Une de nos lectrices, Marie-Paule MONCHICOURT, nous envoie
régulièrement des documents sur l’histoire de notre ville grâce à ses
recherches en ligne sur le site des Archives du Nord ou sur celui de la
Bibliothèque de France par l’application GALLICA.
Nous la remercions pour les belles trouvailles qu’elle nous communique.
Après un article sur le Centenaire des Ets AGACHE, elle en a trouvé un
autre dans le Grand Echo du Nord et du Pas de Calais, daté du mercredi 16 avril
1919.
Le texte est écrit dans le style de l’époque. Nous l’avons recopié au
propre et vous le proposons.
Pour faciliter sa lecture, on a ajouté des documents en notre
possession pour l’illustrer. Il est à savoir que le texte du journal n’était
pas accompagné de photographies.
Certains noms peuvent présenter des fautes d‘orthographe car le
journaliste les a commises. Certaines, évidentes, ont été corrigées. D’autres
non, par manque d’informations…
Vous aussi, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos découvertes.
Philippe JOURDAN
Président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies
m’était contée… »
16 avril 2020
LE GRAND ECHO DU NORD ET DU
PAS-DE-CALAIS
Mercredi 16 avril 1919
BNF (Gallica)
Les étapes de la reconstitution
PERENCHIES ou la hâtive Renaissance
Cette commune martyre s’est
refaite ……. (illisible) …….peu commune. Cités de bois sur ruines de pierres,
elle est, aujourd’hui, l’une des premières dans le travail réparateur.
Chacun de nous connaît
l’admirable vitalité, l’indomptable volonté, la géniale intelligence des
fourmis qui, dans une existence obscure, ont ordonné leur habitat et leurs
mœurs avec une police et une logique que peuvent leur envier les plus modernes
républiques humaines….
Qu’un coup de bêche ou de soc de
charrue vienne à bouleverser leur cité souterraine de galeries et de chambres laborieuses,
aussitôt dans l’ordre le plus parfaitement rétabli, la colonne, un moment émue,
se remet courageusement au travail sur les lieux mêmes du cataclysme, et
s’emploie, avec un dévouement et une solidarité exemplaires, à reconstituer ses
demeures et les installations de son gouvernement…
La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La rue Gambetta. Document SPMC numéro 1 111
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La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La rue Carnot. Document SPMC numéro 1 126
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Les populations du Nord de la
France sont, en tous points, comparables à ces insectes que la nature a animé
de sa lumineuse idée créatrice : ceux qui, comme nous, ont parcouru les
régions dévastées du Nord et ont vu leurs habitants revenus à la hâte et se
hâtant bien plus encore dans le travail réparateur, ne pourront qu’affirmer la
véracité de cette comparaison ; et si le parallèle comporte quelques
distances dans les proportions, on admettra que le spectacle offert par nos
campagnes, à l’heure actuelle, est l’image agrandie de la fourmilière ou de la
ruche qu’un coup brutal et inconscient du destin a ravagées et meurtries.
Dans ce renouveau, que le
printemps actuel soulignera bientôt, il est des coins de notre terre qui se
désignent à l’attention par la spontanéité de leurs reviviscences…
Des exemples sont à donner et
nous n’en voulons pour preuve que l’admirable effort de la commune de
Pérenchies.
La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La mairie provisoire, rue Carnot. Document SPMC numéro 3 114
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PERENCHIES ECRASEE SE RELEVE ET REVIT
Pérenchies, riant village de la
plaine grasse que l’on traverse pour se rendre à Armentières, et qui comptait
aux jours paisibles 3 943 habitants, n’est plus qu’un amas de briques et
de poutres déchiquetées… ; dans la rafale quasi-quotidienne du front, car
les tranchées boches et anglaises se faisaient vis-à-vis dans les confins de
son territoire, tout a sombré : usines, église, mairie, rues bourgeoises
et ouvrières. Des vastes établissements de la Société Anonyme de Pérenchies, ou
filature de lin Agache, qui occupaient 4 000 ouvriers, il ne reste que des
ruines cyclopéennes : le château de MM. Agache, les habitations riantes de
MM. A. Clayes, Dancoisne, V. Dartois-Gallois, L. Déprez, Jeanson-Dehau,
Turbelin, Lebrun ; la tannerie J. Drumez, la brasserie veuve
Lambelin-Lesage, la fabrique d’huile Déprez ; les fermes Coquelle,
Delannoy, Dubus, Marescaux, Castryck, étalent la détresse de leurs murs écroulés
et de leurs poutres calcinées ; dans la périphérie, les enclos et les
installations agricoles ont disparu, et plus loin, alors, la terre offre les
blessures profondes et confuses que lui ont faites les obus aux heures chaudes
de la lutte.
La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Le pont provisoire et les ruines de l’église. Vue prise de la rue de Lille
(actuelle rue du Général Leclerc)
Document SPMC numéro 1 128
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La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La rue de la Fabrique (actuelle rue Edouard Agache)
Document SPMC numéro 1 140
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… Néant de la plaine, chaos des ruines, sinistres paysages !
Et dans cet anéantissement, où la
brutalité des querelles humaines s’affirme à chaque pas, aujourd’hui, quelques
mois à peine après la fuite des barbares, des paysans viennent d’arriver, qui
rentrent d’un exil douloureux, et qui, sans tarder, se sont mis à l’ouvrage
pour rechercher leurs biens épars et refaire la maison des jours heureux, la
ruche aux heures harmonieuses !...
A la tête de ces hommes de bonne
volonté se profile la figure énergique du maire, M. Bouchery, lequel,
actuellement directeur d’une usine à Lisieux, vient tous les dix jours à
Pérenchies pour jeter le coup d’œil du maître dans les affaires de la commune.
Aidé dans sa tâche d’administrateur, par le secrétaire de la mairie, le garde
champêtre et le surveillant des travaux de réfection agricole, M. Bouchery est
tout joyeux de montrer au touriste la renaissance hâtive de sa commune.
Henri BOUCHERY, Maire de Pérenchies
Document SPMC numéro 686
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Par-dessus toute cette œuvre
généreuse planent le dévouement et la grâce de Mme et de Mlle André
Saint-Léger ; ces deux dames ont, dès la libération, apporté des secours
pour les premiers habitants qui revenaient au foyer détruit. Chaque jour
encore, elles sont à Pérenchies pour diriger la répartition des denrées de la
Coopérative ouvrière et agricole qu’elles y ont fondée, et c’est ce spectacle
réconfortant que de les voir, toutes deux, empressées auprès de tous ces
malheureux rapatriés qui ont tant besoin de douceurs…
Des baraquements, qui, pour la
plupart ont été amenés par la « Commission For Relief in Belgium » et
la « Duryéa Association », comité des dames américaines de la
Croix-Rouge, présidé par Mme la maréchale French, s’élèvent maintenant un peu
partout dans la localité martyre ; ces coquettes demeures font un instant
oublier les catastrophes voisines d’autant plus que la vie familiale s’y
manifeste joyeuse et bruyante : des rires d’enfants fusent dans le rythme
cadencé des marteaux sur l’enclume…
La reconstruction de Pérenchies
entre 1918 et les années 20 .
Construcion de baraquements pour
l’accueil de la population qui revient d’exode.
Lieu non déterminé.
Document SPMC numéro 3 112
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Mme André Saint-Léger a aussi
créé, dans une grange réfectionnée, une « hostellerie, où la soupe fume,
appétissante, de grand chaudrons reluisants et ventrus ; ici, sur des
tables de bois blanc récuré, tout comme au temps chaleureux des auberges
campagnardes, on sert, trois fois par jour, le repas copieux aux ouvriers de la
reconstitution. C’est alors, dans le décor de cette salle, une scène
qu’auraient peinte les Jordaens ou les Van Ostade. Images toujours renouvelées
de la vieille Flandre…
Mme Marguerite SAINT-LEGER
Document SPMC. Livre du Centenaire des
Ets AGACHE de 1928
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Projet de construction de la future Cité
Marguerite SAINT LEGER. Dessin de l’architecte. Années 20.
Document SPMC numéro 743
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La cité Marguerite SAINT LEGER est
terminée. Les habitants font leurs jardins. Années 20.
Carte postale SPMC numéro 1 131
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Grâce à ces concours
désintéressés, aux nombreux dons des dames américaines, de M. André Saint-Léger,
du Comité de Ravitaillement, Pérenchies renaît et vibre. Demain, comme par le
passé, la petite ville s’animera du passage des chariots lourds de récoltes
plantureuses et du va-et-vient des ouvriers de sa vaste filature reconstruite….
Albert-Jean LEGRAND
LE GRAND ECHO DU
NORD ET DU PAS-DE-CALAIS
La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Rue Gambetta prolongée. La chapelle provisoire et, devant, le garde
champêtre.
Document SPMC numéro 3 115
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La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Le ravitaillement. Lieu non déterminé.
Document SPMC numéro 3 118
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La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Baraquement qui se trouvait rue de Lille (actuelle rue du Général
Leclerc), près du square. Vers 1925
Document SPMC numéro 3 122
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La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Des ouvriers au travail. Document de M. DEBRUYNE.
Document SPMC numéro 6 723
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La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La menuiserie TIXIER. 1922
Document SPMC numéro 484
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A suivre la semaine
prochaine : La reconstruction de Pérenchies dans le livre du centenaire
des Ets AGACHE de 1928.
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Philippe JOURDAN
Si Pérenchies m’était contée…
67, rue Jean MOULIN
59840 PERENCHIES
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Correction et
édition : Jean-Pierre COMPERE, Administrateur du Blog.
16 avril 2020