dans certains pays européens. Les Hollandais conservèrent cependant
cette ancienne coutume catholique. Au début du XVIIe siècle, des Hollandais
émigrèrent aux États-Unis et fondèrent une colonie appelée New Amsterdam qui,
en 1664, devint New York. En quelques décennies, cette coutume néerlandaise de
fêter la Saint-Nicolas se répandit aux États-Unis. Pour les Américains, Sinter Klaas
devint rapidement Santa Claus.
Ce
donateur attentionné, représenté sous l'aspect d'un vieillard à barbe blanche
portant un long manteau à capuchon ou parfois même des habits épiscopaux,
demeurait néanmoins un personnage moralisateur.
Saint-Nicolas
vient le 6 décembre avec son âne chargé de jouets. Près de la cheminée, les
enfants déposent un navet et une carotte pour l'âne. La veille, on mange
souvent des spéculoos en forme de Saint-Nicolas. Ce sont de petits biscuits
secs très sucrés.
Après
plusieurs décennies, la société chrétienne trouva plus approprié que cette
"fête des enfants" soit davantage rapprochée de celle de l'Enfant
Jésus. Ainsi, dans les familles chrétiennes, saint Nicolas fit désormais sa
tournée la nuit du 24 décembre.
En
1809, l'écrivain Washington IRVING parle, pour la première fois, d'un saint
Nicolas qui se déplacerait dans le ciel, à cheval, pour distribuer plus
rapidement ses cadeaux.
Clément
Clark Moore avait écrit un conte de Noël pour ses enfants. Sinterklass se
déplaçait sur un traîneau tiré par des rennes. Ce n'est plus un évêque mais un
lutin rondouillard et rieur.
En
1860, un illustrateur-caricaturiste, Thomas Nast, s'amuse à dessiner un saint
Nicolas qui ne ressemble plus à un évêque mais plutôt à un lutin, un elfe ou un
gnome un peu difforme et qui a changé de nom. Il est devenu Santa Claus.
Ils
étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.
S'en vinrent un soir chez un boucher :
"Boucher, voudrais-tu nous loger ?"
"Entrez, entrez, petits-enfants,
Y a d'la place assurément."
Ils n'étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués,
Les a coupés en p'tits morceaux,
Mis au saloir comme pourceaux.
Saint Nicolas au but d'sept ans,
Vint à passer dedans ce champ.
Il s'en alla chez le boucher:
"Boucher, voudrais-tu me loger?"
"Entrez, entrez Saint Nicolas,
De la place il n'en manque pas".
Il n'était sitôt entré
Qu’il a demandé à souper.
"Voulez-vous un morceau d'jambon?"
"Je n'en veux pas, il n'est pas bon".
"Voulez-vous un morceau de veau?"
"Je n'en veux pas, il n'est pas beau.
De ce salé, je veux avoir,
Qu’y a sept ans qu'est dans l'saloir".
Quand le boucher entendit ça
Hors de sa porte, il s'enfuya.
"Boucher, boucher, ne t'enfuis pas.
Repens-toi. Dieu te pardonn'ra"
Saint Nicolas posa trois doigts
Dessus le bord de ce saloir.
"Petits enfants qui dormez là,
Je suis le grand saint Nicolas".
Le grand saint étendit trois doigts.
Les p'tits se relèvent tous les trois.
Le premier dit : "J'ai bien dormi" ;
Le second dit : "Et moi aussi" ;
Et le troisième répondit :
"Je me croyais au Paradis !"
Les deux filles DUTHOIT et Saint-Nicolas. Années 50. Document SPMC numéro 2 161. |
François DUBAELE et Saint-Nicolas en 1956. Document SPMC numéro 2 804. |
Relecture
et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog