vendredi 20 décembre 2019

Quelques fêtes en cette fin d’année… 5ème partie


Noël, une célébration chrétienne.

Vitrail de l’église de Pérenchies évoquant la Nativité.
Photo SPMC numéro 2 870.
La Nativité évoque la naissance de Jésus  à Bethléem.
Marie et Joseph, de religion juive, sont les parents de l’enfant. Selon la légende, l’empereur romain Auguste ayant ordonné le recensement de la population de tous les pays de son empire, chacun doit se rendre dans la ville d’origine du père pour se faire inscrire. Pour Joseph, c’est Bethléem à 9km au sud de Jérusalem. Il quitte donc en compagnie de sa femme enceinte son village de Nazareth en Galilée à plus de 100 km au nord de Jérusalem pour se rendre à Bethléem en Judée.
Certains historiens des religions contestent le choix de Bethléem revendiquant plutôt Nazareth où l’enfant passera sa jeunesse.
La ville de Capharnaüm (50 km de Bethléem) est également citée comme lieu de son éducation religieuse. Des fouilles récentes y ont retrouvé un temple assez important.
Le Coran évoque cette naissance sous un palmier. Ce choix serait inspiré selon certains par la fuite en Egypte.

Bas-relief en bois se trouvant dans l’église de Pérenchies évoquant la Nativité.
Photo SPMC numéro 2 875
Vitrail de l’église de Pérenchies évoquant la jeunesse de Jésus.
Photo SPMC numéro 2 871.
12%  des Français sont considérés comme des catholiques pratiquants. Le 25 décembre est donc une fête religieuse importante pour cette catégorie de population. Tout le monde s’accorde à reconnaître que le 25 décembre n’est pas la date réelle de la naissance de cet enfant qui va révolutionner l’histoire du Monde. La date d’une fête païenne a été choisie comme date officielle afin de fixer cette date dans une autre fête bien installée dans les pratiques de l’époque et qui célébrait le solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année. A partir de cette date, les jours rallongent et l’arrivée d’un « sauveur lumière du Monde» correspond bien à ce jour qui grandit.
Jésus n’est pas non plus né il y a 2 019 ans. Une erreur mathématique expliquerait qu’il serait plutôt né 5 ou 8 ans avant. 
Selon les évangiles (textes relatant les faits de la vie du Christ) écrits par les apôtres (personnes choisies par le Christ pour l’accompagner durant sa vie terrestre) ou des personnes qui relatent les faits sans les avoir vécus,  peu de détails sont donnés sur les événements de cette naissance.
Sur les quatre évangélistes, seuls Matthieu et Luc parlent de la naissance de l’enfant. Le premier évoque des mages mais sans mentionner le nombre de trois ou le qualificatif de rois. Il ne parle pas de bergers mais d’une étoile. Luc parle de bergers et d’anges Personne n’évoque l’âne et le bœuf. Au treizième siècle, Saint-François d’Assise (1182-1226) les a fait figurer dans une crèche vivante à Grecchio en Italie. Dorénavant, ils apparaitront dans toutes les représentations. Néanmoins, il n’est pas à l’origine des premières crèches car des jeux scéniques appelés « mystères » étaient déjà organisés dans les églises ou les parvis.

Image religieuse distribuée à Pérenchies lors des Missions. 1925. Représentation de la Vierge et de l’enfant.
Document SPMC numéro 2 905.
Selon les textes, l’enfant est né dans une étable et placé dans une mangeoire pour animaux appelée crèche car il n’y avait pas de place dans les lieux d’hébergement. Petit à petit, ce mot désignera le lieu de naissance qui a pu être une grotte.
L’installation des crèches dans les maisons bourgeoises en France date du 18ème. La Révolution française fermant les églises, on a alors l’idée de mouler des petits saints en terre : les santons. Cette tradition existait déjà à Naples.
A Pérenchies, une énorme crèche en papier rocher était présentée tous les ans dans l’église. Elle nécessitait de longues journées de préparation. Les personnages étaient en plâtre.

L’ancienne crèche de l’église  de Pérenchies. Années 50 à 60 ?
Document SPMC numéro 2 402.
Par la suite, d’autres personnages plus légers, en cire, ont été acquis par la paroisse et présentés selon les goûts, les humeurs ou les thèmes de réflexion proposés.

Les nouveaux personnages en cire. Crèche de l’église de Pérenchies en 1982.
Document SPMC numéro 2 404
La crèche de l’église en 1997.
Document SPMC numéro 5 543.
Crèche dans l’église de Pérenchies avec les  nouveaux personnages en cire
dans une présentation plus dépouillée.
Document  SPMC numéro 4 265.
Les anciens personnages se dégradant, un paroissien proposa au curé de les récupérer. Ils furent laissés durant des années dans un grenier. Les enfants grandissant, le grenier devint une chambre. On proposa alors à Philippe JOURDAN, président de l’association d’histoire locale de les récupérer. Ils font désormais partie de nos objets d’histoire locale.

Reconstitution de l’ancienne crèche à l’occasion d’une exposition dans l’église
sur le thème de l’histoire de la paroisse. Début 20ème
Document SPMC numéro 2403
Statue de Notre Dame de Grâce évoquant la Nativité. Chapelle à Pérenchies.
Document SPMC numéro 4 413.
Image distribuée lors de la mission de 1931 à Pérenchies qui évoque une Nativité.
Document SPMC numéro 4 366.

A suivre…
Conception du texte
Philippe JOURDAN
Président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »
Photographies : SPMC
Documents : internet
20 décembre 2019
Inclusion des photos, relecture ,mise en page  et édition: 
Jean-Pierre COMPERE
Administrateur du blog



mercredi 18 décembre 2019

Quelques fêtes en cette fin d’année… 4ème partie


LE SAPIN DE NOEL
Carte ancienne « Joyeux Noël » avec un sapin
2 000 ans avant Jésus-Christ, les Celtes se réunissaient autour d’un épicéa le 24 décembre pour la fête du Solstice d’hiver. L’arbre était associé au dernier mois de l’année. Symbole de renaissance, le conifère était décoré de fruits, de fleurs ou encore de blé.
Malgré les festivités chrétiennes et le catéchisme enseigné durant des siècles, tout le monde est d’accord pour dire aujourd’hui que l’enfant Jésus n’a pas pu naître à la date commémorée. En effet, pour mieux évangéliser les foules, le clergé du 4ème siècle aurait décidé de fixer la date de naissance de Jésus-Christ au 25 décembre en se greffant sur une fête païenne, celle du solstice d’hiver. Nous en reparlerons dans un autre article prochain.
De nombreux peuples ont utilisé  les arbres qui demeurent verts car ils symbolisent le renouveau de la vie. Au Moyen-Age, on racontait l’histoire d’Adam et d’Eve dans des spectacles joués devant les cathédrales ou les églises. On y voyait donc déjà un arbre orné de pommes. On y mettait parfois un conifère, symbole de fertilité et de nouvelle vie car il était difficile en hiver de trouver un pommier.
Conifère et pommes
De nombreuses histoires différentes racontent l’origine de l’arbre de Noël. C’est en Alsace et en Allemagne que la tradition s’est implantée fortement. A la différence des catholiques qui privilégiaient la crèche, chez les protestants, ce fut d’abord le sapin décoré. La plus vieille mention écrite vient de Sélestat dans le Bas-Rhin et date de 1521. Notre ville a un rapport avec cette ville alsacienne. En effet, après la guerre 1914/1918, comme la ville de Lisieux, elle aida notre ville en lui versant une somme d’argent qui permit la création d’une « auberge » dans l’école privée Sainte-Marie en ruines, rue Gambetta, pour accueillir les habitants qui rentraient d’évacuation dans une ville en ruines. Nous avons quelques photos la montrant avec une enseigne «  A la ville de Schlestadt ». C’est l’ancien nom de la ville de Sélestat porté à cette époque.
L’auberge « A la ville de Schlestadt ». Entre 1919 et le début des années 20.
Document SPMC numéro 3 109
                    Autre vue de l’auberge « A la ville de Schlestadt ». Entre 1919 et le début des années 20                                                               Document SPMC numéro 25
Dès cette époque, le sapin est décoré avec des pommes, des confiseries et des petits gâteaux.

Boules de Noël anciennes
La tradition chrétienne voudrait d’ailleurs que le sapin ne soit installé que la veille de Noël et qu’il soit retiré 12 jours après (c’est-à-dire le jour de l’Épiphanie). Les décorations étant comestibles, parfois on accrochait le sapin au plafond afin d’éviter qu’elles ne soient dévorées par la vermine.
On raconte que lors d’une grande sécheresse en 1858 dans les Vosges, les arbres n’avaient pas produit assez de fruits rouges pour les utiliser en décorations. On aurait alors remplacé les pommes par des boules de verre.
Suite à la guerre de 1870, les Alsaciens quittent leur région et s’implantent un peu partout en France. Ils feront découvrir la tradition de l’arbre de Noël aux autres régions de France.
Carte postale ancienne avec un sapin
Pochette de disque « Mon beau sapin »
L’arbre de Noël de la famille JOURDAN dans les années 60. Document SPMC numéro 2 401


Sapin dans la classe de CE1 de Mle SINNESAELE.Décembre 1968 
Document SPMC numéro 3976



Sapin dans la classe de CE1 de Mme GOIDIN à l'école Jean MACE.Décembre 1968
Document SPMC numéro 3973


A suivre…
Philippe JOURDAN
Président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »
Photographies : SPMC
Documents : internet
18 décembre 2019
Mise en page : Jean-Pierre COMPERE