Lors de notre dernière réunion du jeudi 22 mai 2025, nous avons observé un ancien plan du XVIIème siècle. Nous sommes heureux de vous le présenter.
Philippe JOURDAN
Président de SPMC. 26 mai 2025.
Ce plan provient des archives
départementales du Nord (photo : Jean-Luc THIEFFRY. Plan 2660). Il est
donc accessible à tous. Il s’agit d’un
plan figuratif de la Cense du Fallot à Frelinghien, Verlinghem et Pérenchies.
Nous sommes dans le quartier
des Bas de Pérenchies à l’intersection de la rue de la Prévôté et de la rue du
Fresnel. On y voit le château des Prévostez qui se trouve sur le territoire de
Frelinghien.
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Le plan figuratif de la Cense du Fallot. La basse cour du château des prévostés. Archives départementales du Nord. Photo : Jean-Luc THIEFFRY. Plan 2660. |
On peut aussi voir ce château
sur un autre plan en notre possession. Il n’est pas daté.
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Plan non daté. XVIIème ou XVIIIème siècles. Quartier des Bas de Pérenchies. |
Capture Google Maps de l’endroit actuel du château de la Prévôté sur Frelinghien. |
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Le croisement Prévôté/Fresnel. Non daté. |
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Le château de la Prévôté. 1696. Détail 1.Archives départementales du Nord. Photo : Jean-Luc THIEFFRY. Plan 2660. |
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Le château de la Prévôté. 1696. Détail 2. La ferme du château.Archives départementales du Nord. Photo : Jean-Luc THIEFFRY. Plan 2660. |
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Le château de la Prévôté. 1696. Détail 3. La chapelle.Archives départementales du Nord. Photo : Jean-Luc THIEFFRY. Plan 2660. |
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Le château de la Prévôté. 1696. Détail 4. La rue de la Prévôté. 1er tronçon. Archives départementales du Nord. Photo : Jean-Luc THIEFFRY. Plan 2660. |
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Le château de la Prévôté. 1696. Détail 5. La rue de la Prévôté. 2ème tronçon. Archives départementales du Nord. Photo : Jean-Luc THIEFFRY. Plan 2660. |
On y voit le nom « espilles ». Celui-ci existe toujours sur les cartes actuelles sous le mot « Epille » pour mentionner deux chemins présents dans le quartier même si le nom est rarement utilisé par les riverains actuels.
Origine du mot.
Le mot « espille » signifie selon le dictionnaire « dégarnir, dépouiller, enlever la peau, séparer de …. » . Une espille est aussi une épingle dans le patois flamand.
Capture Google Maps. Sentier de l’Epille. Vue 1. |
Capture Google Maps. Sentier de l’Epille. Vue 2. |
Capture Google Maps. Sentier de l’Epille. Vue 3. |
QUELQUES DOCUMENTS RETROUVÉS DANS NOTRE FONDS DOCUMENTAIRE
Etang du château de la Prévôté. Guerre 1914/1918. Document acquis par SPMC. |
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Photographie acquise par SPMC. Bâtiment présumé être sur la parcelle du château ? Avant la guerre 14/18 ? |
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Article de presse de la Voix du Nord de février 1966 présentant le manoir qui est construit sur la parcelle de l’ancien château. |
Selon le journaliste de 1966, « le château avait
appartenu à Pierre-Félix de Croix qui l’avait reçu en 1629. L’édifice fut
incendié en 1698, rebâti en 1720 et détruit à nouveau en 1793.
La lignée de Croix s’éteignit en 1872. La propriété passa alors entre différentes mains ».
UN TÉMOIGNAGE SUR LES ENVIRONS DU CHÂTEAU DURANT LA GUERRE 1939/1945
Souvenir
de Mme Andrée BRAME-ROUSSEL. Mars 2025.
«
Je suis née en 1945 à Pérenchies, rue de la Prévôté, dans le quartier des Bas.
Pas
loin de la maison, dans les bas, se trouvait un château qui était la propriété
de M. FOUCART, un procureur de la République qui habitait Lille. Durant la
semaine, il vivait dans un appartement et venait le week-end et durant les
vacances scolaires dans sa résidence qui se trouvait de l’autre côté de la rue
sur le territoire de Frelinghien. Je sais par l’association d’histoire locale
qu’autrefois, il y avait un vieux château entouré d’eau que l’on appelait le
château de la Prévôté. Il y avait aussi en face de la rue du Fresnel une
chapelle. Mais ces deux constructions n’existaient plus à mon époque. La
famille FOUCART vivait dans une sorte de manoir devant les anciennes douves du
château. A l’entrée du parc, il y avait la maison des gardiens, M. et Mme
VERSLYPE.
Voici
des souvenirs qui m’ont été racontés par mes parents.
Un
jour, en 1940, venant d’Houplines ou de Belgique, les Allemands sont arrivés.
Ma mère faisait sécher son linge dans le jardin derrière la maison. Tout à
coup, elle a senti le sol trembler. Il y avait aussi un bruit énorme. Des tanks
ouvraient la route à des camions de soldats et à des voitures de gradés. Ils
ont fait étape au château qui était vide car la famille des propriétaires était
à Lille. Ils ont ordonné au concierge de quitter les lieux afin de laisser la
place aux soldats. Ma mère, affolée, s’est précipité dans la maison afin de se
mettre à l’abri avec ses quatre enfants âgés de 1 à 8 ans.
Je
sais que M. FOUCART et son fils aîné souhaitaient partir défendre notre pays.
Ils se sont présentés au centre de recrutement mais ont été refusés car l’un
était trop âgé et l’autre trop jeune. Selon ma mère, ils se seraient tournés
vers la résistance et, un jour, ils ont été arrêtés et torturés afin qu’ils
dénoncent le réseau. Comme ils n’ont pas voulu parler, ils ont été déportés
vers un camp et ne sont jamais revenus. Par contre, sa femme et ses autres
enfants n’ont jamais été inquiétés.
Une fois, ma famille a connu un moment dramatique. Une voiture venant de Prémesques est arrivée rapidement et a tourné au carrefour puis est passée devant le château en direction d’Houplines. Des « petits cons » comme disait ma mère ont alors mitraillé le château sans faire aucune victime. Malheureusement, une voisine était à l’étage de sa maison pour regarder cachée derrière un rideau. Voyant bouger ce rideau, les Allemands ont donc cru que les tirs venaient de là et ils ont investi les maisons et réclamé les hommes. Tous étaient là sauf mon père qui était à l’usine Agache non pas pour travailler mais pour entretenir les machines et pouvoir les remettre en route dès que la guerre serait terminée. Les Allemands ont donc cru que mon père se cachait et était l’un des tireurs. Ma mère a été mise contre un mur avec ses enfants. Elle avait le plus jeune dans les bras et les autres, âgés de 2 à 8 ans, pleuraient et hurlaient de peur. Allaient-ils tirer ? Un officier est alors arrivé et a donné l’ordre aux soldats de retourner au château. Ma mère était sur le point de défaillir et de s’évanouir de peur. L’officier lui a alors fait des confidences en expliquant qu’il ne voulait pas faire la guerre mais qu’il avait été obligé de s’enrôler de force. Il lui a raconté que lui aussi avait une femme et trois enfants. Il était sans nouvelle d’eux depuis 5 ans et ignorait s’ils étaient encore en vie. Puis il est parti. »
Président de SPMC
26 mai 2025.
Edition et
mise en page : Jean-Pierre COMPERE
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