Des rencontres avec des journalistes…
Rencontre avec Eric CHOPIN pour OUEST France le 17 décembre 2015.
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Est-ce vraiment à Rennes qu'a débuté votre carrière
de journaliste ?
Oui. À Ouest-France, rue du
Pré-Botté. Après un stage de vacances, en 1952, j'y ai travaillé presqu'un an
en 1955-1956, comme journaliste secrétaire d'édition. Je préparais la copie des
correspondants pour la mise en page. J'avais en charge la locale de Vendée (à
l'époque, toutes les éditions étaient mises en page à Rennes).
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Est-ce là qu'est venu votre goût pour la France
profonde ?
Sans doute. Moi qui étais né dans
la banlieue lilloise, j'ai alors appris à connaître tous les villages de
Vendée. Quand Europe 1, où je suis entré après Ouest-France, a lancé en 1959
son émission « Bonjour M. le maire », la station a fait appel à moi. Pendant
quinze ans, j'ai été le porte-parole des ruraux à la radio. J'ai raconté des
histoires clochemerlesques, pittoresques, avec beaucoup d'affection, sans
juger. Je suis ainsi devenu l'ami des 36 000 communes de France qui devraient
être inscrites au patrimoine de l'humanité.
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Vous venez de publier Mes Petites France, chez
Fayard. Pourquoi ce livre ?
J'ai voulu raconter que le
régionalisme, malgré le brassage des populations et la modernité, existait
toujours. Chaque région a gardé sa singularité. Mais je tire en même temps la
sonnette d'alarme : cette diversité est une richesse, gardons-là. Or, le récent
découpage en grandes régions la met en danger. Je ne suis pas contre les
réformes, mais celle-ci est vraiment incohérente.
Pierre BONTE ET LES COCO GIRLS. Année 80. Document de Pierre BONTE transmis à SPMC |
Gérard HERNANDEZ, Roger CAREL et Pierre BONTE. 1983. Document de Pierre BONTE transmis à SPMC |
Enregistrement avec Hugues AUFRAY du générique de "C'est tout BONTE" pour TF1 en 1985. Document de Pierre BONTE transmis à SPMC. |
Nouvelle rencontre avec Dominique PREHU, journaliste à
France Dimanche en décembre 2015.
“La
commune, c’est le berceau de la démocratie”
Alors
que les régions métropolitaines vont passer de 22 à 13, le 1er janvier 2016,
Pierre BONTE nous explique dans son livre*, paru en septembre, pourquoi, selon
lui, les Français ne sont pas attachés à une région mais à leur province.
Afin
d’étayer sa thèse, l’auteur a puisé dans sa large connaissance de l’Hexagone,
qu’il arpente depuis plus de soixante ans, pour notre plus grand bonheur. Au
fil des pages, il fait défiler des personnages hauts en couleur comme Fine, la
passeuse bretonne ; Arthur SOUBIRAN, le Gascon ; Bernard GIRAUDEAU, le
Charentais de La Rochelle ; ou l’abbé DEBOURGES, l’exorciste berrichon.
« La Révolution française avait fait
disparaître les provinces au profit des départements en 1790. En 1960 sont
apparues les régions. Cette concentration est purement administrative. Les
Français se sentent provinciaux, pas régionaux. Plus de 225 ans après la Révolution,
l’idée d’appartenir à une province reste vivante chez chacun d’entre nous.
Comme l’Unesco vient de le faire pour chacune des 2 000 parcelles de Bourgogne
et les caves de Champagne, je propose que chacune des 36 000 communes de notre
pays soit classée patrimoine de l’humanité », nous a déclaré ce Nordiste, très
attaché à sa ville de Pérenchies, qui l’a vu naître il y a 83 ans.
