jeudi 21 mai 2020

Commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Troisième partie.


Affiche 8 mai 1945. Document internet.

 

Cette année, le vendredi 8 mai 2020, nous devions commémorer le 75ème anniversaire de l’Armistice de 1945.

Mais, en cette période de confinement, le gouvernement a interdit toutes les cérémonies patriotiques et les rassemblements.

Le Devoir de mémoire s’est exercé par un pavoisement (installation du drapeau tricolore) sur l’hôtel de ville et un dépôt d’une gerbe de fleurs au Monument aux Morts de la Place du Général de Gaulle par Mme le Maire accompagnée d’un porte-drapeau de l’UNC, section locale.

De même, une gerbe a été déposée devant le monument de la Déportation.

Le 8 mai 2020, sur notre blog, nous avons fait paraître un dossier sur les événements passés à Pérenchies durant la guerre 1939/1945.

Le jeudi 14 mai, une deuxième partie a été proposée.

Aujourd’hui, 21 mai 2020, en voici la troisième.

 

Depuis plusieurs années, nous avons rassemblé de nombreux témoignages qui dormaient dans nos dossiers.  Aujourd’hui, il va falloir les étudier et le résultat  constituera, sans doute, une quatrième partie que l’on publiera par la suite….

 

N’hésitez pas, si vous avez chez vous des documents sur cette époque à nous les transmettre. Il ne faut pas que notre mémoire locale disparaisse. Vous seuls pouvez aider à sa transmission.

 

Voici donc la suite de l’histoire de celles et ceux qui ont vécu cette terrible période sur notre commune.

 

C’était la guerre !

Anonyme

Je me souviens que des Allemands logeaient à la maison de retraite et que des prisonniers étaient gardés à la salle des fêtes. Un jour, on a couru afin de récupérer un Canadien ou un Anglais qui était tombé en parachute. On l’a emmené au magasin d’habillement de l’usine et on lui a mis des vêtements d’ouvrier pour qu’en sortant avec les ouvriers, il passe inaperçu. On a fait appel aussi à Madame Margerin qui parlait Anglais.

Un jour, on a libéré un soldat russe qui était prisonnier dans l’usine.

Vers la fin, un Allemand a été tué dans un café, au croisement de la rue de Lille et de la rue de la gare. On avait besoin d’armes. L’un de nous, voyant ce soldat assoupi, voulut lui prendre le fusil. Mais, celui-ci se réveilla et tira sur Aurélien Letalle qui riposta blessant mortellement le soldat. Le docteur Nuyts intervint pour soigner Aurélien. Pour l’Allemand, c’était trop tard. Il était durement atteint et il mourut par la suite. Je suis allé chercher le pistolet pour le cacher tandis qu’on récupérait le fusil.

Rémy Beuvet qui passait par là décida de cacher le corps du soldat allemand dans sa charrette et de l’emmener au cimetière pour l’enterrer. Il sauva ainsi la population de représailles possibles. Cela n’avait pas été voulu. Certaines personnes ont dit que nous avions mis la population en péril mais c’était la guerre ».

 

Rémy BEUVET devant son habitation, rue de la gare. Photographie non datée.

Document SPMC numéro 3 822.

Mort d’un soldat allemand en 1944

François MAILLET (juillet 2004)

« L’armée allemande bat en retraite. Des fantassins ayant à leur disposition quelques camions tentent d’évacuer les marchandises d’un de leurs entrepôts à l’intérieur même des établissements Agache. Ils font sauter ce qu’ils ne peuvent pas emporter.

Toutes leurs allées et venues s’effectuent par la porte près du commerce de cycles tenue par Mme Fernande LEBLEU-VERDRON, épouse de Désiré.

Au beau milieu de la rue de Lille, presque dans l’axe de la rue de la gare, les Allemands ont installé un engin anti-chars. Il est pointé vers le futur calvaire.

Les troupes allemandes savent que les alliés approchent. Par contre, les soldats chargés de cette arme ne sont pas à leur poste. Sans doute, aident-ils leurs collègues à vider l’entrepôt.

Pendant ce temps, un fantassin allemand, à bicyclette, fatigué et apparemment isolé, pose son vélo contre le mur du café tenu par Mme Bigot, une périgourdine dont le mari est employé à la mairie de Pérenchies.

Le reste de l’histoire m’a été racontée par la suite par la commerçante.

L’Allemand, très correct, entre pour se désaltérer et commande une bière. Mme Bigot le sert. Il a posé son fusil et il amorce la conversation avec un français très hésitant : « Madame, guerre bientôt finie. Vous contente, moi aussi. Je vais voir femme et enfants ». Il sort alors d’une de ses poches un portefeuille dans lequel se trouvent les photographies de sa famille. Il fait alors les présentations. Mme Bigot regagne ensuite son comptoir.

Epuisé par un long trajet, l’Allemand s’assoupit. Mal lui en prit car il ignore que, dans la cuisine, à côté de la salle du café, se trouvent quelques hommes qui se qualifieront de résistants par la suite.

Le malheur vient d’un de  ces hommes qui, totalement inconscient, propose de profiter de l’assoupissement du soldat pour s’emparer de son arme. A pas feutrés, ses compères s’avancent mais lorsque l’un d’eux veut saisir le fusil, l’Allemand se réveille en sursaut, reprend son arme et met en joue. C’est évident, il va tirer ! D’ailleurs, qu’auriez-vous fait à sa place ?

Une peur panique s’est, à n’en point douter, emparée de lui. C’est alors qu’Aurélien LETAILLE, peintre en bâtiment, met la main sur le canon du fusil. L’Allemand tire et la balle traverse la main d’Aurélien qui saigne en abondance. La riposte, bien sûr,  ne se fait pas attendre. Un révolver claque et l’Allemand s’effondre, grièvement blessé.

Tous les acteurs du drame se sauvent comme une volée de moineaux.

Madame BIGOT, négligeant de fermer la porte de son café, traverse la rue. Désemparée, elle entre chez Madame LEBLEU et lui demande ce qu’elle doit faire. On lui conseille d’appeler la mairie et son mari.

Pendant ce temps, le soldat allemand qui n’est pas mort, a le temps de se traîner sur le dos jusqu’à la porte d’entrée du bistrot et réussit à briser une vitre d’un coup de talon de ses bottes.

Aurélien LETAILLE court chez le Docteur NUYTS dont le cabinet est, tout au plus, à 35m du café. Il ne se rend pas compte qu’il laisse des traînées de sang sur le trottoir.

Courageusement, le médecin le soigne.

Par chance, les autres Allemands ne se sont aperçus de rien et n’ont pas entendu les coups de feu. C’est alors qu’intervient le véritable héros de ce drame lamentable à savoir Rémy BEUVET, plâtrier de son état, qui résidait rue de la gare à quelques pas du café BIGOT.

Comment s’y prit-il pour charger ce soldat allemand mourant sur une charrette ? Je ne l’ai jamais su pour ne l’avoir jamais demandé.

Quel chemin a-t-il emprunté pour se rendre au cimetière ? A-t-il finalement inhumé un mourant ou un mort ? Que sont devenus le portefeuille, les papiers, la plaque d’immatriculation de ce soldat auquel le destin a refusé son visa de retour ?

Pour en terminer avec cette lamentable histoire, gros émoi à la maison lorsque Madame NUYTS, notre voisine, est venue discrètement nous annoncer la mort de ce soldat allemand.

Comment allaient réagir les autres soldats ?

Mon père, en dépit de l’insistance de ma mère, refusa de quitter le bureau de poste, nous disant que, s’il le fallait, il irait se réfugier dans la citerne de l’arrière-cuisine.

Moi, je pris la fuite par la rue de la poste et le sentier Despature qui conduisait à Lompret où je fus accueilli par les parents de mon camarade de classe Roger SURMONT ».

