Suite à une invitation faite fin 2019, je me suis rendu chez Pierre BONTE, dans son appartement parisien, en août 2021. Voici le compte-rendu de ce moment inoubliable.
Philippe JOURDAN,
Président de « Si Pérenchies m’était contée… »
Août 2021.
Pierre BONTE et Philippe JOURDAN devant la maison de la Radio. 19 août 2021. Selfie de Pierre BONTE. |
Ayant prévu de visiter
l’exposition historique « NAPOLEON », à la Grande Halle de la Villette
à Paris, l’occasion s’est présentée pour
moi, président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était
contée… » d’honorer une invitation faite par Pierre BONTE lors de sa
dernière venue à Pérenchies, en novembre 2019, à l’occasion de la cérémonie de
dénomination des futures salles du complexe culturel de l’Horloge dans lequel
un centre d’histoire locale doit porter son nom.
Pierre BONTE est un journaliste
de radio et de télévision, auteur de nombreux ouvrages sur la France profonde.
Il est d’origine nordiste, né à Pérenchies, petite cité entre Lille et
Armentières, où il naquit le 15 septembre 1932, au 6 de la rue Carnot.
Cette invitation dans son
appartement parisien était aussi l’occasion de remettre à l’association
pérenchinoise quelques documents personnels qui pourraient prendre place dans
l’une des vitrines permanentes du nouvel espace associatif prévu pour « Si
Pérenchies m’était contée… ».
Malheureusement, la pandémie,
causée par le Covid, avait repoussé l’occasion et la visite.
Cette rencontre a finalement été
programmée ce jeudi 19 août 2021, avec toutes les mesures sanitaires
nécessaires, entre la visite à la Villette et la découverte du musée historique
de la ville de Paris, le musée Carnavalet, récemment ouvert après plusieurs
mois de fermeture pour sa rénovation.
En avance de 30 minutes et ayant
sonné sans résultat, je m’apprêtais à patienter sur un banc devant l’immeuble
situé juste derrière la célèbre maison de la radio toute en rondeur.
C’est d’ailleurs là qu’étaient
enregistrées certaines des émissions de Jacques Martin auxquelles participait
Pierre BONTE alors que les autres l’étaient, en public, au théâtre de l’Empire.
Sortant du bâtiment, je tombais alors
nez à nez avec mon hôte, casquette américaine sur la tête, porteur d’un blouson
à l’allure très jeune, rentrant de quelques courses dans le quartier. Le
journaliste m’accueillit d’un fraternel « Ca va Philippe ? ».
Après avoir pris l’ascenseur,
Pierre BONTE me raconta, durant 90 minutes, divers souvenirs de sa longue vie
professionnelle et qui n’est pas terminée, car, pour lui, le mot retraite
n’existe pas.
Celui-ci se demande encore
comment il a pu, un jour, se retrouver au milieu de Stéphane COLLARO, de PIEM, Daniel
PREVOST, Pierre DESPROGES et Jacques MARTIN parmi d’autres dans les années 70 ?
Le Petit Rapporteur vers 1975 sur TF1. Photographie de presse offerte par Pierre BONTE à SPMC. |
Même s’il n’était pas toujours à
l’aise sur le plateau, durant de nombreuses émissions, Pierre BONTE présenta ses
reportages sur des personnages simples de la campagne qui n’intéressaient pas
toujours le milieu journalistique parisien. Jacques MARTIN l’appréciait
beaucoup, et, même si celui-ci l’utilisait un peu comme le clown blanc le fait de
l’Auguste, ils restèrent amis jusqu’à la fin de cet illustre personnage de
télévision qui fit les beaux jours de nos dimanches en famille mais aussi
laissa une place de choix parmi les Grosses Têtes de Philippe BOUVARD à RTL.
C’est à la radio, que Pierre BONTE,
après des études à l’école de journalisme de Lille, commença vraiment à se
faire connaître avant que la télévision ne lui fit prendre un autre virage. En 1954,
il débute donc à Ouest-France à Rennes et, en 1956, il entre à Europe 1. C’est
avec l’émission radiophonique « Bonjour Monsieur le Maire », qu’il
créa en 1959 et qui durera 15 ans, qu’il devint un peu le représentant des
villages, le « pape » de la France des régions. Malheureusement, il
ne visita pas sa cité natale car celle-ci avait une population trop importante.