Tout en
dégustant le hachis PARMENTIER qu’il m’a invitée à partager non loin de chez
lui, derrière la Maison de la radio, à Paris, Pierre BONTE précise sa pensée…
« La
commune, c’est le berceau de la démocratie, le lieu où se prennent les
responsabilités politiques. Il faut garder ces villages qui témoignent de l’art
de vivre, de l’esprit français, qui attirent chez nous des visiteurs du monde
entier. Les transformer en grosses agglomérations serait une erreur. Les
maires, qui touchent 500 euros par mois, et leurs conseillers municipaux,
bénévoles, ne peuvent pas être remplacés par des technocrates. Être attaché à
son village, ce n’est pas du tout ringard, c’est appartenir à un groupe. On l’a
bien vu avec l’accident de Puisseguin [dans lequel plus de quarante membres
d’un club du troisième âge de la commune de Petit-Palais ont trouvé la mort fin
octobre, ndlr], les habitants se connaissent tous, ils sont solidaires. Je ne
mène pas un combat politique, mais les Français ont besoin de se reconnaître
dans le caractère de ceux qui peuplent leurs provinces. »
Rencontre avec Isaure MONFORT pour la Vie Française en
2016.
Article du Journal de France numéro 2 de février 2016. Edition LAFONT Presse. |
« Le Petit Rapporteur » a changé sa vie Parmi
les nombreuses émissions auxquelles il a participé, Pierre BONTE reconnaît que
« Le Petit Rapporteur » a été « l’événement le plus important » de sa vie et
que « peu d’émissions ont autant marqué les mémoires ». Ce programme, dont les
débuts furent pourtant difficiles, a marqué l’histoire de la télévision et des
millions de familles qui avaient rendez-vous avec la bande à MARTIN. «
Participer à cette émission fut une chance inouïe », conclut BONTE.
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Vous avez écrit de nombreux livres sur notre
pays. Pourquoi un nouvel ouvrage ?
« Il est le fruit de mes
rencontres aux quatre coins de France. Le mot provincial était devenu un peu
désuet et quelquefois, un peu méprisant, surtout pour les Parisiens. Depuis
quelques dizaines d’années, les provinciaux se revendiquent de plus en plus
comme tels et expriment leur attachement pour leur région d’origine. Cette
évolution me paraît importante car c’est une façon de retrouver la France dans
son authenticité et dans son identité profonde. La France est, en effet, un
agglomérat de provinces qui se sont ajoutées petit à petit autour de la
couronne ».
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Vous qui êtes d’origine nordiste, avez-vous vous
été « victime » du parisianisme ?
« Quand j’étais jeune, on
m’a demandé de corriger mon accent car il n’était pas concevable d’avoir un
accent provincial à Paris. C’était une époque où l’on essayait de faire oublier
ses origines. Aujourd’hui, chacun trouve un certain réconfort à se dire
normand, breton, alsacien, etc. C’est une façon de s’affirmer en tant
qu’individu et ça n’empêche pas que nous soyons tous très attachés à l’identité
nationale. Je trouve que la richesse de la France, c’est qu’elle soit constituée
de provinces, qui ont gardé, chacune, une certaine identité. J’aime voir la
France comme une mosaïque de régions, qui ont chacune leur caractère ».
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Regrettez-vous la nouvelle carte régionale ?
« Ce nouveau découpage de
la France est complètement incohérent. Il ne correspond pas à des réalités
humaines. C’est plus un découpage politique, qu’une recomposition. Rassembler
des provinces pour constituer des régions administratives ne va rien changer
sur le plan humain. Ces mariages forcés risquent, en revanche, de générer des
conflits. Je m’étonne que les politiques, qui sont, en principe, sur le
terrain, n’aient pas perçu cela ».
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Quelle est l’origine de votre passion pour notre
pays ?
Comme mes parents n’avaient
pas de voiture, nous ne partions pas en vacances. Adolescent, je me suis rendu
deux ou trois fois en Normandie, chez un oncle agriculteur. C’était toute ma
connaissance du pays. Je n’ai découvert la France, que lorsque je suis devenu
journaliste à Europe 1, en 1956. La station a alors lancé une émission sur le
milieu rural (NDLR : «
Bonjour Monsieur le maire ») et le directeur de la rédaction m’a demandé de
m’en charger. Au début, je n’étais pas spécialement emballé mais en allant jour
après jour, dans une commune différente, interviewer des individus, j’ai eu
cette révélation pour le milieu rural. C’est vraiment un monde à part qui garde
un art de vivre que les citadins ont perdu. Je me suis donné pour mission de
réhabiliter ce milieu en donnant la parole à ceux qui y vivent ».
