mercredi 15 novembre 2017

Cent ans après les deux frères sont réunis sur le monument de Lompret

Gustave Désiré Laignel rejoint Charles Louis Laignel.

Pour la cérémonie du 11 novembre 2017 à Lompret, le nom de Gustave Laignel, soldat de la première guerre mondiale, vient d’être ajouté sur le monument et dévoilé en présence de ses deux enfants et de leur conjoint, des sept petits enfants et des arrières petits enfants, venus pour certains de la région parisienne.

Un concours de circonstance !
Cherchant à investir dans le secteur, recherchant un terrain ou une maison, madame Corinne Laignel - Bruzac, (l’une des petites filles de Gustave Laignel), sonne sans le savoir, chez Marie Claude Vervisch, l’historienne de Lompret !
Celle-ci vient d’éditer un document sur l’histoire des personnes inscrites sur le monument aux morts de sa commune : « Lompret, son monument aux morts, ses morts pour la France »

Madame Bruzac-Laignel l’informe alors que son grand-père devrait y être inscrit et ne l’a jamais été. Après un échange de quelques informations, les recherches reprennent et en octobre 2016, Madame Vervisch édite un second document : « Lompret, ses morts pour la France, inscrits ou absents sur le monument aux morts » dans lequel, on peut lire que cinq autres soldats pourraient être inscrits.
Munis de toutes ces informations,Monsieur et Madame Bruzac-Laignel se sont rapprochés de Madame Moeneclay, Maire de Lompret qui a fait le nécessaire pour que le nom de ce soldat soit enfin gravé sur le monument de sa commune de naissance.

Qui était le soldat Gustave Désiré Laignel ?
Il est né le 19 Juin 1891  à Lompret et est le fils de Gustave Joseph, peigneur de lin, et d’Adèle Marie Vambre, ménagère, au hameau du grand logis.
Incorporé en 1914 dans un régiment de cuirassiers, après une brève évacuation pour maladie, il retrouve le 66ème régiment en juillet 1915.
Il est à nouveau blessé par un éclat de grenade en 1916 en Champagne.
Il est nommé Caporal et rejoint l’armée en octobre 1916.
En 1917, il est blessé pour la troisième fois, par coup de feu, à Craonne.
Il reçoit une citation à l’ordre de l’armée en mai 1917 : « Chef de pièce très énergique et d’une décision remarquable, blessé en installant sa pièce à découvert pour combattre une mitrailleuse qui entravait la progression d’une troupe d’assaut. »
Il reçoit la croix de guerre avec étoile de vermeil.
Passé au 68ème R.I., il rejoint les armées en octobre 1917.
Il est évacué sur l’hôpital d’Angers en octobre 1918 après une 4ème blessure causée par une balle qui l’a touché à la jambe. Il en gardera une invalidité et percevra une pension militaire.

Il s’est marié à Tours en 1918 avec Marie Proust.
Veuf, il s’est remarié à Pérenchies en 1928 avec Gabrielle Puppynck.
Il décède à Pérenchies en 1951.
En septembre 1953, le ministère des anciens combattants informe la famille que « Le décès de Monsieur Gustave Laignel étant survenu dans les conditions prévues par la loi, la mention « MORT POUR LA FRANCE » doit figurer dans son acte de décès. »
Ses enfants Hugues Edouard (1938) et Eve Marie (1941), natifs de Pérenchies, sont déclarés
« Pupilles de la nation ».
A son décès, Gustave Laignel était retraité de la S.N.C.F.
A Pérenchies, il a donc été inscrit sur le monument aux morts mais avec les victimes civiles.


Gustave Laignel



Son plus jeune frère Charles Louis Laignel, né à Lompret en 1894, avait été inscrit sur le monument aux morts de Lompret.
Soldat au 2ème R.I., il est mort en 1918, tué à l’ennemi dans l’Aisne.
Il avait reçu la mention « MORT POUR LA FRANCE » et la transcription du décès avait été enregistrée à Lompret.
Cent ans après, les deux frères sont maintenant réunis sur le même monument aux morts.


Charles Louis Laignel


Leur frère aîné, Marcel Laignel, est rentré après la guerre.
Né en 1893 à Lompret, il a aussi été plusieurs fois blessé.
En novembre 1914, un coup de feu lui occasionne une première blessure.
En 1916, il est atteint par les gaz.
Il sera enfin blessé par éclat d’obus, le 16 avril 1917.
Il recevra une citation à l’ordre du régiment la même année : « Excellent fusiller mitrailleur, a contribué avec le plus grand courage à dégager, malgré un violent bombardement, plusieurs de ses camarades ensevelis. Déjà cité à l’ordre du régiment en 1916. Soldat d’une bravoure et d’une endurance qui ne se sont jamais démenties pendant tous ses séjours à la tranchée malgré la perte de nombreux camarades sous ses yeux. N’a cessé de travailler sur un terrain particulièrement dangereux dont dépendait la sécurité du quartier. »
Il a reçu la croix de guerre en 1917 et le droit au port de la fourragère au titre du 17ème  régiment d’infanterie.








La famille durant la cérémonie



Marie-Claude Vervisch

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