Notre association d’histoire locale rassemble des documents sur le passé de notre ville et l’histoire de ses habitants.
Il y a quelques années,
Philippe JOURDAN, président de l’association « Si Pérenchies m’était
contée… », émit l’idée que les membres actifs puissent raconter leur vie
montrant ainsi que chacun peut ajouter un chapitre au grand livre de l’histoire
locale des habitants de Pérenchies.
Il y eut un premier texte
racontant la jeunesse d’Anne-Marie LAMBIN.
Puis, Marie-Thérèse PEULMEULLE
raconta sa vie professionnelle chez Agache puis au service de la commune.
Le président ne resta pas en
reste et quelques éléments de sa vie furent dévoilés à l’occasion d’une remise
de médaille.
Il en fut de même pour Pierre
DUFOSSEZ qui nous transmit quelques petites informations à l’occasion de la fin
de son mandat de président de l’OMCL.
Aujourd’hui, Daniel BROHY et
son épouse, Roselyne, se livrent à cet exercice.
Entrons donc dans l’histoire
d’un Pérenchinois et que cela incite chacun à raconter sa propre histoire afin
de permettre de garder celle-ci dans notre patrimoine.
N’hésitez pas à en faire de
même. Pérenchies a une histoire. Ensemble, nous la retrouvons, la préservons et
la transmettons.
Philippe JOURDAN
Président de SPMC.
Février 2024.
Braderie de Pérenchies en juillet. Années 60. Serge et Roselyne CASTELEIN, Geneviève, future femme de Serge. |
Braderie à la Montagne à Prémesques. Années 60. |
Pierre CASTELEIN, frère de Roselyne BROHY, rue Kuhlmann. |
Daniel BROHY en 1967, rue Kuhlmann, devant la maison de ses futurs beaux-parents. |
Daniel BROHY, rue Kuhlmann, devant la maison de ses futurs beaux-parents. Années 60. |
Afin de gagner plus,
j’enchaine plusieurs boulots toujours dans le transport.
Vers 1966, je deviens pour 5
ans chauffeur livreur à la brasserie Fréteur à Capinghem.
De plus en plus, je fréquente Roselyne
qui travaillait à la confection. Celle-ci habite alors chez ses parents, au 12
de la rue Kuhlmann, qui avaient aussi travaillé à l’usine Agache comme beaucoup
de Pérenchinois. En effet, l’usine ira jusqu’à faire travailler plus de 2 000
ouvriers et ouvrières, des filateurs et des tisserands.
Comme de nombreux jeunes
Pérenchinois, je donnerai rendez-vous à ma future pas loin du Pont Ballot où
tant de couples s’y sont retrouvés. Nous possédons d’ailleurs plusieurs photos
de ce lieu un peu excentré qui était une destination de promenades et de rencontres
amoureuses, bien gentilles tout de même !
Balade amoureuse vers 1966 avec Roselyne, Daniel BROHY et ses futurs beau-frère et belle-sœur. |
Deuxième rencontre entre Daniel BROHY et Roselyne en présence de sa future belle-sœur. Mars 1966 |
En 1968, nous décidons de nous
marier. La cérémonie se déroule le 28 septembre 1968 à Pérenchies. L’acte de
mariage rappelle que j’avais 24 ans et Roselyne 19.
Le premier témoin est Léon
BARTIER, manœuvre à Prémesques, le grand-père de Roselyne.
Le second témoin est Serge
CASTELEIN, le frère aîné de Roselyne. Celui-ci travaillait comme maçon dans
l’entreprise JUDEZ de Pérenchies.
Certificat de mariage de Daniel BROHY et de Roselyne CASTELEIN. |
Mariage de Roselyne CASTELEIN et de Daniel BROHY en 1968. Eglise de Pérenchies. |
Mariage de Roselyne CASTELEIN et de Daniel BROHY en 1968. Eglise de Pérenchies. Le moment des signatures. |
Notre premier logement
familial sera dans une courée, rue de Bailleul, à Moulins Wazemmes à Lille.
Puis, on partira rue de Wattignies.
Café THYS, rue Edouard Agache. Daniel et Roselyne BROHY et la fille du tenancier. Années 60. |
Daniel BROHY et sa première fille, Bérangère, dans la cuisine rue de Wattignies Les meubles viennent des Ets DEMEYERE de Pérenchies. |
Roselyne, qui continue à
travailler chez Agache à Pérenchies, doit prendre le train tous les jours.
On prend alors la décision de
louer un appartement à la Mitterie à Lomme, allée des érables. Nous y resterons
10 ans.
Fête foraine à Pérenchies en juillet. Vers 1970. Deux amis de Daniel BROHY, lui-même et son beau-frère Serge CASTELEIN. |
Petit à petit, la famille va
s’agrandir.
En 1969, arrive la première de
nos trois enfants.
Il nous faut alors trouver un
prénom. Comme on connait un magasin de laine à Wazemmes qui se nomme Bérangère,
nous ne cherchons pas plus loin et notre fille portera ce prénom.
Le magasin de laine de Wazemmes. Logo. |
Son frère arrive au monde en
1973.
Comme beaucoup de Français de
cette époque, nous avions été marqués par un feuilleton qui passait le dimanche
soir à la télévision. Il n’y eut que 13 épisodes de 26 minutes et c’était en
noir et blanc. Cela suffit pourtant à marquer toute une population. Il
s’agissait de Belle et Sébastien, écrit et réalisé par Cécile Aubry avec, dans
le rôle principal, son fils, le jeune Mehdi.
Il y eut ensuite Sébastien
parmi les hommes en 1968 puis Sébastien et la Mary-Morgane en 1970, en
couleurs.
Notre fils fut alors prénommé
comme beaucoup de jeunes garçons de cette époque Sébastien.
Disque du générique du feuilleton télévisé : Belle et Sébastien. Années 60. |
.
Notre seconde fille vint au
monde en 1976 et prit le nom d’Angélique. Que voulez-vous, à cette époque, la
télévision était un véritable phénomène de société et comment oublier la
célèbre Marquise des Anges et ses 5 films qui se succédèrent de 1964 à 1968
sans compter les nombreuses retransmissions ?
Affiche de cinéma : Angélique, marquise des Anges. Années 60. |
Afin de s’occuper de nos
enfants, Roselyne avait arrêté son travail chez Agache en 1973.
Ma vie professionnelle n’est
pas un long fleuve tranquille. Il y aura de nombreuses sociétés différentes :
La société Malissard Savarzeix
à la gare Saint-Sauveur à Lille vers 1970.
Durant un an, je suis
contremaître chez Colgate vers 1974/75 à Croix puis à Lesquin.
Ce sera ensuite la société
Tailleur à Marquette vers 1975.
Daniel BROHY, chauffeur chez TAILLEUR. |
Vers 1978, je travaille à la
société de transport Albert SLEMBROUCK à Quesnoy-sur-Deûle. Cette société
cotisait 1% pour une opération permettant de loger le personnel. Il s’agissait
d’une société armentiéroise dénommée « Votre maison ». Quand un employeur
cotisait, son personnel passait en priorité. C’est ainsi que nous pûmes louer à
Houplines, rue Jacques Brel, une maison durant 8 à 10 ans. Les maisons du
quartier avaient été construites par la société JUDEZ basée à Pérenchies.
Daniel BROHY, chauffeur des Transports SLEMBROUCK. Vers 1978. |
C’est alors que Roselyne
souhaite reprendre une activité professionnelle. Durant 6 mois, elle coud des
ourlets sur des torchons pour Mme CARON à Nieppe. Elle travaille alors à
domicile. Puis elle décide de devenir assistante maternelle à l’image d’une de
ses amies du quartier, Madame Monique SERRA. Elle travaille alors pour le
Conseil Général qui gère cette activité. M. Bernard DEROSIER préside alors
cette instance.
Durant 20 ans, nous
accueillerons 19 enfants. Malgré des conditions souvent difficiles causées par
l’histoire de ces enfants et de ce qu’ils ont vécu, le travail est difficile.
Cependant, elle n’en a aucun regret. Pourtant, elle y laissera un peu de sa santé.
Vers novembre 1980, je quitte
SLEMBROUCK pour CATTEAU à Lomme où j’assure les transports scolaires. J’y
resterai 20 ans jusqu’en 2000.
Je participe aussi à des
transports touristiques et à de nombreux voyages dans toute la France.
Voyage CATTEAU vers 1984. 1er voyage touristique de Daniel BROHY comme chauffeur. |
Daniel BROHY, chauffeur de bus CATTEAU lors d’un voyage à Rocamadour. Années 80. |
J’aurai aussi l’occasion
d’emmener de nombreux groupes nordistes à Paris car le maire de Lille, Pierre
MAUROY, est devenu le 1er ministre de François MITTERRAND en 1981 et des
groupes de travail doivent se rendre régulièrement dans la capitale.
C’est ainsi que je
rencontrerai M. et Mme MAUROY, Bernard ROMAN, Laurent FABIUS, Martine AUBRY et
Michel DELEBARRE.
L’hôtel Matignon à Paris, demeure du 1er ministre. 1983. Photo extraite d’un programme de festivité provenant de Daniel BROHY. |
Dédicace de Mme MAUROY pour Daniel BROHY. 19 avril 1984. |
Je mange alors à Matignon ou
au Sénat. Je participerai aussi à des réceptions comme l’arbre de Noël de
Matignon où j’ai emmené des enfants du Nord.
Repas chez le 1er Ministre, Pierre MAUROY, en 1984 avec un groupe de Lille. Daniel BROHY fume le cigare. |
Une autre fois, j’ai
transporté les résidents de la maison de retraite « les dentellières » de Lille
également à Matignon qui était devenu un territoire lillois en plein centre de
Paris.
Je transporterai aussi vers le
château de Gouvieux près de Chantilly les membres du CNPF (Centre national du patronat français)
qui, plus tard, deviendra le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) et
dont un des établissements se trouvait à Marcq-en-Baroeul.
Article de presse. Visite à l’Elysées d’un groupe de Villeneuve d’Ascq, conduit par Daniel BROHY, chauffeur aux Ets CATTEAU. Années 80/90. Avec le maire Gérard CAUDRON. |
Autorisation de stationnement pour le bus de Daniel BROHY lors d’une visite au palais de l’Elysée le 12 février 1994. |
En 1994, lors d’un départ du
Tour de France à Lille, je rencontrerai Pierre BONTE, le célèbre journaliste né
à Pérenchies et qui faisait les beaux jours de la télévision et de la radio de
l’époque. Il faisait partie des nombreux journalistes invités pour l’occasion
et j’eu la chance de les transporter tous en bus pour une soirée au célèbre
cabaret « Les Folies de Paris », le cabaret lillois de Claude THOMAS et où se
produisait le transformiste LOLITA de PERENCHIES, artiste né à Pérenchies sous
le nom d’Ali ABERBACHE.
Invitation officielle pour Daniel BROHY lors d’une manifestation lors du passage du Tour de France à Lille. Juillet 1994. |
Les folies de Paris en 1994. Lolita, Pierre BONTE et Daniel BROHY. |
Carton d’invitation à l’occasion du passage du Tour de France à Lille en juillet 1994. Souvenir Daniel BROHY. |
Quand Lille a été candidate à
l’organisation des JO, en 1995, j’ai transporté le Comité International chargé
de visiter les lieux envisagés. Cela a duré 15 jours. La délégation était menée
par Bruno BONDUELLE.
Philippe JOURDAN
Président de SPMC
Février 2024.
Correction et mise en page : Jean-Pierre COMPERE