Document :
Pérenchies et son passé numéro 75
La chorale paroissiale de
Pérenchies. Non datée. Sans doute, les années 50/60 ?
Document
SPMC numéro 4 638
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Commentaire :
«Nous
sommes devant l’église de Pérenchies. La chorale paroissiale pose.
On
remarque de nombreuses personnes que l’on reconnait. Remarquez les petites chaussettes blanches
très à la mode à cette époque.
Deux
religieuses de la Congrégation de Sainte-Marie-la-Forêt d’Angers sont en tenue
traditionnelle. Elles portent le voile et une croix qui surmonte un cœur.
Malgré de nombreuses recherches et, jusqu’à la maison-mère à Angers, nous
n’avons pas réussi à en retrouver une pour nos archives. Si vous en possédez
une, n’hésitez pas à nous contacter.
La
chorale est mixte. Au milieu se trouve l’Abbé Lommez. »
Voici
un texte réalisé en 2006 par un membre de cette chorale qui y est entré
quelques années après la date de ce cliché.
Mes
souvenirs de la maîtrise paroissiale par Thérèse DUMEZ (janvier 2006)
Je suis
entrée à la chorale appelée en ce temps-là maîtrise paroissiale à la fin
des années 1960. Le directeur de chœur était Monsieur Julien Vierstraete. Sous
l’impulsion de Sœur Suzanne, avec deux amies, nous avons rejoints la chorale
pour une « aventure » qui devait durer, pour ma part, environ 20 ans. La
maîtrise était composée d’hommes et de femmes d’un certain âge. Il y avait très
peu de jeunes. Nous étions un peu isolés. A l’époque, seules les jeunes filles chantaient
à la chorale. Les femmes mariées n’avaient pas le droit. A croire que le
mariage les avait rendues aphones ou bien s’agissait-il encore d’une règle
inventée par je ne sais quel « sage frustré »? Enfin quelques années
plus tard, elles ont réintégré le groupe et ont ravi les oreilles des
paroissiens par leur voix. A la suite de Vatican II, les messes ont été dites
en français et nous avons appris tous
les chants de la messe, chants que nous connaissions déjà mais en latin. Ouf,
enfin nous allions comprendre ce que nous disait le prêtre. Monsieur
Vierstraete est décédé quelques mois après notre intégration dans la chorale.
Il a été remplacé, dans un premier temps, par Monsieur Raymond Pichon,
excellent chanteur mais qui n’avait pas la vocation d’un maître de chœur et
peut-être n’avait-il pas l’envie de le devenir. Il faut reconnaître que c’est
un sacré travail. C’est ainsi que nous avons accueilli Ghislain Gruson qui a
amené des jeunes gens et des jeunes filles. Le travail de Ghislain a été
considérable. D’une chorale vieillissante, il en a fait une chorale de jeunes
et des chants nouveaux plus rythmés sont apparus. Ce n’était pas facile, nous
n’étions pas des musiciens, mais de simples amateurs de chants. On ne
connaissait pas forcément le solfège mais nous avions tous la même envie, celle
de chanter pour donner une autre impulsion aux
messes dominicales. Chaque dimanche, nous étions là ainsi qu’à chaque
grande fête liturgique. Nous assurions toutes les cérémonies de la semaine de
Pâques, les deux ou trois messes consacrées aux communions, la messe de Minuit,
la messe de Noël. La messe de minuit était la messe où il y avait le plus de
monde. On venait des communes voisines et parfois de plus loin pour entendre le
Minuit Chrétien qu’interprétait si bien
Mario Del Médico. C’était la messe la plus difficile, je crois, pour les
choristes. A minuit, la voix n’est plus très claire (et pas seulement la voix).
Le contraste entre le froid de l’extérieur et la chaleur de la tribune était
considérable. Pour ces messes de Noël, nous n’oublierons pas les voix de Mario,
de Raymonde, de Geneviève et de Renée. Tous ont mis beaucoup d’émotion dans
leur interprétation. Je suis sûre que chaque Pérenchinois a un souvenir de
l’une de ces messes. La fête la plus importante pour la chorale était la
Sainte-Cécile, patronne des musiciens et des choristes. Je me souviens de
l’année où nous avons chanté l’Alléluia
d’Haëndel. Personne n’y croyait et cependant nous l’avons interprété
d’une façon tout à fait honorable. Les répétitions ont été difficiles. Ghislain
s’est souvent fâché. Il faut dire que cette bande de jeunes n’était pas
toujours disciplinée.
Mes amies se
sont mariées et je suis restée seule à la chorale. Pour des raisons
professionnelles et de changement de domicile, j’ai moi aussi quitté la
chorale. Au départ de Ghislain, c’est Roland Dewulf qui a pris la succession.
Il a poursuivi le travail commencé par Ghislain
et a donné à la chorale une autre ampleur. L’envie de retourner à la chorale
se faisant sentir, après une Ste Cécile, j’ai demandé à Roland si je pouvais
revenir. Sa réponse a été la suivante : « si la tribune peut le
supporter ! » C’est ainsi, qu’à la
fin des années 1980, j’ai réintégré la chorale. Des membres, que j’avais
connus quelques années auparavant, étaient partis, les plus âgés notamment.
D’autres étaient arrivés. La tribune avait été modifiée. L’orgue avait changé
de place. Par contre l’escalier en colimaçon fait de marches en pierre bleue
n’avait pas changé. Les jours de pluie, il était particulièrement dangereux.
Roland, avec son souci de perfection, nous a fait découvrir un autre répertoire
et avec Philippe a mis à dure épreuve nos voix et notre patience. Que de
travail ! Mais aussi, que de plaisir. Les répétitions avaient lieu à
l’église. L’été, le frais de l’édifice était agréable. L’hiver, c’était une
autre histoire. Les bonnets, les gants étaient de rigueur. L’abbé Dooghe nous
avait, un moment, prêté un chauffage au
gaz. Ce geste fut apprécié mais il fut sans grand effet. Plus tard,
grâce à Roland et aussi à Albert qui allumait le feu, la chorale Agache nous a
prêté son local pour que nous puissions assurer nos répétitions durant le mois
de décembre pour la préparation de la fête de Noël. Les messes dominicales
étaient appréciées des paroissiens et les Abbés Dooghe et Robitaillie aimaient
beaucoup notre participation qui aider les gens à prier. L’abbé Dooghe disait
souvent : « Chanter c’est prier deux fois » ou encore « Ils
chantent bien mais qu’est-ce qu’ils sont bavards !». Il avait raison. Aucun chef n’a réussi à
faire taire les choristes. Pire, je me souviens que durant l’homélie, certains
allaient chez Mimi, le café en face, pour « s’éclaircir la voix ! ».
Ils
revenaient, pour chanter le Credo. Nous assurions aussi les messes de mariage.
Le mois de juin et le mois de septembre étaient les mois où nous passions nos samedis à la tribune pour
animer les messes de mariage. Il nous est arrivé de chanter trois messes le
même jour ! Les messes d’enterrement étaient assurées par les choristes
retraités. Lorsque l’un de ses membres disparaissait, la chorale était présente
en plus grand nombre. Je me souviens notamment du décès de Madame Gombert, ma
voisine de chorale. Le jour de ses funérailles, sa place est restée vide.
Longtemps j’ai pensé à Antoinette en arrivant à la tribune. Nous avons eu la chance à Pérenchies d’avoir
une chorale qui était réellement au
service de la paroisse. Même si les statuts avaient changé, sa principale
activité était de servir la paroisse. Beaucoup nous l’enviait. »
Le président
de SPMC (21 mai 2020)
Nous
allons continuer jusque fin juin 2020 cette programmation journalière avec 6
documents par semaine et un dossier plus complet le jeudi. La page est toujours publiée chaque jour à
partir de 10H. N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou
informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos
connaissances sur Pérenchies et son passé.
Les
activités de l’association ne reprendront pas avant septembre. Toutes les
animations dont l’exposition du 15 août sont annulées.
21 mai 2020
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