mercredi 29 novembre 2017

Sur les pas de la France libre à Londres

                         

En octobre 2017, le Chœur d'hommes Agache s'est rendu à Londres sur l'invitation d'un chœur gallois.  Durant cette visite, les choristes ont marché dans les pas du Général de Gaulle...
29/11/2017
Jean Pierre Compère
Administrateur.










 Le  28 octobre 2017, cinq personnes de notre association « Si Pérenchies m’était  contée... » ont accompagné le cœur d’homme Agache à Londres.










Invitée  par le « cor Meidion Gwalia », la chorale a donné un concert dans le London Welsh Centre, quartier Gallois de la capitale londonienne
Le lendemain, une visite a été organisée «  sur les pas du Général De Gaulle ».



Sur les traces de la France Libre

Nous nous sommes retrouvés sur les lieux qui virent l’arrivée, le 17 juin 1940, du Général De Gaulle.  Il y rédigea le célèbre appel du 18 juin,  aidé par son assistante Elisabeth de Miridel.





Le Général de Gaulle lors de l'appel du 18 juin 1940


 Le texte de l'appel du 18 juin 1940



Au fil des rues,  nous avons découvert plusieurs sites de cette épopée :


 Le quartier général de Winston Churchill dans une station de métro




Un lieu de rendez-vous des Français de Londres pour se détendre
fréquenté par Ian Fleming

 Le lieu où De Gaulle écrivit son appel.
Aujourd'hui, la maison d'origine n'existe plus



Sur Saint James Square, se trouve un ancien bar/restaurant fréquenté par les Français de Londres le soir pour se détendre entre 1940 et 1944.
C'est aujourd'hui un hôtel.


Le 14 juillet 1943, les Français de Londres célèbrent "The Bastille Day" dans les rues de la capitale anglaise.


Sur Saint James Square, se trouve aussi l'ancien quartier général du Général américain Einsenhower qui organisa le débarquement en Normandie.
 

Carlton Gardens, le quartier général (Q. G.) des Forces Françaises libres
où fut discutée la stratégie du débarquement en Normandie


Le quartier général des Forces Françaises Libres


Plusieurs personnages ayant entouré le Général De Gaulle nous ont été présentés :

 Winston Churchill et le Général de Gaulle


Geoffroy de Courcel,
l’aide de camp du Général De Gaulle

 Le Colonel Passy,
le chef des services secrets de la France Libre


 Anna Marly,
la compositrice du champ des partisans


Les paroles du chant des Partisans



Le laissez-passer d'Anna Marly


Elisabeth de Miridel qui travailla avec le Général de Gaulle
à la rédaction de l'appel du 18 juin 1940


Ian Fleming,
agent secret du « département of naval intelligence »,
l'auteur des James Bond



Quelques ouvrages écrits par Ian Fleming


René Cassin,
prix Nobel de la paix en 1968,
l’un des auteurs de la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948



La déclaration universelle des droits de l'homme de 1948




Jean Moulin,
le délégué du Général De Gaulle en France



La carte d'identité de Jean Moulin


Philippe Kieffer,
le chef du commando français qui débarquera le 6 juin 1944 sur les côtes françaises,
le seul détachement français présent lors de ce grand événement

Maurice Schumann, la voix de Londres




Maurice Schumann à Pérenchies en 1972.
Document SPMC.3147. L'inauguration de la cantine de la rue du Nord.
Le maire est Roger Dutriez


Maurice Schumann à Pérenchies en 1983.
Document SPMC.5991. L'inauguration de la salle Wagnon, rue Philippe de Girard.
Le maire est Roger Dutriez



Joséphine Baker,
agent de contre-espionnage de la France Libre,
la célèbre chanteuse et meneuse de revues.



Affiche d'une revue avec Joséphine Baker.




Le Général Eisenhower,
le chef militaire US qui sera responsable du débarquement en Normandie.

Toutes ces personnes ont collaboré avec le Général De Gaulle pour une France Libre.
En fin de visite, le chœur d’homme Agache a chanté la Marseillaise et le chant des partisans. Une gerbe a été déposée au monument de Charles De Gaulle en face du Cariton Gardens par Philippe Jourdan, Eric Arduin et Daniel Balloy, représentant la municipalité de Pérenchies.



La statue du Général de Gaulle à Londres


Le Chœur d'Hommes Agache chante le chant des Partisans et la Marseillaise





Philippe Jourdan qui représente Madame le Maire et la gerbe de fleurs  municipale




Au pied de la statue

Cette  statue a été inaugurée par la reine Elisabeth II le 23 juin 1993.



La Reine Elizabeth II en 1960

Durant le week-end, le samedi soir, un concert dans le centre culturel réunit les deux formations chorales sous la présidence du maire du quartier venu spécialement.
Dominique Cattez, le président du Chœur d'Hommes Agache et Pierre Vanhonackère, le directeur, furent enchantés de la prestation des choristes. 
La réception, à l'issue, permit de créer des liens d'amitié. La chorale galloise viendra d'ailleurs les 10 et 11 novembre 2018 dans notre commune pour la commémoration du centenaire de la fin de la guerre 1914/1918.
Le dimanche fut aussi l'occasion de découvrir la capitale en car mais aussi de visiter la cathédrale catholique du centre de Londres, élégant bâtiment au style byzantin. L'un des choristes anglais (gallois), Anthony, nous fit une visite de ce bâtiment souvent oublié par les circuits touristiques.





La cathédrale.



L'intérieur de la cathédrale.

Si la devanture est terminée, il n'en est rien de l'intérieur où toute la surface supérieure n'a pas été achevée par manque de fonds. Par contre, sur une hauteur de 4 à 5m, l’œuvre, composée de milliers de mosaïques, est magnifique.
Ne pouvant résister à l'endroit, la chorale entonna un chant religieux remarquable et très émouvant sous les regards étonnés mais ravis des visiteurs. 
Voici quelques photographies de ces deux jours mémorables pour la chorale pérenchinoise et ses membres.



Le chœur gallois durant le concert



Le chœur pérenchinois durant le concert



Le public présent lors du concert



Voici le compte rendu du voyage qui a été fait dans le blog de la chorale de Pérenchies.

"Le Chœur d’Hommes Agache de Pérenchies se produit en concert à Londres et commémore la France libre et le Général de Gaulle
Le 21 octobre 2016, le Chœur d’Hommes Agache de Pérenchies, sous la présidence de Dominique CATTEZ, avait organisé 2 concerts communs avec Côr Meibion Gwalia, chœur d’hommes gallois de Londres. Le premier à Mametz (80) pour commémorer dans ce lieu, les milliers de morts gallois décédés un siècle plus tôt, au cours de laa bataille de la Somme durant la première guerre mondiale. Le 2ème concert s’était déroulé à l’église de Pérenchies le lendemain, samedi 22 octobre 2016. De ces 2 concerts est née une amitié entre les deux chœurs.
Le WE du 28 et 29 octobre 2017, le Chœur d’Hommes Agache de Pérenchies s’est rendu à Londres pour retrouver ses amis gallois de Côr Meibion Gwalia, et, le samedi 28 octobre à 19h30, ils se sont produits en concert commun au London Welsh Center. Le concert fut de grande qualité en présence de Mr. Richard Colton, maire du district Londonien de Camden et M. Philippe Jourdan, Adjoint au maire de Pérenchies en charge de la culture et du devoir de mémoire. Mr. Richard Colton, Mr. Steve Davies, chairman de Côr Meibion Gwalia et Mr. Antony Weaver, choriste gallois, firent leurs présentations en français ; M. Dominique Cattez et M. Pierre Vanhoenackere, chef de chœur, firent quant à eux leurs présentations en anglais.
« Cela est la marque de l’amitié et du grand respect qui unissent nos deux formations », déclare M. Dominique Cattez. La représentation s’est terminée par une interprétation commune du « Chœur des Esclaves » extrait de Nabucco de Verdi puis des 2 hymnes nationaux.
A l’issue du concert, Mr. Richard Colton et M. Philippe Jourdan ont échangé quelques cadeaux, Mr. Steve Davies et M. Dominique Cattez en ont fait de même. Les échanges qui ont suivi le concert furent également très chaleureux.
Le dimanche 29 octobre au matin, le Chœur d’Hommes Agache de Pérenchies est parti sur les pas de la France libre et du Général de Gaulle grâce à Tour de Gaulle in London www.degaulleinlondon.com.
Cette visite, créée depuis peu par M. Hubert Rault, un Fançais de Londres, a captivé l’auditoire et a permis de découvrir le formidable travail du Général de Gaulle et d’une poignée d’hommes et de femmes qui ont contribué à libérer une France affaiblie en préservant au maximum l’intégrité de son territoire et de sa stature internationale. Cette visite a permis aux participants de mieux connaitre l’histoire du « Chant des Partisans », composé par Mme Anna Marly, morceau mis au répertoire du Chœur Agache pour l’occasion. C’est ce chant que l’ensemble vocal pérenchinois a repris au pied de la statue du Général de Gaulle avant la remise d’une gerbe par les représentants de la municipalité de Pérenchies. La cérémonie s’est terminée par « La Marseillaise » entonnée par le Chœur et l’ensemble des personnes présentes.
Après le déjeuner typiquement anglais, « fish and chips » et « Apple pie », pris dans un magnifique pub du centre ville, Mr. Anthony Weaver, l’un des amis gallois a emmené l’ensemble du groupe visiter la splendide cathédrale catholique de Westminster, cathédrale de style byzantin et ornée de mosaïques magnifiques. Le Chœur, dans un moment de recueillement et sous le regard et les oreilles émerveillés des fidèles et des touristes présents dans l’église, a entonné le « Tie bie poiem » de Bortniansky, chant religieux russe.
Avant de reprendre la route vers Pérenchies, le séjour à Londres s’est terminé, en car, par une visite commentée de quelques monuments et quartiers renommés de la gigantesque capitale britannique (15 fois la surface de Paris).
Ce formidable WE a été rendu possible grâce aux soutiens financiers de généreux donateurs, d’une subvention
exceptionnelle de l’OMCL, d’une subvention départementale obtenue grâce au soutien de Mme Carole Borie et de M. Michel Plouy, qui sont venus compléter la participation financière des choristes. Enfin, si ce voyage représente un gros investissement en temps pour l’organisation par quelques bénévoles du Chœur d’Hommes Agache, le déroulement et le respect sans faille du timing s’est fait avec l’aide du voyagiste pérenchinois CATTEAU.
L’ensemble des participants a été enchanté par ce WE qui restera gravé longtemps dans les mémoires et tous attendent avec impatience de revoir leurs amis Gallois l’année prochaine pour commémorer l’armistice de 1918.
En attendant, Le Chœur d’Hommes Agache de Pérenchies prépare activement son concert de fin d’année qui aura lieu le vendredi 15 décembre à 20h00 salle Maurice SCHUMANN à Pérenchies."



Le logo du Chœur d'Hommes Agache



Le chœur d 'Hommes Agache

20/11/2017
Philippe DEVOS


Article mis en page par Philippe Jourdan.
27/11/2017.



mardi 28 novembre 2017

Deux de nos membres ont été décorés

Le 11 novembre 2017, lors de la cérémonie du 99ème anniversaire de la fin de la première guerre mondiale, a eu lieu un évènement dans la résidence des Sapins Bleus qui concernait deux membres de notre association d'histoire locale "Si Pérenchies m'était contée..."
En effet, Roland DEWULF, qui a participé  à la guerre d'Algérie, a été décoré de la croix du combattant par le colonel El Iman qui demeure à Pérenchies et qui nous a fait l'honneur de procéder à la remise des médailles.
Un autre membre, Daniel BROHY a, quant à lui, reçu des mains de Paul Desquirez, président de l'UNC de Pérenchies, l'insigne de porte drapeau 3 ans.
A tous les deux, nous adressons nos plus vives félicitations.

28/11/2017
Jean-Pierre COMPERE
Administrateur



Avant la remise des médailles


La remise de médaille à Roland Dewulf


L'ensemble des décorés


Daniel Brohy lors de la remise de son insigne
Daniel après la remise de son insigne


Les enfants ont participé nombreux à la cérémonie



jeudi 16 novembre 2017

Noël MERCIER "Mort pour la France"

Vincent CABY , un de nos membres nous relate l'histoire de son grand oncle Noël MERCIER, disparu lors de la première guerre mondiale.
Ce texte est agrémenté de photos et de documents très précieux pour l' histoire de la guerre 1914/1918.

16/11/2017
Jean-Pierre COMPERE
Administrateur

Extrait du livret de famille

Tout petit déjà, ma grand-mère maternelle me racontait le peu de souvenirs qu'elle avait de son grand frère disparu durant la première guerre mondiale alors qu'elle n'avait que quatre ans. Je me souviens de ces moments passés à discuter tous les deux.Je la revois sortir sa boite en fer carrée pour me montrer des photos ainsi que les lettres que Noël écrivait et recevait durant sa mobilisation. Les souvenirs passés avec ma grand-mère parlant de son frère ont été très forts durant mon enfance. Noël était mon grand oncle, ce lien me parait tellement proche et son histoire, cent ans après, si lointaine.

