mercredi 3 février 2021

« Je suis né à Pérenchies…» Histoire de Pierre BONTE. 3ème partie.

                                                                                                                                 

     

Photographie de Pierre BONTE. Dernier quart du 20ème siècle
Document transmis à SPMC. Numéro 3 095.

                 

Pierre BONTE vu par ses collègues journalistes.

 

Rencontre avec Luc BERNARD en 1990.

 « En 1959, Butagaz voudrait patronner un magazine destiné aux ruraux. » Lorsqu’il transmit à Maurice SIEGEL, alors directeur d’Europe 1 et Jean GORINI, la commande de l’un de ses clients, Jean FRYDMAN de Régie n°1 n’imaginait pas qu’allait naître « Bonjour Monsieur le Maire ».

Première émission à Tancarville. Objectif : Donner un coup de projecteur sur le profil de la France qui est toujours dans l’ombre, selon la définition de GORINI qui coince, un jour, Pierre BONTE entre les deux portes à battants de son bureau baptisé « le saloon » par les reporters :

« BONTE, vous êtes chargé de « Bonjour M. le Maire ! ».  Le reporter-chroniqueur judiciaire bredouille : « Je suis à Paris pour faire du grand journalisme et non pour retourner en province enquêter sur les villages ! »

-        « Si ça ne vous plaît pas, vous allez ailleurs! » lance GORINI, que Pierre BONTE

dépasse d’une bonne tête. Résultat : 20 ans de présence sur les ondes !

 

Extrait du livre Europe 1, La grande histoire dans une grande radio, éditions Centurion, paru en 1990.

 

 

Monnaie Magazine. Numéro 32 du 1er février 2002.
Document internet. JOURNEAUX COLLECTION.COM

 

Rencontre avec Dominique PREHU, journaliste à « France Dimanche ».

« Il a gardé de Jacques MARTIN le surnom qu’il lui avait donné, « Pierrot la Tendresse ». C’était au temps du Petit Rapporteur, l’émission iconoclaste diffusée en direct depuis le studio 101 de la Maison de la radio, chaque dimanche sur TF1 de 1975 à juin 1976.

Quand Maître Jacques a demandé à Pierre BONTE de rejoindre son équipe, ce dernier réveillait la France chaque matin, à 6 h 45, depuis plus de quinze ans, avec Bonjour monsieur le maire.

MARTIN écoutait avec ravissement tout en se rasant devant sa glace les portraits hauts en couleur des 4 000 maires de l’Hexagone découverts par Pierre et ses deux acolytes, Laurent CABROL et Alexandre LICHAN. Comme des millions d’auditeurs, il n’aurait raté pour rien au monde ce moment de pur plaisir radiophonique.

Dans La belle France, qu’il vient de publier (Le Passeur), c’est son parcours de « rural-trotter », ses cinquante-cinq années passées à sillonner la France à la poursuite de son terroir que Pierre BONTE raconte.

Nous l’avons rencontré dans une brasserie où il a ses habitudes du côté de la Maison de la radio.

-        Votre station, c’était Europe 1, pas Radio France ?

Je me suis acheté un appartement dans le quartier avec mes indemnités de licenciement. J’ai été remercié par Europe 1 en 1985, après vingt-neuf ans de loyaux services. Un quartier qui est cher à mon cœur à cause du Petit Rapporteur !

- Vous êtes un homme qui prend toujours le bon côté des choses ?

Sans cet incident de parcours, je n’aurais peut-être jamais eu l’occasion de devenir propriétaire. Chaque jour, je savoure le bonheur d’avoir un balcon fleuri et de pouvoir y prendre le soleil.

- Dix ans plus tôt, en 1975, vous, l’un des journalistes les plus sérieux de la station de la rue François-Ier, rejoignez l’équipe de Jacques MARTIN. Quelle mouche vous avait piqué ?

J’avais sympathisé avec Jacques en 1965, sur le Tour de France, où il animait le podium du soir d’Europe 1. Il assurait le lever de rideau avec des imitations. Je l’emmenais dîner avec moi. Nous partagions le goût des bonnes choses. C’était un Lyonnais, un provincial, comme moi, le Nordiste. Quand il a eu carte blanche pour cette émission dominicale, il n’a pas voulu s’entourer de chroniqueurs, mais de journalistes. Il proposait aux téléspectateurs un journal satirique. Et, comme dans n’importe quelle rédaction à tirage hebdomadaire, il nous convoquait pour le débriefing le lundi matin à 10 h, chez lui, dans son hôtel particulier de la Porte Dauphine. Autour d’un petit déjeuner composé tantôt de viennoiseries, tantôt de charcuteries, proposées par Danièle ÉVENOU, qui faisait le service, nous élaborions la prochaine édition. Nous amenions nos suggestions, mais le plus souvent, c’est Jacques qui apportait ses sujets d’actualité. Il avait endossé l’habit de rédacteur en chef.

- Montcuq, c’était de lui ?

Non, Montcuq, c’est moi ! Je suis heureux de constater que la séquence passe en boucle sur YouTube.

- Daniel PREVOST vous avait-il piqué l’idée ?

MARTIN était le chef d’équipe, le seul maître à bord, sur le plateau du studio 101, où se déroulait l’émission en direct. Il a confié le sujet à Daniel PREVOST en me disant : « Tu es trop gentil pour l’exploiter toi-même. Avec son énorme culot, Daniel fera bien mieux le travail. » Ce dernier n’est d’ailleurs pas très content de devoir une partie de sa célébrité à ce reportage. En 2007, quand, à Montcuq, monsieur le maire a inauguré une rue du Petit Rapporteur, Jacques était malade, et Daniel a refusé de s’y rendre. C’est moi qui ai dévoilé la plaque.

Vous avez été le plus fidèle des amis de Jacques MARTIN ?

À la fin du mois de juillet 2007, il se reposait dans un grand hôtel de Biarritz, en famille. Danièle ÉVENOU m’avait dit : « Il ne veut voir personne, mais toi, il t’aime bien, il acceptera peut-être de te recevoir». J’y suis allé, et il m’a finalement convié à déjeuner au bord de la piscine en compagnie de son fils David, et de ses deux petits derniers, Clovis et Juliette. Je suis en effet le dernier à l’avoir vu avant sa mort, survenue deux mois plus tard, le 14 septembre.

- Dans votre salon, vous avez le tirage de la photo prise le dernier jour du Petit rapporteur, le 28 juin 1976. Pierre DESPROGES n’y figure pas ?

Il avait réalisé trois sujets que Jacques lui avait refusés. Ils se sont fâchés. MARTIN trouvait que l’humour de DESPROGES ne convenait pas au style de l’émission.

-        Vous n’avez pas cédé toutes vos Marianne au Sénat et à l’Assemblée nationale ?

J’ai gardé les bustes de Brigitte BARDOT, dédicacé par elle, Laetitia CASTA et Catherine DENEUVE, mes trois préférés. Je ne résiste pas quand on me signale la vente d’une Marianne, comme celle que j’ai acquise aux enchères par téléphone à Sens, il y a six mois. Elle porte le bonnet rouge phrygien, et les trois épis de blé dans son décolleté montrent qu’il s’agit d’une République rurale. Je ne pouvais pas la laisser passer.

 

Pierre BONTE prépare ses émissions radiophoniques.
Document INTERNET.

 

Rencontre avec Frédéric SERONT pour « La Dernière Heure » en 2008.

"Jacques MARTIN était odieux, mais c'était le meilleur à la télé"

Pierre BONTE retrace dans un livre ses souvenirs du Petit Rapporteur

BRUXELLES. On a parfois du mal à le croire tant l'émission a laissé son empreinte, mais Le petit rapporteur n'a en fait duré que 18 mois. Mais quels 18 mois ! Durant un an et demi, tous les dimanches sur le coup de 13 h 20, la France entière était derrière son petit écran pour suivre les facéties de Jacques MARTIN et de sa bande de joyeux trublions. Pierre BONTE, lui, était un peu le gentil de l'équipe. Celui qui parcourait la France profonde à la rencontre de personnages attachants et pittoresques. Aujourd'hui, il se remémore cette époque dans « C'était le bon temps », paru chez Albin Michel.

-        Vous ouvrez le livre sur votre dernière rencontre avec Jacques MARTIN avant sa mort. À l'époque, vous n'aviez pas voulu en parler...

"Jacques, du temps de sa splendeur, avait un côté magnifique. Il était d'une drôlerie, d'une intelligence. Et l'avoir vu dans cet état de déchéance, j'avais du mal à l'évoquer."

-        Pourquoi « Le Petit Rapporteur » a autant marqué les esprits ?

"Je crois que Jacques MARTIN a apporté quelque chose de très novateur pour l'époque. C'était la première fois qu'on se permettait à la télé d'avoir un langage aussi libre à l'égard des gens du pouvoir. Et puis, les téléspectateurs se sont attachés à nous. On était une bande de copains et on est entrés dans les familles. On était un peu à table avec les gens durant le sacro-saint déjeuner du dimanche. Il s'est créé une relation affective avec le public."

-        On a du mal à imaginer à quel point la télé était frileuse avant « Le Petit Rapporteur »...

"Les gens attendaient une ouverture de la télé. Et, brusquement, on a fait sauter la chape de plomb. Vous savez, 35 ans après, on peut trouver plein d'explications au succès de l'émission. Mais nous, à l'époque, on n'avait aucune intention particulière. On voulait juste faire une émission qui fasse rire. On souhaitait parler librement des politiciens, mais sans chercher à prendre position pour autant."

-        Parlons de Jacques MARTIN. Il avait un sacré mauvais caractère. Il ne ménageait pas ses collaborateurs !

"Il était insupportable. Mais j'ai toujours eu une tendresse pour lui. Je ne sais pas pourquoi. Comme la plupart des femmes qui l'ont aimé, d'ailleurs. Car si les gens avaient de l'affection pour lui, lui n'avait de l'affection pour personne. C'est comme ça. Il était tellement égocentrique qu'il était souvent odieux avec ses collaborateurs et les gens avec qui il vivait. Il fallait le prendre comme ça. C'était quelqu'un à part. Souvent les gens qui créent quelque chose de nouveau n'ont pas une personnalité très sociable. Sans lui, il n'y aurait pas eu Le petit rapporteur. C'était quelqu'un de très supérieur à beaucoup de professionnels. Pour moi, ça a été le plus grand homme de télévision."

-        Il ne s'entendait pas en particulier avec Pierre DESPROGES...

"Il faut dire que DESPROGES n'était pas un mec facile non plus. Il venait de la presse écrite et n'était jamais passé devant une caméra. Il a quelques réussites à son palmarès, comme la fameuse interview de SAGAN, mais il a fait aussi plein de bides. MARTIN a refusé de passer plusieurs de ses sujets et DESPROGES, qui avait une haute idée de lui-même, ne supportait pas ça. Il en a voulu toute sa vie à MARTIN, ce qui n'est pas juste, car sans Jacques, DESPROGES serait peut-être resté journaliste."

-        De votre côté, vous avez malgré tout été assez épargné par les sautes d'humeur de MARTIN...

"Oui, je n'ai pas eu à me plaindre. Je ne peux pas dire qu'il m'aimait bien, car il n'a jamais aimé personne, à part lui. Mais il avait une certaine tendresse envers moi. Les personnages que j'interviewais lui plaisaient."

-        Il paraît qu'il était malheureux de n'être reconnu que comme amuseur et homme de télé...

"Oui, il était jaloux de tous les autres artistes. Il aurait voulu être le meilleur dans tous les domaines, la chanson, le théâtre, l'écriture, la scène, alors qu'il y avait meilleur que lui partout, sauf en télé, où là il était vraiment le plus grand. Mais ça ne le satisfaisait pas car il considérait que la télé n'était pas un art majeur. Il s'est pourri la vie avec ça. Il est mort très malheureux."

 

 

NOUS DEUX, numéro 3 211 du 13 janvier 2009.
JOURNEAUX COLLECTION.COM


 

Rencontre avec Pierre MAZILLE pour LA DEPECHE du 15 juillet 2009

Qui d'autres mieux que Pierre BONTE, qui arpenta la France profonde, micro en main, à la rencontre des maires, pouvait intéresser du monde sur ce symbole de la République que constitue Marianne ? De 1959 à 1974, son émission « Bonjour Monsieur le maire » sur Europe 1 jeta un regard amical et facétieux sur cette province française à l'époque insouciante. Pierre BONTE ? Ce journaliste fut aussi dans les années soixante-dix, l'un des piliers du « Petit Rapporteur » de Jacques MARTIN avec Pierre DESPROGES, Daniel PREVOST, Stéphane COLLARP, PIEM…

À Montauban lundi soir, Pierre BONTE aujourd'hui âgé de 77 ans, est apparu comme on l'a toujours connu, simple, élégant, spirituel, l'anecdote en embuscade. Rencontre...

-        D'où vous vient cette passion pour Marianne ?

Bien entendu de l'époque de « Bonjour Monsieur le maire ». Tous les jours je visitais une petite commune. Les maires me donnaient rendez-vous dans leur mairie. Et là, j'ai croisé une foule de Marianne.

-        Qu'est-ce qui vous a marqué dans cette rencontre avec ce symbole de la République ?

J'ai notamment découvert qu'il n'existait pas qu'une seule Marianne mais qu'il y avait de nombreux modèles. Je me suis alors intéressé à ce phénomène… J'ai eu un coup de foudre pour Marianne et je me suis mis à les collectionner.

-        Ou avez-vous chiné ces Marianne ?

Essentiellement dans les mairies et les écoles. Mais elles ne sont pas faciles à récupérer. Il faut en principe une décision unanime (ce qui ne facilitait pas la tâche) du conseil municipal pour céder un buste de Marianne. Quelques maires m'ont parfois donné rendez-vous la nuit tombée pour me remettre en catimini un buste qui dormait dans le grenier de leur mairie.

-        Alors que faites-vous de vos Marianne ?

J'aurais aimé faire un musée mais ça n'a jamais pu se faire. En 1972, j'ai réussi à monter une exposition sur Marianne à Paris où j'avais fait venir 50 maires avec un buste de Marianne. Une partie de ma collection a donc été accueillie au Sénat grâce au président de l'époque, Christian PONCELET, l'autre moitié à l'assemblée Nationale où Jean-Louis DEBRE fut lui aussi sensible au symbole. Je suis content que mes Marianne soient protégées.

-        Ces expositions, comme celle montée à la préfecture de Montauban, remettent donc Marianne au goût du jour…

C'est vrai que d'une manière générale, Marianne ne passionne pas les foules. C'est un symbole un peu vieilli. Mme POLVE-MONTMASSON avait déjà monté une expo sur Marianne à Sarcelles. Il y aura aussi une expo sur ce symbole à la préfecture de l'Eure en septembre.

-        Quelle est votre Marianne préférée ?

Probablement celle que je n'ai pas encore trouvée. Mais j'aime bien le buste réalisé avec Brigitte BARDOT même si le principe de personnaliser une Marianne est discutable. Mais c'est une belle image de la République d'aujourd'hui…

 

Jacques MARTIN, Daniel PREVOST, Stéphane COLLARO et Pierre BONTE.
Document Pierre BONTE transmis à SPMC.


L'équipe de Jacques MARTIN.
Document INTERNET.


Rencontre avec Thierry SENZIER pour LA MONTAGNE le 15 octobre 2013

Rencontre avec Pierre BONTE à l’occasion du tournage de l’émission Midi en France, cette semaine, à Aurillac.

Après le direct de Midi en France, hier, le chroniqueur Pierre BONTE a traversé la place de l'Hôtel-de-ville et s'est attablé dans « le plus petit bar d'Aurillac », le Player. Un accueil chaleureux, des demandes d'autographes, un ancien habitant de Montcuq qui l'interpelle…

Le journaliste était comme chez lui pour parler Cantal et ruralité.

-        Vous revoilà dans le Cantal, un département que vous connaissez bien…

J'y viens régulièrement puisque j'assiste, chaque année ou presque, à la sortie de la Légendaire au côté de mon ami Pierre DESPRAT. C'est toujours un grand moment. J'étais à l'origine de la création de la Confrérie de la Légendaire. Depuis, je me considère comme un ambassadeur de ce vin, certes, mais surtout du Cantal.

J'ai plein de souvenirs dans ce département. Un des plus marquants reste ce reportage pour La lorgnette avec la famille CLAPIER. On ne peut pas l'oublier. J'ai revu Edmond CLAPIER, récemment, lors de la sortie de la Légendaire. On a eu plaisir à se retrouver parce que si j'ai été touché par ce reportage, je crois que la famille CLAPIER a été profondément marquée par ce passage à la télévision.

-        Quel souvenir gardez-vous de ce sujet ?

Je sais que j'étais venu par avion à Aurillac et qu'il y avait une tempête épouvantable, j'avais eu très peur. C'était la fin de l'automne. Les CLAPIER, c'était un orchestre composé des membres d'une même famille, du côté de Pleaux je crois (il s'agissait en fait de Paulhac, ndlr).

Le père était à la batterie, la mère au tambourin, le fils Edmond à l'accordéon et la fille à la clarinette. Ils se produisaient dans tous les bals de la région. C'était un estivant qui les avait vus. Il m'avait dit : "C'était extraordinaire. Le père, il jouait en fumant et comme il avait les deux mains prises, il demandait à sa femme de lui rouler ses cigarettes sur la cuisse pendant qu'il était en train de jouer de la batterie".

Au moment du tournage, je me rappelle que l'on voulait filmer l'orchestre à la salle des fêtes, lors d'un bal. Mais il y avait de la neige et on est venu le soir d'un match international avec la France. Personne ne voulait venir faire de la figuration.

-        En quinze ans d'émission Bonjour Monsieur le maire sur Europe 1, vous vous êtes rendu dans 4.000 communes. Étiez-vous venu dans le Cantal ?

Oui, bien sûr, souvent. Je me souviens de Saint-Santin-de-Maurs, de Chaudes-Aigues… Il y a tellement de particularités locales ici dans le Cantal. Même si elles ont tendance à disparaître aujourd'hui, les empreintes du passé y sont restées fortes très longtemps. Dans les années 60-70, le Cantal était encore très proche de ce qu'il était au siècle précédent.

-        Selon vous, le monde rural a-t-il évolué depuis vos débuts ?

Énormément. En particulier le personnage du maire. Dans les années 50-60, en milieu rural, c'était presque toujours un agriculteur. Aujourd'hui, la fonction a évolué, elle demande des disponibilités et des compétences de plus en plus solides. Et le maire, c'est moins souvent un gars du pays. Mais plutôt quelqu'un qui a pris sa retraite ici. Ça change un peu la mentalité. Le maire n'a plus forcément cet enracinement qu'ils avaient tous à l'époque. Cela correspond à la mixité de la population, plus grande qu'avant.

Le confort, la qualité de vie se sont aussi considérablement améliorés. Par le tourisme notamment qui a poussé les communes à mettre en valeur leur patrimoine et à prendre conscience de la valeur de ce patrimoine. Aujourd'hui, les villages sont devenus très coquets. Ce qu'on appelait le bouseux autrefois, c'est fini.

Mais ce que je regrette, c'est que le nombre d'agriculteurs a considérablement baissé. Moins dans le Cantal, il y a une résistance plus forte ici, il y a encore une civilisation paysanne qui a gardé quelque chose de présent et de vivant. Mais, ailleurs, on assiste à l'extinction du monde paysan alors que cela a forgé le caractère français et l'art de vivre en France. Celui-là même que recherchent les touristes quand ils viennent dans les campagnes.

-        Et le regard sur le monde rural ?

ll y a encore beaucoup de clichés et de préjugés sur la France rurale. Quand j'étais à Europe 1 et que je consacrais une émission à la campagne, j'étais considéré comme un paysan. Et le mot paysan à l'époque, il n'était pas flatteur, il n'était pas noble comme aujourd'hui.

 

On a heureusement évolué et comme il y a de plus en plus de mixité, de mélange de population entre ruraux et citadins, tout ça va aller, j'espère, en s'atténuant. Mais il faut qu'il reste une différence. Le rat des villes et le rat des champs, ça existe depuis La Fontaine et ça doit continuer.

 

Le Petit Rapporteur 1975/1976.
Document INTERNET.


Le Petit Rapporteur 1975/1976. Pierre BONTE, Stéphane COLARO, Jacques MARTIN
et PIEM.
Document INTERNET.

 

Dossier réalisé par Philippe JOURDAN

Président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »

Le 17 décembre 2020.

3ème partie publiée le 3 février 2021.

 

Relu par Pierre BONTE le 19 décembre 2020.

« Bonsoir Philippe ! Vous avez fait un formidable boulot. Tout ça pour moi ! Merci mille fois.

Bon Noël ! Amitiés ».
Pierre BONTE.

 

Relecture : Michèle DUFOSSEZ et Jean-Pierre COMPERE.

 

Edition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

 

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