jeudi 16 novembre 2017

Noël MERCIER "Mort pour la France"

Vincent CABY , un de nos membres nous relate l'histoire de son grand oncle Noël MERCIER, disparu lors de la première guerre mondiale.
Ce texte est agrémenté de photos et de documents très précieux pour l' histoire de la guerre 1914/1918.

16/11/2017
Jean-Pierre COMPERE
Administrateur

Extrait du livret de famille

Tout petit déjà, ma grand-mère maternelle me racontait le peu de souvenirs qu'elle avait de son grand frère disparu durant la première guerre mondiale alors qu'elle n'avait que quatre ans. Je me souviens de ces moments passés à discuter tous les deux.Je la revois sortir sa boite en fer carrée pour me montrer des photos ainsi que les lettres que Noël écrivait et recevait durant sa mobilisation. Les souvenirs passés avec ma grand-mère parlant de son frère ont été très forts durant mon enfance. Noël était mon grand oncle, ce lien me parait tellement proche et son histoire, cent ans après, si lointaine.

Photo de Noël MERCIER 1915
 
Noël est né le 23 décembre 1894 à Roubaix dans le Nord. Il est le fils d'Hector et de Léonie MERCIER, il est l’aîné d'une fratrie de cinq enfants. Il a une enfance heureuse et mène une vie paisible avec sa famille au 29 de la rue de Flandre à Roubaix. Noël est un élève studieux et obtient son certificat d’études. En 1914, il est employé de tissage à la filature Valentin Roussel de Tourcoing. Il passe ses samedis avec ses copains au patronage et chaque dimanche toute la famille va à l’église.

Noël et ses deux petits frères 1906

Mais voila ! Le 1er août 1914, comme partout ailleurs en France, en milieu d'après-midi, le tocsin alerte la population qui découvre l’ordre de mobilisation générale affiché à la mairie.


 Ordre de mobilisation.
 
 Noël est mobilisé dés les premiers jours. Il rejoint le dépôt de régiment afin de revêtir son uniforme et d'être équipé. Puis il gagne, en défilant avec ses camarades, la gare où les attend le train régimentaire en partance pour la zone de regroupement de leur armée d'appartenance. Noël est affecté à Bois le roi puis à Dreux au 67ème Régiment d'infanterie sous le numéro matricule 4866. Il sera au bureau de l'habillement pendant plusieurs mois.

Noël au 67ième RI. 
Depuis l’arrière du front il écrit à sa mère qu’il est bien logé, mange bien mais qu’il est triste d’être séparé des siens. De plus il n’a aucune nouvelle de son père, Hector, mobilisé également depuis le 15 septembre 1914.


Extrait de lettre du 19/12/1914
Hector a été versé au service des travailleurs RHT (service des étapes). Il passera par Limoges, Poperinge (BEL), Bronbeek (Belgique) puis Hondschoote où il sera libéré le 30 janvier 1915. Ne pouvant rentrer chez lui, il partira pour Dreux auprès de Noël. Père et fils passeront plusieurs mois ensemble. 


Noël et Hector en 1915
Le 25 janvier 1916, mauvaise nouvelle, Noël reçoit une seconde affectation. Il est appelé à rejoindre le 97ème régiment d’infanterie sur le front.
Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire l'horreur du champ de bataille, l'interminable attente des Poilus dans les tranchées, avec la peur au ventre avant de se lancer à l'assaut des lignes ennemies. Les soldats trouvent du réconfort dans l’écriture.
Durant de longs mois, Noël écrit du front à ses parents, à l'abbé DEBUSSCHE de sa paroisse et à Pierre son « petit frère de cœur » qui est également mobilisé.
En Mars 1916, Noël est dans les tranchées de Verdun. Chaque jour, à l'aurore, le moment où habituellement l'ennemi attaque, il se réveille au cri du «branle-bas de combat» pour garder les tranchées de la ligne de front. Ensuite, s'il n'y a pas eu d'assaut il se rassemble avec ses camarades pour des inspections, le déjeuner et la distribution des rations quotidiennes. De jour, il effectue des corvées et tous les travaux sous terre à l'abri des tireurs d'élite. La nuit, les soldats réparent les barbelés ou creusent de nouvelles tranchées. Ces taches terminées, Noël se couche dans une casemate protégée sous d'importantes masses de terre. Les Poilus sont découragés et fatigués. Ils vivent et dorment dans l'humidité, la boue, la crasse, dans la puanteur. Noël se lave comme il peut dans la tranchée. Cette vie est pénible sans hygiène avec le manque d'eau pour la toilette. Les périodes de calmes sont entrecoupées par des bombardements et des tirs ennemis. 


