dimanche 10 mai 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? La rue Carnot et les rues de notre ville.


 Document : Pérenchies et son passé numéro 45


La famille LOMMEZ en 1939 dans son jardin. On aperçoit la rue Carnot.
Document SPMC numéro 6 114


Commentaire :
« Nous sommes dans les jardins derrière la rue Edouard Agache en 1939.
Des personnes de la famille LOMMEZ posent dans leur jardin. Il s’agit d’Albert LOMMEZ, de son épouse Elodie LOMMEZ-VANHEE et d’Andréa LOMMEZ, leur fille. Le couple aura aussi un fils, André LOMMEZ qui sera prêtre. Ils tenaient une épicerie rue Edouard Agache entre l’impasse Cousin et l’actuel numéro 60 (ancienne maison CLAYES). Ils sont dans leur jardin très profond.
Au loin, on aperçoit la seconde portion de la rue Carnot.
A droite, le cinéma qui a fonctionné durant de nombreuses années.
Dans les années 60, je me souviens y être allé pour y voir, sans doute, le jeudi après-midi, jour où nous n’avions pas école, des films d’aventure, surtout  des westerns. C’était sur grand écran et plein de couleurs. En rentrant, à droite, il y avait un très long comptoir où on payait mais aussi où on pouvait acheter des sucreries ou des glaces.
Je crois me rappeler qu’il y avait aussi plusieurs portes précédées de barrières qui nous menaient dans la salle.
Parfois, suite à l’information reçue à l’école, on y allait pour y découvrir des films du service des armées sur les carrières qu’ils proposaient comme dans la marine. C’était aussi, je crois, l’époque des films du Commandant COUSTEAU ?

Pérenchies s’est surtout développé grâce aux Ets Agache. Voici, grâce à 4 recensements historiques, l’évolution de ses rues :


RECENSEMENT DE 1896
Le bourg. Avec les rues suivantes : rue de Verlinghem, Cour Saint-Antoine, Pâture, Gare, rue des bas, rue du moulin, rue de Prémesques, Petite cour, rue de Lille, rue du Grand But.
La rue de la Prévôté. Le Fresnel. Le Précipice. Le Bas d’enfer. Le Pont Ballot. La ruelle à prunes. Le Vieux Soldat.

RECENSEMENT DE 1906
La rue de la mairie. La cour Saint-Antoine. La rue du Moulin. La rue de la Fabrique. La Petite Cour. La rue de Lille. La rue de Lomme. La rue de la Prévôté. Le Fresnel. Le Précipice. Le Bas d’enfer. Le Vieux Soldat.
On découvre de nouvelles voies :
La rue Faidherbe. La rue Gambetta. La rue Philippe de Girard. La rue Carnot. La rue Pasteur. La rue de la Poste. La rue de la Gare. Le chemin de la Vierge. La rue de Quesnoy.

RECENSEMENT DE 1911
La rue de la mairie. La cour Saint-Antoine. La Place de l’Eglise. La Cité Lambelin. La rue du Moulin. La rue de la Fabrique. La Petite Cour. La rue de Lille. La rue de Lomme. La rue de la Prévôté. Le Fresnel. Le Précipice. Le Bas d’enfer. Le Pont Ballot. La ruelle à prunes. Le Vieux Soldat. La rue Faidherbe. La rue Gambetta. La rue Philippe de Girard. La rue Carnot.
La rue Pasteur. La rue de la Poste. La rue de la Gare. Le chemin de la Vierge. La rue de Quesnoy.
On découvre de nouvelles voies :
La Cité des Beaux Jardins. La Ruelle des Cousins.

RECENSEMENT DE 1921
La rue de la mairie. La cour Saint-Antoine. La Grand’Place. La rue du Moulin. La rue de la Fabrique. La rue de Lille. La rue de Lomme. La rue de la Prévôté. Le Fresnel. Le Vieux Soldat. La rue Faidherbe. La rue Gambetta. La rue Philippe de Girard. La rue Carnot.
Pas de rue Pasteur( ?).
La rue de la Poste. La rue de la Gare. Le chemin de la Vierge. La rue de Quesnoy. La Cité des Jardins. La Ruelle des Cousins.
On découvre de nouvelles voies :
La rue Kuhlmann. La rue Jacquard. La rue de la Collerie. Le Chemin du Temple. La rue Ampère ».

Philippe JOURDAN (27 avril 2020)




En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … ». 20 mars 2020

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE,  administrateur du Blog



samedi 9 mai 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? L’église Saint-Léger de Pérenchies après la guerre 1914/1918.


 Document : Pérenchies et son passé numéro 44

Intérieur de l’église Saint-Léger de Pérenchies à la fin de la guerre 1914/1918.
Document SPMC numéro 6 666
Commentaire :
« Nous sommes à la fin de la première guerre mondiale. L’église est dévastée par les tirs des Anglais, notre ville étant occupée par les troupes allemandes qui y venaient quelques jours pour s’y reposer avant de retourner dans les tranchées vers Houplines et Frelinghien.
Tout le mobilier est détruit. On voit encore au loin l’autel et la chaire où le prêtre faisait ses sermons. Tout ce mobilier sera refait dans les années 20.
Jules POTTIER (1911-2001), l’auteur de la statue du Bon Pasteur (1983) et qui fut aussi membre fondateur du Groupement des Arts avec Paul LAMBIN, me racontait avant sa mort que, jeune homme en apprentissage, il avait participé à la fabrication de ce mobilier d’église et à son installation dans l’église de Pérenchies.
A gauche, on voit une croix en bois. Est-ce la même qui existe aujourd’hui dans le chœur ? Michel DOOGHE, curé de Pérenchies de 1969 à 1992, dans un guide de visite de l’église à destination des enfants, expliquait que le bois était très ancien. Il m’avait dit aussi que la poutre provenait d’une église détruite dans les Flandres.
Le christ, alors en caillou (en argile), n’est plus le même. Un autre, en bois, l’a remplacé ».