 

NDLR

Les allemands présents dans l’entrepôt Agache n’ont rien vu.

La ville de Pérenchies ne connut donc pas de représailles ni l’horrible destinée d’Ascq ou d’Oradour-sur-Glane.

Beaucoup de choses ont été racontées par la suite.

Nul n’est capable de dire si l’Allemand est décédé de ses blessures ou s’il a été abattu ou si on a mis fin à sa vie.

L’une des filles du Docteur NUYTS a toujours affirmé que son père, chrétien pratiquant, n’aurait jamais pu abréger les souffrances du soldat allemand. D’ailleurs, dans la famille, elle n’a jamais entendu ses parents en parler….  

Après la guerre, le corps du soldat allemand fut récupéré et inhumé dans le cimetière allemand de BOURDON dans la Somme où il repose toujours. Il se nommait Willy BRAUER, était né le 26 avril 1901 et est mort le 2 septembre 1944 à Pérenchies.  

 

La libération de Pérenchies en septembre 1944.

François BAILLET (juillet 2004)

 

« Les quelques jours qui ont précédé la libération de Pérenchies n’ont pas été de tout repos. Des balles sifflaient dans les rues sans qu’il soit possible de localiser les tireurs.

Des camions militaires armés de mitrailleuses lourdes ont remonté la rue de Lille. Au bureau de poste, des balles ont brisé quelques vitres et se sont fichées dans les plafonds.

Par le soupirail de la cave, nous avons vu sur le trottoir d’en face passer des fantassins allemands espacés de quelques mètres, casqués, bottés, le fusil à la main, prêts à tirer sur des résistants.

Le calme se fit et les rues devinrent désertes. Les derniers occupants que j’aperçus de ma fenêtre étaient à bord d’un side-car face à la boulangerie BECUVE. Un soldat en descendit, pénétra dans la boulangerie et en ressortit avec un pain. Le véhicule partit à toute allure. Etaient-ce ces deux soldats qui avaient violé deux femmes dans les bas de Pérenchies après avoir enfermé les maris dans une autre pièce ? Je ne l’ai jamais su !

Ce même jour, le 6 septembre, en début d’après-midi, arriva une colonne blindée anglaise. Elle s’arrêta devant la poste, pour une courte pause, avant de franchir le pont.

Grâce à son collègue, receveur des postes à Verlinghem, mon père apprit que les Allemands étaient dans les environs de Pérenchies car les lignes téléphoniques fonctionnaient encore! L’information fut communiquée au chef du groupe.

La population commençait à sortir dans les rues. En ce qui me concerne, je n’ai rien reçu des Anglais. Je n’ai d’ailleurs rien demandé.

Par contre, je me souviens de Monsieur WUIBERT, épicier rue Edouard Agache, qui distribuait du sucre. En blouse blanche, hilare, il allait de véhicule en véhicule au beau milieu de la rue de Lille et suivait les Anglais.

J’entends encore la voix de ma mère qui se trouvait sur le trottoir :

-        Il faudra nous en garder, Monsieur.

-        Ne vous en faites-pas, Madame, maintenant, il y en aura !

Ce ne fut le cas, bien sûr, que plusieurs mois après ».

  

La libération de Pérenchies le 6 septembre 1944.

La rue de Lille, actuelle rue du Général Leclerc, la poste et la demeure du Docteur NUYTS.

Document SPMC numéro 2 526

 

La poste de Pérenchies. Photographie non datée.

Document SPMC numéro 5 469


La libération.

Alphonse David.

« Le jour de la Libération, les gens portaient des fleurs aux Anglais.

A Pérenchies, on a eu plus de 150 prisonniers. A chaque retour, le quartier pavoisait. Ce fut, après quatre ans, la liesse pour beaucoup.

Le 2 septembre 1945, on inaugura le calvaire en souvenir de la Libération. »

 

C’était la joie…..

Paulette Vandenbilcke Polet.

« A l’arrivée des Anglais, nous avons eu des bonbons. Je me souviens leur avoir porté un plateau de tomates. C’était la joie. Nous, nous espérions le retour de notre père arrêté le 13 mai 1943. »

 

 

La libération de Pérenchies, le 6 septembre 1944.

Sur la moto, Marcel DEVOS, Fils.

Document SPMC numéro 2 531 TER 1

J’avais douze ans.

Anne-Marie Jourdan Cazier.

«  Le plus beau jour de ma vie, c’est quand les cloches ont sonné à toute volée pour la Libération. Les Anglais sont venus et nous ont jeté du chocolat. »

 

Communion d’Anne-Marie  et de Michel CAZIER en 1942.

Maison familiale, rue de la Prévôté.

Document SPMC numéro 2 317

 

 

La libération de Pérenchies. Mme Marie-Claire BRAME

Document SPMC numéro 3 810

 

Tout le monde était en liesse.

Madame Marseloo.

« Le jour de la Libération, j’avais eu l’occasion d’avoir du genièvre à la distillerie Rossignol ? J’avais donc réussi à en cacher 10 litres dans le poulailler. Ce jour-là, on a tout vendu. Il y avait tellement de monde que l’on n’avait pas assez de verres. A 18 heures, on a dû fermer car il n’y avait plus de boissons. Les chars passaient. Les gens couraient vers les Anglais.  Tout le monde était en liesse. »

 

La libération de Pérenchies le 6 septembre 1944. La rue de Lille actuelle rue du Général Leclerc. 

Document SPMC numéro 2 535

 

La fête.

Madame Lévêque.

« Lors de la Libération, Monsieur Degrave est monté sur une voiture avec un drapeau. C’était la fête »

 

La libération de Pérenchies le 6 septembre 1944.

La rue de Lille actuelle rue du Général Leclerc. 

Document SPMC numéro 2 523

 

Le plus beau jour de ma vie.

Gustave Lenglard.

« La Libération a été le plus beau jour de ma vie. »

 

La libération de Pérenchies, le 6 septembre 1944

Document SPMC numéro 2 525

 

Pérenchies. La Libération.

« La Croix du Nord du samedi 9 septembre 1944.

Après trois jours d’angoisse, Pérenchies vient d’être libérée de l’oppresseur. Ce matin du 6 septembre, les premiers tanks alliés faisaient leur apparition et sous les acclamations de la foule qui faisait exploser sa joie d’être libre, les Anglais et les F.F.I. recevaient les hommages que méritait leur courage. Mais, hélas ! 3 enfants de Pérenchies étaient tombés sous les balles ennemies en luttant pour la libération : Joseph Névians, Paul Deronne et Gérard Ardens »

 

Libération de Pérenchies

Document SPMC numéro 4 075

 

 

La libération de Pérenchies

Les F F I. (Lucien RIQUIER, Henri WUIDIN, Omer VERET, ?)

Document SPMC numéro 5 288

 

Mes souvenirs de la libération de Pérenchies.

Liliane Charlet. (septembre 1994)

« J’étais très jeune lors de la libération de Pérenchies. En effet, j’avais quatre ans mais j’ai tout de même quelques souvenirs personnels issus des récits de mes parents.

C’était alors la déroute allemande. Papa, passionné, était sous le hangar et regardait quelques avions allemands qui repartaient. Il y avait même quelques tirs mais rien ne l’aurait fait quitter son poste d’observation au grand dam de maman.

Elle, elle avait sorti le drapeau de sa cachette et l’avait lavé. Il séchait dans une pièce à côté de la cuisine lorsqu’un soldat allemand vint frapper à notre porte et demander à boire. Maman n’osa pas l’empêcher d’entrer et elle lui servit un verre d’eau. Quand il vit notre petite famille – nous étions six enfants – il sortit son portefeuille et montra la photo de sa petite fille. Par gestes, il expliqua qu’il retournait la voir et qu’elle avait le même âge que l’une d’entre nous. Puis, il s’en alla. Il n’avait pas pu ne pas voir le drapeau ! Mes parents en furent quittes pour une belle peur…

Nous vécûmes aussi un incident plus cocasse. Mon père, commerçant, allait se ravitailler à la gare de Lomme. On y distribuait généreusement les provisions allemandes abandonnées dans des wagons. Il s’y trouvait aussi quelques bouteilles d’alcool.

