mercredi 14 avril 2021

La vie de notre association. Réunions des 4 et 19 mars 2021 de SPMC en visioconférence. 2ème partie/3.

 Malgré la pandémie, notre association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée … » continue ses activités de recherches sur le passé de notre ville.

Les réunions se font chaque semaine, en alternance, l’une dénommée « Convivialité » gérée par Jean-Pierre COMPERE, qui permet d’échanger entre les membres et de parler de notre vie de tous les jours, et l’autre, gérée par moi-même, dénommée « Histoire locale » où je présente les fruits des recherches et les nouveaux documents découverts sur le passé de Pérenchies.

Certaines suivent le calendrier des fêtes « confinées ».

 

Réunion en visioconférence de SPMC du 19 mars 2021.
Capture d'écran de Jean-Pierre COMPERE.


Voici donc la seconde partie du compte-rendu de nos activités de mars 2021.

 

Philippe JOURDAN

Président de SPMC

Avril 2021 

 

 

REUNION DU 19 MARS 2021

 

VIE DE L’ASSOCIATION

 

ACCUEIL

Plusieurs de nos membres adhérents pour 2021 sont également présents à cette réunion d’histoire locale des membres actifs et nous les remercions.

 

ADMINISTRATIF et DIVERS

Nous avons, à ce jour, 71 adhérents. Merci à Michèle pour le traitement des cotisations.

 

J’ai demandé un rendez-vous auprès du nouveau curé, le père Jacques AKONOM afin de présenter l’association et de lui offrir notre plaquette sur l’histoire de la paroisse en signe de bienvenue. Nous nous sommes rencontrés le 23 mars 2021.

 

Le curé Jacques AKONOM. Photo INTERNET.


QUELQUES UNES DE NOS EXPOSITIONS SUR LE THEME DE LA PAROISSE

 

1984

 

Exposition de 1984 en l'église Saint-Léger.
Document SPMC.


1994

 

Exposition de 1994 en l'église Saint-Léger.
Document SPMC.


2007

 

Exposition de 2007 à la salle des fêtes.
Document SPMC.


2015

 

Exposition de 2015 à la base de Loisirs.
Document SPMC.

 

Le meuble offert par une habitante de Pérenchies a été récupéré par les services techniques de Pérenchies. J’ai envoyé un message de remerciement auprès de Mme la Maire.

J’ai également envoyé un message par Facebook à son ancienne propriétaire Emilie DRUESNE-DANNAY pour la remercier.

 

VIE MUNICIPALE

 

La ville a assuré le transport des Pérenchinois qui le souhaitent pour les vaccinations.

 


Transport pour le centre de vaccination en mars 2021.
information municipale sur Facebook.

  

Opération VILLE PROPRE

 


Opération Pérenchies Ville propre. 20 et 21 mars 2021. Affiche.
Information municipale sur Facebook.

 


Le conseil municipal s’est tenu en visioconférence le jeudi 11 mars 2021.



Conseil municipal en visioconférence du jeudi 11 mars 2021.
Information municipale sur Facebook.


-   Démission d’un conseiller municipal, Rudy PLATTEUW et entrée d’une nouvelle élue, Delphine LOBBRECHT

 

-    Depuis une semaine, un nouveau DGS a été nommé. Il se nomme Antoine MOBAILLY et vient de Merville. Son grand-père a été maire de Coquelles de 1945 à 1976.



Antoine MOBAILLY, nouveau DGS de Pérenchies.
Photo LA VOIX DU NORD. INTERNET.


 « En 2006, après des études de droit public entre Lille et Paris, et le concours d’attaché territorial obtenu, il part en Savoie pendant 2 ans et demi en qualité de juriste dans une station de ski où il se charge notamment des logements des saisonniers.

Attaché à notre région, il y revient en tant que Secrétaire Général de mairie à Rexpoëde

(1 800 habitants).

En 2011, il rejoint la Ville de La Madeleine en 2011 en tant que Directeur des Ressources Humaines et des Affaires Juridiques.

« « Ce métier a été une formidable découverte pour moi, avec le développement de missions sur le bien-être au travail, le développement de formations « management » avec les chefs de services et l’approfondissement du statut » ».

En 2018, il devient DGS à MERVILLE, une commune de 10.000 habitants.

« « Je ne regrette pas le choix d’avoir pris le poste : il y a tout un environnement à connaitre, un territoire à découvrir et de nouveaux partenaires à rencontrer. Il y a une grande diversité dans les dossiers dont des structurants comme la construction d’une école. Curieux de tout, tous les sujets m’intéressent... Je suis aussi très enthousiaste à l’idée de manager les services et d’insuffler un esprit fédérateur » ».

Echos de l’Amicale des DGS. Printemps 2019 ».

 

J’ai demandé un rendez-vous auprès du nouveau DGS de la commune, Monsieur MOBAILLY auprès de sa secrétaire Aurore BOUTOILLE. Cela sera possible après le prochain conseil dans la semaine du 12 au 16 avril 2021.

 

Mme Valérie PROVO, Maire de Pérenchies, a envoyé ce message : 

« J’aimerais, lors de la cérémonie en hommage aux déportés, qu’un jeune lise un texte. Avez-vous des textes de familles de Pérenchies, de témoignages qui concerneraient cet épisode douloureux de notre Histoire ? Tenez-moi au courant. Très cordialement ».

           

J’ai envoyé le texte d’Alphonse LEVEQUE, prisonnier de guerre durant 5 ans et président de l’association des anciens prisonniers de guerre qui comptait 115 membres. Celui-ci sera publié sur notre Blog fin avril 2021.

 

QUELQUES INFOS


REOUVERTURE PROCHAINE DU MUSEE CARNAVALET A PARIS

Après de nombreux mois de fermeture pour travaux, le musée Carnavalet devrait bientôt ouvrir. Il raconte l’histoire de Paris et présente de nombreux objets historiques de l’histoire de France. Il est possible qu’on le visite lors d’un futur voyage à Paris.

 

EMISSION TELEVISUELLE

L’émission « Ensemble, c’est mieux » de France3 s’est déroulée à Wez-Macquart ce 17 mars 2021.

3 sujets, en direct sur le lieu, sont abordés.

On pourrait postuler :

-        La confrérie dans la mairie.

-        L’église Saint-Léger.

-        La source Saint-Léger, groupe ALMA,  eau « Cristaline ». 

 

AMICALE LAIQUE  JULES QUINTREL

Nous sommes entrés en contact avec le président de l’Amicale Laïque Jules Quintrel, Yves HUJEUX, qui a prêté ses archives. Nous sommes en train de les dépouiller.  

 

Drapeau de l'Amicale déposé à SPMC par son ancien président Francis VANHONACKER.
Photo SPMC. Inventaire des objets historiques.


 

On va lancer un appel sur Facebook afin de chercher des renseignements sur Jules Quintrel. Il est décédé le 12 juillet 1936 et était retraité de l’Education nationale. Sa tombe n’est pas sur Pérenchies. On va essayer de contacter le Rectorat.  

 

ACHAT POUR SPMC

La Voix du Nord fait une offre avec réduction pour ses publications sur des thèmes d’histoire. On va commander les livres suivants qui peuvent être intéressants pour notre bibliothèque.

Histoire de la région. 1.

Histoire de la région 2.

Des Gaulois à l’an 1 000 dans le Nord.

Les cheminots.

Les coqs.

Les pigeons.

Les géants.

Les estaminets.

 




 


 

 

SITE DELCAMPE

Nous allons acquérir cette carte qui évoque le Fresnel en 1916.

 


Dessin du Fresnel en 1916 supposé à Pérenchies.
Catalogue de vente par correspondance DELCAMPE.

 

Nous avons déjà en notre possession ce document de l’entrée de la rue du Fresnel durant la guerre 1914/1918.

 


La Prévôté, au coin de la rue du Fresnel.
Document SPMC.

 

POURSUITE DE L’ORGANISATION DE LA FETE DE LA TARTE A PRONES.

Elle est prévue le samedi 25 et le dimanche 26 septembre 2021.

PROGRAMME

Samedi 25 septembre 2021 matin :

Vente de la Tarte. Défilé vers la salle des fêtes. Intronisation.

Dimanche 26 septembre après-midi.

CABARET

-        Spectacle de transformistes avec Lolita de Pérenchies.

-        Intermède dansant avec David SIMOULIN.

14H à 14H30. Entrée des personnes ayant réservé.

14H30 à 15H. Entrée du public sans réservation.