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Vous avez pourtant grandi en ville, dans la
banlieue de Lille…
« J’essaie toujours
d’aller hors des sentiers battus. Je souhaite montrer les valeurs, les
richesses et les atouts de la ruralité à travers des individus attachants,
émouvants, drôles. On y fait des rencontres formidables. Aujourd’hui, la
campagne n’est plus archaïque et le public est friand d’émissions sur le monde
rural, ce qui n’était pas le cas à mes débuts. J’ai ouvert une fenêtre et je
pense que cela a contribué à changer le regard des citadins sur ce milieu. Je
suis quelqu’un qui aime la France ».
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L’étiquette du « Monsieur France rurale »
n’est-elle pas un peu lourde à porter à force?
« Je n’ai jamais cherché
à me débarrasser de cette étiquette, bien au contraire ! J’ai découvert un
monde que je ne connaissais pas et on m’a toujours demandé de continuer à y
travailler. A la fin de « Bonjour Monsieur Le Maire », Jacques MARTIN est venu
me chercher pour « Le Petit Rapporteur » pour que j’apporte une touche
régionale. C’est une vocation ».
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Pensez-vous avoir été un précurseur pour des
journalistes et animateurs comme Jean-Pierre PERNAUT, Stéphane BERN ou Patrick
de CAROLIS ?
Tous reconnaissent que je suis
leur père spirituel ! Ce que PERNAUT fait au 13 Heures, c’est ce que je faisais
à la radio avec « Bonjour Monsieur Le Maire ». Il a repris la formule et je
suis ravi du succès de son journal.
Propos recueillis par Isaure
MONFORT. Photo : Lionel GUERICOLAS.
Pierre BONTE et Jacques MARTIN.1975/1977. Document INTERNET. |
Rencontre avec Christel ZIMMERMAN, journaliste au Républicain Lorrain
le 28 juillet 2019
Pierre BONTE : « L’amour du
clocher est la force de la France rurale »
Le journaliste et écrivain Pierre
BONTE, ancien animateur de Bonjour Monsieur le maire et du Petit Rapporteur
effectue un retour aux sources. Il est invité, le 1er août, à 15 h, tout comme
130 maires du secteur, à venir s’exprimer à l’ancienne antenne Europe 1 du
Felsberg à Überherrn.
L’émission Bonjour Monsieur le
maire avait fait étape à Rémering en 1969. C’était alors le journaliste Claude
BOBIN qui avait rencontré le maire de l’époque : René MOHR.
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Animateur radio puis télévision, vous avez,
durant des décennies parcouru les villages de France. Ce n’est pas ce que vous
vouliez faire au départ ?
« Je suis entré à Europe 1 à
l’âge de 23 ans. Un jour, le patron m’a confié une nouvelle émission, Bonjour
Monsieur le maire. Chaque matin, je devais aller dans un petit village de
France. Ça ne m’enthousiasmait pas, je rêvais de faire du « grand journalisme
». Finalement, j’ai découvert le monde rural, village après village, et je me
suis passionné pour lui. »
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Vous avez été le premier à donner la parole à la
France rurale ?
« Personne n’en parlait à
l’époque. Ce qui se passait en dehors des grandes villes n’était pas digne d’être
diffusé sur une antenne nationale. J’ai été le premier à donner un créneau à
l’information locale. J’ai fait découvrir la France en même temps que je la
découvrais. Ça a duré 15 ans, puis j’ai continué avec ma chronique dans le
Petit Rapporteur. Je suis devenu le porte-parole des petites communes de France
et des maires ruraux. »
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Vous avez rencontré plus de 4 000 maires.
Aujourd’hui, un maire sur deux envisage de ne pas se représenter en 2020.
« Je comprends leur
découragement. Il faut avoir une dose de dévouement et une passion pour son
village. C’est la force de la France rurale : l’amour du clocher. Quel que soit
le village, vous trouvez des gens qui en sont fiers. Il existe un attachement
profond des gens à leur commune. Cela fait quelque temps qu’on dit, à chaque
élection, qu’on va manquer de candidats, qu’il y a une crise des vocations. »
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Pensez-vous que nous manquerons de candidats ?
« Jusqu’à présent, j’ai toujours
vu, qu’au dernier moment, quelqu’un accepte de prendre l’écharpe. L’esprit de
clocher est toujours vivant. Beaucoup de maires hésitent, mais je veux encore
croire qu’ils ne laisseront pas tomber. Si vraiment cela arrive, on pourra dire
que c’est grave, qu’il y a une crise des villages de France. »
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Vous êtes journaliste depuis plus de 60 ans. Le
métier a évolué, la défiance est grandissante. Quel est votre ressenti ?
« Je constate une évolution de la
façon de travailler. Moi, j’ai eu de la chance de connaître mon époque.
J’aurais de la difficulté aujourd’hui à m’adapter aux nouvelles conditions de
travail de mes confrères et consœurs. Mais c’est comme ça, ça évolue comme dans
tous les domaines. Il y a une sorte de mondialisation : la presse subit les
effets de l’économie de marché, de la concurrence. Ce phénomène s’insère dans
un processus général de la société qui évolue vers une sorte d’égoïsme et de
déshumanisation générale. »
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Comment l’expliquez-vous ?
« La primauté est donnée au
rendement. On ne juge plus le travail des gens sur la qualité intrinsèque de ce
qu’ils font, mais sur le résultat chiffré : le nombre de lecteurs, d’auditeurs,
de clics. La presse est prise dans un système qui gangrène la société en
général. Mais je ne veux pas être pessimiste, j’ai confiance en l’Humain. Je
crois en un autre mode de société : on va devoir vivre autrement un jour, en
sortant des lois que l’on considère actuellement comme imprescriptibles. Mais
je ne serai plus là pour le voir. »
Pochette du disque de l'accordéoniste André VERSCHUREN.
" Bonjour Monsieur le Maire ". Générique. Document INTERNET
Pochette du disque BUTAGAZ avec des extraits de l'émission " Bonjour Monsieur le Maire".
Document INTERNET. Disque CBS.
Rencontre avec Pierre CORNELOUP pour le bulletin de
l’UCR de 2020 (Union Confédérale des Retraités).
Pierre
BONTE arpente la France depuis plus de 50 ans. Dans un livre qui vient de
paraître il explique pourquoi il n’est pas pour cette nouvelle carte des
régions qui, au nom d’impératifs politiques ou technocratiques, ne tient aucun
compte des réalités humaines.
Il a
écrit : « J’aime les gens ne veut rien dire, s’intéresser aux gens,
c’est autre chose !"
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Bonjour
Monsieur Pierre BONTE ! Comment allez-vous !
«
Bonjour Monsieur le Maire », sur Europe 1, c’était en 1959… Il y a 57ans ! Je
bouge trop ! Il faut que je me calme ! Je vais quand même sur mes 84 ans ! Je
reviens d’un déplacement auprès des maires ruraux qui m’ont sollicité pour une
initiative de leur très dynamique association. Pour 525 € mensuels d’indemnités
payées par les habitants de la commune, ces hommes et ces femmes sont les
véritables fantassins de la République, les gardiens d’un art de vivre à la
française…
J’ai
parcouru dans tous les sens cette France. Je mesure à partir de cette longue
expérience combien cette réforme régionale est une erreur. Ses conséquences
aboutiront à une sorte de collectivisme qui produira des structures de plus en
plus larges dans lesquelles l’individu se noiera. À l’échelle des petites
communes, dont le principe est aujourd’hui menacé par cette réforme des
régions, tout le monde est connu et reconnu. Cette relation humaine disparaît
dès que la structure administrative est plus large et que les centres de
décisions s’éloignent des administrés. À la campagne, on se dit bonjour sans
même se connaître parfois. Cette reconnaissance et ce respect-là sont
importants par les temps qui courent, non ?
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Avez-vous
quelque chose à voir avec votre homonyme Pierre BONTE, l’ethnologue récemment
disparu ?
Non.
Mais je reconnais faire de l’ethnologie à ma façon. Les gens m’intéressent.
J’observe et je dis ce que j’ai vu. J’aime les gens ne veut rien dire.
S’intéresser aux gens, c’est autre chose ! J’ai énormément appris auprès d’eux.
Comme j’ai ce respect pour les gens, je crois qu’ils le ressentent, me parlent
et me demandent de parler d’eux. Je ne pourrais pas vivre à la campagne, mais
j’aime les gens de la campagne. Quelque chose comme leur bon sens me rassure.
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Votre
collection des effigies de Marianne n’est-elle qu’un plaisir solitaire ?
J’ai la
tripe républicaine, voilà tout ! C’est ce qui a motivé mon désir de réunir
toutes ces représentations de la République. Il n’y a pas de musée de la
République dans notre pays ! Christian PONCELET et Jean-Louis DEBRE m’avaient,
à l’époque, soutenu dans cet objectif. J’avais même eu contact avec Jacques CHIRAC
qui pensait faire un espace sous la tour EIFFEL dans lequel ma collection
aurait pu prendre sa place. Ça aurait pu avoir de l’allure à l’occasion du
bicentenaire de la Révolution française ! C’est quand même la République qui a
créé une vraie communauté nationale. Il n’y a que quelques mairies vendéennes
dans lesquelles on ne retrouve pas la statue de Marianne… !
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Parlez-moi de
votre contribution au Petit Rapporteur. Cette émission télé fait partie de la
vie de chacun de nous. Elle n’a pourtant duré que 2 années et demi, si on prend
en compte l’émission La lorgnette qui lui succéda ?
Le Petit
Rapporteur est en effet un phénomène de société. C’était la première fois que
la télé pratiquait l’impertinence. Le ton, c’était l’ironie, la causticité, la
satire mais jamais la cruauté ni la méchanceté. On s’y moquait des gens (des
puissants surtout : le Pape, les généraux, les aristos…). C’était l’esprit de
Guignol… Jacques MARTIN était lyonnais ! Sans GISCARD, pas de Petit Rapporteur,
c’est ma conviction. En cassant l’ORTF, considéré jusqu’alors comme la voix de
la France, il a de fait libéré la parole publique. Des ministres mécontents de
telles ou telles séquences sont intervenus, jamais la présidence de la
République.
La
censure ne se pratiquait que sous la forme de l’autocensure. Pierre DESPROGES
avait une fois piégé le général BIGEARD qui ne l’avait pas reconnu.
L’intervention de l’épouse de ce dernier a convaincu Jacques MARTIN de ne pas
diffuser cette interview que personne n’a d’ailleurs, à ce jour, retrouvée dans
les archives !
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Que pensez-vous
des émissions actuelles de ce type ?
Je
trouve qu’à l’image de la société, l’humour a aujourd’hui évolué vers
l’insolence, souvent la grossièreté, le manque de respect ou la recherche de
l’humiliation, il est souvent iconoclaste. Le Petit Rapporteur respectait, lui,
les institutions. Il ne rendait pas amer. On s’était seulement fait du bien un
moment en rigolant.
Dossier réalisé par Philippe
JOURDAN
Président de l’association
d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »
Le 17 décembre 2020.
Partie 4 publié le 10 février 2021.
Relu par Pierre BONTE le 19
décembre 2020.
« Bonsoir
Philippe ! Vous avez fait un formidable boulot. Tout ça pour moi ! Merci mille
fois.
Bon Noël ! Amitiés ».
Pierre BONTE.
Relecture : Michèle DUFOSSEZ et Jean-Pierre COMPERE.
Edition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog
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