Papa invita des proches et des voisins pour fêter un peu à l’avance la Libération. Ma sœur de sept ans profita de l’exubérance de tous et, sans façon, vida les verres des invités à leur insu. On la retrouva titubante et très vite dormant d’un sommeil qui dura vingt-quatre heures au moins. Le médecin appelé rassura maman. Elle était simplement  «ivre morte » !

 

La famille GRUSON vers 1940.

Document SPMC numéro 2 784

 

On disait que les soldats alliés arrivaient au village. On parlait beaucoup d’Anglais et d’Américains qui distribuaient des chewing-gums et des cigarettes.

Comme nous avions une mère très craintive pour ses enfants, personne n’eut le droit d’aller les voir passer, pas même de regarder à la fenêtre ! Encore maintenant, j’en garde un peu d’amertume ».

 

Libération de Pérenchies. Don de Mme DEMESSINE.

Document SPMC numéro 395

 

Libération de Pérenchies le 6 septembre 1944.

Document SPMC numéro 2 533

 

 

Libération de Pérenchies le 6 septembre 1944.

Document SPMC numéro 3 803

 

 

Le calvaire de Pérenchies vers 1950/1960

Carte postale SPMC numéro 1 268

 

 

 

Le 2 septembre 1945, inauguration du calvaire de Pérenchies.

La foule est rassemblée devant le Monument. A voir les enfants assis dans l’herbe, on peut imaginer que la cérémonie fut assez longue !

Document SPMC numéro 2 520

 

 

 

 

Le 2 septembre 1945, inauguration du calvaire de Pérenchies.

Le retour du calvaire. Rue de Lille, actuelle rue du Général Leclerc.

Document SPMC numéro 2 518

 

 

 

 

Adolphe MASSELOT (1877-1959)

Sculpteur

Créateur du calvaire de Pérenchies (1945)

 

 

 

Le petit-fils d’Adolphe MASSELOT, Philippe Masselot, qui vit aujourd’hui à Cappel en Pévèle, essaie de faire connaître l’œuvre de son ancêtre.

Il explique que l’ancien calvaire de Lomme, lorsqu’il fut démonté pour être remplacé par une croix plus simple, les éléments furent laissés à l’abandon tout autour.

Nul ne sait ce qu’ils sont devenus. Lors de la vente de l’atelier, la famille contacta diverses écoles de sculptures et des musées des environs afin de proposer les moulages des œuvres. Personne n’en voulut…

 

 

 « Adolphe MASELOT est né le 26 décembre 1877 à Lille. Jeune, il habite au 68, rue du calvaire à Fives-Lille.

A 16 ans, il commence à sculpter. Il fera des études à l’école des Beaux-Arts de Lille et à l’école des Beaux-Arts de Paris. En 1895, à 18 ans, il reçoit un premier prix de sculptures. De nombreux prix et médailles lui seront attribués.

Après la guerre de 1914/1918, il travaille en érigeant des monuments du souvenir de la guerre. Il est alors remarqué par l’architecte lillois Denis CORDONNIER qui lui confie de nombreux travaux comme l’érection du Calvaire de Lisieux.

Marié en 1902 avec Marguerite PIETON, ils auront 4 enfants (Marguerite née en 1903, Adolphe surnommé Ado né en 1904, Jean né en 1906 et Edouard en 1909).

Puis, il ouvrira a propre entreprise où il travaillera avec ses enfants.

En 1935, il installe son atelier et sa maison au Grand’But à Lomme près de Capinghem.

On lui connait de très nombreuses œuvres dont la statue de St Chrysole à Verlinghem, les monuments aux morts de Comines et de Deulèmont, les calvaires de Pérenchies et de Capinghem, le monument aux morts du Mont Kemmel et des réalisations dans les églises de la région.

Il meurt le 14 avril 1959 et est inhumé dans le cimetière de Capinghem ».

 

Après la guerre de 1939/1945, la section des prisonniers de Pérenchies reçoit son drapeau.

Cérémonie sur la Place du Général de Gaulle à Pérenchies.

Document SPMC numéro 2 775

 

Cérémonie patriotique devant le monument aux morts de la Place du général de Gaulle.

Photographie non datée.

Document SPMC numéro 2 374

 

Cérémonie patriotique avec les anciens marins en mairie de Pérenchies.

Non datée. Document fourni par M. Jules LESCHAEVE, père de Marguerite-Marie DELOBEL.

Document SPMC numéro 2 985

 

D’autres documents nous sont parvenus depuis. Nous pouvons vous les présenter ci-dessous :

 

Les années de guerre (1939/1945) et le hameau du Fresnel

Pierre Haigneré. Texte publié sur notre blog l’année dernière.

« Le 10 avril 1944, un déluge de bombes s’abattait sur la cité de Lille Délivrance et sur la gare de triage faisant un grand nombre de victimes et provoquant d’immenses destructions dans la gare mais surtout sur les maisons des cheminots dont plus de la moitié était dévastée et rendue inhabitable.

Ma famille vécut cet enfer, blottie sous l’escalier, et sortit quasiment indemne pour rejoindre les autres habitants qui, hébétés, contemplaient la désolation du quartier et essayaient avec des moyens dérisoires de sauver les personnes enfouies sous les décombres.

 

Carte postale Lille-Délivrance vers les années 20 à 30

 

Carte postale "Lille Délivrance"

(Frédéric Faucon, président de "Lomme des Weppes")

 

Document après le bombardement de Lille Délivrance.

(Frédéric Faucon, président de "Lomme des Weppes")

 

Pendant deux à trois jours, nous errâmes dans des abris provisoires mis à disposition par des voisins compatissants mais il fallut rechercher un logement plus pérenne et nous prîmes la route avec une carriole tirée par un âne emmenant le peu de mobilier pas trop endommagé pour nous réfugier chez une vieille dame propriétaire d’une ancienne forge au hameau du Fresnel entre Pérenchies et Houplines composé de quelques fermes et de maraîchers.

Ce fut une vraie surprise pour mes parents, mes deux frères et moi-même. Agé de 8 ans, je découvrais un monde rural jusqu’alors inconnu qui ouvrait des espaces immenses consacrés à l’agriculture et au maraîchage d’où étaient absents les commerces traditionnels mais surtout l’école, le stade et la piscine que je fréquentais assidument dans mon quartier cheminot aujourd’hui anéanti.

Nous étions devenus des « sinistrés » ou selon le cas, des « réfugiés ». Une nouvelle vie commençait avec les nombreuses contraintes d’un éloignement de toutes les structures éducatives et commerciales. Le matin, il me fallait partir assez tôt pour rejoindre à pied les classes de l’école primaire de Pérenchies qui se trouvait à 2km500m et cette distance, il me fallait la parcourir par tous les temps quatre fois par jour!

 

La rue de la Prévôté à Pérenchies. Années 20 à 40.

Carte postale "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 1 179

 

Cette contrainte ne dura pas trop longtemps car ma mère, sur un conseil médical, jugea qu’il était préférable de rester le midi aux abords de l’école et, faute de cantine, m’équiper d’un sac dans lequel elle pourrait loger une « gamelle » contenant quelques légumes  à réchauffer et à consommer sur place.

Il fallait pour cela trouver un abri bienveillant proche de l’école et c’est ainsi que je pris pension au café Marseloo sur la place de l’église où je reçus un très bon accueil pendant tout mon séjour à Pérenchies.

 

La Grand'Place et ses cafés. Années 30 à 40.

Carte postale "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 1 228

 

 Le café Marseloo le 25 mai 1943. Mme Marseloo et sa fille.

Photographie  SPMC numéro 269

 

La guerre toutefois continuait et, dans le ciel d’été, les avions brillaient sous le soleil mais leur charge mortelle était cette fois destinée au sol allemand dont les troupes, sous pression, commençaient leur repli en évitant les grandes routes.

 C’est ainsi que leur itinéraire de retraite conduisit certaines unités à circuler par la petite voie départementale passant devant le Fresnel et même à s’y arrêter suite à une attaque imprudente de quelques résistants du côté de la barrière de Prémesques.

Des soldats firent irruption dans le petit café où les habitants s’étaient réfugiés partageant leur peur en se regroupant. J’ai un net souvenir de la scène qui suivit car le temps s’était arrêté lorsqu’un officier pointant son arme nous dévisagea pour tenter de trouver un coupable.

Ce fut certainement un moment dont les témoins de la scène se souviennent encore car s’il ne dura que quelques minutes, son intensité nous marqua pour toujours.

Deux autres scènes sont liées à cette période troublée. C’est d’abord une lutte perdue que mena courageusement ma mère avec un soldat allemand qui voulait emporter le seul vélo de la famille permettant à mon père d’aller travailler.

 

Le café Marseloo vers 1943. Mme Marseloo,  sa fille et d'autres personnes.

Photographie  SPMC numéro 254

 

Le café Marseloo.  Mme Marseloo. L'intérieur.

(Photographie  SPMC numéro 251)

 

L’autre souvenir plus réconfortant car il se situe en fin des hostilités et alors que je prenais mon repas, c’est d’avoir été témoin du retour des camps de prisonniers, après cinq ans d’absence, du mari de Mme Marseloo qui, non prévenue, manifesta une immense émotion que j’ai en partie partagée et dont la mémoire reste vive.

Cette parenthèse agreste (NDLR : rustique) prit fin en 1945 mais j’emportais, outre les scènes guerrières, des souvenirs plus proches du quotidien des fermiers et des maraîchers notamment en aidant notre voisin à repiquer des plants de poireaux dans un champ qui me paraissait sans limites me causant des courbatures toute une semaine.

Le terrain de jeux que constituaient les champs de blé tout juste moissonnés avec leurs bottes de paille éparpillées nous donnaient de multiples occasions  d’inventer des histoires de bataille d’autant que les escadrons militaires dans leur passage avaient laissé des quantités de munitions que, dans notre inconscience, nous manipulions sans vergogne.

Mon grand plaisir restait le retour au domicile, en fin de journée d’été, qui s’effectuait dans la carriole du fermier tirée par un grand cheval avec parfois le droit de tenir les rênes quelques instants dans ces chemins vicinaux où ne circulait aucune voiture.

 

Photo d'illustration pour l'article. Non datée. Vers années 30.

Des maraichers dans le quartier du Fresnel à Pérenchies.

A droite, Henri Jourdan (né en 1933) et sa mère Hélène Jourdan Cotreuil en visite dans la famille Gruson .

(Photographie  SPMC numéro 1 816)

 

Photo d'illustration pour l'article. Non datée. Vers années 30/40

Des maraichers dans le quartier du Fresnel à Pérenchies.

A gauche, Jean-Marie Gruson et une employée agricole belge, Céline. 

(Photographie  SPMC numéro 1 808)


 

Photo d'illustration pour l'article. Non datée.

G. Verwaerde-Dubois. Quartier de la Prévôté à Pérenchies.

(Photographie  SPMC numéro 1 739)

 

Le départ pour retrouver la cité de cheminots fut un moment important de mon enfance car à la rupture tragique de la guerre s’y était ajoutée cette parenthèse que constitua le partage pendant deux années du mode de vie du monde agricole avec sa relation au temps rythmée par les saisons et les variations climatiques.

J’en garde un souvenir ému et j’utilise encore aujourd‘hui une partie de mon temps libre pour retrouver les parcours d’enfance à travers les champs et les petites mares bordant les fermes où pataugeaient les familles de canards  sous les branches basses des saules.

 

Lomme le 13 novembre 2018 ».

 

Enquête après la guerre 39-45

Provenance : Archives Départementales du Nord

Document dépouillé et recopié par Marie-Claude VERVISCH

 

« Le 2 août 1950, le maire de Pérenchies envoie la réponse au questionnaire et lui écrit :

« Monsieur le Préfet, suite à votre communication du 13 mai 1950, j’ai l’honneur de vous retourner ci-joint le questionnaire relatif à l’histoire de l’occupation et de la libération de la France, accompagné des faits qui ont précédé immédiatement la libération, faits qui sont heureusement demeurés sans suite mais qui auraient pu amener de dures représailles s’ils avaient été connus des Allemands ».

 

Enquête sur Histoire de l’occupation et de la libération dans le département du Nord (1940-1945)

Questionnaire adressé par les correspondants départementaux de la commission d’Histoire de l’occupation et de la libération de la France.

A messieurs les maires du département du Nord sous couvert de monsieur le Préfet du Nord.

N.B. : Les renseignements fournis par ce questionnaire sont exclusivement destinés à des fins historiques. Ils restent donc strictement confidentiels. Les réponses seront conservées aux archives départementales au même titre que tous les documents publics ou privés et ne pourront être communiqués éventuellement à des chercheurs qu’après le délai légal minimum de 50 ans. Il est probable qu’il ne vous sera pas possible de répondre à toutes les questions. Faites-vous aider par tous ceux qui sont susceptibles de vous renseigner : Adjoints, secrétaire de mairie, (pour tous les renseignements statistiques) et personnes capables de vous donner des indications utiles.

Guerre 1939-1940, occupation de la commune en 1940

1) Combien d’hommes de la commune ont été tués ou blessés de septembre 1939 jusqu’à l’armistice ?

Tués : 14

Morts suite de blessures ou maladie : 3

2) Combien y a-t-il eu de prisonniers ?

217

3) Sur ce dernier chiffre, combien d’hommes sont rentrés entre 1940 et 1945 ?

64

4) Combien de prisonniers de guerre sont revenus après la capitulation de l’Allemagne ?             

145

5) Y a-t-il des prisonniers de guerre qui ne sont pas revenus ?

Non

6) Y a-t-il des prisonniers de guerre qui sont morts en captivité ?

8

7) La commune a-t-elle subi des bombardements avant l’occupation par les allemands ? (Dégâts ? Victimes civiles ?)

Oui. Bombardement d’artillerie. Dégâts aux immeubles. Pas de victimes.

8) S’est-on battu sur le territoire de la commune au moment de l’invasion (juin 1940) ?

Non.

Préciser si possible les éléments en présence, les dégâts causés, le chiffre des militaires et des civils tués ou blessés durant ces combats ?

9) A quelle date la commune a-t-elle été occupée en juin 1940 ?

Le 29 mai 1940.

L’occupation

10) Les allemands ont-ils séjourné plusieurs fois dans votre commune ? Indiquer si possible les dates de leur séjour ou passage ?

En juin 1940.

D’août 1940 à février 1941 

11) Ont-ils commis au cours de l’occupation des déprédations et des dégâts : Oui

a)      A des bâtiments publics ? Non

b)      A des propriétés privées ? Oui

Dégâts aux locaux industriels du matériel d’incendie, aux locaux, de matériel de cantonnement et camions.

12) Ont-ils saisi des otages, exercé des sévices et des violences, surtout à la fin de l’occupation ?

Viols de deux femmes en septembre 1944.

13) Combien d’hommes de la commune ont-ils été requis pour le service du travail obligatoire (S.T.O.) ?

Une centaine

14) Combien y en a-t-il qui sont partis en Allemagne ?

58

15) Sont-ils tous revenus ?

Non, 1 disparu, 3 décédés.

16) Parmi les hommes ou les jeunes gens requis, plusieurs ont-ils pu se dissimuler dans des fermes ou ailleurs et prendre le maquis ?

Trois, ont pris le maquis.

17) Avez-vous eu connaissance que des hommes et de jeunes gens requis pour le S.T.O. étrangers à la commune ont pu s’y dissimuler et s’y cacher jusqu’à la libération ?

Non

Pouvez-vous indiquer même approximativement d’où ils venaient ?

18) Ces hommes aidés de ceux de votre commune, ont-ils fait partie du maquis, sont-ils entrés dans les F.F.I. ?

19) Y a-t-il eu des hommes ou des jeunes gens de votre commune fusillés par les Allemands ?

Non

Faits de guerre de 1940 à 1945 :

20) Le territoire de votre commune a-t-il été bombardé, par les alliés de 1940 à 1945 ?

Oui.

21) A quelles dates ?

1er : le 11 avril 1944

2ème : le 26 août 1944

22) Quel objectif visaient-ils ?

1er : gare de Lomme-Délivrance

2ème : train en gare de Pérenchies

23) Cet objectif a t-il été atteint ?

1er : oui

2ème : non

24) Des dégâts ont-ils été commis par les bombardements alliés ?

Oui

25) Y a-t-il eu des maisons détruites ?

6

26) Y a-t-il eu des victimes ? Combien ?

6

27) Des atterrissages forcés d’avions alliés ont-ils eu lieu sur le territoire de la commune ?

Non

28) Les aviateurs sont-ils parvenus à s’échapper ?

29) Dans quelle condition s’est opérée la libération de votre commune ? Y a-t-il eu résistance de la part des Allemands ? Résumer brièvement les engagements qui se sont déroulés.

Non

30) Les Allemands avant de s’en aller, ont-ils incendié des maisons, détruit des ponts, voies ferrées …?              

Incendie de 2 magasins de matières premières dont l’un était converti en magasin de vivres de l’armée allemande.

La résistance

31) Certaines personnes de votre commune ont-elles, de façon effective, participé à des mouvements de résistance, ou à des actions ?

Oui

32) Pouvez-vous (avec leur autorisation), nous donner leurs noms ?

33) A quel groupement ou à quel réseau appartenaient-elles ?

Voix du Nord et W.O.

34) Des personnes de votre commune ont-elles été arrêtées par la police allemande ou française, jugées ou déportées en Allemagne pour fait de résistance ?

Oui, 3 personnes ;

35) Savez-vous en quel camp elles ont été envoyées ?

36) Sont-elles revenues ?

Un est décédé.

37) Indiquer les personnes de votre commune qui sont morte en déportation ?

Catteau Louis

38) Existait-il dans votre commune, un maquis ou des groupes de F.F.I. ?

Groupes F.F.I.

39) Quels en étaient les chefs ?

Bossaert Raymond, Voix du Nord

Sapin Fernand, W.O.

40) Des actes de sabotage contre les Allemands ont-ils été exécutés dans votre commune ?

Oui :

Destruction de voies ferrées par explosifs et engins de destruction.

Incendie de wagons de lin et paille.

41) Lesquels ?

42) Y a-t-il eu dans votre commune des parachutages ? D’armes ou d’hommes ? Des avions s’y sont-ils posé clandestinement ?

Non

43) Comment s’est manifesté d’une façon générale la résistance aux Allemands et aux lois d’oppression ?

Publication du journal clandestin Voix du Nord et sabotages.

44) Certaines personnes de votre commune ont-elles été décorées pour faits de guerre ou de résistance ?

Oui

45) Comment s’est effectué le contact avec les Américains, ou avec les troupes françaises ?

Les troupes anglaises arrivées dans la matinée du 6 septembre 1944 alors que les troupes allemandes avaient quitté la commune dans la nuit

46) Racontez tout fait digne d’une relation dont vous avez été témoin qui ne figure pas dans le questionnaire.

Voir note jointe.

47) Indiquez ici en résumé le nombre total des victimes de la guerre dans votre commune ;

A : par faits de guerre :

Militaires : 17. FFI : 7. Victimes civiles : 14.

B : prisonniers ou morts en Allemagne : 8

C : déportés de la résistance ou du travail :

Déportés de la résistance fusillés par les Allemands : 1. Déportés du travail morts en Allemagne : 3

Total : 50

 

Note ajoutée :

Faits de guerre particuliers à la commune.

 « En juillet 1944, les Allemands avaient installé dans un bâtiment, précédemment à usage de magasin de matières premières, des établissements Agache, en bordure de la rue de Lille (actuellement rue de Général Leclerc), un magasin d’approvisionnement de vivres d’armée.

Lors de la retraite, les troupes de passage emportèrent une partie des denrées entreposées et, le 3 septembre 1944, les services allemands de l’intendance tentaient de faire sauter le bâtiment et mirent le feu aux approvisionnements qui restaient avant de quitter le magasin.

Un groupe local de F.F.I, voulant se procurer des armes, tenta de s’emparer du fusil d’un soldat allemand qui se reposait dans un café situé en face du magasin. Ce dernier réagit et tira, blessant l’un d’eux qui riposta et abattit l’Allemand d’un coup de revolver.

Ces faits se passaient vers 10 h du matin. Les membres des F.F.I. laissant leur victime sur place quittaient le café.Ce que voyant, la tenancière fermait ses portes et quittait prudemment sa maison, laissant le soldat allemand, râlant dans la salle de café.

Pendant que se déroulaient ces événements, des troupes allemandes en retraite continuaient à défiler sur la route, s’approvisionnant au passage au magasin, et se regroupaient sur la grand place et aux environs, hésitant visiblement sur la direction à prendre.

Le bruit de la bagarre entre le F.F.I. et le soldat allemand avait transpiré dans les environs et se répandit rapidement dans la commune. Il était à craindre que le fait arrive à la connaissance des troupes allemandes. Le risque était d’autant plus grand que dans un sursaut, le soldat allemand était parvenu à se traîner jusqu’à la porte du café et à briser un carreau d’un coup de botte. Il eut suffi qu’un Allemand veuille pénétrer dans le café et aperçoive le corps pour déclencher sur la commune des plus terribles représailles.

Heureusement, vers 13 heures, les troupes regroupées quittaient le centre de la commune et allaient se poster à la limite Nord, dans les « bas » se préparant à la défensive.

Dans l’après-midi, profitant de l’accalmie, quelques habitants du quartier enlevèrent le corps du soldat allemand pour l’inhumer au cimetière dans une fosse provisoire.

Quelques patrouilles, en motocyclettes et automobiles, visitèrent la commune au cours des jours qui suivirent, s’emparant d’un camion automobile aux établissements Agache, mettant le feu à un magasin de matières premières et tirant à la mitrailleuse à tors-et-à-travers sur leur passage.

Dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 septembre, les troupes allemandes quittaient la commune après avoir violé deux femmes du quartier dit « des bas » et enlevé des véhicules automobiles, chevaux et voitures hippomobiles.

Le 6 septembre, au matin, vers 8h ½, les premiers chars anglais arrivaient dans la commune, venant de la direction de Lomme.

Toute la population leur fit un accueil chaleureux ainsi qu’aux troupes qui défilèrent ensuite, en camions, pendant toute la journée.

Rédigé, pour être mis à l’appui du questionnaire relatif à l’histoire de l’occupation et de la libération de la France. A Pérenchies le 2 août 1950. Signé : Le maire. »

  

Les tombes militaires du cimetière de Pérenchies.

Document SPMC tombes cimetières.


Photographies du café, où se sont déroulés les événements qui causèrent la mort d’un soldat allemand en 1944, prises dans le dernier quart du 20ème siècle

 

Le devant du café de la gare. Fin 20ème.