15H. 1ère partie du spectacle. 40 mn

16H. Tirage au sort des jeux (Cases, tombola).

Sonorisation. Possibilité de danser.

17H. 2ème partie du spectacle. 

18H. Fin de la fête.

 

PERENCHIES ET LA VIE DE NOTRE ASSOCIATION DURANT LE MOIS DE MARS 2021

 

4 mars 2021

Frédéric FAUCON, président de Weppes en Flandres, a évoqué la série S des archives départementales où on aborde la question des moulins.

Pour Pérenchies, on a donc la cote 5 968. Le dossier date de 1812. Le propriétaire se nomme LIENARD.

Marie-Claude VERVISCH ira consulter ce dossier.

 


Le moulin de Pérenchies rue de la Prévôté. Début du XXème siècle.
Document Archives ADN. Section photos.
Document SPMC numéro 1 948.

 


La maison du meunier vers 1910/1920.
Document SPMC numéro 1 087.


La maison du meunier avant sa destruction vers 1983.
Document SPMC numéro 1 759.



La destruction de la maison du meunier vers 1983.
Document SPMC numéro 1 764.

 

3 mars 2021

Décès, le 3 mars 2021, de Richard Hémeryck, membre de Weppes-en-Flandre, à l’âge de 84 ans.

Archéologue amateur, il arpentait les terrains et observait les sols à la recherche de traces anciennes du passé, de la Préhistoire au Moyen Age, en passant par les périodes gauloises et romaines.

Durant un temps, il visitait les terres de la ville qui accueillait le forum annuel des Weppes, rassemblait quelques tessons et trouvailles et les remettait aux amateurs d’histoire de l’endroit. Notre association détient une boite à chaussures et quelques-uns de ces restes trouvés à proximité de notre ville.

Les funérailles se sont déroulées à Beaucamps-Ligny. 



Richard HEMERYCK, archéologue lors d'un forum des Weppes.
Photographie Weppes-en-Flandre.


4 mars 2021

Rue de la Prévôté, à l’emplacement de l’ancienne Boulangerie, l’enseigne enlevée a laissé apparaître les traces architecturales anciennes.

 

RECENSEMENTS

En 1926,

Au 46, rue de la Prévôté, boulangerie PLATTEEL

Au 44, café AUBIN

 

En 1931,

Au 44 bis, boulangerie SINNAEVE

Au 44, Marcel STORMS (menuisier chez Demeyere) et Fernande AUBIN.

 

Daniel BALLOY nous explique que M. Sinnaeve était aussi le champion colombophile des environs (Concours de pigeons voyageurs).




Etat actuel de la boulangerie. Mars 2021.
Photo Christiane LEGRAND.



Estaminet " A L'HARMONIE " tenue par la famille STORMS-AUBIN.
20 juillet 1933. Document SPMC numéro 4 948.



La boulangerie, rue de la Prévôté. Septembre 2008.
Document MAPS.



La boulangerie, rue de la Prévôté. Août 2020.
Document MAPS.



5 mars 2021

Brigitte TILLE-CARETTE, membre de notre association, a trouvé de vieilles cartes de sa mère. Elle nous les prête pour reproduction. Elle a aussi remis quelques photographies anciennes.

 


Mariage CARETTE-BECQUART en 1936.
Photo SPMC transmise par Brigitte TILLE-CARETTE.



La chorale paroissiale en 1960.Voyage à Saint-Amand.
Photo SPMC transmise par Brigitte TILLE-CARETTE



Brigitte TILLE en 1960, secrétaire chez DEMEYERE.
Photo  SPMC transmise par Brigitte TILLE-CARETTE.



Dans le lot de cartes, on en trouve une qui évoque Vendresse.

 

Carte de Charleville envoyée en 1942 par Fernand BECQUART sur la route qui le mène à Vendresse. Recto. Document de Brigitte TILLE-CARETTE.


 

La carte de Fernand a été envoyée en 1942 à M. et Mme CARETTE-BECQUART, rue Faidherbe à Pérenchies. On y voit le cachet de CHARLEVILLE. ARDENNES.  

Texte :

« Sommes arrivés à bon port à Charleville. Nous devons attendre 4 heures après l’autobus pour Vendresse. Alors, nous en avons profité pour faire un petit tour dans la ville. Tu sais, c’est très beau par ici avant d’arriver à Charleville mais dans la ville même il fait très triste. C’est encore pire qu’à Pérenchies.

Embrasse bien Michelle pour moi. Bons baisers. Fernand ». 

 

Il est à savoir que durant la seconde guerre mondiale, les Ets Agache avaient organisé un chantier forestier à Vendresse dans les Ardennes françaises sous le prétexte économique de couper du bois pour les voies de chemins de fer du Nord de la France.

En fait, cela évitait à de nombreux jeunes de partir en Allemagne pour le S. T. O. (Service du Travail Obligatoire).

Des activités de résistances y furent organisées mais, dénoncées, plusieurs personnes furent arrêtées et déportées.  

 

Alphonse DAVID et deux de ses amis à Vendresse en 1943.
Document SPMC numéro 3 800.


Notre association à Vendresse en 2005 pour un dépôt de fleurs au monument aux morts en présence de
M. MALLET et M. DAVID.
Photographie SPMC. Fonds photographique 2005.

 

Madame TILLE a aussi retrouvé des dizaines de cartes de fêtes de la famille de sa mère Solange CARETTE-BECQUART, née en 1906.


Carte "Bonne Fête " adressée pour la Sainte-Catherine de Solange BECQUART née en 1906.
Vers les années 1910/1920. Carte appartenant à Brigitte TILLE.



Carte " Saint-Nicolas " adressée à Solange BECQUART, née en 1906.
Vers les années 1910/1920. Carte appartenant à Brigitte TILLE.



Carte " Bonne fête " adressée à Fernande BECQUART, née en 1898.
Début 20ème. Carte appartenant à Brigitte TILLE.


 


Carte brodée adressée à Solange BACQUART, née en 1906.
Années 20 ? Carte appartenant à Brigitte TILLE.

 

 

Philippe JOURDAN

Président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »

Publié en avril 2021.


Réunion en visioconférence de SPMC le 25 mars 2021.
Capture d'écran par Jean-Pierre COMPERE.

 

« Vous aimez notre travail et prenez plaisir à suivre nos publications sur le passé de Pérenchies.

N’hésitez pas à nous soutenir en adhérant à notre association. Le bulletin d’adhésion se trouve sur notre Blog. »

 

Relecture et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog.

 

 

mercredi 7 avril 2021

Connaissez-vous le passé de Pérenchies ?

En février 2021, une de nos adhérentes, Mme MOSCA-SOHIER, qui vit à Marseille, nous contacte et nous annonce qu’elle va sans doute revenir dans le Nord.

Elle propose de donner à notre association « Si Pérenchies m’était contée… » des objets anciens qui proviennent de sa famille qui a vécu à Pérenchies et à Lomme. Quand elle déménagera, vers juillet 2021, elle les fera venir, à ses frais.

Elle nous prêtera aussi son vieil album de famille afin qu’on récupère les photos intéressantes.

 

En 1997, Marguerite-Marie DELOBEL, membre active de notre association, avait rencontré César SOHIER, le père de Mme MOSCA. Il nous avait transmis des documents et raconté souvenirs.

C’est ce texte qui vous est, aujourd’hui, proposé, accompagné de documents d’illustration.

 

Philippe JOURDAN

Le 1er avril 2021

 

En 1910, j’avais 4 ans et j’habitais rue Pasteur à Pérenchies…

 

Témoignage de Monsieur César SOHIER recueilli, en 1997, par Mme Marguerite-Marie DELOBEL.

 

Je suis né en 1910. J’avais 4 ans et demi à la déclaration de la guerre. On habitait rue Pasteur, vers la place ronde, la deuxième maison. A l’angle de cette rue il y avait un terrain vague et de l’autre côté, un bois appartenant à Monsieur Jeanson. Le café de la Place ronde était tenu par César Berthe. Il n’y avait presque pas d’autres maisons aux environs jusqu’à Wez-Macquart.



Le rue Pasteur à la fin de la guerre 1914/1918.
Document SPMC numéro 1 356.


 

A la déclaration de la guerre, mon père était parti avec mon frère de 14 ans et quelques voisins, ils ont été pris du côté de Fleurbaix par les Uhlans (NDLR : un uhlan est un cavalier armé d’une lance dans l’armée allemande).

 


Uhlan allemand durant la guerre 1914/1918.
Document INTERNET.



A la suite de cet incident, mon frère est tombé malade et ce sont les médecins allemands qui l’ont soigné. Malheureusement, il est décédé en 1915.

           

Dès la déclaration de la guerre, les élèves de l’école maternelle, tenue par les religieuses, rue de la Fabrique, ont été appelés à l’école pour faire de la charpie. Les religieuses coupaient de petits carrés de toile que nous effilochions pour fabriquer des pansements.

 

Carte postale avant 1914. L'école privée rue de la Fabrique.
Carte SPMC numéro 1 043.

 

 

Dessin d'architecte montrant l'usine Agache et, à gauche, l'école privée dénommée orphelinat.
L'original du dessin est en mairie de Pérenchies.
Document SPMC numéro 639.

           

Avant la guerre, il y avait un homme qui passait dans les rues avec une petite voiture à trois roues. Il allait de maison en maison pour présenter des bouillons cubes et des bonbons américains et il sillonnait tous les environs de Pérenchies.

Quand l’armée allemande s’est avancée vers Lille, on a vu cet homme qui avait installé sa voiture près de la voie de chemin de fer ; il avait mis des chaussures avec des crampons et il grimpait au poteau téléphonique pour couper les fils. C’était un espion à la solde des Allemands.

           

Quand les Allemands sont entrés à Pérenchies, tous les habitants ont dû les héberger pour une nuit. Dans la rue Pasteur, il y en avait toute une compagnie. Ils avançaient vers Armentières et n’étaient que de passage.

 

 

Soldats allemands à Pérenchies en février 1917.
Document SPMC numéro 1 093.


La kommandantur s’est installée à la mairie et les premiers ordres sont arrivés. Il fallait amener à la kommandantur toutes les armes que possédaient les habitants. Quand le front a été stable, les Allemands ont commencé à faire des perquisitions dans les maisons, ils fouillaient tout.  Il y avait un commandant qu’on appelait Casserole parce qu’il réquisitionnait tout. Après la réquisition des armes, il y eut celle des vélos, puis vers 1915, celle des brouettes, pour les travaux de tranchées. A cette époque-là, nous avions dû quitter la maison de la rue Pasteur à cause des carreaux cassés et des balles perdues. Mes parents s’étaient installés, rue de la Fabrique, au café Lehaire, les cafetiers étant partis. Après, il y eut la réquisition des machines à coudre. Dans le café, il y avait des tables et des chaises et mon père les avait empilées devant la machine à coudre  pour la dissimuler. La brouette était cachée dans un tonneau à eau de pluie dans la cour.

 

Rue de la Fabrique avant 1914.
Carte SPMC numéro 1 036.



Vers 1916, il a fallu porter des bottes d’orties à la kommandantur, un nombre imposé de bottes par habitant, toutes ces bottes devaient mesurer entre 15 et 20 centimètres de diamètre.

           

En 1918, les Allemands sont entrés dans les maisons pour s’intéresser au nombre d’habitants et de matelas. Ils prenaient les matelas considérés comme en surplus.

           

Les cultivateurs devaient déclarer tous leurs animaux et ils devaient en livrer une quantité proportionnelle à leur récolte. Un beau jour, les Allemands ont demandé combien les habitants avaient de poules et de lapins. Ensuite, il fallait chaque semaine fournir un certain nombre d’œufs. Quand une réquisition commençait, le bruit s’en répandait à toute vitesse ; mon père a tué ses neuf lapins et ma mère a fait du pâté.

En 14-18, il n’y avait pas de marché noir, les gens s’entraidaient.

           

La première victime des bombardements sur Pérenchies fut le baudet du café Vanhée. Avec ce baudet, Désiré Vanhée sillonnait les environs jusqu’à Armentières pour vendre la moutarde qu’il fabriquait lui-même. Le premier bâtiment qui a brûlé était le château Agache. Il était occupé par des Allemands. Etait-ce un accident ? On appelait cet endroit « le bord de l’eau ». Cette eau était utilisée pour l’alimentation des chaudières de l’usine.

 

Le café VANHÉE avant 1914 "Au repos des ouvriers ", rue de la Fabrique.
Document SPMC numéro 204.

         

A mesure de l’occupation, l’usine servait de casernement pour les troupes qui partaient et qui revenaient du front. Mon père qui était chauffeur de chaudière avait été réquisitionné pour faire du feu avec un autre homme dont je ne me souviens pas du nom. A la suite d’un bombardement sur l’usine et la chaufferie, le compagnon de mon père a été amené chez mes parents, au café, le ventre ouvert. Il est mort et a été enterré au cimetière de Pérenchies.

 

Une fois, les Allemands installaient une ligne de téléphone sous terre, ils creusaient un sillon de trente centimètres de profondeur dans la longueur de la rue Carnot, ils ont été aperçus et les Anglais ont commencé à bombarder. L’occupant de la deuxième maison de la rue Carnot était sur le trottoir et le garde champêtre Lesage également.

« Rentre chez moi, on descend à la cave ! » dit le premier.

– « Non, je vais rester dans le couloir. » a répondu Lesage.

Un obus est alors tombé devant la porte et Lesage est mort dans cette maison. Sa femme restait veuve avec un garçon : Marius Lesage. Après la guerre, elle est venue habiter dans les petites maisons presque en face.

 

Soldats allemands à Pérenchies.
Document SPMC numéro 5 617.


Je me souviens de la mort d’une jeune fille dont j’ai oublié le nom : c’était au café Vanhée. Les Vanhée étaient partis. Il y avait une très grande cave dans laquelle on pouvait se réfugier pendant les bombardements. Les habitants avaient renforcé le dessus de la cave avec tout ce qu’ils avaient pu trouver : briques et divers matériaux provenant de maisons démolies. J’avais aidé à porter des briques. Lors d’un bombardement, j’avais dit à mes parents : « Je vais au café Vanhée » mais ils n’ont pas voulu. Un obus est tombé sur les décombres au-dessus de la cave et les gens qui se trouvaient dedans se sont affolés et sont sortis tous en même temps et la jeune fille a été piétinée. Elle est restée toute seule évanouie puis il est tombé d’autres obus sur la maison. Elle est morte en haut de l’escalier. Après, son père cherchait partout les morceaux du corps de sa fille.

           

Un premier avion allemand est tombé dans un terrain vague près du petit pont .On est allé voir mais les Allemands nous ont fait partir. C’était un Taube, un avion qui avait comme une queue de poisson.

           

Pour aller à Lille, il fallait un laisser passer.

Dans le clocher de l’église, les Allemands avaient installé un observatoire et, depuis Armentières, les Anglais tiraient en direction de Pérenchies pour le détruire. Le coq fut exposé à la fenêtre de la brasserie Lambelin.

           

Dans la journée, on ne pouvait pas traverser le pont de Pérenchies. Les Allemands avaient mis un voile en travers, vers Armentières, et un autre le long de la ligne de chemin de fer. Les troupes allemandes ne passaient que la nuit. Pour descendre sur la voie, on a fait un escalier de chaque côté ? On descendait près de la première maison avant le pont (actuelle librairie) et on remontait de l’autre côté. C’était avant la construction du pont provisoire en bois.


Photographie allemande durant la guerre 1914/1918. La rue de Lille, le pont, les bâches et l’église en ruines. février 1916. Document SPMC non numéroté


Une fois, étant derrière le petit chemin (ce petit chemin, parallèle à la rue Agache, se trouvait à l’arrière des maisons entre le café Vanhée et le café Conia),  j’ai vu passer quatre Allemands avec leur équipement sur le dos qui se dirigeaient vers le front. Soudain, ça se met à bombarder. Comme toutes les maisons de la rue Carnot étaient inoccupées, ils sont entrés dans l’une pour se mettre à l’abri. Le bombardement terminé, j’ai dit à mon père et à Monsieur Conia que les Allemands n’étaient pas ressortis. On a traversé les jardins pour aller voir. Ils étaient morts tous les quatre. Un obus était tombé à la porte, entre les deux pièces.

 


Le bout de la rue de Lille et le pont.
Document SPMC numéro 1 090.

           

Pendant la guerre, on n’a jamais manqué de nourriture car mon père cultivait son jardin.

           

Le Pont Ballot n’a pas sauté. Il y avait pourtant eu quatre trous creusés pour mettre des charges explosives.

Sous le pont, côté Armentières, il y avait une infirmerie. C’était en béton. Au milieu du pont, il y avait une porte permettant d’entrer dans cette infirmerie. Pendant des années, on a vu la trace de la porte et des quatre trous qui avaient été rebouchés avec des briques neuves.

En haut de la rue Kuhlmann, pour aller vers le pont Ballot, il y a trois maisons : les maisons Janville. Presque en face, il y avait un passage en béton sous la voie pour aller de l’autre côté.

           

Quand la conciergerie a brûlé, il y avait sans doute des cartouches à l’intérieur car cela claquait. Un obus est tombé au pied de la cheminée du tissage qui s’est effondrée en rond.

                       

Fin 1917, mes parents ont réussi à trouver un transporteur et on a déménagé. Nous sommes allés habiter à Ascq et, un mois après notre départ, les habitants qui étaient restés à Pérenchies ont dû partir en emportant chacun trente kilos de bagages.

La ville était complètement désertée par ses habitants.

           

Après la guerre, il fallait reconstruire.

Dans Pérenchies, les seules maisons qui étaient restées habitables, à condition toutefois de changer les portes et les fenêtres, étaient celles de la rue Gambetta et de la rue Gambetta prolongée.


La rue Gambetta après la guerre 1914/1918.
Carte SPMC numéro 1 111.


Il n’y avait pas de logements suffisants pour accueillir les familles des ouvriers occupés à la reconstruction et la salle des fêtes avait donc été transformée en dortoirs. Les ouvriers y logeaient.

 

Un dortoir après la guerre. Peut-être la salle des fêtes.
Document SPMC numéro 3 120.

Jusqu’à la salle des fêtes, il y avait un terrain vague. On y a mis des baraquements dont un était l’église provisoire. Le presbytère se trouvait également rue Gambetta, à ce moment-là. Plus tard, on a construit une deuxième église provisoire, rue de la Prévôté.


Eglise provisoire, rue Gambetta prolongée.
Carte SPMC numéro 1 165.


Eglise provisoire, rue de la Prévôté.
Carte SPMC numéro 1 130.


Nous sommes revenus à Pérenchies en février 1919 et nous avons habité au 49, rue Gambetta. On ne payait pas de loyer.

Derrière les maisons, parallèle à la rue, il y avait un petit chemin avec, tous les cinquante mètres, un puits. Les pompes avaient été enlevées. On descendait les seaux avec une corde. Il n’était pas question d’analyser l’eau. Parfois, la corde cassait et le seau restait au fond du puits.

La famille Welleman était installée dans un grand bâtiment rue Gambetta prolongée.



La reconstruction de Pérenchies.
Document SPMC numéro 571.

 

Il y avait des équipes qui déblayaient et d’autres qui construisaient. Deux jeunes femmes, Hélène et Raymonde Welleman, nettoyaient les briques.

 

Nettoyage des briques chez Agache en 1919.
Document SPMC numéro 1 476.


Il y avait aussi des équipes dans les champs qui rebouchaient les tranchées et les trous d’obus. Il y avait beaucoup de monde occupé à ces travaux.

           

L’usine était à reconstruire entièrement.

 


L'usine est rapidement reconstruite après la guerre.
Document SPMC numéro 922.

 

C’est l’entreprise Picot qui a procédé à cette reconstruction ainsi qu’à la construction des maisons provisoires du Petit Maroc et du Tonkin. Ces maisons ont été construites à sable plutôt qu’à ciment. Celles du Tonkin étaient plus solides que celles du Maroc. Elles se situaient vers Prémesques, après le réduit.

Il y avait de nombreux vols de matériaux sur le chantier et mon père est devenu garde de nuit.

 

La cité du Petit Maroc après la guerre 1914/1918.
Document SPMC numéro 1 204.

          

En direction du Maroc, à droite, il y avait des baraquements. C’était un camp de prisonniers allemands occupés toute la journée à récupérer la ferraille et les fils barbelés des tranchées. Dans le sol, on voyait des pointes de métal qui dépassaient de 7 à 8 cm !

Pendant les premiers mois de 1919, quand on descendait les Bas de Pérenchies, en direction d’Houplines, à 50 mètres après les maisons, la route n’existait plus. On devait escalader entre les trous.

Partout, il y avait des rails de Decauville : petits wagons qui traversaient Pérenchies et ramenaient la ferraille des tranchées. J’accompagnais le chauffeur qui était un Australien et j’actionnais les aiguillages.


Nettoyage des terrains rue Ampère vers 1919.
Document SPMC numéro 3 733.

 

Frontière Pérenchies/Prémesques. Des rails sont posés un peu partout.
Document SPMC numéro 3 734.

 
         

Peu à peu la vie a repris.

Rue de la mairie, au café Botterman, des bals étaient organisés dans un baraquement.

 

Mon père m’avait appris les rudiments de la lecture car je ne suis retourné à l’école qu’à neuf ans et demi. Le premier jour où l’école a repris, chacun devait apporter sa bouteille d’encre et son porte-plume ou son crayon. Les tables étaient des planches posées sur des tréteaux. A la première récréation, on entendait des balles claquer dans la cour car nos poches en étaient bien garnies.

Cela n’a pas duré car l’après-midi, à notre retour à l’école, on nous a fouillés. Le lendemain, nous avions les poches vides !

 

L'école publique des garçons, rue de la mairie après la guerre.
Document SPMC numéro 98.


Après la guerre, le garde champêtre s’appelait Marquilies. On récupérait les douilles d’obus remplies de poudre, on les mettait dans l’essence, on faisait dépasser un tube, on rebouchait le bidon, cela produisait alors une déflagration formidable. Marquilies arrivait mais, entre-temps, un autre bidon explosait à 500 mètres et ainsi de suite. Nous jouions beaucoup avec de la poudre mais, parfois, des enfants eurent des doigts arrachés.

 

Du côté du Funquereau, il restait des dépôts d’obus. On prenait les obus par la tête, on les claquait par terre pour séparer la tête et on prenait la poudre qui se trouvait à l’intérieur !

           

Vers avril-mai, l’église étant terminée, les instituteurs nous avaient fait sortir dans la cour pour voir qu’on fixait le coq sur le clocher.

 

La gare de Pérenchies et , au loin, la reconstruction de l'église. Années 20.
Carte SPMC numéro 1 172.


Après la reconstruction, mon père avait repris son travail à la chaufferie de l’usine qui s’était rouverte en 1921. Il faisait également le jardin du directeur du tissage qui habitait rue Philippe de Girard, en face du château d’eau.

           

En 1922, je suis également entré chez Agache, j’étais sous les ordres de Jules Delobel qui était responsable de la bonne marche des métiers à tisser automatiques « Northrop ».

 

Jules DELOBEL et le Ets Agache. Non daté. Peut-être avant 1914 ?
Document SPMC numéro 579.


(NDLR :

Nous avons trouvé des informations dans le recensement de 1926.

Jules DELOBEL est né en 1868 à Pérenchies.

Il habitait 145 rue de la Prévôté (C’était l’ancienne numérotation. Selon Marguerite-Marie DELOBEL, aux environs du 393 actuel).

Il travaillait comme ouvrier d’usine chez Agache.

Sa femme se nommait Léonie BARBEZ et elle était née en 1865 à Pérenchies.


Jules DELOBEL et son épouse Léonie BARBEZ en compagnie de leurs enfants.
Abel DELOBEL (Né en 1900) et Marcel DELOBEL (Né en 1909)
Avant 1914. Document SPMC numéro 3 176.


Ils ont eu plusieurs enfants dont Marina, décédée jeune, Marcel DELOBEL né en 1909 à Pérenchies, menuisier chez Pasbecq et Abel DELOBEL,  né en 1900 à Pérenchies, menuisier chez Verlay.

 

Abel se mariera en premières noces avec Blanche AHACHE, étaleuse chez Agache, née en 1898 à Lomme.

Ils auront plusieurs enfants dont Christiane (née en 1924), Roger, Suzanne, …

En 1926, Abel habitait au 71 rue de Lille, ancienne numération.

 

Abel se mariera en secondes noces avec Marie-Henriette AHACHE, une cousine de Blanche. Ils auront d’autres enfants dont Françoise, Jean-Pierre, Bernard (Père de Benoît DELOBEL), Michel, Marie-Thérèse et Danièle).

 

Suite du texte de César SOHIER :

Il existait deux livrets de travail, le livret n°1 qui était celui des adultes et le livret n°2 qui était celui des jeunes.

           

Plus tard, je me suis marié. Ma femme était employée de maison à Armentières, rue Nationale, chez des descendants de la famille Agache.

Puis, nous avons quitté Pérenchies pour aller habiter à Lomme.

 

 

Choix des documents d’illustration : Philippe JOURDAN

 

 

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Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, Administrateur du Blog.

Avril 2021