Photo de Noël MERCIER 1915
 
Noël est né le 23 décembre 1894 à Roubaix dans le Nord. Il est le fils d'Hector et de Léonie MERCIER, il est l’aîné d'une fratrie de cinq enfants. Il a une enfance heureuse et mène une vie paisible avec sa famille au 29 de la rue de Flandre à Roubaix. Noël est un élève studieux et obtient son certificat d’études. En 1914, il est employé de tissage à la filature Valentin Roussel de Tourcoing. Il passe ses samedis avec ses copains au patronage et chaque dimanche toute la famille va à l’église.

Noël et ses deux petits frères 1906

Mais voila ! Le 1er août 1914, comme partout ailleurs en France, en milieu d'après-midi, le tocsin alerte la population qui découvre l’ordre de mobilisation générale affiché à la mairie.


 Ordre de mobilisation.
 
 Noël est mobilisé dés les premiers jours. Il rejoint le dépôt de régiment afin de revêtir son uniforme et d'être équipé. Puis il gagne, en défilant avec ses camarades, la gare où les attend le train régimentaire en partance pour la zone de regroupement de leur armée d'appartenance. Noël est affecté à Bois le roi puis à Dreux au 67ème Régiment d'infanterie sous le numéro matricule 4866. Il sera au bureau de l'habillement pendant plusieurs mois.

Noël au 67ième RI. 
Depuis l’arrière du front il écrit à sa mère qu’il est bien logé, mange bien mais qu’il est triste d’être séparé des siens. De plus il n’a aucune nouvelle de son père, Hector, mobilisé également depuis le 15 septembre 1914.


Extrait de lettre du 19/12/1914
Hector a été versé au service des travailleurs RHT (service des étapes). Il passera par Limoges, Poperinge (BEL), Bronbeek (Belgique) puis Hondschoote où il sera libéré le 30 janvier 1915. Ne pouvant rentrer chez lui, il partira pour Dreux auprès de Noël. Père et fils passeront plusieurs mois ensemble. 


Noël et Hector en 1915
Le 25 janvier 1916, mauvaise nouvelle, Noël reçoit une seconde affectation. Il est appelé à rejoindre le 97ème régiment d’infanterie sur le front.
Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire l'horreur du champ de bataille, l'interminable attente des Poilus dans les tranchées, avec la peur au ventre avant de se lancer à l'assaut des lignes ennemies. Les soldats trouvent du réconfort dans l’écriture.
Durant de longs mois, Noël écrit du front à ses parents, à l'abbé DEBUSSCHE de sa paroisse et à Pierre son « petit frère de cœur » qui est également mobilisé.
En Mars 1916, Noël est dans les tranchées de Verdun. Chaque jour, à l'aurore, le moment où habituellement l'ennemi attaque, il se réveille au cri du «branle-bas de combat» pour garder les tranchées de la ligne de front. Ensuite, s'il n'y a pas eu d'assaut il se rassemble avec ses camarades pour des inspections, le déjeuner et la distribution des rations quotidiennes. De jour, il effectue des corvées et tous les travaux sous terre à l'abri des tireurs d'élite. La nuit, les soldats réparent les barbelés ou creusent de nouvelles tranchées. Ces taches terminées, Noël se couche dans une casemate protégée sous d'importantes masses de terre. Les Poilus sont découragés et fatigués. Ils vivent et dorment dans l'humidité, la boue, la crasse, dans la puanteur. Noël se lave comme il peut dans la tranchée. Cette vie est pénible sans hygiène avec le manque d'eau pour la toilette. Les périodes de calmes sont entrecoupées par des bombardements et des tirs ennemis. 


Photos de tranchées et casemates sur Verdun
 Le 31 mars 1916, Noël quitte les tranchées de VERDUN avec son régiment. Les pertes sont lourdes : 176 tués, 529 blessés et 78 disparus.
Il part pour une marche de 100 km effectués sur trois jours. Il arrive à Mesnil la tour le 16 avril pour un repos bien mérité en caserne pour une durée de 15 jours avant de reprendre un secteur. Il est heureux de pouvoir prendre des douches, de pouvoir se raser et dormir sur un lit. Il écrit avant de redescendre en première ligne.
 
Lettre du 06/04/1916 au retour de Verdun
 Le 21 mai 1916, Noël est agent de liaison dans les tranchées. Il dort dans un abri auprès de son capitaine afin de répondre au plus vite aux ordres. Il est chargé de transmettre les informations au sein de l'armée lors d'opérations qui rendent impossible l'usage du téléphone. Il court entre les postes de commandement. Son régiment effectuera des allers et retours entre le front et l’arrière, entre combat et repos.
 
 Extrait de la lettre du 21/05/1916

Le 1er juin, Noël assiste à un combat entre deux avions qui se termine par la chute de l’aéroplane allemand à environ 1 km de sa position. Il écrit que ses camarades et lui ont couru jusque là pour y trouver l’appareil en feu.
Fin juin, il est toujours au front et continue de creuser des tranchées la nuit. Il indique dans une lettre qu’il ne peut envoyer qu’une carte tous les deux mois et n’a le droit d’y mettre que vingt mots.
Le 3 août 1916, Noël et en bonne santé et se prépare avec son régiment pour un prochain départ. La journée s’achève par un passage en revue du général de corps d’armée et une présentation au drapeau. Le 97ème régiment est alors mis à disposition du commandement territorial. Noël et ses camarades sont maintenus sur place et continuent les travaux qui leur ont été ordonnés.

 
 Extrait de la lettre du 03/08/1916
 Le 27 août, les soldats se mettent en route vers le Nord. Le 28 août au soir, Noël est de repos dans la Somme. Il écrit à Hector qu'il monte aux tranchées le lendemain, que les hommes ont reçu les instructions et plus de vin que d'habitude. Le 29 août il est de retour dans les tranchées au Sud de Barleux, dans l’attente d’un prochain combat.

 Extrait de la lettre du 28/08/1016

Le 3 septembre 1916, Noël ne sait pas qu’il rédige sa dernière lettre pour son père : « Tu me demandes de faire une lettre pour ma chère maman. Pour l'instant je ne pourrai pas mon cher papa, c'est plus que moi-même. Si jamais il m'arrivait malheur, j'espère qu'à ton retour à Roubaix tu sauras lui dire que je n'ai jamais cessé de l'aimer. Ma pensée était tous les jours vers elle et nos chers petits, ainsi que vers toute notre famille. Tous les jours dans mes prières je pensais à eux et plus d'une fois j'en ai versé des larmes..." 
 
Extrait de la lettre du 03/09/1916
 Le 4 septembre à midi quinze, l’ordre est donné, il doit partir à l'attaque et a pour mission d'enlever Barleux à l’ennemi, puis de se rendre au nord face à Biaches et à Péronne, de façon à fermer la tenaille sur les défenseurs allemands. L'aube a été pluvieuse et chacun est transi de froid.  Les hommes s'élancent et enlèvent la première tranchée allemande puis la seconde, mais ils sont alors pris violemment à partie par les défenseurs plus au Nord. Le bataillon français est encerclé de toutes parts et lutte désespérément, les hommes refusent de se rendre et quand l'ennemi les serre de trop près, ils les repoussent à la baïonnette. Le bombardement est incessant. A 20 heures, tous les éléments ayant participé à l’attaque et qui n’ont pas été tués ou sont disparus, ont rejoint les positions de départ. Les pertes subies ont été signalées à la revue d’effectif du 5 septembre.
     Noël disparut durant cette longue journée de combat. A quel moment et de quelle façon ? Nous ne le saurons sans doute jamais. La bataille fût terrible, les soldats ne pouvaient pas s'arrêter de courir pour aider leurs camarades blessés. Les hommes agonisaient au sol attendant la mort. Les obus tombaient les recouvrant de terre et les faisant disparaître.


Avis de disparition
 Noël avait 21 ans. Il est tombé pour la patrie. 
 
Dernière photo de Noël 1916


Vincent CABY

mercredi 15 novembre 2017

Cent ans après les deux frères sont réunis sur le monument de Lompret

Gustave Désiré Laignel rejoint Charles Louis Laignel.

Pour la cérémonie du 11 novembre 2017 à Lompret, le nom de Gustave Laignel, soldat de la première guerre mondiale, vient d’être ajouté sur le monument et dévoilé en présence de ses deux enfants et de leur conjoint, des sept petits enfants et des arrières petits enfants, venus pour certains de la région parisienne.

Un concours de circonstance !
Cherchant à investir dans le secteur, recherchant un terrain ou une maison, madame Corinne Laignel - Bruzac, (l’une des petites filles de Gustave Laignel), sonne sans le savoir, chez Marie Claude Vervisch, l’historienne de Lompret !
Celle-ci vient d’éditer un document sur l’histoire des personnes inscrites sur le monument aux morts de sa commune : « Lompret, son monument aux morts, ses morts pour la France »

Madame Bruzac-Laignel l’informe alors que son grand-père devrait y être inscrit et ne l’a jamais été. Après un échange de quelques informations, les recherches reprennent et en octobre 2016, Madame Vervisch édite un second document : « Lompret, ses morts pour la France, inscrits ou absents sur le monument aux morts » dans lequel, on peut lire que cinq autres soldats pourraient être inscrits.
Munis de toutes ces informations,Monsieur et Madame Bruzac-Laignel se sont rapprochés de Madame Moeneclay, Maire de Lompret qui a fait le nécessaire pour que le nom de ce soldat soit enfin gravé sur le monument de sa commune de naissance.

Qui était le soldat Gustave Désiré Laignel ?
Il est né le 19 Juin 1891  à Lompret et est le fils de Gustave Joseph, peigneur de lin, et d’Adèle Marie Vambre, ménagère, au hameau du grand logis.
Incorporé en 1914 dans un régiment de cuirassiers, après une brève évacuation pour maladie, il retrouve le 66ème régiment en juillet 1915.
Il est à nouveau blessé par un éclat de grenade en 1916 en Champagne.
Il est nommé Caporal et rejoint l’armée en octobre 1916.
En 1917, il est blessé pour la troisième fois, par coup de feu, à Craonne.
Il reçoit une citation à l’ordre de l’armée en mai 1917 : « Chef de pièce très énergique et d’une décision remarquable, blessé en installant sa pièce à découvert pour combattre une mitrailleuse qui entravait la progression d’une troupe d’assaut. »
Il reçoit la croix de guerre avec étoile de vermeil.
Passé au 68ème R.I., il rejoint les armées en octobre 1917.
Il est évacué sur l’hôpital d’Angers en octobre 1918 après une 4ème blessure causée par une balle qui l’a touché à la jambe. Il en gardera une invalidité et percevra une pension militaire.

Il s’est marié à Tours en 1918 avec Marie Proust.
Veuf, il s’est remarié à Pérenchies en 1928 avec Gabrielle Puppynck.
Il décède à Pérenchies en 1951.
En septembre 1953, le ministère des anciens combattants informe la famille que « Le décès de Monsieur Gustave Laignel étant survenu dans les conditions prévues par la loi, la mention « MORT POUR LA FRANCE » doit figurer dans son acte de décès. »
Ses enfants Hugues Edouard (1938) et Eve Marie (1941), natifs de Pérenchies, sont déclarés
« Pupilles de la nation ».
A son décès, Gustave Laignel était retraité de la S.N.C.F.
A Pérenchies, il a donc été inscrit sur le monument aux morts mais avec les victimes civiles.


Gustave Laignel



Son plus jeune frère Charles Louis Laignel, né à Lompret en 1894, avait été inscrit sur le monument aux morts de Lompret.
Soldat au 2ème R.I., il est mort en 1918, tué à l’ennemi dans l’Aisne.
Il avait reçu la mention « MORT POUR LA FRANCE » et la transcription du décès avait été enregistrée à Lompret.
Cent ans après, les deux frères sont maintenant réunis sur le même monument aux morts.


Charles Louis Laignel


Leur frère aîné, Marcel Laignel, est rentré après la guerre.
Né en 1893 à Lompret, il a aussi été plusieurs fois blessé.
En novembre 1914, un coup de feu lui occasionne une première blessure.
En 1916, il est atteint par les gaz.
Il sera enfin blessé par éclat d’obus, le 16 avril 1917.
Il recevra une citation à l’ordre du régiment la même année : « Excellent fusiller mitrailleur, a contribué avec le plus grand courage à dégager, malgré un violent bombardement, plusieurs de ses camarades ensevelis. Déjà cité à l’ordre du régiment en 1916. Soldat d’une bravoure et d’une endurance qui ne se sont jamais démenties pendant tous ses séjours à la tranchée malgré la perte de nombreux camarades sous ses yeux. N’a cessé de travailler sur un terrain particulièrement dangereux dont dépendait la sécurité du quartier. »
Il a reçu la croix de guerre en 1917 et le droit au port de la fourragère au titre du 17ème  régiment d’infanterie.








La famille durant la cérémonie



Marie-Claude Vervisch