Photos de tranchées et casemates sur Verdun
 Le 31 mars 1916, Noël quitte les tranchées de VERDUN avec son régiment. Les pertes sont lourdes : 176 tués, 529 blessés et 78 disparus.
Il part pour une marche de 100 km effectués sur trois jours. Il arrive à Mesnil la tour le 16 avril pour un repos bien mérité en caserne pour une durée de 15 jours avant de reprendre un secteur. Il est heureux de pouvoir prendre des douches, de pouvoir se raser et dormir sur un lit. Il écrit avant de redescendre en première ligne.
 
Lettre du 06/04/1916 au retour de Verdun
 Le 21 mai 1916, Noël est agent de liaison dans les tranchées. Il dort dans un abri auprès de son capitaine afin de répondre au plus vite aux ordres. Il est chargé de transmettre les informations au sein de l'armée lors d'opérations qui rendent impossible l'usage du téléphone. Il court entre les postes de commandement. Son régiment effectuera des allers et retours entre le front et l’arrière, entre combat et repos.
 
 Extrait de la lettre du 21/05/1916

Le 1er juin, Noël assiste à un combat entre deux avions qui se termine par la chute de l’aéroplane allemand à environ 1 km de sa position. Il écrit que ses camarades et lui ont couru jusque là pour y trouver l’appareil en feu.
Fin juin, il est toujours au front et continue de creuser des tranchées la nuit. Il indique dans une lettre qu’il ne peut envoyer qu’une carte tous les deux mois et n’a le droit d’y mettre que vingt mots.
Le 3 août 1916, Noël et en bonne santé et se prépare avec son régiment pour un prochain départ. La journée s’achève par un passage en revue du général de corps d’armée et une présentation au drapeau. Le 97ème régiment est alors mis à disposition du commandement territorial. Noël et ses camarades sont maintenus sur place et continuent les travaux qui leur ont été ordonnés.

 
 Extrait de la lettre du 03/08/1916
 Le 27 août, les soldats se mettent en route vers le Nord. Le 28 août au soir, Noël est de repos dans la Somme. Il écrit à Hector qu'il monte aux tranchées le lendemain, que les hommes ont reçu les instructions et plus de vin que d'habitude. Le 29 août il est de retour dans les tranchées au Sud de Barleux, dans l’attente d’un prochain combat.

 Extrait de la lettre du 28/08/1016

Le 3 septembre 1916, Noël ne sait pas qu’il rédige sa dernière lettre pour son père : « Tu me demandes de faire une lettre pour ma chère maman. Pour l'instant je ne pourrai pas mon cher papa, c'est plus que moi-même. Si jamais il m'arrivait malheur, j'espère qu'à ton retour à Roubaix tu sauras lui dire que je n'ai jamais cessé de l'aimer. Ma pensée était tous les jours vers elle et nos chers petits, ainsi que vers toute notre famille. Tous les jours dans mes prières je pensais à eux et plus d'une fois j'en ai versé des larmes..." 
 
Extrait de la lettre du 03/09/1916
 Le 4 septembre à midi quinze, l’ordre est donné, il doit partir à l'attaque et a pour mission d'enlever Barleux à l’ennemi, puis de se rendre au nord face à Biaches et à Péronne, de façon à fermer la tenaille sur les défenseurs allemands. L'aube a été pluvieuse et chacun est transi de froid.  Les hommes s'élancent et enlèvent la première tranchée allemande puis la seconde, mais ils sont alors pris violemment à partie par les défenseurs plus au Nord. Le bataillon français est encerclé de toutes parts et lutte désespérément, les hommes refusent de se rendre et quand l'ennemi les serre de trop près, ils les repoussent à la baïonnette. Le bombardement est incessant. A 20 heures, tous les éléments ayant participé à l’attaque et qui n’ont pas été tués ou sont disparus, ont rejoint les positions de départ. Les pertes subies ont été signalées à la revue d’effectif du 5 septembre.
     Noël disparut durant cette longue journée de combat. A quel moment et de quelle façon ? Nous ne le saurons sans doute jamais. La bataille fût terrible, les soldats ne pouvaient pas s'arrêter de courir pour aider leurs camarades blessés. Les hommes agonisaient au sol attendant la mort. Les obus tombaient les recouvrant de terre et les faisant disparaître.


Avis de disparition
 Noël avait 21 ans. Il est tombé pour la patrie. 
 
Dernière photo de Noël 1916


Vincent CABY

mercredi 15 novembre 2017

Cent ans après les deux frères sont réunis sur le monument de Lompret

Gustave Désiré Laignel rejoint Charles Louis Laignel.

Pour la cérémonie du 11 novembre 2017 à Lompret, le nom de Gustave Laignel, soldat de la première guerre mondiale, vient d’être ajouté sur le monument et dévoilé en présence de ses deux enfants et de leur conjoint, des sept petits enfants et des arrières petits enfants, venus pour certains de la région parisienne.

Un concours de circonstance !
Cherchant à investir dans le secteur, recherchant un terrain ou une maison, madame Corinne Laignel - Bruzac, (l’une des petites filles de Gustave Laignel), sonne sans le savoir, chez Marie Claude Vervisch, l’historienne de Lompret !
Celle-ci vient d’éditer un document sur l’histoire des personnes inscrites sur le monument aux morts de sa commune : « Lompret, son monument aux morts, ses morts pour la France »

Madame Bruzac-Laignel l’informe alors que son grand-père devrait y être inscrit et ne l’a jamais été. Après un échange de quelques informations, les recherches reprennent et en octobre 2016, Madame Vervisch édite un second document : « Lompret, ses morts pour la France, inscrits ou absents sur le monument aux morts » dans lequel, on peut lire que cinq autres soldats pourraient être inscrits.
Munis de toutes ces informations,Monsieur et Madame Bruzac-Laignel se sont rapprochés de Madame Moeneclay, Maire de Lompret qui a fait le nécessaire pour que le nom de ce soldat soit enfin gravé sur le monument de sa commune de naissance.

Qui était le soldat Gustave Désiré Laignel ?
Il est né le 19 Juin 1891  à Lompret et est le fils de Gustave Joseph, peigneur de lin, et d’Adèle Marie Vambre, ménagère, au hameau du grand logis.
Incorporé en 1914 dans un régiment de cuirassiers, après une brève évacuation pour maladie, il retrouve le 66ème régiment en juillet 1915.
Il est à nouveau blessé par un éclat de grenade en 1916 en Champagne.
Il est nommé Caporal et rejoint l’armée en octobre 1916.
En 1917, il est blessé pour la troisième fois, par coup de feu, à Craonne.
Il reçoit une citation à l’ordre de l’armée en mai 1917 : « Chef de pièce très énergique et d’une décision remarquable, blessé en installant sa pièce à découvert pour combattre une mitrailleuse qui entravait la progression d’une troupe d’assaut. »
Il reçoit la croix de guerre avec étoile de vermeil.
Passé au 68ème R.I., il rejoint les armées en octobre 1917.
Il est évacué sur l’hôpital d’Angers en octobre 1918 après une 4ème blessure causée par une balle qui l’a touché à la jambe. Il en gardera une invalidité et percevra une pension militaire.

Il s’est marié à Tours en 1918 avec Marie Proust.
Veuf, il s’est remarié à Pérenchies en 1928 avec Gabrielle Puppynck.
Il décède à Pérenchies en 1951.
En septembre 1953, le ministère des anciens combattants informe la famille que « Le décès de Monsieur Gustave Laignel étant survenu dans les conditions prévues par la loi, la mention « MORT POUR LA FRANCE » doit figurer dans son acte de décès. »
Ses enfants Hugues Edouard (1938) et Eve Marie (1941), natifs de Pérenchies, sont déclarés
« Pupilles de la nation ».
A son décès, Gustave Laignel était retraité de la S.N.C.F.
A Pérenchies, il a donc été inscrit sur le monument aux morts mais avec les victimes civiles.


Gustave Laignel



Son plus jeune frère Charles Louis Laignel, né à Lompret en 1894, avait été inscrit sur le monument aux morts de Lompret.
Soldat au 2ème R.I., il est mort en 1918, tué à l’ennemi dans l’Aisne.
Il avait reçu la mention « MORT POUR LA FRANCE » et la transcription du décès avait été enregistrée à Lompret.
Cent ans après, les deux frères sont maintenant réunis sur le même monument aux morts.


Charles Louis Laignel


Leur frère aîné, Marcel Laignel, est rentré après la guerre.
Né en 1893 à Lompret, il a aussi été plusieurs fois blessé.
En novembre 1914, un coup de feu lui occasionne une première blessure.
En 1916, il est atteint par les gaz.
Il sera enfin blessé par éclat d’obus, le 16 avril 1917.
Il recevra une citation à l’ordre du régiment la même année : « Excellent fusiller mitrailleur, a contribué avec le plus grand courage à dégager, malgré un violent bombardement, plusieurs de ses camarades ensevelis. Déjà cité à l’ordre du régiment en 1916. Soldat d’une bravoure et d’une endurance qui ne se sont jamais démenties pendant tous ses séjours à la tranchée malgré la perte de nombreux camarades sous ses yeux. N’a cessé de travailler sur un terrain particulièrement dangereux dont dépendait la sécurité du quartier. »
Il a reçu la croix de guerre en 1917 et le droit au port de la fourragère au titre du 17ème  régiment d’infanterie.








La famille durant la cérémonie



Marie-Claude Vervisch

jeudi 20 octobre 2016

Un moment d'émotion pour Thérèse et Roland Dewulf.

Une de nos membres de l'association, Marie-Claude VERVISCH,  a poursuivi ses recherches sur M. Auguste VANHOVE et nous vous en  livrons ci-après le résultat.


VANHOVE Auguste
49ème B.C.P.
Décédé le 20 octobre 1915.

Tombe à Sillery dans la Marne.
Les infos reçues :
Vanhove Auguste né le 6 août 1887, décédé le 18 janvier 1915 : Matricule 6804.


Mes recherches :
Vanhove Auguste né à Ennetières en Weppes le 6 août 1887.
Il s’est marié à Pérenchies le 13 janvier 1912 avec Fidéline Clémentine Dormin.

Acte de mariage N° 3 du 13 janvier 1912 : (Photo 9549)
Auguste Vanhove, ouvrier tanneur, 24 ans, né le 6 août 1887 à Ennetières en Weppes, fils de Auguste Vanhove, ouvrier terrassier et de Virginie Gruson, ménagère, domiciliés à Ennetières enWeppes ET Fidéline Clémentine Domin, dévideuse, 26 ans, née le 26 septembre 1885 à Pérenchies, fille de Pierre François Domin décédé à Pérenchies le 31 mai 1907 et de Marie Thérèse Vermeulen, ménagère.
Témoins :
Gustave Buriez, 40 ans, charretier, domicilié à La Chapelle d’Armentières, beau frère de l’époux, Alfred Brice, 35 ans, domicilié à Ennetières en Weppes, beau frère de l’époux.
Jules Vanhove, 42 ans, ouvrier potier, beau frère par alliance de l’épouse, domicilié à Prémesques. Désiré Waymel, 38 ans, maçon, domicilié à Ennetières en Weppes, beau frère par alliance de l’épouse.

Informations trouvées sur son cursus militaire :
Le matricule 6804 n’existe pas dans les fiches militaires pour la classe de 1907 !
Ma remarque : Le matricule attribué au recrutement a souvent changé au moment de l’incorporation ou lors de l’intégration à un autre régiment.
Le registre s’arrête au matricule 6564.

MAIS : Classe de 1907 à Lille Vanhove Auguste avait le Matricule 1493 au moment de son recrutement à Lille.
Fiche signalétique trouvée sur les archives du Nord : (A.D.N. : Fiche sur le volume 3, P. 684)
9ème B.C.P.
Décédé le 18 janvier 1915 à Betteny. Avis officiel du 6 février 1915.
Déclaré juridiquement par le tribunal de Dunkerque décédé le 24 juin 1915.

Dans Mémoires des Hommes sur sa fiche, il a bien été noté Matricule 1493 au recrutement de Lille et Matricule n°6804 au corps.
Il est décédé à l’hôpital aux armées à Reims. Tué à l’ennemi.

A Ennetières en Weppes :
On retrouve son décès le 21 mai 1920 : C’est très certainement la transcription.

En mairie d’Ennetières, l’acte n° 21 est bien une transcription qui confirme la mention : « MORT POUR LA FRANCE».

« L’acte de décès ci-dessous a été transcrit le 22 mai 1920, par nous Emile Descamps, Maire d’Ennetières en Weppes.
Le 18 janvier 1915, à l’heure du midi, est décédé rue Martin Peller, n°39, Auguste Vanhove, né à Ennetières en Weppes (Nord) le 6 août 1887, soldat au 49ème bataillon de chasseurs à pied, 7ème compagnie, N° Matricule 6864, fils d’Auguste Vanhove et de Virginie Gruson, marié à …Dominé, seules informations que nous avons pu recueillir sur le défunt.
Dressé le 19 même mois, dix heures du matin sur la déclaration d’Edouard Caniot, ou Carriot ? 42 ans, et d’Alfred Adam, 49 ans, employés, domiciliés à Reims.
Ils ont signé avec Jean Baptiste Nicaise Langlet, Maire de Reims, Chevalier de la Légion d’Honneur.
En marge écrit « MORT POUR LA FRANCE», Reims le 8 décembre 1915.
Mention rectificative :
Pour copie conforme délivrée sur papier libre militaire, Reims le 4 janvier 1916.
La veuve du soldat Vanhove doit être dénommée Fidéline Domin et non nommée Dominé. Le défunt était domicilié à Ennetières en Weppes, les père et mère sont domiciliés à Ennetières en Weppes. Paris le 14 mai 1920. Le Ministre de la guerre par délégation, le Chef du Bureau des Archives administratives.


MA CONCLUSION
L’acte de décès a bien été transcrit à Ennetières en Weppes seul lieu connu et écrit sur les papiers retrouvés.

Sur la fiche signalétique, aucune mention écrite sur son mariage à Pérenchies, le seul lieu connu était Ennetières en Weppes.

D’ailleurs il suffit de se rendre à Ennetières en Weppes et sur le monument aux morts près de l’église on peut lire le nom de Vanhove A.

A l’époque, il a été tout à fait normal de l’inscrire sur le monument d’Ennetières et non sur celui de Pérenchies.

Mais ce qui reste difficile à comprendre, c’est la date du décès inscrit sur le registre et sur la tombe !
Le 20 octobre 1915 !
Mon avis, il y a peut-être eu confusion avec la date de l’attribution de la mention.

19/10/2016
Marie-Claude VERVISCH 



Registre de la nécropole de Sillery

Acte de mariage d'Auguste VANHOVE
Acte de décès
Monument aux morts d'Ennetières




Photos MC V

Après recherches, Roland et Thérèse ont retrouvé le monument où était inscrit le nom de l’aïeul.
Il s'agissait de celui de la ville d'Ennetieres, d'où était issue la famille de Thérèse.
Nous joignons la photo de l'inscription.




 16/10/2016
Jean-Pierre COMPERE
Administrateur



Cent ans après , ils ont retrouvé la tombe du grand-père de Thérèse, Auguste Vanhove,né le 6 août 1887 et qui a été tué à l'ennemi  le 20 octobre 1915 à Beth en y dans la Marne.Il a été enterré dans le cimetière militaire de Sillery, une vaste nécropole avec plus de 12 000 tombes, dans un charmant village de la vallée de la Vesle, proche de Reims.Il faisait partie du 49ème bataillon de chasseurs à pied matricule 6804.
Bien que Pérenchinois, Auguste Vanhove ne figure pas parmi les noms inscrits au monument  aux morts, probablement parce que le lieu de son dernier repos n'avait pas été reconnu officiellement.


12/10/2016
Roland DEWULF





Nécropole de Sillery






Extrait d'histoire pour tous, avec l'autorisation de l'auteur :



La bataille de la Marne (1914)

En violant la neutralité belge, les Allemands appliquent le plan Schlieffen : déborder la gauche de l'armée française pour l'encercler et lui infliger un nouveau « Sedan ». Le 2 septembre, la cavalerie allemande est à 25 kilomètres de Paris. Mais l'armée allemande poursuit son mouvement d'enveloppement vers le sud-est, découvrant son flanc droit à l'armée que commande Gallieni, gouverneur militaire de Paris. Quand Joffre, le 6 septembre, donne l'ordre de la contre-attaque, toute la droite allemande doit se replier, entraînant l'ensemble du front qui se stabilise sur la vallée de l'Aisne. Le 11 septembre, Joffre peut annoncer la victoire de la Marne.


La bataille de la Marne...

Alors que les Russes menacent le front de l'est au mois d'août 1914, les Allemands ont reçu l'ordre d'en finir au plus vite à l'ouest afin de pouvoir se consacrer à anéantir les troupes du tsar. La situation en France est donc mauvaise, en cet été 1914 : après avoir envahi la Belgique et pris le nord de la France, conformément au plan Schlieffen, les Allemands atteignent la Somme le 29 août. Le généralissime )offre a été défait en Alsace et en Lorraine, et continue d'être repoussé. Devant l'avancée allemande, le gouvernement Viviani s'est replié sur Bordeaux, le 2 septembre, et la population parisienne, traumatisée par le siège de 1870, fuit la capitale par centaines de milliers. Le commandant de Paris et du camp retranché, Gallieni, promet qu'il remplira ses fonctions jusqu'au bout et prépare une contre-offensive. Pour défendre Paris, 100 000 hommes formant la 6e armée de Maunoury ont été prélevés sur le front de l'est de la France et prennent position dans la région ouest de l'Ourcq, au nord de la capitale.

Le 3 septembre, la Te armée du général von Kluck se trouve à 25 kilomètres de Paris. L'état-major français apprend alors que les Allemands ne se dirigent plus vers Paris, mais vers le sud-est, en direction de la Marne, espérant ainsi enfermer les troupes françaises à l'issue d'un vaste mouvement tournant, en enveloppant l'aile gauche d'une partie du dispositif allié. Mais, ce faisant, les Allemands prennent le risque de fragiliser leur flanc droit.

Deux jours plus tard, l'armée Maunoury avance sur l'Ourcq, alors que le général Joffre, sur l'insistance de Gallieni, a pris la décision d'attaquer et a échelonné six armées de l'Oise aux Vosges, après avoir obtenu le concours des Anglais. Pendant une semaine, 2 millions d'hommes s'affrontent sur un front de près de 300 kilomètres, allant de Meaux à Verdun. Le 5 septembre, les troupes franco-britanniques lancent l'offensive : en début d'après-midi, les soldats de la 6' armée de Maunoury affrontent les troupes du général von Kluck au nord de Meaux, alors que celles-ci se dirigeaient vers le sud. Les premiers jours voient se dérouler une guerre de mouvement, sur les flancs est et ouest du front, au cours de laquelle est mise en avant la puissance de feu de chaque camp. Ainsi, au cours de la bataille, les canons de 75 tirent 300 coups par jour !

... premier  tournant de la Grande Guerre

Les Allemands modifient leur dispositif pour être en mesure d'avancer vers l'ouest et n'être ainsi pas pris à revers. Ils contre-attaquent les 6 et 7 septembre pour tenter de déborder les troupes françaises par le nord. L'armée alliée, quant à elle, demande le renfort des troupes basées à Paris. Pour éviter l'enveloppement de l'armée Maunoury, il est en effet indispensable de renforcer l'aile gauche de la & armée. Pour parvenir à transporter en une nuit deux régiments, soit 4 000 hommes, en direction du front, un millier de taxis parisiens sont réquisitionnés par Gallieni, ainsi que les chemins de fer. Cette intervention des « Taxis de la Marne » reste depuis l'un des symboles de la résistance française.

Les 8 et 9 septembre, la 9e armée du général Foch parvient à contrer les assauts de la 2e armée du général von Bùlow. Les troupes du corps expéditionnaire britannique et une partie de la 5e armée française réussissent à séparer les armées allemandes de Bûlow et Kluck, une brèche à laquelle le mouvement opéré par von Kluck vers l'ouest a préalablement contribué. La 5e armée de Franchet d'Esperey se lance dans cette ouverture, suivie des troupes britanniques, avant de franchir la Marne le 9 septembre. Le 10 septembre, de nouveaux combats acharnés font reculer les Allemands qui, menacés d'encerclement, se replient sur l'Aisne, le long de la ligne Noyon-Verdun où ils se retranchent. Tandis qu'ils creusent des tranchées, s'organise désormais une guerre de positions.

Les alliés franco-britanniques ont su tirer profit d'une armée affaiblie par l'envoi d'effectifs partis combattre les Russes en Prusse orientale. Ils remportent ainsi la victoire de la Marne, annoncée officiellement au ministre de la Guerre par le général Joffre le 11 septembre. Le bilan des pertes françaises est cependant bien lourd : 80 000 morts.

Ce sont les combattants de Verdun qui se chargeront, deux ans plus tard, de déloger les Allemands... Après la victoire de la Marne, se déroule de septembre à novembre 1914 la « course à la mer », au cours de laquelle les armées allemande et française tentent de se déborder mutuellement en direction de la Manche, dans un secteur allant de Soissons aux côtes de la mer du Nord. Mais bientôt, c'est la fin de la guerre de mouvement et le commencement de la guerre d'usure, symbolisée par Verdun.

Photos R.D