Comme
tous les ans, la ville de Pérenchies a commémoré la victoire de la seconde
guerre mondiale ce lundi 8 mai 2017.
Pour
les personnes qui n'ont pas eu la possibilité d'y participer, voici les
principaux éléments de cette cérémonie qui, à cause du plan vigipirate, s'est
déroulée Place du Général de Gaulle et en mairie. Avant le banquet
traditionnel, une délégation municipale conduite par Madame Lekien, notre Maire
et des membres de la section locale de l'UNC de Pérenchies avec son président
Jean Pierre Brame sont allés fleurir le monument aux morts du cimetière et le
monument commémoratif, place des Anciens Combattants
Dès
9H30, les délégations d'anciens combattants de Lompret, Prémesques, Verlinghem
et Pérenchies entrèrent dans l'église Saint Léger de notre ville pour une messe
du souvenir demandée par la section locale de l'UNC de Pérenchies, chantée par
la chorale Saint Léger et présidée par l'Abbé Lemahieu.
« Bonjour à tous.Nous sommes
réunis afin de commémorer la fin de la seconde guerre mondiale. Merci de votre
participation. En ce début de cérémonie, accueillons la batterie fanfare,
dirigée par Rudy Platteeuw, qui inaugure sa nouvelle tenue ».
ARRIVEE DE LA BATTERIE
FANFARE
LE LECTEUR
« Accueillons
maintenant l’Harmonie Agache dirigée par Patrick Dupire ».
ARRIVEE DE L’HARMONIE AGACHE
LE LECTEUR
« Grâce à l’Harmonie Agache et à la batterie fanfare, nous demandons aux jeunes sapeurs pompiers de Lomme, à la section locale de l’UNC et au conseil municipal de notre ville de bien vouloir rendre les honneurs aux participants de cette commémoration et à prendre place pour cette cérémonie ».
HARMONIE AGACHE ET BATTERIE FANFARE
« Marengo »
SONNERIE
LE LECTEUR
« Les habitants de notre ville ont connu la guerre et toutes les
horreurs qui l’ont accompagnée.
Ce matin, deux témoignages seront lus. Ils ont été écrits en 1994 et
remis à l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était
contée… » par deux Pérenchinois.
Ces deux témoins, aujourd’hui, ne sont plus. Nous pouvons alors
comprendre l’importance de la transmission de leurs témoignages. Beaucoup de
gens ici présents les ont connus, les ont côtoyés.
Vous, les plus jeunes, vous les découvrirez à travers leurs écrits. La
transmission est un des moteurs importants du devoir de mémoire.
Le premier texte a été écrit par Mme Paulette Vandenbilcke Polet. Il
nous est lu par Virginie Vandevelde.
« Mon
père s’appelait Emile POLET…
Il
faisait de la résistance durant la guerre dans le réseau VOIX DU NORD avec
Maurice Vanhonacker.
Il
a été arrêté le 13 mai 1943 sur dénonciation.
Ce
jour-là, à six heures du matin, la gestapo et les soldats nazis tenant des
chiens ont frappé sur les volets de notre maison de Pérenchies. Toute la maison
était encerclée.
Mon
père s’est habillé et il a été emmené en autobus. Il a été interrogé. Il a été
battu.
Le
30 mai, je faisais ma communion. Nous sommes allés à Lille. On a eu 5 minutes
pour le voir.
Il
est ensuite resté plusieurs mois à Loos.
Un
fois par mois, on pouvait porter un colis qui était fouillé mais on ne pouvait
pas le voir.
On
y allait à pied.
Ensuite,
il a été transféré à Bruxelles puis en Allemagne.
De
cette triste époque, il me reste 6 lettres. Il n’y disait pas grand chose car
le courrier était lu avant.
Un
jour, il a été condamné à mort et il fut mis dans la cellule des condamnés.
Celle-ci restait éclairée en permanence.
Puis.
Plus rien !
On
a été des mois sans nouvelle.
A
la libération, lors de l’arrivée des Anglais, on a eu des bonbons.
C’était
la joie pour beaucoup.
Pour
nous, c’était l’espoir d’un retour possible ou l’annonce d’une dramatique
nouvelle.
On
passait des jours entiers à Lille à regarder les trains des rapatriés en
espérant.
C’était
épouvantable tous ces gens qui sortaient des trains avec la tenue des
prisonniers.
Un
soir, en 1945, très tard, il est rentré.
Il
était méconnaissable. Il avait perdu 50kg.
Il
ne voulait pas trop raconter ce qui lui était arrivé.
On
apprit tout de même qu’il avait été libéré par des Américains.
Il
disait avoir eu honte, un jour, en allant dans une poubelle chercher une pomme
pourrie car il avait faim !
Il
est mort en 1952 des suites de sa déportation…. »
Paulette Vandenbilcke Polet
Communion
de Paulette Vandenbilcke. Mai 1943 (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 3873) |
Communion
de Paulette Vandenbilcke. Mai 1943. (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 3870) |
Emile
Polet à son retour de déportation (1893 - 1952) (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 3259) |
Emile
Polet (1893 - 1952) vers la fin de sa vie (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 3871) |
HARMONIE AGACHE. MARCHE FUNEBRE
LE LECTEUR
« Le second texte raconte 5 années de déportation et l’émotion de ce prisonnier lorsqu’il entend la Marseillaise en arrivant à Dieppe.
Il a été écrit par Alphonse LEVEQUE et est lu ce matin par Daniel BALLOY »
« Texte écrit en mai 1994 à
l’occasion du cinquantième anniversaire de la Libération de Pérenchies.
J’ai
été mobilisé en 1938 à l’âge de 37 ans.
En
août 1939, j’ai été affecté au 166ème régiment d’infanterie. On a
construit des blockhaus qui sont restés inachevés.
En
juin 1940, je me suis retrouvé dans les Vosges.
Prisonnier,
j’ai été emmené près de Strasbourg puis en Allemagne.
On
était parfois accueilli à coups de pierres par certains habitants.
Les
prisonniers étaient emmenés pour travailler dans des fermes ou des entreprises.
Je
suis resté prisonnier plus de 5 ans. On recevait peu de courrier mais parfois
un colis nous arrivait.
On
ne pouvait pas s’échapper. Certains ont essayé mais se sont retrouvés dans des
camps disciplinaires.
Des
prisonniers russes ont été abattus froidement car ils avaient ramassé des
pommes de terre dans les champs pour se nourrir.
J’ai
été libéré en janvier 1945 mais je ne suis rentré à Pérenchies que le 12
septembre 1945.
On
devait attendre dans des casernes.
Ma
femme me croyait mort.
Un
jour, nous avons embarqué sur un navire norvégien pour Dieppe. Le port était
saccagé et ce ne fut pas facile pour y entrer.
Quelle
émotion en y entendant la Marseillaise.
De
là, j’ai rejoint Paris et enfin Pérenchies.
J’ai
repris mon travail à la fabrique chez Agache.
Je
me suis fait inscrire à la section des prisonniers de guerre.
Par
la suite, j’en suis devenu le Président ».
Alphonse
LEVEQUE.
Alphonse
Lévéque, prisonnier en Prusse orientale (Guerre 1939/1945) (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 3795) |
La
famille d'Alphonse Lévéque accueille des Anglais chez elle vers 1940. (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 3834) |
Soldats
allemands durant la guerre 1939/1945 en défilé devant l'entrée du cimetière de
Pérenchies. (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 5557) |
Véhicule
militaire allemand qui passe devant la mairie de Pérenchies durant la guerre
1939/1945. (Photo "Si Pérenchies m'était contée..." numéro 5939) |
LE LECTEUR
« Aux
morts ! »
SONNERIE AUX MORTS PAR LA BATTERIE FANFARE
LE LECTEUR
« Madame le maire nous fait maintenant lecture du message officiel du gouvernement français »
LECTURE DU MESSAGE OFFICIEL PAR LE MAIRE
« Une gerbe va être déposée
par notre maire, madame Danièle Lekien.
Elle sera accompagnée par Jean Pierre Brame, président de l’Union Nationale des Combattants de la section de Pérenchies.
Puis 50 personnes déposeront un œillet de la mémoire sur les marches de ce monument.
Sur ce monument, de nombreux noms sont inscrits.
Certains évoquent la guerre 1914/1918.
D’autres, une cinquantaine, la seconde guerre mondiale.
Par méconnaissance, par oubli, par erreur, par modestie, certains noms n’y figurent pas et n’y figureront jamais.
Que ces fleurs déposées ce matin par les autorités mais aussi par des Pérenchinois témoignent de notre respect pour ces personnes connues mais aussi pour celles qui ne le seront jamais.
Leurs actions, leurs souffrances s’inscrivent dans notre histoire nationale mais aussi dans notre passé local.
Aujourd’hui, nous sommes là pour le rappeler.
Nous avons ainsi la volonté de ne jamais les oublier.
La conquête de notre Liberté ne s’est pas faite facilement.
D’autres peuples nous ont aidés.
Nous leur rendons hommage également. »
DEPOT DE LA GERBE
DEPOT DES OEILLETS
LE LECTEUR
« Nous respectons un moment de silence. »
MOMENT DE SILENCE
L’HARMONIE AGACHE
HYMNE
EUROPEEN
LE LECTEUR
« Après
la cérémonie, une délégation composée d’élus et de membres de l’UNC ira fleurir
les monuments du souvenir place des anciens combattants et au cimetière.
Que
résonne maintenant notre hymne national, symbole de notre Liberté, de notre
Egalité, de notre Fraternité et de Notre devoir de Mémoire.»
« LA MARSEILLAISE» jouée par l’harmonie
LE LECTEUR
«Derrière
l’Harmonie Agache et la batterie fanfare, toutes les personnes présentes vont
maintenant passer devant le monument aux morts avant de gagner l’hôtel de ville
pour le discours de notre maire et le verre de l’amitié »
DEPLACEMENT VERS LA MAIRIE EN MUSIQUE
CEREMONIE EN MAIRIE
LE LECTEUR
« Tout d’abord, je tiens à vous remercier tous pour votre
participation à cette cérémonie. Afin de n’oublier personne, je ne citerai
aucun groupe. Tous, ici, vous participez, à votre niveau, à ce devoir de
mémoire. Merci encore pour votre engagement. Je cède le micro à notre maire,
Danièle Lekien ».
DISCOURS DU MAIRE
VIRGINIE VANDEVELDE
Ainsi prend fin notre cérémonie de commémoration du souvenir du 8 mai
1945.
Notre Municipalité vous donne rendez-vous le samedi 17 juin 2017 à 11H
pour la cérémonie anticipée de l’appel du 18 juin 1940 avancée d’une journée
pour cause d’élections législatives.
Elle vous invite également à être présents le jeudi 13 juillet pour le
dépôt de gerbe au monument aux morts de la place du Général de Gaulle à
l’occasion de la fête nationale.
Merci encore à vous tous.
Merci également aux divers services municipaux qui ont contribué à
cette organisation.
Nous sommes heureux de vous inviter maintenant au verre de l’amitié.
VERRE DE L’AMITIE
CEREMONIES SUR LES AUTRES
LIEUX DE MEMOIRE
AU CIMETIERE
Dépôt d'une gerbe par le maire et le président de l'UNC
La Marseillaise
PLACE DES ANCIENS
COMBATTANTS
Dépôt d'une gerbe par le maire et le président de l'UNC
La Marseillaise
Photos: fonds documentaire de "Si Pérenchies m'était contée..." et Service de l'information de la Mairie de Pérenchies
19/05/2017
Philippe JOURDAN
Philippe JOURDAN
Adjoint au Maire de Pérenchies
Chargé de la Culture et du Devoir de Mémoire