dimanche 21 avril 2024

Si Pérenchies nous était contée par les photographies et les documents…

Un correspondant de la Voix du Nord nous avait contactés en 2023 afin de préparer un dossier sur des cartes anciennes de Pérenchies.

Nous avions proposé une dizaine de lieux suivi d’un commentaire historique pour chacun. Malheureusement, seuls deux dossiers ont été publiés par le quotidien régional.

Nous vous proposons donc de découvrir ce travail réalisé par notre association sur notre blog et de vous en faire profiter.

Aujourd’hui, l’ancienne poste.

 

Philippe JOURDAN

Président de « Si Pérenchies m’était contée… »

Le 7 avril 2024.

 

La rue de Lille et l’ancienne poste avant 1914.
 Document SPMC numéro 1 072.

 

Nous sommes avant la guerre 1914/1918. Le timbre indique que l’expédition de la carte a eu lieu en 1909. Notre pays est encore en paix pour 5 ans et Pérenchies, depuis plus de 60 ans, vit à l’ombre de l’usine et de la famille Agache.

En effet, comment parler de Pérenchies sans évoquer la fabrique qui donne du travail, qui s’occupe des associations en donnant des cours, des professeurs, des locaux et des aides financières, qui ouvre même une école privée et dote généreusement les œuvres paroissiales sans oublier ses propres œuvres sociales ?


Carte postale seconde moitié du XXème siècle. L’usine Agache.
Document SPMC numéro 1 253.

 

D’ailleurs, le maire de l’époque, Henri BOUCHERY, est également le directeur de l’entreprise. La majorité des maisons appartient à la famille industrielle qui loue à ses ouvriers les maisons souvent dotées d’un petit jardin.

 

Henri BOUCHERY.
Document SPMC.

 

A cette époque, la rue n’est pas très large. Cela ne pose pas trop de problème car la circulation automobile est plutôt rare. Les fermiers, encore présents sur la ville, la traversent parfois avec des chevaux de trait qui tirent des charrettes en bois.

 

Carte postale de la rue de Lille avant 1914. Détail. Une charrette.
Document SPMC.

 

Quant aux matières premières pour l’usine et les toiles fabriquées, celles-ci arrivent et partent par le train. Edouard Agache a même acheté un petit train à Strasbourg, ramené en pièces détachées et remontées dans l’usine.

 


 

Carte postale avant 1914. La gare et le petit train Agache.
Document SPMC numéro 1 025.


Une voie ferrée privée relie même la station à l‘entreprise et traverse la rue.

 

Carte postale de la rue de Lille avant 1914. La voie ferrée de l’usine Agache.
Document SPMC numéro 1 071.

 

D’ailleurs, face à l’afflux de représentants de commerce qui viennent en rendez-vous, on a construit un peu plus loin sur la droite un hôtel pour les voyageurs.

  

Carte postale de la rue de Lille avant 1914. Détail. L’hôtel pour les voyageurs.
Document SPMC.

 

A gauche, une belle poste a été construite en 1891 et facilite les contacts et les échanges commerciaux. On peut y téléphoner et y télégraphier.

  

Carte postale dessinée. La poste avant 1914.
Document SPMC numéro 1 082.


Dans les années 20, un jeune médecin, juste marié, achètera la maison voisine de la poste, une ancienne pharmacie semble-t-il. Celle-ci n’a qu’un étage et il décide de la faire agrandir en hauteur pour la famille nombreuse qu’il souhaite avec son épouse. Il s’agit du Docteur Julien NUYTS qui deviendra maire de 1935 à 1940 et qui donnera son nom à l’actuel centre social.

 

Docteur NUYTS.
Document SPMC.

  

C’est dans cette maison qu’il accueillera le Cardinal LIENART le jour de l’inauguration du calvaire en 1945.

 

Festivités d’inauguration du calvaire. M. NUYTS accueille l’évêque LIENART
 devant chez lui, rue du Général Leclerc, près de la poste.
Document SPMC numéro 2 542.
 

Aujourd’hui, la poste n’est plus là. Elle a été déplacée avenue du Kemmel. Des appartements ont remplacé les guichets et le logement de fonction du receveur et de sa famille.

  

L’ancienne poste
Capture d’écran GOOGLE MAPS. Mai 2023.


Dans les environs proches, les commerces ont changé, se sont transformés ou ont disparu. On y verra une poissonnerie, un marchand de grains, une pompe à essence et de l’autre côté du pâté de maisons, un estaminet où un drame se jouera.


Publicité ancienne de la poissonnerie SENECAUX.
Document SPMC.

 

Le magasin JALLA en 1991.
 Photographie Patrice SANSOVINI. Document SPMC.

 

La pompe à essence et la graineterie HOUSSIN en 1991.
Photographie Patrice SANSOVINI. Document SPMC.

 

Le café de la gare. Seconde moitié du XXème siècle.
Document SPMC.


L’ancien café de la gare.
 Capture d’écran GOOGLE MAPS. Mai 2023.

 

En 1944, un soldat allemand y sera abattu par un jeune F. F. I., peut-être un peu irresponsable, mais pensant, sans doute servir son pays alors que la rue et l’usine de l’autre côté voient des soldats ennemis inquiets et sensibles face à une défaite de plus en plus certaine.

 

Détail de la tombe militaire du soldat allemand abattu à Pérenchies le 2 septembre 1944.
Photographie Marie-Claude VERVISCH. Document SPMC.

 

Que serait-il advenu de la ville si la mort de ce soldat avait été connue par les troupes allemandes ?

 

Troupes allemandes passant rue du Général Leclerc devant l’entrée du cimetière.
Document SPMC numéro 5 557.

 

Char allemand passant devant la mairie. Guerre 1939/1945.
 Document SPMC numéro 5 939.

 

Pérenchies aurait-elle pu connaître le drame d’Oradour ou de Loos ? Que serait-il advenu de notre population si le docteur NUYTS n’était pas intervenu pour soigner l’auteur de cette action inconsciente et si un habitant de la rue de la gare, Rémy BEUVET, cimentier de profession, n’avait pas caché le corps dans sa petite cariole pour l’emmener et l’enterrer dans le cimetière proche ?

 

Rémy BEUVET devant chez lui, rue de la gare.
Document SPMC numéro 3 822.

 

L’histoire de Pérenchies aurait, peut-être, connu un autre développement et un présent bien différent de ce qu’il est de nos jours !

  

Philippe JOURDAN, président de « Si Pérenchies m’était contée… ».

7 avril 2024.


Ecusson SPMC.
Réalisation famille COMPERE.

   

Correction et administration du blog: Jean-Pierre COMPERE

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