Document SPMC numéro 469

 

Le café de la gare et son dernier exploitant. Fin 20ème. Le comptoir.

Document SPMC numéro 353

 

 

Le café de la gare. Vue de la salle. Fin 20ème.

Document SPMC numéro 352

A suivre…

 

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Philippe JOURDAN. Si Pérenchies m’était contée…

67, rue Jean MOULIN 59840 PERENCHIES

 

 


 

Philippe JOURDAN

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

mercredi 20 mai 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? La salle des fêtes de la rue Gambetta.

Document : Pérenchies et son passé numéro 54


La salle des fêtes de la rue Gambetta. Photo non datée. Entre 1920 et 1950 ?
Document SPMC numéro 5 530

Commentaire :
« Nous sommes dans la salle des fêtes de la rue Gambetta, sans doute entre les deux guerres ? Autrefois, elle appartenait aux Ets Agache.
Par la suite, elle sera rachetée par la ville de Pérenchies. Elle se nomme aujourd’hui, salle Maurice SCHUMANN, un personnage historique de la seconde guerre mondiale qui venait souvent à Pérenchies où il avait des amis. Il habitait à Tourcoing mais aussi à Paris.

Dans notre plaquette sur l’histoire des fêtes, nous avons retrouvé quelques informations sur les fêtes à Pérenchies »

En fouillant dans les archives :
« Chaque année, en préparant l’exposition, quelques membres de l’association dépouillent les archives municipales. Voici quelques informations récoltées lors de ces séances de recherche.

REGISTRE DE DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL
« Ce 26 février 1906, monsieur le maire fait part de son désir, à organiser chaque année une fête d’été qui aurait lieu le dernier dimanche de mai. Le succès de la fête de l’année dernière et l’approbation unanime qui a été donnée par tous les habitants sont de précieux encouragements, aussi le Conseil approuvant la déclaration de monsieur le Maire, charge la commission des fêtes d’élaborer un programme de fête d’été qui, tout en apportant un peu d’animation et de gaieté dans la commune, ne pourra que faire du bien au commerce local. Cette fête sera le prélude du grand festival que l’administration municipale a l’intention d’organiser en 1907. »

LE FESTIVAL DE 1928
« Deux-mille-cinq-cents francs de prix et primes seront affectés aux compagnies de sapeurs-pompiers et aux associations d’Anciens Combattants qui prendront part au festival.
Henri Bouchery, Maire ». 

LISTE DES SOCIETES QUI PARTICIPERONT AU FESTIVAL DE 1928
«  Harmonies, fanfares, orphéons et trompettes = 80 sociétés.
Compagnies de sapeurs-pompiers = 17 compagnies.
Anciens Combattants = 16 sociétés. »

LE CARNAVAL
«  Lettre de J. Demulder, 64 rue de la Prévôté au Maire le 21 janvier 1929.
Monsieur le Maire, J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance de m’accorder l’autorisation d’installer mon manège de vélos, place Carnot, pour les fêtes du Carnaval du 10 au 12 inclus… »
Réponse du Maire
«  Accordée à condition de ne pas jouer pendant la Grand’Messe et les Vêpres ».

DUCASSE DE PERENCHIES DE JUILLET 1930.
« Lettre de M. Cottigny au Maire.
J’ai l’honneur de solliciter de votre bienveillance mon emplacement habituel de 14 mètres de diamètre face à l’église pour y monter une attraction nouvelle dénommée le saut de la puce (ci-joint photo) pour la ducasse de Pérenchies du mois de juillet 1930… »

LE PHOTOGRAPHE DES FETES.
Lors de la fête du village, un photographe s’installait dans la rue pour photographier les habitants.
«  Lille, le 4 juillet 1930. Lettre de Monsieur Barti de Lille au Garde de Pérenchies.
Monsieur, Je vous serais très obligé de bien vouloir me dire si vous pourriez me retenir ma place sur la fête locale de Pérenchies. Mon installation est destinée à faire la photo, et je vous serais très reconnaissant de me réserver ma place de l’année dernière, c’est à dire sur le trottoir de la mercerie de M. Pasbecq, tout contre la vitrine de droite… »

VENTE DE PAIN D’EPICES
«  Lettre des années 20 de Madame veuve Carpentier de Roubaix au Maire.
Monsieur le Maire, J’ai l’honneur de vous solliciter une place à la prochaine fête de votre ville pour y vendre du pain d’épices et de la confiserie dans ma voiture marchande… ».

FETE DE JEANNE D’ARC. 1942.
«  Télégramme officiel du ministre de l’intérieur pour la fête du 10 mai 1942.
Porte à votre connaissance que le commandant en chef des Forces Militaires en France a décidé d’interdire les défilés, réunions ou manifestations pour la fête de Jeanne d’Arc. Seuls les services religieux sont autorisés »

LA FETE DE NOEL DU MARECHAL.
«  Lettre circulaire du 9 décembre 1941 du Préfet pour les maires. Nous demandons aux Français de préparer Noël aussi bien avec leur cerveau qu’avec leur cœur et avec leurs mains.
Nous leur suggérerons de passer la soirée du 24 et l’après-midi du 25 en famille, en ouvrant le cercle familial aux séparés, à ceux qui ne peuvent pas, par suite de circonstances se trouver unis à tous les leurs.
Nous demanderons que personne en France ne se sente seul cette année.
Nous suggérerons d’envoyer de simples souvenirs aux absents, de confectionner un souvenir que l’on pourra remettre à la famille d’un prisonnier ami, pour qu’on lui envoie dans un prochain colis Campagne de loyauté.
Le Maréchal dans son message du 13 octobre a demandé aux écoliers de faire un effort pour être francs et loyaux. Il a terminé ce message par la phrase : essayez, tenez-moi au courant de vos efforts.
Les lettres seront centralisées par l’Inspecteur d’Académie et transportées à Vichy. »

Philippe JOURDAN (2 mai 2020)



En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars 2020

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

mardi 19 mai 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? Les bigophones et les fêtes d’antan.

Document : Pérenchies et son passé numéro 53


La société des Bigophones.
Document SPMC numéro 4 809


Commentaire :
« Cette société se nomme les Bigophones. Je me demande si la bannière ne portait pas aussi la mention de «Carré d’As» ?
C’était une société pérenchinoise formée pour faire la fête.
Les membres étaient costumés en sortes de Pierrots et en cartes à jouer et vêtus de blanc. Ils utilisaient un petit instrument de musique sur lequel était tendu un papier de soie. En soufflant dessus, on faisait vibrer la membrane qui émettait un petit son. Tout le monde pouvait donc en jouer. De faux instruments accompagnaient la troupe pour faire caisse de résonnance comme on peut le voir au premier plan de la photographie. Deux de ces objets nous ont été offerts et gardent la trace du passé des fêtes d’antan.
Il y avait tout de même quelques tambours provenant de la clique de la société de gymnastique de la Jeanne d’Arc ou des autres groupements musicaux de la ville.
Ecoutons Marcel DEVOS évoquer ses souvenirs de fêtes à Pérenchies ».

Mes souvenirs des fêtes à Pérenchies dans les années 30
Marcel Devos. (janvier 2000)
« Pour la Sainte-Catherine et la Saint-Nicolas, nos parents nous offraient des sucreries, personnages en chocolat ou en sucre. C’était aussi le rituel envoi des cartes postales. C’était à celui qui en aurait reçu le plus et je me souviens qu’à l’école, on se demandait l’un, l’autre, combien on en avait et l’on entendait souvent cette phrase : «  si tu m’en envoies une, je t’en envoie une autre ». Un peu plus tard, les jeunes de la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), nous nous réunissions chez un copain pour faire un peu la fête avec quelques gâteaux, une tarte et quelques verres de vin. On finissait toujours par des chansons…

Noël était la grande fête familiale. Chez moi, le soir du 24, en attendant la messe de minuit, on se réunissait dans la pièce du milieu car il y faisait plus chaud et pendant que maman confectionnait la fameuse coquille, nous regardions les photos de famille et chantions quelques chants de Noël. Après la messe où il y avait foule pour écouter le fameux « Minuit Chrétien », nous mangions la coquille avec une tasse de chocolat.
Avant d’aller se coucher, on n’oubliait pas de pendre nos chaussettes et de préparer une assiette de carottes pour le baudet du Père Noël. Le lendemain matin, les carottes avaient disparu et dans les chaussettes, nous trouvions coquilles et oranges.
Le midi, c'était le repas en famille avec un menu plus élaboré que les autres jours.
Toutes ces fêtes que nous avons passées en famille sont restées gravées dans ma mémoire et si ce n’était pas comme maintenant de grands réveillons, elles nous ont laissé des souvenirs inoubliables.

Le jour de l’an, après avoir assisté le matin à la messe, nous partions, mon père, mon frère, ma sœur et moi-même présenter nos vœux aux oncles et tantes qui habitaient Prémesques par tous les temps et à pied bien entendu. Maman restait à la maison pour recevoir les membres de la famille qui pouvaient venir. Nous mangions des gaufres et buvions du café pour nous réchauffer. Vers onze heures, nous revenions à Pérenchies et nous allions chez une vieille tante de mon père et là, nous buvions une bonne tasse de bouillon. Après le repas, nous continuions les visites. Maman nous accompagnait alors. Le soir, très tard, nous revenions à la maison, bien fatigués mais aussi l’estomac lourd d’avoir mangé gaufres et pâtisseries.

A Pâques, on allait à la messe pour écouter l’harmonie avant le repas familial. Nous recevions des sucreries et des chocolats que nos parents disposaient sur des assiettes (des cloches, des moulins,…).Il y avait fête alors dans la rue Agache. L’harmonie Agache y défilait ainsi que les trompettes et parfois le géant Cambrinus ou le Baudet d’Estaires qui jetait de l’eau. Je me souviens des présidents des commerçants de cette rue, entre autres Albert Valembois et Albert Desrumeaux. Celui-ci avait fait venir une fois les musiciens du 43ème R.I. pour donner un concert. Comme il pleuvait à torrent, ils s’étaient réfugiés dans un ancien local où Maurice Boudry entreposait son charbon.

Le premier mai, à Pérenchies, il y avait le défilé des syndicats, et la J.O.C. et la J.O.C.F. y participaient, drapeaux en tête. Plus tard, il y eut, à la mairie, des remises de médailles aux ouvriers de chez Agache.
Fin mai, c’était la fête des mères avec une réception municipale et le fameux concours de bébés. Les mamans étaient fières de présenter leur enfant et elles étaient très déçues lorsqu’il n’avait pas de prix. La ligue ouvrière chrétienne organisait ce jour-là un défilé en l’honneur des mamans avec le concours de la municipalité.
En juin, c’était la kermesse des écoles privées.

Pour le 14 juillet, il y avait un grand défilé avec toutes les sociétés et les enfants des écoles. Pour leur participation, les enfants recevaient des friandises. L’après-midi, il y avait des fêtes dans les quartiers et l’harmonie, les trompettes et la chorale donnaient un concert sur un podium qui changeait tous les ans de quartier pour faire profiter tous les cafés de la commune. Il y avait beaucoup de personnes qui se déplaçaient. Souvent, la grande ducasse avec jeux et manèges tombait dans ces jours de fêtes. C’était d’ailleurs les grands congés avant 1936 car nous avions 4 jours de repos du samedi au mardi. C’était formidable !

Le jour de la Toussaint, il y avait moins de fleurs sur les tombes qu’aujourd’hui. Les compositions étaient faites en général par les Pérenchinois. Il y avait beaucoup de monde dans le cimetière. Après les vêpres, un cortège s’y dirigeait avec le curé de la paroisse qui passait avec les enfants de chœur dans toutes les allées pour bénir les tombes. Puis, c’était la veillée en famille. On pensait aux parents décédés et on mangeait des crêpes. Ce jour-là, les cloches de l’église sonnaient toutes les heures à la volée pour nous rappeler nos disparus.

Dans beaucoup de maisons ouvrières, au temps de ma jeunesse, on trouvait deux pièces dont la cuisine où l’on passait une grande partie de sa vie. Il y avait la pièce de devant comme on l’appelait. Dans celle-ci, on ne pouvait pas y aller car c’était sacré. Elle ne servait qu’aux grandes manifestations familiales ou quand on recevait des amis. On était fier de les y accueillir. Cette pièce était toujours propre.

Les jeunes de la ville organisaient souvent des représentations théâtrales qui attiraient beaucoup de monde. Celles-ci se déroulaient en la salle des fêtes de la rue Gambetta ».


Philippe JOURDAN (2 mai 2020)



En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … »  20 mars 2020

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

lundi 18 mai 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? La fête des mères et son cortège.

Document : Pérenchies et son passé numéro 52



La rue de la Prévôté en fête. Le char du Comité des Bas « l’éveil du printemps ».
Non daté. Années 50 ?
Document SPMC numéro 4 088

Commentaire :
« Nous sommes dans les bas de la Prévôté juste avant le croisement avec la rue de Quesnoy.
Il s’agit d’une fête organisée en l’honneur des mères.
D’ailleurs, une banderole l’indique au-dessus de la rue.
Plusieurs animations se déroulaient dans un quartier différent chaque année avec l’aide du Comité d’animation de l’endroit.
En effet, chaque quartier avait son comité des fêtes. Nous connaissons ainsi celui des Bas, du Grand But, de la P’tite Belgique, de la rue Agache ou encore de la rue Gambetta. Il y en avait peut-être d’autres…
Plusieurs fois, on organisa un cortège de chars tirés par des chevaux.
Ici, nous avons le char du Comité des Bas appelé « l’éveil du printemps ». Des jeunes filles y ont pris place comme Liliane et Jeanine GRUSON.
Malheureusement, cette animation s’arrêtera car certains comités de quartiers vont se disputer pour des problèmes de jalousie et d’appartenance à un quartier.
Ainsi, cette année-là, on reprochera au Comité de la rue de la Prévôté d’avoir loué le bas du char au Comité des Nieulles d’Armentières !

D’autres animations ont aussi eu lieu comme l’organisation de jeux dans les cafés de l’endroit mais aussi un concours de maisons décorées.
Les riverains décoreront donc leur façade avec des rubans et des fleurs naturelles ou en crépon… »


La fête des mères à Pérenchies           
« La Grèce antique adorait Rhéa, la mère de dieux.
Les Romains célébraient les femmes mariées et les mères au mois de mars.
Plusieurs fêtes se rapprochent de notre fête des mères au cours des siècles ou à travers les pays du monde.
Dans les années 20, une célébration officielle voit le jour en France. En 1940, une loi déclare cette fête comme nationale. Le gouvernement de Vichy et le Maréchal Pétain espèrent ainsi développer la natalité.
De nos jours, elle est célébrée le dernier dimanche de mai ou le premier dimanche de juin pour éviter la Pentecôte.
A Pérenchies, elle est organisée en collaboration étroite entre la municipalité et l’association des familles.
La première fête des mères dont les archives municipales gardent la trace porte la date du dimanche 3 juin 1928. Des médailles sont remises à la salle des fêtes à des familles nombreuses. Un concert précède ensuite la remise d’une gerbe au monument aux morts.
En 1933, le 28 mai, le programme des festivités est  modifié. Une messe se déroule avant la réception par la municipalité des mères ayant obtenu la médaille de la famille française. Se déroulent ensuite un concours de bébés, un concours de ballons et un dépôt de gerbe.
En 1938, un cortège d’enfants costumés et de vélos et de voitures d’enfants est organisé. Peu à peu, ce cortège se développe avec la participation des écoles, des quartiers et des sociétés de la ville. Des chars sont confectionnés. Des prix et des primes seront remis.
Voici comme exemple, l’ordre du cortège de 1939 : vélos fleuris, groupe des travailleurs (J.O.C.), les Alsaciennes, les danseuses, les trois Bretons, le char des Alevins de la Brème d’Or, les oiseaux de l’école maternelle laïque, Subito, Bohémien, Bohémienne et Chinoise, char familial, loisirs en famille, marmitons, libellule, avocats, le char de la commune libre du Petit Belgique, drapeaux, fillettes aux fleurs, danseuses étoiles, Pierrot, Pierrette et trois Alsaciennes, Blanche Neige et les sept petits nains, le char la paix protège nos enfants.
En 1942, une circulaire du Préfet demande à ce que la fête se déroule dans des locaux fermés et qu’il n’y ait pas de cortège public.
En 1946, le programme comporte une messe à 9 heures, un concours de bébés à 11 heures, une remise de médailles à 16H30 et une séance récréative à 17H30 (musique, chorale, enfants des écoles).
En 1947, le cortège est à nouveau d’actualité avec 2 chars, 9 groupes et 2 000F de prix.
Pour gagner, les sociétés et les quartiers se donnent de plus en plus de mal. Des querelles naissent. En 1955, celles-ci pousseront la commune à supprimer le cortège.
En 1953, un concours de façades et de fenêtres fleuries a lieu rue de Lomme et en 1954, rue de la Prévôté.
En 1960, l’exposition des travaux des élèves fait son apparition. 
En 1961, la séance récréative est supprimée et en 1962, c’est le dernier concours de bébés.
En 1972, le programme de la fête est le suivant :
-  Messe.
-  Réception par la Municipalité. Remise des médailles de la famille.
-  Exposition des travaux des élèves et remise de prix. Remise de cadeaux aux mamans fidèles de la consultation des nourrissons.
Depuis, en dehors de la récitation de petites poésies par de jeunes enfants, le même canevas sert à cette manifestation. L’association des familles collabore toujours à ces festivités ».

L’Association des Familles
« Le 22 septembre 1926, est créée l’Union des familles nombreuses de Pérenchies. L’objet de cette association est de défendre les intérêts matériels des chefs de familles nombreuses. Le siège est fixé au 3 de la rue de la Prévôté. Le 24 juin 1946, la dénomination est changée en Association des familles nombreuses de Pérenchies.
L’objet est de sauvegarder les idées et traditions morales, de développer la famille, de lutter contre la dépopulation  et l’immoralité publique et, enfin, de préserver les intérêts matériels et moraux de toutes les familles.
Monsieur Julien Nuyts, né le 11 octobre 1898, docteur, père de 10 enfants, en est le président. Le bureau est composé d’Eugène Leire, charcutier, 5 enfants, d’Henri Finot, quincaillier, 6 enfants et de Noël Turbez, négociant en peaux, 3 enfants.
L’association a de nombreuses  activités : organisation de la fête des mères en collaboration avec la municipalité, concours du plus beau bébé, organisation des demandes de médailles de la famille, services divers aux familles, fête annuelle de Noël avec les mouvements de Jeunesse, Assemblée Générale, …
A chaque naissance, en 1946, une prime de 300F est attribuée.
L’association rassemble alors 212 familles adhérentes et 988 enfants.
Au décès de M. Nuyts, son épouse prend la présidence entourée de Jérôme Devos et de Lucien Bulcke.
Le 25 janvier 1979, Albert Menu devient le nouveau président entouré de Jean Pierre De Grave et de Jérôme Devos.
208 familles adhèrent.
En 1980, une nouvelle dénomination est décidée. L’association s’appellera désormais l’Association Générale des Familles de Pérenchies ».


Philippe JOURDAN  (2 mai 2020)




En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … »  20 mars 2020

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

dimanche 17 mai 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? Les enfants de Chœur, avenue du Kemmel.

Document : Pérenchies et son passé numéro 51

Les enfants de Chœur de Pérenchies vers 1970. Avenue du Kemmel.
Document SPMC numéro 3 996
Commentaire :
« Nous sommes dans les années 70. C’est la Pentecôte et la célébration des professions de foi appelées autrefois communions solennelles. Le groupe des enfants de Chœur se prépare à précéder la procession des communiants qui célèbrent cette fête catholique. Au loin, on les devine. Ils vont prendre la direction de l’église Saint-Léger de Pérenchies et stationnent au début de l’avenue du Kemmel.

A gauche, se trouve le square qui s’étendait derrière le monument aux morts. A côté, on voit l’entrée d’un garage. Il s’agissait de la morgue où le cercueil était déposé pour être visité et béni par les participants aux funérailles. Le local était tendu d’une toile noire décorée de motifs métalliques. La famille se tenait, debout,  de chaque côté du cercueil.
Ensuite, se trouvait ce que l’on appelait le jardin du curé avec un préfabriqué qui servait pour le catéchisme ou les réunions paroissiales.
La première maison, où l’on voit une personne à la fenêtre, était le presbytère composé de deux maisons, celle du curé puis celle des autres prêtres permanents comme les vicaires ou de passage comme les missionnaires.
Aujourd’hui, le square et le jardin du curé, propriétés de la ville, sont devenus deux places qui accueillent des véhicules en stationnement et, tous les samedis, le marché.

Les enfants de Chœur portent une simple aube blanche et une croix. Quelques années auparavant, ils étaient vêtus d’une tenue rouge et d’un haut blanc décoré de dentelles. Il me semble que si on remonte plus loin dans le temps, ils avaient même des sortes de chaussons rouges et une petite calotte sur la tête. Il ne reste rien de ces tenues car elles ont été rangées autrefois avec les bannières qui décoraient l’église le jour des funérailles ou des mariages dans une salle où l’humidité les a détruites en même temps que le dais de procession.  

Le personnage au centre des deux files est le responsable des enfants de Chœur que l’on appelait tout simplement le chef des enfants de chœur. Ici, il s’agissait d’André SLEMBROUCK. A cette époque, seuls les garçons pouvaient servir les messes. Par la suite, le groupe devient mixte.

Comme l’a rappelé Roger DUTRIEZ, dans un autre texte publié sur ce blog, à Pâques, ceux-ci allaient en équipes dans toutes les maisons de la paroisse chercher ce que l’on appelait « les Pâques des enfants de Chœur ». Les habitants offraient ce qu’ils voulaient, des confiseries, des biscuits, des œufs et par la suite de l’argent qui servait à un voyage d’agrément.
Ils étaient munis de charrettes à main pour y déposer les dons et, autrefois, d’une crécelle en bois, un objet qui en tournant faisait du bruit. Cette crécelle servait aussi, lors des célébrations qui précédaient la fête de Pâques, à remplacer les petites cloches utilisées lors des offices puisque, selon la tradition, elles étaient parties à Rome…
La tradition s’est, petit à petit arrêtée, car il y avait de moins en moins de pratiquants et les enfants étaient de plus en plus mal reçus par certains habitants !

A cette époque, la paroisse offrait aussi à deux enfants de Chœur choisis parmi les plus anciens la possibilité de participer gratuitement au Pèlerinage de Lourdes vers juin. Avec les pèlerins, ils étaient accueillis toujours dans le même hôtel, « A la croix de Lorraine », il me semble.  Après une nuit en train avec des périodes de chants et de récitations de prières, la petite ville pyrénéenne de Bernadette apparaissait avec, comme première image, alors que le train approchait de sa gare, la grotte visible de l’autre côté d’une prairie et les chapelles construites au-dessus ».   


Philippe JOURDAN  (2 mai 2020)


En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars 2020

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog