Document :
Pérenchies et son passé numéro 33
Arrivée des Géants
TARTAPRONES lors de la Ducasse des Bas organisée à la Pentecôte. Années
50 ?
Document
SPMC numéro 6 805
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Commentaire :
« Nous sommes rue de la
Prévôté, dans le quartier des Bas appelé ainsi à cause de la dénivellation de
la rue entre le centre et ce quartier voisin d’Houplines par le Fresnel et du
hameau du Funquereau (Frelinghien).
Tous les ans, à la Pentecôte, se
déroule depuis des décennies la Ducasse des Bas.
Pérenchies, le 7 mars 1889.
Monsieur le Maire expose au conseil
l’opportunité d’établir une deuxième ducasse dans la section des Bas de la
commune, laquelle pourrait avoir lieu le Dimanche et le Lundi de la
Pentecôte, que cette fête pourrait être très avantageuse aux commerçants qui se
trouvent dans cette partie de la commune.
Extrait des registres des
délibérations du Conseil Municipal.
Maire : Louis Décottignies
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Un comité de bénévoles y
organisait les festivités sur plusieurs jours. Dans les années 60 à 70, le
président en était Roger TONNEAU.
Par la suite, à cause de
différents entre diverses personnes, le comité fut dissout. Sur l’impulsion du
maire Bernard PROVO (2001-2015), Nadine SOMON rassembla les volontaires du
quartier et la fête fut reprise. Elle se déroule encore sur une journée
permettant à la population du « Haut » de descendre à la rencontre
des habitants du quartier mais aussi de donner l’occasion aux anciens du
quartiers d’y revenir.
Le Comité est aujourd’hui sous
la présidence de Sylvie DEPREZ. Les deux derniers commerces de l’endroit (la
boucherie LEMAIRE et la boucherie DEPREZ) y apportent leur contribution ainsi
qu’une vingtaine de bénévoles très dynamiques.
Le document présenté montre un
temps fort des festivités. Le dimanche après-midi, le groupe musical l’Alliance
pérenchinoise descendait vers le
quartier venant du centre. Après un premier morceau joué devant leur siège (il
y eut aussi, je crois, un temps devant la mairie), les musiciens et par la
suite des majorettes partaient en parade par la rue de la Prévôté. Un premier
arrêt avait lieu pour se désaltérer au café en face des Ets DEMEYERE. Puis, les musiciens reprenaient la route.
Parfois, ils étaient accompagnés des gens du quartier déguisés mais aussi par
les géants pérenchinois, Monsieur et Madame Tartaprônes, nés dans les années 30
par la volonté de l’association des commerçants de la rue Edouard AGACHE. Leur
histoire vous sera racontée dans une autre publication.
D’autres photos de cette fête
nous montrent qu’à la droite de la rue, devant une grange aujourd’hui
transformée en trois maisons, un podium avait été monté sur lequel des jeux
étaient organisés. La circulation à l’époque n’était pas celle d’aujourd’hui
et le public pouvait donc occuper la voie et l’espace public.
A l’intersection des rues de la
Prévôté et de Quesnoy, un manège était installé avec aussi parfois un stand de
tir. On y tirait des pipes en plâtre qui
nous faisaient gagner des lots, des fleurs en plastique ou des sujets composés
de plumes colorées, de petites photographies et de rubans.
Par la suite, des machines à
sous seront installées. Pour une petite pièce, on pouvait faire actionner un
tiroir dévoilant une surprise dans une petite boîte.
En janvier 2000, Marie-José
Vanhée évoquait ses souvenirs et citait Roger Tonneau, Donat, Albert et
Jean-Marie Gruson, Jean-Michel Papa et Jean Vanhée dans la composition du
bureau.
Un article de presse de 1969 y
ajoute aussi Valentin Allard, Alfred Deschemacker, Roger Six et Jean-Pierre
Vancamp.
Il y en a eu d’autres non
mentionnés à ce jour.
Par la suite, on décida la mise
en place d’un Ball-Trap (ou Balltrap). Des assiettes en terre étaient lancées
par une machine et des tireurs devaient les atteindre en déclenchant le tir par
le mot « Pull » qui veut dire « tirer » en anglais. Dans la
région, le nom fut parfois transformé en « poule ».
Le mot Ball-Trap est aussi une
expression anglaise. « The Trap » est un instrument en bois qui
pivote pour lancer des balles (The Ball).
Le Ball-Trap est aussi appelé
« tir aux pigeons » car, autrefois, on utilisait de vrais pigeons qui
étaient lancés devant les chasseurs.
Ce tir était souvent pratiqué
par les chasseurs. Le Comité des Bas était aidé par la société de gymnastique
« La Jeanne d’Arc ». Le Ball-Trap fut installé sur un terrain prêté
par Alfred Lemaire. Le soir et le lendemain de la fête, les jeunes et les
enfants du quartier étaient chargés de récupérer les assiettes non cassées pour
leur réutilisation mais aussi pour nettoyer le champ ou la pâture.
Pour les festivités, les membres
du comité dressaient un chapiteau sur un plancher. Un service de restauration
fonctionnait toute la journée avec l’aide des jeunes pour le service. Les
frites étaient confectionnées par Jean Lefebvre, le beau-fils de M. Tonneau. Le
soir, on dansait sous la direction de Roger Tonneau qui animait la soirée.
Parfois des courses à sacs étaient
organisées. Pour trouver les sacs en toile de jute, ce n’était pas
difficile ; le quartier était celui des maraîchers et des fermiers.
Il y eut aussi des chasses aux
trésors. Il fallait chercher une liste d’objets et la trouver le plus vite
possible. Les garçons se retrouvaient déguisés en filles portant un pot de
chambre et d’autres objets… Les filles devenaient alors des garçons… On
s’amusait tout simplement en étant acteurs ou spectateurs.
Durant la fête, certaines
familles étaient occupées ailleurs car la Pentecôte à Pérenchies, c’était aussi
le week-end des communions solennelles qui devinrent par la suite les
professions de foi. Le dessert était tout trouvé et c’était souvent un agneau
glacé. Néanmoins, la famille ne pouvait pas
ne pas passer à la Ducasse des Bas. Alors, on voyait le communiant, en
tenue, essayant de ne pas marcher avec ses beaux souliers cirés dans les bouses
de vaches qui parsemaient parfois la pâture et des petites
« mariées » tout de blanc vêtues se faire féliciter par tout le
quartier.
On se connaissait tous. Tous les
enfants jouaient dehors, dans les champs, sur le terrain Menu, à vélo vers le
bois de Verlinghem ou sur les petits chemins de terre. C’était une autre
époque…
Au début, le café « Ma
Campagne », tenu par André Dekelver, était le siège de la société. Par la
suite, il y eut aussi « Jo ».
Je crois qu’un autre café,
« le Cœur Joyeux », fut aussi le siège du comité quelques temps…
Vers 1979, la relève ne se
faisant pas, le comité cessa son œuvre…
Sur le côté gauche de la rue, on
voit une boutique.
Les personnes présentes sont
couvertes. Il pleut. Il a fallu protéger les têtes des géants car elles étaient
en papier mâché.
Une année, les géants avaient
été prêtés pour les fêtes de Lille. Les deux têtes ne revinrent pas et
disparurent. Il fallut dès lors, à chaque sortie, les louer à une société de
farces et attrapes basée à Lille ; d’où la nécessité de les protéger.
On remarque que la rue est
pavée. Un peu plus loin, on devine l’entrée du garage Menu qui deviendra plus
tard le garage du Relais ».
Philippe JOURDAN (11 avril 2020)
Correction
et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog
En cette
période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en
dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous
présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de
plus de 8 000 photos.
Quand
l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie.
La page
sera publiée chaque jour à partir de 10H. N’hésitez pas à nous transmettre vos
propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de
compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe
JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars 2020