En effet, Pierre BONTE ne visitait que les villes et villages de moins de
1 000 habitants.
Enregistrement d’une émission « Bonjour Monsieur le maire » pour Europe 1. Vers 1961. Photographie offerte par Pierre BONTE à SPMC. |
En 1975, il participe donc, sur
TF1, au Petit Rapporteur, une émission d’informations par le rire, et en 1977,
à la Lorgnette, sur Antenne 2.
La Lorgnette vers 1977/78 sur Antenne 2. Pierre BONTE, Stéphane COLLARO et Jacques MARTIN. Photo de presse offerte à SPMC par Pierre BONTE. |
Il est aussi l’auteur de très nombreux ouvrages présentant les femmes et les hommes qu’il a rencontrés sur toutes les routes de France. Il est devenu ainsi un peu le spécialiste du monde rural et on le retrouve souvent sur les plateaux des différentes chaines de la télévision.
Après avoir été licencié d’Europe
1, avec les indemnités versées, il s’achète ce petit appartement où il vit
encore dans ce quartier où il a ses habitudes : sa boulangerie, son
bistrot, sa boucherie et tous les petits commerces habituels comme tout le
monde. Homme comme les autres, on le reconnait encore dans la rue. En bon
nordiste et fidèle à son public, il répond aimablement à chaque sollicitation
de ces téléspectateurs qui ne l’ont pas oublié.
Sur ma demande, il a accepté
d’offrir à l’association plusieurs photographies de sa vie journalistique,
radiophonique et télévisuelle.
Carte anniversaire avec le support LE PETIT RAPPORTEUR. Création YVON et TF1.Vers années 70. Documents SPMC. Don de Pierre BONTE. |
Enregistrement d’une émission du petit Rapporteur. 1975. Pierre BONTE et l’équipe technique. Photographie envoyée à SPMC par Pierre BONTE. |
A 89 ans, il se sent en pleine
forme et pense que, par rapport à d’autres, il a la chance d’avoir une bonne
santé. Il vient de se décider à vendre sa voiture, privilégiant dorénavant d’autres
transports en commun bien nombreux dans la capitale. La semaine dernière, il
était encore en Suisse chez un de ses deux enfants.
Sa vie d’aujourd’hui se déroule
paisiblement mais activement, à son rythme, avec l’écriture d’ouvrages divers
comme en 2019, « La belle France. A la rencontre de nos villages »
et, en 2021, avec la collaboration de Céline BLAMPAIN, « Ces villages
qu’on assassine ».
Il les offrira d’ailleurs à
l’association avec les deux dédicaces suivantes : « Pour mes amis de
Pérenchies» et « Pour Pérenchies, mon cher village ».
Livres de Pierre BONTE offerts à SPMC et dédicacés. Août 2021. Documents SPMC. |
Dédicace de Pierre BONTE le 19 août 2021. « Pour mes amis de Pérenchies ». Document SPMC. |
Dédicace de Pierre BONTE le 19 août 2021. « Pour Pérenchies, mon cher village… » Document SPMC. |
Il participe à de nombreux salons
du livre à la rencontre de ses lecteurs comme celui de Bondues où les gens de
la région prennent plaisir à le retrouver ou au salon de l’agriculture et
d’autres… .
Thérèse VANUXEEM-DUMEZ rencontre Pierre BONTE au salon de l’agriculture en 2017. Photographie Famille VANUXEEM. |
Mais, il collabore aussi à des
expositions sur les représentations de Marianne, le symbole de notre République
dont le nom vient des deux prénoms les plus utilisés dans notre pays autrefois :
Marie, mère du Christ, et Anne, sa mère.
Très tôt, lors de ses rencontres
avec les maires, il reçoit, en cadeau, ces petites ou grandes statuettes qui
trônent alors dans chaque mairie mais aussi dans les salles de classe des
écoles. Il en fera sa passion.
Afin de sauvegarder les plus
belles pièces, il en offrira certaines au Sénat mais aussi à l’Assemblée
Nationale où les visiteurs peuvent les découvrir dans des vitrines.
Il gardera néanmoins certaines
d’entre elles qui seront régulièrement prêtées pour des expositions. La
dernière se déroule actuellement et jusqu’au 14 novembre 2021 au musée du
président Jacques Chirac à Sarran, en Corrèze.
Lors du vernissage, la préfète
vint à sa rencontre : « J’ai vu que vous étiez né à Pérenchies.
Moi, j’ai vécu à Verlinghem… ».
On n’échappe pas au Nord !
Lors de ma visite, Pierre BONTE
accepta que quelques photos soient prises dans son appartement en souvenir de
cette rencontre.
Sur l’une, on le voit avec
quelques bustes de Marianne d’assez grandes taille qu’il a souhaité conserver.
Ce sont ses préférés. L’un représente la Marianne de FAIZANT, un grand
dessinateur, et, un autre, Brigitte BARDOT, dédicacé. Un troisième est même
recouvert d’étiquettes de fromages !
Pierre BONTE chez lui avec quelques bustes de Marianne. 19 août 2021. Prise de vue Philippe JOURDAN. |
Le temps étant assez doux, la
discussion se continua sur le balcon d’où on peut apercevoir la pointe de la Tour
Eiffel. Pierre BONTE confia qu’il avait suivi
le feu d‘artifices et le concert du 14 juillet de cette année un œil sur la
télévision et l’autre par la porte coulissante vitrée ouverte profitant du son
et des fusées en direct.
Sur ce balcon, une autre
représentation de Marianne défie la météo, entourée de nombreuses plantes en
pots et de quelques corbeaux en plastique qui refoulent les pigeons responsables
d’une certaine pollution. Le corbeau mangeant les œufs des pigeons, ceux-ci les
évitent et comme le dit Pierre BONTE : « Cela marche ! ».
Après un bon verre de jus de
pommes venant d’un producteur normand de ses connaissances, Pierre BONTE sortit
plusieurs liasses de documents afin d’en offrir certains à l’association
pérenchinoise.
Deux objets personnels me furent aussi remis pour l’une des vitrines du futur centre d’histoire locale pérenchinois où ils témoigneront de cet illustre personnage et de son travail.
Le premier est un des micros
qu’il utilisait lors des enregistrements des reportages pour la radio Europe 1.
A son départ de la station radiophonique, on le lui offrit. Même si
l’autocollant d’origine n’est plus, on en aperçoit un similaire sur une des
photographies offertes.
Pierre BONTE tient beaucoup à cet
objet mais il sait qu’il est remis entre de bonnes mains. C’est aussi une façon
pour lui d’honorer son village natal.
Enregistrement d’une émission de radio pour Europe 1 avec Pierre BONTE avec un micro similaire offert à SPMC en août 2021. Années 60/70. Photographie de Pierre BONTE offerte à SPMC. |
Micro offert à Pierre BONTE lors de son départ d’Europe 1. Celui a été donné à Philippe JOURDAN pour SPMC en août 2021. Photographie 1 de Marie-Christine BOCQUET. |
Micro offert à Pierre BONTE lors de son départ d’Europe 1. Celui a été donné à Philippe JOURDAN pour SPMC en août 2021. Photographie 2 de Marie-Christine BOCQUET. |
Le second est un buste de sa
collection de Marianne, bonnet phrygien rouge sur la tête et corsage tricolore
sur la poitrine.
Ayant émis le souhait de disposer
d’une petite Marianne de sa collection, Pierre BONTE m’entraîna dans son bureau
où des dizaines de figurines sont encore exposées. « Tu peux choisir celle
que tu veux ! » me lança-t-il me mettant dans un certain embarras. N’arrivant
pas à me décider, Pierre BONTE proposa un ancien chenet assez lourd provenant
de la décoration d’une ancienne cheminée. Néanmoins, en y réfléchissant
davantage, il préféra une représentation plus historique mêlant le drapeau
national et le symbole de la Liberté, une effigie sans aucun doute plus
« histoire locale ».
« Celle-ci est plus adaptée
à votre salle d‘histoire locale ».
Moi qui ne souhaitais qu’un petit
objet de quelques centimètres de haut, je me retrouvais avec une statuette de
30cm, une belle pièce, que je ne pouvais pas imaginer recevoir !
Emu et ravi, je remerciais Pierre
BONTE pour ce magnifique objet.
Pierre BONTE et une partie de sa collection de Marianne. Photographie envoyée par Pierre BONTE pour SPMC. |
Buste de Marianne offert à Philippe JOURDAN par Pierre BONTE pour SPMC en août 2021. Photographie 1 de Marie-Christine BOCQUET. |
Nul doute que Pierre BONTE prendra plaisir à voir exposées ces deux pièces et à les retrouver pour la future inauguration envisagée par la nouvelle municipalité pérenchinoise, peut-être, en octobre prochain. Pour cette future invitation qui pourrait lui être faite, il mettra sans aucun doute un point d’honneur à l’honorer.
Buste de Marianne offert à Philippe JOURDAN par Pierre BONTE pour SPMC en août 2021. Photographie 2 de Marie-Christine BOCQUET. |
Cela pourrait être aussi
l’occasion, pour lui, d’offrir, à nouveau, à « Si Pérenchies m’était
contée… », d’autres documents qu’il doit rechercher comme des boîtes de
jeux à son nom ou des documents de travail manuscrits.
Voici d’ailleurs ce qu’il propose
dans un dernier courrier reçu : « J'espère que votre séjour à Paris a
été agréable. Pour répondre à votre demande, j'ai retrouvé des textes de
"Bonjour Monsieur le Maire" que j'écrivais à la main pour les lire
ensuite au micro. Mais mon écriture est pratiquement illisible pour un autre
que moi...
J'ai aussi un cahier à spirales
contenant des notes pour un projet d'émission télévisée et un travail
préparatoire pour une exposition consacrée à Marianne et aux présidents de la
République qui s'est tenue à Rambouillet en 1997. Je devrais aussi pouvoir vous
retrouver un "manuscrit" de livre corrigé à la main. Je vous enverrai
tout cela prochainement ou je vous l'apporterai en octobre. Amitiés.
Pierre. »
Alors que la porte de l’ascenseur
se refermait, dans l’encadrement de la porte de son appartement, Pierre BONTE
ajouta, tout souriant, ces quelques mots, qui me firent honneur : « Merci
pour tout ce que vous faites ! ».
Pierre BONTE chez lui avec le poster de l’équipe de Jacques MARTIN dans les années 70. 19 août 2021. Prise de vue Philippe JOURDAN. |
A pied, je pris la direction du
métro afin de regagner mon hôtel, serrant dans mon petit sac de voyage ces
documents et ces objets offerts de bon cœur et en toute modestie.
J’avais rencontré, non pas une personnalité inabordable, mais un ami, une connaissance qui mériterait le titre de citoyen d’honneur.
Suite à mon séjour à Paris, j’envoyais
à Pierre BONTE un petit mot de remerciement pour l’accueil, l’attention et les
objets offerts.
Avec l’humour qui le caractérise,
celui-ci m’envoya alors la copie d’un texte manuscrit de 11 pages rédigé en
1985 par le célèbre historien du Nord Pierre PIERRARD à l‘occasion de la remise
de la Rose d’Or du Rosati de France au journaliste.
Pierre BONTE écrit
alors : « Voici quelques lignes dans lesquelles vous trouverez
des éléments intéressants si vous êtes amené à rédiger mon éloge funéraire. »
Histoire du Nord de Pierre PIERRARD. Bibliothèque SPMC |
Aussitôt, je lui répondis :
« Si cela ne vous ennuie pas, il servira auparavant pour la cérémonie de
vos Cent Ans ! »
En effet, depuis presque 90 ans,
Pierre BONTE est né dans cette petite ville ouvrière du Nord. Son père était
natif de Bondues et sa mère de Prémesques où se trouvent d’ailleurs les tombes
familiales.
Les parents de Pierre BONTE et
ses 5 sœurs ont d’abord séjourné dans le quartier des Bas de Pérenchies avant
de venir habiter rue Carnot où Pierre est né.
Son père travaillait pour Agache.
Nul n’en sera surpris. Il fut d’abord trieur de lin puis employé aux écritures.
Pierre BONTE et son père vers 1935. Photographie familiale offerte à SPMC par Pierre BONTE. |
Après 2 ou 3 ans, la famille partira pour Lambersart où Pierre BONTE fera sa scolarité. Pour son action envers les personnes âgées, son père verra son nom donné à une des salles de la ville.
Son fils recevra de nombreux
honneurs comme la médaille du mérite agricole mais aussi des prix
professionnels. Pierre BONTE aurait bien aimé en offrir un à l’association
pérenchinoise mais ceux-ci ont tous été offerts à des manifestations
caritatives.
Le journaliste a aussi été honoré
par de nombreuses confréries à travers toute la France et il possède encore
tous leurs insignes comme celui de la Confrérie de la tarte à prônes de
Pérenchies.
Une ville a même baptisé un de
ses ponts de son nom !
Mais, toujours fidèle à sa ville natale, Pierre BONTE se plait à y revenir avec l’une de ses sœurs qui habite toujours Lambersart.
Intronisation à Pérenchies de Pierre BONTE en 2004. Document SPMC |
Pierre BONTE dans les coulisses du Grand Spectacle à Pérenchies en 2019. Photographie OMCL. |
Fidèle à son terroir et à sa
famille, Pérenchies sera toujours son village !
Philippe JOURDAN
Président de « Si Pérenchies
m’était contée… ».
Août 2021.
Cher Pierre
BONTE, L’historien n’a guère que du papier, des
archives parfois élargies mais le plus souvent muettes sur la véritable
histoire des petites gens. Vous, armé de votre micro baladeur, de
votre intelligence du cœur, d’un flair qui est au moins autant humaniste que
professionnel, d’une gentillesse qui ne sacrifie pas à la flatterie mais est
le fruit d’une grande attention aux autres, vous laissez littéralement sur
place tous les chercheurs en salles. Vous avez su abattre la barrière, plusieurs
fois centenaire, de la méfiance populaire. Vous avez recherché et atteint d’instinct
le terreau épais et divers où est enracinée la France. Bonte est un nom très anciennement implanté
dans le Nord et particulièrement dans ce petit coin de la Flandre française
qui, entre Lille et Armentières, ouvre jusqu’à la Lys et la frontière belge une
large plaine qui, quoique piétinée par la Grande Guerre, perpétue une
civilisation plus que centenaire, sage et solide. Fils d’Emile BONTE, natif de Bondues, et
d’Antoinette SIX, originaire de Prémesques où ses parents étaient
agriculteurs, vous êtes né, vous-même, à 3 kilomètres de là, à Pérenchies, le
15 septembre 1932. Pays du lin blond et bleu, pays de la
brique qui garde si chaude la maison, pays de la glèbe, cette terre épaisse
et généreuse, des demeures soignées comme des chapelles, des foyers féconds
comme votre famille, … Bref, c’est la Flandre dont les poètes
chantaient l’opulence et les profonds secrets. Le goût très vif pour la campagne et ses
habitants, le sens du terroir, des hommes et des femmes qui firent, vous les
tenez, cher Pierre BONTE, de cet atavisme flamand que je porte aussi en ma
propre vie et qui déconcerte tant, parfois, le parisianisme plus brillant
mais tellement plus superficiel. Vous êtes visiblement le fils de ce peuple
grave et droit, ennemi de l’esclandre, de cette Flandre au visage de femme
chrétienne qui est aussi le visage de votre mère. Vous êtes devenu l’animateur des petits
chemins, des petites gens et des petits bonheurs, tous témoins d’une amitié,
d’une solidarité, d’une convivialité, aujourd’hui bien menacées, et dont
l’exemple premier vous est venu de ce cher Nord chaleureux et si humain où
votre cœur continue à battre… Extraits du discours de Pierre PIERRARD
(1920-2005), en 1985. Président alors des Rosati de France. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
message de formulaire