dimanche 14 mai 2023

MARGUERITE-MARIE NUYTS. Toute une vie au service de Pérenchies… 3ème partie sur 4.

 Entretien entre Marguerite-Marie NUYTS et Philippe JOURDAN en 2022.

Texte relu par Mlle NUYTS le 3 juin 2022.


Marguerite-Marie NUYTS en 2006.
 Document SPMC.

 

Pour moi, mon père était un Saint-Homme. Il suffisait de l’appeler et il venait tout de suite, même la nuit. Quand il arrivait, sa simple présence soulageait le malade qui se voyait déjà guéri.

Souvent, il partait sur un vélo vert afin de visiter ses patients.

L’hiver, il se munissait de patins qu’il mettait sous ses chaussures afin de ne pas glisser.

Il pratiquait aussi les accouchements qui se faisaient alors dans les maisons et parfois dans les cuisines.


En-tête d’ordonnance du Docteur NUYTS.
 Document SPMC.


4 ou 5 fois par semaine, l’après-midi, il y avait consultation à la maison. La porte était ouverte et les malades entraient et patientaient.

 

Une fois, l’un était tellement impatient, qu’il tira très fort sur la sonnette et celle-ci lui resta dans les mains !

Je me souviens d’un autre, venant pour son père, et dépassant la tête, s’écriant : « il a mal à l’anus ! ».

Des médecins comme lui, on n’en voit plus. La vie a changé et les pratiques aussi.

 

Mes parents adhéraient à la Fédération Nationale des Familles de France. Mon père en est devenu le président. Il voyageait donc beaucoup en France et dans d’autres pays.

Un jour, il est revenu de Villers-Outréaux avec deux jeunes garçons de 4 et 6 ans. Leur mère et le 6ème bébé n’avaient pas survécu à l’accouchement. Ils restèrent 6 mois avec nous.

 

Mise à l’honneur du Docteur NUYTS.
Document SPMC.


Article de presse relatant la remise de la Légion d’Honneur au Docteur NUYTS.
Document SPMC.


« Dans la Légion d’Honneur, le Docteur NUYTS est nommé Chevalier.

Par décret en date du 6 février, M. le Ministre de la santé Publique et de la Population a nommé le Docteur NUYTS au grade de chevalier de la Légion d’Honneur.

Les dirigeants, les militants et les familles adhérentes à la Fédération Familiale du Nord de la France du jeune Foyer à la Famillle Nombreuse se réjouiront de voir tant de mérites récompensés.

M. le Docteur Julien NUYTS, président de la Fédération Familiale du Nord et président national, a su concilier les devoirs de sa charge, ceux de chef de famille et de dirigeants et militant familial. Sur le plan départemental, il a donné une grande activité à la Fédération Familiale du Nord. Sous son égide, s’est tenu, à Lille, le congrès national de 1950 dont les répercussions se sont étendues à travers toute la France.

Des journées d’études ont été organisées, des congrès d’arrondissements, des réunions de cantons, etc…

En décembre dernier, c’était au milieu d’une affluence considérable, où étaient présents plus de 500 délégués des Associations Familiales, que le Docteur Julien NUYTS a été réélu à l’unanimité par les Associations Familiales du Nord.

Sur le plan national, il a redonné un essor nouveau à la Fédération des familles de France et le congrès qu’il a présidé à Toulouse, à côté de M. RIBEYRE, ministre de la Santé Publique et de la Population, a été pour lui un succès bien mérité.  

Cette Légion d’Honneur fait honneur à celui qui la reçoit, à sa fidèle compagne, Mme NUYTS, et à ses enfants et au mouvement Familial dont il est le chef. »

 

Le jour de la fête des mères, mon père et ma mère partaient à la mairie pour la cérémonie. Nous, nous restions à la maison et les plus grands préparaient le repas.

 

Ma famille était très pratiquante. Parfois, j’allais jouer de l’harmonium dans la chapelle de la Montagne à Prémesques.

Nous étions 3 filles de la famille à avoir appris le piano. Un jour, lors d’une fête à la salle des fêtes de Pérenchies, nous avons joué à 6 mains. Quel bonheur !

 

Je me souviens aussi que, comme le sermon se faisait dans une chaire qui était placée au milieu de l’église, les premiers rangs devaient se retourner pour voir le prêtre.

 

Durant 10 ans, je me suis occupée du Patronage et des garçons de 6 à 7 ans qui venaient y pratiquer des activités de loisirs organisées par la paroisse. On allait parfois au Mont des Cats en train et il fallait faire les 6 kilomètres qui restaient depuis Bailleul à pied.

C’était l’époque du Patro et des aiglons, le surnom des jeunes garçons. J’ai ainsi connu les abbés LEDEIN, DUPIRE, BATAILLE et LESAFFRE.

  

Les Ames Vaillantes. A gauche, une demoiselle NUYTS, sœur de Marguerite-Marie.
A droite, la future Madame DEL PIERO-DUTRIEZ.
Document SPMC numéro 4 143.

 

Défilé des Cœurs Vaillants rue Edouard Agache.
Document SPMC numéro 724. Non daté.


Fête des Cœurs Vaillants, terrain paroissial, entre l’avenue du Kemmel et la rue du nord.
 Document SPMC numéro 4 010. Non daté. Années 40 ?

 

Fête des Cœurs Vaillants, terrain paroissial, entre l’avenue du Kemmel et la rue du nord.
 Document SPMC numéro 2 593. Années 40 ?

J’ai participé à de nombreuses activités paroissiales : un peu de caté, le ramassage du Denier du Culte, la surveillance des enfants durant les messes, l’accueil à la paroisse, la visite aux familles lors des funérailles et préparation des offices et la chorale paroissiale où je suis entrée à 18 ans. M. LOMMEZ la dirigeait. Lors des répétitions, dans une salle rue de la Prévôté, j’accompagné parfois la chorale avec un harmonium. Un jour, ce fut fini car une religieuse prit ma place.

 

J’ai également fait du théâtre et participé aux réunions de l’ACI (Action catholique Indépendante).


Théâtre en 1947 avec Marguerite-Marie NUYTS. Les dames aux chapeaux verts.
Document SPMC numéro 2 754.


Marcel DEVOS et Marguerite-Marie NUYTS font du théâtre
Pièce " gais, gais, marions-les!". Non datée.
Document SPMC.
 

J’adore le piano et j’ai d’ailleurs obtenu deux prix au conservatoire de Lille.

 

Ma mère s’est longtemps occupée de l’association des familles qui par la suite sera présidée par Albert MENU. C’est M. DESPATURE, le propriétaire de la Briqueterie, qui avait participé avec mes parents à sa création en 1926. Mon père en était devenu le président.

 

Mon père est décédé le 8 décembre 1958. Il avait 60 ans.

 

Image mortuaire de Julien NUYTS. Décembre 1958.
Document SPMC.


Article de presse LA VOIX DU NORD. Décembre 1958.Annonce du décès du Docteur NUYTS. Document SPMC numéro 3 260. 

 

Après sa mort, ma mère a présidé l’association des familles jusqu’en 1979. Il y avait 200 familles et 1 000 enfants. Tous les ans, il y avait un arbre de Noël avec distribution de coquilles et un spectacle était proposé.   

 

La ville organisait avec notre association comme partenaire le concours des nourrissons qui se déroulait en mairie.


Article de presse. Le concours de bébés en 1968.
Document SPMC numéro 2 699.

 

On célébrait aussi la fête des mères par un cortège dans la ville en l’honneur des mamans. Chaque quartier réalisait son char et un concours du plus beau char motivait les bénévoles.


 

Fête des mères de 1954. Cortège avec le char du quartier des Bas « L’éveil du printemps ».
Document SPMC numéro 4 088.

 

Défilé pour la fête des mères 1950. Passage devant la mairie de Pérenchies.
Document SPMC numéro 4 087.


Par la suite, il y eut le concours des objets fabriqués dans les écoles pour l’occasion. Chaque lauréat recevait un ou plusieurs livres.

 

Article de presse. AG de la Fédération Familiale du Nord à Lille. 1968.
Document SPMC numéro 2 698


Visite de la municipalité et de l’association des Familles pour la fête des mères
chez M. et Mme BEAUREPAIRE.
Avant 1979. Sur le document, présence de Mme NUYTS et de sa fille Marguerite-Marie NUYTS.
 Document SPMC numéro 5 926. Photo de presse.


Visite de la municipalité et de l’association des Familles pour la fête des mères. 1970.
Sur le document, présence de Mme NUYTS et de sa fille Marguerite-Marie NUYTS.
 Document SPMC numéro 5 984. Photo de presse.

 Ma mère est décédée à Lille, le 4 avril 1991, à l’âge de 89 ans.


Philippe JOURDAN, Président de SPMC.

Novembre 2022.

  

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog.

lundi 8 mai 2023

MARGUERITE-MARIE NUYTS. Toute une vie au service de Pérenchies… 2ème partie sur 4.

Entretien entre Marguerite-Marie NUYTS et Philippe JOURDAN en 2022.

Texte relu par Mlle NUYTS le 3 juin 2022.

 

Marguerite-Marie NUYTS en 2006.
Document SPMC.

 

Le 5 mai 1935, mon père participe aux élections municipales sur la liste d’Henri BOUCHERY, dans une liste d’Union Républicaine.

On y trouve aussi : Victor BEAUREPAIRE, Emile CAZIER, Henri COCQUEEL, Gaston COISNE, Victor DELMERRE, Maxime DESCAMPS, Paul DESPATURE, Géry DESRUMAUX, Eloi DEWAELE, Louis DUCROQUET, Louis DUTHOIT, Jules FAUQUEMBERGUE, René FRENOY, Henri GHESENS, Edmond LAMBELIN, Jules LAMBIN, Arthur POUILLE, Paul THIBAUT, Emile VROLANT, Paul CREPEL (Maraîcher), et Henri PLANQUE (Couvreur, administrateur de l’Union des Combattants).

Le bulletin de vote indique que mon père est Docteur et Vice-Président de l’Union des familles nombreuses.

Une autre liste de cette époque a été conservée. On ne sait pas s’il y en avait d’autres de déclarées.

Celle conservée est une Liste de Concentration Républicaine et de Défense Ouvrière. On y trouve : Robert DURIBREUX (menuisier, ancien combattant), Rémy BEUVET (entrepreneur, mutilé de guerre), Edouard BIGOT (employé de commerce, ancien combattant), Firmin BUSSON (commerçant), François CRETON (retraité des PTT, pensionné de guerre), Ferdinand DAUCHET (grand mutilé de guerre), Henri DEBRUYNE ( maçon, ancien combattant), Henri DELFORCE (artisan), Raphaël DESBONNET (commerçant), Fernand DUBOIS (cheminot, ancien combattant), Louis GELE (ouvrier plombier-zingueur), Lucien GOUY (chauffeur, ancien combattant), Gustave GRAVE (Tailleur, ancien combattant), Alfred GUERIN (Ouvrier plafonneur, ancien combattant), KESTELEYN (ouvrier serrurier), Charles LEMAI (ouvrier mécanicien, ancien combattant), Julien POUTRAIN (ouvrier des PTT), Jules QUINTREL (instituteur en retraite), Césaire THERY (ouvrier métallurgiste syndiqué, ancien combattant).

Les voix reçues ont été comptabilisées par quelqu’un. C’est Louis DUCROQUET qui a reçu le plus de voix (500) suivi d’Edmond LAMBELIN (499) puis de Jules LAMBIN (488), Maxime DESCAMPS (485), Henri BOUCHERY (481), Victor BEAUREPAIRE (479) et Julien NUYTS (478).

Le meilleur score de l’autre liste se monte à 390 voix pour la tête de liste, Robert DURIBREUX et 378 pour Rémy BEUVET.

La campagne a été assez difficile. On reproche à la majorité sortante d’être trop proche des industriels. La majorité répond en évoquant un esprit de haine et de basse politique.

Cet état d’esprit perdura durant de nombreuses élections. La droite et la gauche s’opposeront ainsi mais sauront se retrouver lors des moments de guerre.         

 

De 1935 à 1940, mon père sera maire de Pérenchies. Par la suite, il sera aussi Premier adjoint de Joseph POLET.

 

Réception en mairie de Pérenchies avec le maire Joseph POLET (1944 puis de 1947 à 1963).
Avant 1958. On aperçoit M. NUYTS.
 Document SPMC.


Après la mort de mon père, mon frère, Jean-Pierre, sera, durant un mandat, conseiller municipal.

 

J’ai encore en mémoire les grèves de 1936 ! Des ouvriers communistes de chez Agache défilaient en criant « A mort Nuyts ! ». Certains d’entre eux étaient les clients de mon père et je ne comprenais pas !

Comme maire, il rencontrait souvent Max DESCAMPS, membre de la famille AGACHE, et administrateur des usines de Pérenchies.

Durant la guerre 1939/1945, des ouvriers de chez Agache sont venus aider ma famille en creusant un abri dans le jardin. Un de nos amis l’appelait « La villa des Trouillards » ! Il y avait des bancs qui se transformaient en couchettes.

 

En 1939, des Anglais sont arrivés dans la commune, logeant chez les gens.

J’ai gardé des photos de plusieurs Anglais dans notre jardin. L’un était très ému car il avait une fille du même âge qu’une de mes sœurs.

 

Soldat anglais dans le jardin de la demeure de la famille NUYTS en 1940.
Document SPMC.

 

Après la guerre, nous garderons contact et il reviendra à la maison.

 

Un jour, les Anglais sont partis car les troupes allemandes approchaient.

La première guerre est encore dans la mémoire des habitants de Pérenchies. L’ennemi fait peur.

Beaucoup de gens partent et évacuent. Mon père ne veut pas quitter son poste de maire et de médecin et il décide de rester.

Mes grands-parents Sarazyn dans une voiture, ma mère dans une autre munie d’une remorque que l’on utilisait pour partir en vacances, et les 9 enfants prennent la direction de la Bretagne où vivait le frère de ma mère.

A cause d’un bombardement à Yaucourt-Bussus, à 10 kilomètres d’Abbeville, les deux voitures vont être séparées.

Durant les mitraillages, on se cachait sous une couverture ouatée pour oublier les avions et les tirs.

On ne peut pas contacter notre père resté dans le Nord. On n’a aucune nouvelle. Ma famille se réfugie alors dans un château abandonné par son propriétaire. Le concierge, toujours présent, nous propose de nous installer au 1er étage. On y restera un mois. J’ai encore le souvenir de cet espace qui me semblait tellement grand. On s’inquiète beaucoup pour nos grands-parents.

Un jour, on voit un homme arriver vers nous. On s’aperçoit alors que c’est notre grand-père. Il nous apprend que notre père nous recherche. Il n’a plus la volonté de rester éloigné de sa famille et il a demandé à la préfecture de quitter son poste et sa fonction de maire. Son premier adjoint, Louis DUCROQUET, qui n’avait pas d’enfants, fera alors fonction de maire et assumera les charges administratives. 

Mon père avait envoyé Léon De Grave à notre recherche et celui-ci avait retrouvé nos grands-parents dont la voiture ne fonctionnait plus.

La décision est prise d’abandonner la destination première et de rentrer à Pérenchies.

Nous avons alors connu l’occupation ennemie et les drames de la guerre.

Lors des alertes, on se cachait parfois dans le couloir de la maison. Notre voisine, Mme BAILLET, la postière, venait nous y rejoindre.

Je la revoie encore criant « : « Sainte-Vierge, priez pour nous ! » ou, lorsqu’on entendait le bruit d’une bombe : « Celle-là, elle va nous tuer ! »

 

Lors du bombardement de Lille-Délivrance, je me souviens du bruit fort des bombes qui explosaient.

Avec deux de mes sœurs, le dimanche suivant, nous nous sommes rendues à Lomme. On regrettera toujours d’y être allées car ce que nous y avons vu n’est pas imaginable. Des maisons détruites partout. Les rails du tramway projetés sur les 1ers étages.

 

Lors de la guerre, 2 filles de la famille FLODROPS seront tuées à Pérenchies. Elles se dénommaient Françoise et Geneviève. Par la suite, leur mère, après la naissance d’un fils, appellera deux autres de ses enfants Marie-Françoise et Marie-Geneviève, en souvenir d’elles.

 

J’ai vécu aussi le drame du soldat allemand tué dans le café du coin de la rue de la gare.


La rue de la gare. Années 20/30.
Document SPMC numéro 1 206.


Un dénommé LETAILLE avait tué ce soldat dans le café proche de notre habitation.

Le FFI arriva, blessé à la cuisse, chez nous. Il avait voulu saisir le fusil du soldat endormi et celui-ci, réveillé, avait tiré avant qu’il ne tire à son tour.

Du café à notre maison, il y avait des traces de sang.

Mon père a alors donné un de ses pantalons pour remplacer celui qui était souillé. Après avoir soigné Aurélien LETAILLE, mon père est parti dans le café. C’était la débâcle et les autres soldats allemands ne s’étaient aperçus de rien. Heureusement, car la population aurait subi des représailles.

  

La rue de Lille aux environs de la Seconde Guerre mondiale.
Document SPMC numéro 3 129.

 

Je ne sais pas ce qui s’est passé alors dans le café. Mon père n’a jamais évoqué devant nous ce moment dramatique. Certains ont dit que le soldat avait été tué sur le coup. D’autres qu’il vivait encore.

Je sais seulement qu’un dénommé Rémy BEUVET a transporté le corps caché dans une petite charrette qu’il utilisait pour sa profession de maçon.

Il habitait à quelques dizaines de mètres du café.

Au risque de sa vie, il est allé l’enterrer dans le cimetière communal évitant, sans aucun doute, un drame.

Je n’ai jamais cru que mon père ait pu abréger les souffrances du soldat allemand. Chrétien, très pratiquant, et médecin, il n’aurait pas pu commettre ce geste !

On ne saura jamais ce qui s’est vraiment passé en cette période trouble que nous avons vécue et subie.        


Le docteur NUYTS et son épouse.
Document SPMC.

 

Le Docteur NUYTS (1898-1958).
 Document SPMC.

 

Le 6 septembre 1944, notre ville a été libérée. Des militaires en convois ont traversé notre cité sous l’alégresse générale. Les enfants se faisaient photographier sur les chars et on avait sorti les drapeaux.  


Libération de Pérenchies. Septembre 1944.
 Document SPMC numéro 2531 Ter.

 

 

La libération de Pérenchies. La rue de Lille et le bureau de poste. 6 septembre 1944.
Document SPMC numéro 2 526. 

 

La libération de Pérenchies. Rue de Lille, à côté de la maison NUYTS. 6 septembre 1944.
Document SPMC numéro 3 810. 

 

Après la guerre, on a inauguré le calvaire qui fut érigé grâce à une souscription afin de remercier que la ville n’ait pas subi ce qu’elle avait connue lors de la Première Guerre mondiale.

Mon père étant le président de cette opération, nous avons eu la chance d’accueillir chez nous le Cardinal Liénart venu bénir le monument. De grosses tentures avaient été accrochées sur la façade et un écusson en bois y était fixé.

Une procession est passée devant notre maison avant de gagner le monument commémoratif en face de la maison de retraite Agache.

 

Le Docteur NUYTS et le Cardinal Liénart devant la maison familiale de la famille NUYTS,
 le 2 septembre 1945, le jour de l’inauguration du calvaire.
Document SPMC numéro 2 542.


Passage de la procession devant la maison du Docteur NUYTS, le 2 septembre 1945.
Document SPMC numéro 2 172.


Défilé, avenue du Kemmel avec les enfants NUYTS après la guerre 1939/1945.
Document SPMC.

 

Philippe JOURDAN, Président de SPMC.

Novembre 2022.

 

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog.

vendredi 5 mai 2023

MARGUERITE-MARIE NUYTS. Toute une vie au service de Pérenchies… 1ère partie sur 4.

Entretien entre Marguerite-Marie NUYTS et Philippe JOURDAN en 2022.

Texte relu par Mlle NUYTS le 3 juin 2022.


Marguerite-Marie NUYTS en 2006.
 Document SPMC.

 

Je suis née à Pérenchies le 4 octobre 1926, dans la maison familiale, rue de Lille, l’actuelle rue du Général Leclerc, dans la chambre de mes parents à l’étage. Mon père, médecin, aidé d’un autre médecin, a procédé à l’accouchement.  



Acte de naissance de Marguerite-Marie NUYTS, née le 4 octobre 1926 à Pérenchies
.Etat civil pérenchinois.
Document transmis par la famille à SPMC.

 

Mon père, Julien Alfred NUYTS était né à Bertry, dans la maison familiale, rue de la gare, dans le Cambrésis, le 11 octobre 1898.

 


Julien NUYTS, père de Marguerite-Marie NUYTS.
 Document SPMC.

  

Ses parents, Julien Bonaventure Ferdinand NUYTS, mon grand-père paternel, né à Roubaix le 22 novembre 1867 (il décédera, à Pérenchies, le 2 janvier 1943), fabricant de tissus, sachant signer, et son épouse Blanche Angèle Aline FREMONT, ma grand-mère paternelle, sans profession, étaient âgés l’un de trente ans et l’autre de 23 ans.

 

Julien Bonaventure NUYTS et son fils, Julien Alfred NUYTS, dans la campagne.
Début du XXème siècle.
 Document SPMC.

  

Blanche FREMONT, mère du Docteur Julien NUYTS.
 Document SPMC.

 

Ma mère se nommait Marguerite-Marie Honorine Joséphine SARAZYN. Elle était née dans la capitale du Nord, à Lille, le 12 août 1901, 3 rue de la Grande Allée.

Son père, mon grand-père maternel, Alfred Paul Lucien SARAZYN, avait 34 ans, était architecte et savait signer.

Sa mère, ma grand-mère maternelle, se nommait Julia Célina DUTHILLEUL et avait 29 ans. Elle n’exerçait pas de profession.

 


Marguerite-Marie NUYTS-SARAZYN, mère de Marguerite-Marie NUYTS.
Document SPMC.

  

Dans sa jeunesse, mon père voulait s’orienter vers la philo mais, comme son père souhaitait qu’il soit médecin, il suivit la volonté paternelle et fit des études à Lille à Jeanne d’Arc. C’est là qu’il rencontra les frères de celle qui deviendrait ma mère. Il fera ensuite des études de médecine.

 

Signature du Docteur NUYTS sur une ordonnance le 26 octobre 1926.
 Document SPMC.

 

Mes parents se sont mariés le 15 avril 1922 à Lille.

Mon père était alors étudiant en médecine.

On sait par l’acte de mariage qu’il avait d’abord habité à Mons en Baroeul puis au 3, rue de la Bassée à Lille.

Son père exerce alors la profession de directeur d’usine. Il habite avec son épouse à Saint-Etienne.

Ma mère, quant à elle, habitait chez ses parents, au 63, rue Meurein à Lille. La majorité étant alors de 21 ans, elle était encore mineure.

Les témoins furent Benjamin DUQUESNOY, comptable, domicilié à Mons-en-Baroeul, et Pierre SARAZYN, élève officier au troisième Génie, en garnison à Versailles.

Les époux, les parents et les témoins savent tous signer. 

 

Mariage de Julien NUYTS et de Marguerite-Marie SARAZYN, le 15 avril 1922.
Document SPMC.

 

Le jeune couple va tout d’abord vivre à Lille puis à Lomme dans une maison appartenant à la famille de ma mère. Cette demeure était dénommée « Le Flaquet ». Selon le dictionnaire, ce mot signifie le bas du dos ou ce qui est bas d’où le mot « flaque ».

 

Le 14 juin 1924, les jeunes parents d’une petite fille arrivent à Pérenchies et s’installent au 29, rue de Lille. Je ne sais pas pourquoi mes parents avaient choisi Pérenchies. Il semblerait que la maison familiale était autrefois une pharmacie. Il n’y avait qu’un seul étage. Mon père fera agrandir la demeure par son beau-père, Monsieur SARAZYN qui était architecte de profession.

 


La poste et la maison familiale avant l’arrivée de la famille NUYTS.Avant 1914.
Document SPMC numéro 1 078.


La poste et la maison familiale de la famille NUYTS. Années 40 ?
Document SPMC numéro 1 216.

 

La poste et la maison familiale de la famille NUYTS. Années 50/60 ? On voit l’élévation
Document SPMC numéro 6 251.

 

10 enfants feront le bonheur du couple :

-          Suzanne née le 6 avril 1923 à Lille. Elle sera préparatrice en pharmacie.

-          Julien, né le 7 septembre 1924, à Pérenchies. Il sera prêtre.

 


Fête de Prémices (Première messe après ordination) de Julien NUYTS Fils,
 le 4 juillet 1948 en présence de toute la famille.
Document SPMC numéro 2 422.

 

-          Denise, née en 1925 à Pérenchies.

-          Marguerite-Marie Mathilde NUYTS, née le 4 octobre 1926, à Pérenchies.

-          Jeanne-Marie NUYTS, née le 16 septembre 1927, à Pérenchies.

-          Francine NUYTS, née le 17 avril 1929, à Pérenchies. Elle sera infirmière.

 

La famille NUYTS à la plage avant 1933.
Document SPMC.


La famille NUYTS à la plage durant les années 30.
Document SPMC.

  

-          Jean-Pierre NUYTS, né le 17 mars 1933, à Pérenchies. Il sera professeur en médecine, agrégé en neuro-pédiatrie.

-          Nicole NUYTS, née le 22 janvier 1935, à Pérenchies. Elle sera professeur d’Espagnol.

-          Thérèse NUYTS, née le 17 août 1937, à Pérenchies. Elle sera psychologue.

-          Jacques NUYTS, né le 16 novembre 1941, à Pérenchies. Il sera ingénieur en aéronautique.

 


Les enfants NUYTS vers 1942 dans le jardin de la maison familiale.
Document SPMC.

 

La famille NUYTS au grand complet vers 1942 dans le jardin de la maison familiale.
Document SPMC


Madame NUYTS et l’un de ses fils Jean-Pierre. Années 40 ?
Document SPMC.

  

Ma scolarité se fera à Sainte-Odile à Lambersart.

 

Certificat médical signé par le Docteur NUYTS précisant que le jeune Gustave LENGLARD
 peut travailler aux Ets Agache de Pérenchies.
 Le 29 septembre 1932.
Document SPMC.

 

Philippe JOURDAN, Président de SPMC.

Novembre 2022.

  

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog.