samedi 25 avril 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? La fête dans le quartier des Bas


Document : Pérenchies et son passé numéro 33

Arrivée des Géants TARTAPRONES lors de la Ducasse des Bas organisée à la Pentecôte. Années 50 ?
Document SPMC numéro 6 805
Commentaire :
« Nous sommes rue de la Prévôté, dans le quartier des Bas appelé ainsi à cause de la dénivellation de la rue entre le centre et ce quartier voisin d’Houplines par le Fresnel et du hameau du Funquereau (Frelinghien).
Tous les ans, à la Pentecôte, se déroule depuis des décennies la Ducasse des Bas.


Pérenchies, le 7 mars 1889.
Monsieur le Maire expose au conseil l’opportunité d’établir une deuxième ducasse dans la section des Bas de la commune, laquelle pourrait avoir lieu le Dimanche et le Lundi de la Pentecôte, que cette fête pourrait être très avantageuse aux commerçants qui se trouvent dans cette partie de la commune.
Extrait des registres des délibérations du Conseil Municipal.
Maire : Louis Décottignies


Un comité de bénévoles y organisait les festivités sur plusieurs jours. Dans les années 60 à 70, le président en était Roger TONNEAU.
Par la suite, à cause de différents entre diverses personnes, le comité fut dissout. Sur l’impulsion du maire Bernard PROVO (2001-2015), Nadine SOMON rassembla les volontaires du quartier et la fête fut reprise. Elle se déroule encore sur une journée permettant à la population du « Haut » de descendre à la rencontre des habitants du quartier mais aussi de donner l’occasion aux anciens du quartiers d’y revenir.
Le Comité est aujourd’hui sous la présidence de Sylvie DEPREZ. Les deux derniers commerces de l’endroit (la boucherie LEMAIRE et la boucherie DEPREZ) y apportent leur contribution ainsi qu’une vingtaine de bénévoles très dynamiques.

Le document présenté montre un temps fort des festivités. Le dimanche après-midi, le groupe musical l’Alliance pérenchinoise  descendait vers le quartier venant du centre. Après un premier morceau joué devant leur siège (il y eut aussi, je crois, un temps devant la mairie), les musiciens et par la suite des majorettes partaient en parade par la rue de la Prévôté. Un premier arrêt avait lieu pour se désaltérer au café en face des Ets DEMEYERE.  Puis, les musiciens reprenaient la route. Parfois, ils étaient accompagnés des gens du quartier déguisés mais aussi par les géants pérenchinois, Monsieur et Madame Tartaprônes, nés dans les années 30 par la volonté de l’association des commerçants de la rue Edouard AGACHE. Leur histoire vous sera racontée dans une autre publication.
D’autres photos de cette fête nous montrent qu’à la droite de la rue, devant une grange aujourd’hui transformée en trois maisons, un podium avait été monté sur lequel des jeux étaient organisés. La circulation à l’époque n’était pas celle d’aujourd’hui et le public pouvait donc occuper la voie et l’espace public.
A l’intersection des rues de la Prévôté et de Quesnoy, un manège était installé avec aussi parfois un stand de tir. On y tirait des pipes en plâtre  qui nous faisaient gagner des lots, des fleurs en plastique ou des sujets composés de plumes colorées, de petites photographies et de  rubans.
Par la suite, des machines à sous seront installées. Pour une petite pièce, on pouvait faire actionner un tiroir dévoilant une surprise dans une petite boîte.
En janvier 2000, Marie-José Vanhée évoquait ses souvenirs et citait Roger Tonneau, Donat, Albert et Jean-Marie Gruson, Jean-Michel Papa et Jean Vanhée dans la composition du bureau.
Un article de presse de 1969 y ajoute aussi Valentin Allard, Alfred Deschemacker, Roger Six et Jean-Pierre Vancamp.
Il y en a eu d’autres non mentionnés à ce jour.
Par la suite, on décida la mise en place d’un Ball-Trap (ou Balltrap). Des assiettes en terre étaient lancées par une machine et des tireurs devaient les atteindre en déclenchant le tir par le mot « Pull » qui veut dire « tirer » en anglais. Dans la région, le nom fut parfois transformé en « poule ».
Le mot Ball-Trap est aussi une expression anglaise. « The Trap » est un instrument en bois qui pivote pour lancer des balles (The Ball).
Le Ball-Trap est aussi appelé « tir aux pigeons » car, autrefois, on utilisait de vrais pigeons qui étaient lancés devant les chasseurs.
Ce tir était souvent pratiqué par les chasseurs. Le Comité des Bas était aidé par la société de gymnastique « La Jeanne d’Arc ». Le Ball-Trap fut installé sur un terrain prêté par Alfred Lemaire. Le soir et le lendemain de la fête, les jeunes et les enfants du quartier étaient chargés de récupérer les assiettes non cassées pour leur réutilisation mais aussi pour nettoyer le champ ou la pâture.
Pour les festivités, les membres du comité dressaient un chapiteau sur un plancher. Un service de restauration fonctionnait toute la journée avec l’aide des jeunes pour le service. Les frites étaient confectionnées par Jean Lefebvre, le beau-fils de M. Tonneau. Le soir, on dansait sous la direction de Roger Tonneau qui animait la soirée.
Parfois des courses à sacs étaient organisées. Pour trouver les sacs en toile de jute, ce n’était pas difficile ; le quartier était celui des maraîchers et des fermiers.
Il y eut aussi des chasses aux trésors. Il fallait chercher une liste d’objets et la trouver le plus vite possible. Les garçons se retrouvaient déguisés en filles portant un pot de chambre et d’autres objets… Les filles devenaient alors des garçons… On s’amusait tout simplement en étant acteurs ou spectateurs. 
Durant la fête, certaines familles étaient occupées ailleurs car la Pentecôte à Pérenchies, c’était aussi le week-end des communions solennelles qui devinrent par la suite les professions de foi. Le dessert était tout trouvé et c’était souvent un agneau glacé. Néanmoins, la famille ne pouvait pas  ne pas passer à la Ducasse des Bas. Alors, on voyait le communiant, en tenue, essayant de ne pas marcher avec ses beaux souliers cirés dans les bouses de vaches qui parsemaient parfois la pâture et des petites  « mariées » tout de blanc vêtues se faire féliciter par tout le quartier.
On se connaissait tous. Tous les enfants jouaient dehors, dans les champs, sur le terrain Menu, à vélo vers le bois de Verlinghem ou sur les petits chemins de terre. C’était une autre époque…
        
Au début, le café « Ma Campagne », tenu par André Dekelver, était le siège de la société. Par la suite, il y eut aussi « Jo ».
Je crois qu’un autre café, « le Cœur Joyeux », fut aussi le siège du comité quelques temps…

Vers 1979, la relève ne se faisant pas, le comité cessa son œuvre…

Sur le côté gauche de la rue, on voit une boutique.
Les personnes présentes sont couvertes. Il pleut. Il a fallu protéger les têtes des géants car elles étaient en papier mâché.
Une année, les géants avaient été prêtés pour les fêtes de Lille. Les deux têtes ne revinrent pas et disparurent. Il fallut dès lors, à chaque sortie, les louer à une société de farces et attrapes basée à Lille ; d’où la nécessité de les protéger.

On remarque que la rue est pavée. Un peu plus loin, on devine l’entrée du garage Menu qui deviendra plus tard le garage du Relais ».

Philippe JOURDAN (11 avril 2020)


Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie.
La page sera publiée chaque jour à partir de 10H. N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … »  20 mars 2020

vendredi 24 avril 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? Le patronage Saint-Léger, avenue du Kemmel


Document : Pérenchies et son passé numéro 32
Le terrain du patronage, avenue du Kemmel. Revue des troupes. Photographie non datée. (Années 40, 50 ou 60 ?)
Document SPMC numéro 4 144
Commentaire :
« Nous sommes sur le terrain du patronage où se trouvent aujourd’hui le bureau de poste, le parking, l’extension de l’école maternelle Sainte-Marie et le parking du restaurant scolaire.
C’est là que se déroulait autrefois la kermesse paroissiale.
Dans les années qui suivirent, la mairie construira des préfabriqués pour accueillir les activités de loisirs des aînés (l’un sera appelé « Le mille clubs » et se trouve être, aujourd’hui déplacé sur le terrain scolaire de la rue Henri Bouchery, le local de l’Harmonie Agache) ainsi que le groupe des scouts catholiques.
Longtemps, le terrain servira aux activités paroissiales.
Par la suite, il accueillera même un énorme chapiteau pour la fête d’été des écoles publiques organisée par l’amicale laïque Jules Quintrel en juin.
La mairie y organisera aussi les activités du CLEP (puis CLEEP), le centre de loisirs des enfants de Pérenchies qui sera longtemps animé par Odette METTA sous la présidence de Nadine MERLIN. 

A l’arrière-plan, on voit, à gauche, l’église Saint-Léger de Pérenchies construite un peu avant sa bénédiction le 21 décembre 1868.
On voit également les deux maisons paroissiales et le rang de maisons de l’avenue du Kemmel.
Cette rue a été créée après la guerre 1914/1918 sur l’emplacement du parc du château JEANSON après 1921. Elle permettait de rejoindre la rue du moulin qui commençait rue de la Prévôté et rejoignait l’actuelle rue du Moulin. 
Nous ne savons pas pourquoi on a choisi ce nom. Deux hypothèses :
-      On aperçoit au loin le Mont Kemmel qui se dessine bien du haut de ses 156m. C’est le point culminant de la province belge de Flandre Occidentale. Son nom est le Kemmelberg. Il est distant de 1,5km du village de Kemmel. Lors de la guerre 14/18, il était un repère pour les artilleurs.
-        Cette nouvelle rue rejoint le quartier de la Petite Belgique. Etait-ce une façon de rendre hommage à la très importante  communauté belge arrivée au XIXème ?

Cette rangée de maisons est remarquable de par son style. On y voit des pignons flamands dont l’origine architecturale date du Moyen Age. On les appelle pignons à redents (ou redans) ou pignons en gradins ou encore pignons à pas de moineaux (car ceux-ci s’y posaient). Au départ, ils protégeaient de la pluie, évitaient les infiltrations d’eau et pouvaient permettre au couvreur d’y poser leurs outils. Par la suite, ils deviendront purement décoratifs.
A cause des taxes sur la largeur des maisons, on en était venu à construire en hauteur. Il fallait donc couper un peu celle-ci en privilégiant l’aspect esthétique de la façade.
On retrouve également ce problème des taxes sur d’autres demeures ailleurs. Comme il existait aussi une taxe sur le nombre de fenêtres sur le devant, certains propriétaires eurent l’idée de boucher une fenêtre sur deux réduisant ainsi l’impôt. Par la suite, cela devint aussi une forme architecturale derrière laquelle on cachait souvent l’accès par l’escalier à l’étage.

La paroisse avait de très nombreuses activités. Le 2 juillet 1950 se déroule une cérémonie pour l’entrée en fonction de l’abbé LOMMEZ (Il s’agit de la messe  de prémices, la première messe qui est dite par le jeune prêtre après son ordination. Elle se déroulait souvent dans la ville natale de celui-ci).
Une procession fut organisée. On a conservé la liste  des participants qui montre bien les œuvres paroissiales de la paroisse : les enfants de Chœur, la gymnastique « La Jeanne d ‘Arc », les Cœurs Vaillants, les Ames Vaillantes, les Croisés, les Enfants de Marie, la J.I.C.F. (Jeunesse Indépendante Chrétienne Féminine), la J.O.C.F. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine), les « Epouses et Mères Chrétiennes », la Ligue Féminine, la J.O.C. (Jeunesse Ouvrière Chrétienne), l’Union Paroissiale, la Confrérie du très Saint-Sacrement, la C.F.T.C. (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens), le Comité de l’Ecole privée « Sainte-Marie » et la maîtrise paroissiale. D’autres associations non paroissiales prirent également part à la fête : les trompettes, le Syndicat agricole, l’U.S.P. (Union Sportive Pérenchinoise), le Mouvement Populaire des Familles, les pompiers, les anciens prisonniers, les anciens combattants, les veuves de guerre, les familles nombreuses, les mutilés du travail, l’Harmonie des Ets Agache, la chorale Agache et le conseil municipal.

La photographie nous montre un rassemblement des membres du patronage. C’est souvent les abbés qui se chargeaient de l’encadrement des garçons ou jeunes hommes. Des jeunes gens venaient aussi encadrer les enfants bénévolement.
On voit plusieurs groupes de garçons avec des uniformes : béret, foulard autour du cou, chemise, bermuda et chaussettes blanches hautes. On devine aussi des fanions.
Les garçons étaient appelés les « Cœurs Vaillants ». Il y avait aussi un groupe de filles, les Ames Vaillantes. Leurs activités se déroulaient à l’école Sainte-Marie, rue Gambetta, encadrées par les religieuses et des jeunes filles bénévoles. 
Des adultes, sans doute les familles, sont présents pour la cérémonie. De nombreux messieurs sont en chemises blanches. La météo est donc favorable.

Derrière les enfants, on voit une sorte de périmètre fermé dont on ne peut pas vraiment deviner la fonction. Jardin ? Espace particulier ?
Derrière, se dressent les arbres du jardin public.

Lors de la rédaction en 2007 de notre plaquette sur l’histoire de la paroisse, nous y  avions mis, entre autres, les souvenirs de jeunesse de Marcel DEVOS, aujourd’hui disparu. Voici ce qu’il relatait :
Dès l’âge de 6 ans, nous allions au patronage tous les jeudis. On y faisait des jeux puis vers 16H30, après la distribution du « coco », une boisson préparée par les abbés et les séminaristes,  on allait au cinéma paroissial pour un petit film ou des vues fixes.
L’été, il y avait patro tous les jours sauf samedi et dimanche. A un moment, on avait même créé une sorte de clique avec des clairons et des tambours et on paradait dans la ville avec les trois groupes (petits, moyens et grands). On avait un uniforme. Il y avait aussi des camps de vacances souvent au Mont des Cats.

Jean POUPART s’est occupé longtemps de ces colonies avec d’autres moniteurs. Selon lui, la première colonie s’est déroulée entre 1928 et 1931. Elle continua même à exister durant la seconde guerre mondiale ».

Philippe JOURDAN (11 avril 2020)


Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog


En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars 2020