Un texte peut accompagner cette photographie. Il a été écrit par un officier allemand dont les ancêtres avaient été les seigneurs du lieu. Il se nomme Hans DUVINAGE. Dans le livre où il raconte l’histoire de sa famille, il écrit : 

« En 1914, la commune de Pérenchies, ville étape du train Hazebrouck-Lille, dans le canton de Quesnoy sur Deûle, à six kilomètres du Nord-Ouest de Lille avait 4 207 habitants, une église et une école catholique.
Pendant la guerre, le prêtre de Pérenchies, Monsieur Vancostenoble, m’écrivit de sa ville exile de Lille La Madeleine : « « …L’ancienne église se trouvait pratiquement au centre de l’actuel cimetière. Le choeur seulement a été conservé et transformé en un calvaire, mais il a été détruit il y a environ vingt ans, juste avant mon arrivée à Pérenchies.
L’actuelle église gothique fut construite en 1868. Elle possédait quelques tableaux sans grande valeur, entre autres deux de saint Léger, le saint patron protecteur de la paroisse.
 Je les gardais dans la salle qui nous servait provisoirement d’église. Où sont-ils maintenant ? Les troubles de la guerre m’ont empêché de les sauver. Je possède ici une liste de biens appartenant à l’église de Pérenchies depuis 1818 mais ni œuvres d’art, ni objets portant des patronymes des membres des familles de Pérenchies ou du Vinage n’y sont mentionnés.
Monseigneur Monnier, évêque de Lydda, a consacré l’église le 28 mai 1872. Il n’avait pas de cathédrale et appelait notre église sa petite basilique. Que reste-t-il de tout cela ? Rien. » ».

Le 28 décembre 1917, je voyageais depuis Swevezeele à 12 km au sud de Brugges vers Lille, via Courtrai. Le 30 décembre, muni de mon masque à gaz, je passais la porte d’Ypres et marchais en direction de Lambersart. Sur le chemin de Lompret, une voiture me doubla et m’invita, moi le marcheur solitaire, à monter. C’était un officier d’artillerie en route pour inspecter quatre pièces d’artillerie, stationnées à Lompret et laissées sous la responsabilité d’un camarade plus jeune…

Le lieutenant Ploer et moi-même allâmes à Pérenchies, située à un kilomètre au sud-ouest. Arbres et arbustes étaient couverts de givre. Un messager à vélo passa. On observa un léger brouillard, précieux pour nous car gênant pour les tirs. On entend les mitrailleuses du front tout proche. Les maisons en briques rouges de Pérenchies sont criblées de balles. A gauche, l’école détruite. « Entrée des élèves » est encore visible au-dessus de la porte. Puis l’orphelinat couvert de lierre avec l’inscription « Orphelin… ». Un peu plus loin à droite, un abri en béton dans une bâtisse vide.
Non loin, une maison détruite par les obus, dans la niche, une statuette de la Vierge Marie avec l’inscription « Notre Dame de Lourdes, priez pour nous ».
La neige est maculée d’éclaboussures de terre fraîche, « les impacts de tirs d’hier » dit mon compagnon.
L’église de Pérenchies est une ruine pittoresque. Au carrefour, une sentinelle salue…
Je me séparais du Lieutenant Ploer près de l’église. Je passais par la rue de Lille devant la sentinelle de garde du château Villers.
Après la borne : 2,7km jusqu’à Pérenchies, le château Lassus transformé en bureau d’état-major de Lompret...
Je regarde les rapports du Maire de Pérenchies recensant les habitants blessés ou tués par les tirs d’artillerie puis les rapports quotidiens de la troupe quant aux manœuvres d’artillerie de l’ennemi. Je retournais à Lille via Lambersart.

Je suis de retour à Pérenchies le dimanche 14 août 1918.
Une profusion de fleurs et un enchevêtrement de lierre allègent l’impression de ravage dans le château Agache.
J’entre dans l’église en passant près du clocher effondré. Le toit et les murs sont plein d’impacts d’obus, l’autel est détruit, les fenêtres et les vitraux sont cassés.
La chaire et un crucifix, sur le pilier opposé sont intacts.
Sur le sol de la sacristie jonchée de débris, une statuette de Marie et devant cette dernière, des lambeaux de tissu maculés de sang.
Et tout autour le silence. Pas âme qui vive, seul le vent chante sa complainte sur les gravats.
L’aspect de l’église et le cimetière laissent un profond sentiment de désolation.

En route vers Quesnoy-sur-Deûle, je traverse un Verlinghem désert.

En 1927, je suis de retour à Lille.
Dans la nouvelle et donc troisième église, je salue le prêtre, M.Vancostenoble.
Le 22 août, je pris un train pour aller à Calais en passant par Pérenchies, Armentières, Hazebrouck et Saint-Omer ».

Philippe JOURDAN  (27 avril 2020)



En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … ». 20 mars 2020

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE,  administrateur du Blog