Document :
Pérenchies et son passé numéro 42
Commentaire :
« Nous
sommes au début de la rue du Général LECLERC et de la rue Edouard AGACHE.
Edouard
AGACHE fut à l’origine de l’implantation de son entreprise textile sur
Pérenchies.
Le
général LECLERC, de son vrai nom Philippe François Marie de Hauteclocque, est
né en 1902 dans la Somme. Il fut un des principaux chefs militaires de la
France libre durant la Seconde Guerre mondiale et l’une des figures majeures de
la libération de la France de la guerre 1939/1945. Membre des Forces françaises
libres, il commanda la 2ème division blindée qui délivra notre pays
de la Normandie jusqu’en Allemagne en passant par Paris et Strasbourg, aidée
des troupes alliées.
Le
nom de Leclerc est son nom de guerre. Il sera autorisé en 1945 à l’ajouter à
son nom par une publication au Journal officiel. Il l’avait pris lors de son
arrivée à Londres afin d’éviter des représailles pour les membres de sa famille
qui ne se trouvaient pas en Grande-Bretagne.
Il
meurt dans un accident d’avion lors d’une mission d’inspection en Algérie
française en 1947. Il sera élevé à titre posthume au titre de Maréchal de
France. Il est inhumé aux Invalides à Paris.
L’emplacement
du document marque le croisement de trois voies dont la rue Carnot.
Les
Pérenchinois ont souvent appelé cet endroit la place LAMBELIN car c’est là que
se trouvait autrefois la Brasserie LAMBELIN. Si des discussions ont réellement
eu lieu pour la dénommer ainsi, cela ne se fit pas.
La
rue du Général Leclerc, que certains appellent rue du Maréchal Leclerc,
commence donc à gauche par le Kebab Center et à droite par la 1ère
maison après l’immobilier. Il est à savoir qu’elle se prolonge derrière le
Calvaire par la rue qui passe devant l’entrée principale du cimetière jusqu’à
la rue du Grand Logis voisine de Lompret.
La
rue Edouard Agache, à gauche, a comme première construction le commerce
immobilier « Avenue Immobilier Métropole » et à droite, les premières
maisons après le pont.
La
rue Carnot débute donc avec le débit de boissons « Ô Rendez-vous »
dont l’adresse est 8, rue Agache et de l’autre côté par la pharmacie.
Ce
document est en fait une carte postale. Depuis le début du XXème siècle, des
cartes postales furent éditées afin de permettre d’écrire et de correspondre
avec sa famille mais aussi avec ses proches. Grâce à celles-ci, nous avons
environ 400 documents nous présentant les rues de notre commune à travers le
vingtième siècle.
Vers
la fin du siècle, cette habitude changea avec les nouvelles techniques
d’échanges.
On
voit au loin la mairie, installée là depuis les années 30. On remarque des
panneaux indicateurs avec la mention du type de voies (nationales ou
départementales) désignées aussi par des couleurs. On apprend donc que LILLE est
à 8 km.
On
découvre deux commerces : un pressing, la blanchisserie CNET et une
librairie – papèterie (papeterie) –
Vente de journaux. On remarque que l’auvent porte le nom d’un grand quotidien
« France SOIR », un journal créé en 1944 et dont la version papier a
cessé en 2011.
Notre
association n’a pas retrouvé d’informations sur la librairie tenue, un certain
temps, par la famille DELISSE. Le texte qui suit évoque une dénommée Juliette. Renseignements pris auprès de Mme Danièle SAINGIER, il s'agit de Juliette BAELEN.
On
a retrouvé dans l’annuaire RAVET ANCEAU de 1958 la mention de la présence de
deux libraires : M. FLEURICE, rue AGACHE et M. WELLEMAN, rue Henri
BOUCHERY. Ce dernier est également mentionné comme vendeur de journaux.
Malheureusement,
nous n’avons pas à disposition, à ce jour, des autres éditions de cet annuaire.
Par
contre, nous avons retrouvé un texte sur la blanchisserie signé à l’époque par
Thérèse DUMEZ, qui, depuis, est devenue Madame VANUXEEM.
La
blanchisserie C NET, Place Lambelin, par Thérèse Dumez. Janvier 2004.
C’est en 1965 que mon père, Roger DUMEZ, quitta
l’usine Agache afin de reprendre la gérance d’une blanchisserie nommée « C
NET ». Par la suite, il travaillera à la Poste. Le magasin se trouvait
juste à côté du chemin de fer et de l’autre côté, il y avait une librairie
tenue par Juliette BAELEN.
Les gens apportaient leur linge en fin de semaine et
venaient le rechercher dans le courant de la semaine suivante mais surtout le
samedi.
Sur les vêtements, on agrafait des bolducs numérotés.
Sur les draps, on notait sur l’ourlet le nom du client avec un stylo à bille.
Les vêtements étaient entreposés dans des sacs et les draps dans un grand
coffre. Chaque jour, le livreur passait prendre le linge sale et nous apportait
le propre.
Les vêtements propres étaient sur cintres et
recouverts d’une housse plastique. Ils étaient classés par catégorie sur des
penderies. Quant aux draps, vêtements de travail ou chemises, ils nous
revenaient dans des cartons. Il fallait donc trier ce linge, l’emballer et le
classer alphabétiquement dans des casiers afin de le retrouver rapidement au
retour du client.
Le vendredi était une journée très longue car le linge
propre nous était livré alors que d’autres clients, en majorité, nous
apportaient le linge sale. Très souvent, le vendredi soir, en rentrant de
l’école, après avoir brièvement revu ma leçon d’histoire, j’allais aider mon
père à emballer le linge et à marquer le sale. Puis, il fallait laver le
magasin et tout préparer pour le livreur qui passait, le lendemain, vers cinq
heures du matin. Il nous arrivait de servir des clients le vendredi soir très
tard car ces derniers revenaient du match de football à Lille et, voyant de la
lumière, ils s’arrêtaient pour prendre leurs vêtements.
Le magasin était fermé le dimanche. Néanmoins, chaque
semaine, un client, au moins, venait car il avait oublié de venir retirer sa
chemise ou son costume. Mon père ou moi-même devions alors ouvrir afin de le
satisfaire.
Jusqu’en 1969, nous avons habité près du magasin et le
dérangement n’était pas très grand. Par la suite, nous avons déménagé, pas très
loin du centre. Les clients ont continué à venir nous chercher jusqu’à chez
nous pour les servir. Le commerçant de l’époque était toujours au service de
ses clients. Le client était roi !
Un jour, nous avons été victime d’un vol. Les voleurs
avaient tout raflé les vêtements. Le propriétaire de la blanchisserie est
d’ailleurs allé faire un tour sur des marchés de Lille afin de voir s’ils
n’étaient pas mis en vente, sans succès. Bien entendu, chacun a été dédommagé de
la perte de ses vêtements sur présentation de factures ou sur un montant
forfaitaire. N’empêche que cet incident provoqua beaucoup de soucis à mes
parents. En effet, certains clients ne comprenaient pas que la direction ne
rembourse pas un vêtement neuf.
Entre temps, mon père avait créé une tournée à
domicile. Nous allions chercher le linge à Lompret, Verlinghem, Prémesques,
Ennetières-en-Weppes et à la Chapelle d'Armentières. Cela nous prenait tout
notre samedi. Lorsque j’ai eu mon permis, c’est moi qui faisais cette tournée.
C’était agréable. Nous rencontrions du monde et surtout cela rendait
service aux personnes âgées ».
Philippe
JOURDAN (16 avril 2020)
En cette
période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en
dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous
présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de
plus de 8 000 photos.
Quand
l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page
sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez
pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet
présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son
passé. Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était
contée … » 20 mars 2020
Correction
et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog