Ce dimanche
28 avril 2019 s'est déroulée la cérémonie traditionnelle d'hommage aux
déportés. Celle-ci a eu lieu à la stèle installée rue des résistants. Une éclaircie
a permis aux participants de se rassembler autour de la stèle installée en 2000
par la Municipalité de Monsieur Pira.
Voici le
déroulé de cet hommage rendu aux résistants et aux déportés.
Le lecteur
« Mesdames,
Messieurs.
Bienvenue à
vous tous pour cette cérémonie en souvenir de la déportation.
Aujourd'hui,
notre pays voit tous les jours se pratiquer des gestes que nous pensions d'une
autre époque.
L'histoire
pourtant a montré ce que ces gestes ont apporté à notre nation et à ses
habitants.
Alors que
chacun devrait s'unir à l'autre, des rejets apparaissent. On montre du
doigt. On exclut. On stigmatise. On
humilie. On détruit. On s'éloigne de ces valeurs que nous pensions acquises.
Cette
commémoration est plus que nécessaire. Certes, elle se souvient de notre passé
et des artisans de notre liberté d'hier
Malheureusement,
elle doit encore mettre en garde car l'animalité est de retour. L'humanité est
plus que jamais bafouée.
Montrons
donc ce matin que nous n'oublions pas mais aussi que nous rejetons ces dérives
car le vol noir des corbeaux est à
nouveau sur nos plaines.
Pour
débuter cette commémoration, accueillons nos trois couleurs qui sont signes de
liberté, de fraternité, d'égalité et de tolérance ».
Hommage au drapeau
Lecture du texte de la stèle par une élue : Maria RODRIGUES
« A
nos déportés.
L'histoire
nous fait connaître des moments sombres. Notre rôle consiste à ne pas les
oublier et à les transmettre à nos enfants afin qu'ils les conservent en
mémoire.Ces périodes ont été nombreuses mais 1939/45 a été particulièrement
sombre, meurtrière et ignoble.
En
souvenir des femmes et des hommes qui ont refusé l'asservissement, combattu le
nazisme et l'extrémisme, subi la déportation, donné leur vie pour nos libertés,
résisté pour garder la tête haute.
Rappelons-nous
également des réseaux :
·du Maquis de Vendresse .
·du Capitaine Michel.
·de la Voix du Nord.
La ville de Pérenchies, reconnaissante, affirme ce jour, 30 avril 2000, journée des déportés, sa volonté de reconnaître tous ses enfants et de mettre en valeur leurs actions ».
La ville de Pérenchies, reconnaissante, affirme ce jour, 30 avril 2000, journée des déportés, sa volonté de reconnaître tous ses enfants et de mettre en valeur leurs actions ».
Dépôt de gerbe
« Madame
Danièle Lekien, notre Maire, au nom de la Municipalité et Monsieur Jean Pierre
BRAME, Président de la section de Pérenchies de l’Union Nationale des
Combattants déposent une gerbe commune en hommage à tous les disparus et à
toutes les personnes qui ont souffert en défendant notre liberté.
Ils sont
accompagnés :
·de Mme Liso, notre Députée
·de M. Jean-Pierre Lecluse, responsable de la Police municipale".
Hommage aux morts
Lecture du message
officiel du gouvernement français par Mme Lekien, notre Maire
"Message
de Madame Geneviève DARRIEUSSECQ, Secrétaire d'Etat auprès de la ministre des
armées, adressé au monde combattant à l'occasion de la journée nationale du
souvenir des victimes et des héros de la déportation, dimanche 28 avril 2019.
La journée
nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation instaurée par
la loi de 1954 est l’occasion d’évoquer la mémoire de tous ceux, femmes, hommes
et enfants, envoyés par milliers, pendant la seconde guerre mondiale, dans des
camps de concentration ou d’extermination nazis qui ont souillé et durablement
meurtri les peuples et les territoires occupés d’Europe.
Nous
renouvelons notre hommage au courage dont ont fait preuve les déportés, en
particulier ceux qui, face aux souffrances de l’épuisement physique auxquelles
ils étaient confrontés et à la menace permanente de la torture et de la mort,
n’ont pas renoncé à l’espoir et ont su rester des êtres humains. Ils ont ainsi
eu, dans ces difficultés extrêmes, la volonté de poursuivre, dans l’union et la
solidarité, la lutte clandestine contre l’idéologie et les objectifs de guerre
de l’ennemi.
Les
déportés, derniers rescapés de l’horreur indicible de la barbarie nazie,
expriment leur légitime inquiétude à l’égard d’une Europe aujourd’hui divisée,
traversée et habitée par la résurgence de mouvements nationalistes.
L’Europe
dont la vocation est de garantir la paix et la prospérité des pays qui la
composent doit être celle de la Mémoire de millions d’êtres humains sacrifiés
par une idéologie perverse. Sauvegarder cette Mémoire, où la souffrance se mêle
à l’espérance, doit faire prendre conscience, avant qu’il ne soit trop tard, de
l’indispensable solidarité entre les peuples épris de liberté, pour l’emporter
sur toutes les formes d’obscurantisme, de fanatisme, de racisme, d’antisémitisme,
de xénophobie.
Le rappel
de l’action des déportés dans les camps de la mort doit aller bien au-delà
d’une journée symbolique. Il s’agit, pour les générations futures, de
poursuivre avec détermination ce combat contre l’égoïsme et la peur.
C’est ainsi
que l’hommage aux déportés prendra tout son sens pour construire un avenir de
paix, de fraternité et de respect de la dignité humaine.
Ce message
a été rédigé conjointement par :
La
Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP)
La
Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de
mémoire des camps nazis
L’Union
Nationale des Associations de Déportés, Internés de la Résistance et Familles
(UNADIF – FNDIR)"
Minute de silence
« Nous
respectons un moment de silence en souvenir des drames endurés et des
événements tragiques qui demeurent malgré le passé, malgré l'éducation, malgré
notre culture et notre ouverture".
La Marseillaise
Texte de
conclusion par Philippe JOURDAN, Adjoint au maire chargé du Devoir de Mémoire
« On estime qu’entre
septembre 1939 et janvier 1945, 1 650 000 personnes ont été déportées :
des juifs, des prisonniers de droit commun, des homosexuels, des prisonniers
politiques, des résistants, des témoins de Jéhovah, des gens du voyage et des Allemands antinazis, ont vécu l’horreur.
550 000
détenus ont perdu la vie : des hommes, des femmes et des enfants.
Ami,
entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami,
si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
Chantez,
compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute..."
Le chant des partisans
LE VOL DE LA
GERBE
Dans la nuit
du 28 au 29 avril 2019, la gerbe commémorative a été volée!
Voici
quelques réactions recueillies sur les réseaux sociaux. Dans l'impossibilité de
recueillir les autorisations de ces personnes, les noms et prénoms ont été
enlevés. Dans la mesure où ces textes ont circulé, nous avons jugé possible
leur publication. Ils témoignent de la réaction de notre population.
"Inadmissible,
irrespectueux, voilà deux mots que je suis obligée d'employer. Hier matin, nous
rendions hommage à nos déportés par une gerbe. Ce matin, elle a disparu. J'en
suis triste. Peut être n'est il pas trop tard pour remettre la gerbe?"
" Quelle honte!"
" Quel manque de respect"
" Je suis outrée par ce geste!"
" C'est honteux!"
" Aucun respect."
" Honte a celui ou ceux qui ont
commis cet acte odieux !"
"C'est bien triste!"
LES SUITES DU
VOL
Grâce à des informations fournies à la
Police municipale, le responsable de ce vol a été identifié. Il subira les conséquences judiciaires de son
geste.
QUELQUES
CITATIONS DE SIMONE VEIL
" Venus de tous les continents,
croyants et non-croyants, nous appartenons tous à la même planète, à la
communauté des hommes. Nous devons être vigilants, et la défendre non seulement
contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la
folie des hommes".
" Les erreurs ne se regrettent pas,
elles s'assument. La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie
pas, il se prouve".
" Éduquons nos enfants, éduquons nos
élèves ! Il y a plus qu'urgence!"
Simone VEIL,
sur les traces de son passé, y emmène sa famille pour ne pas oublier.
Paris Match.
Janvier 2005.
|
" Rien ne s'efface : les convois, le
travail, l'enfermement, les baraques, la maladie, le froid, le manque de
sommeil, la faim, les humiliations, l'avilissement, les coups, les cris... rien
ne peut ni ne doit être oublié. Mais, au-delà de ces horreurs, seuls importent
les morts : la chambre à gaz pour les enfants, les femmes, les vieillards, pour
ceux qui attrapent la gale, qui clopinent, qui ont mauvaise mine ; et, pour les
autres, la mort lente. Deux mille cinq cents survivants sur soixante-dix-huit
mille déportés. L'atmosphère du crématoire, fumée et puanteur, de Birkenau. Je
ne l'oublierai jamais. Là-bas, dans les plaines allemandes, s'étendent
désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c'est le poids
effrayant du vide que l'oubli n'a pas le droit de combler et que la mémoire des
vivants habitera toujours".
La
déportation touche toute l'Europe. Ici, Varsovie.
Début des
années 40.
|
CITATION DE
MARTIN NIEMOLLER
" Als die Nazis die Kommunisten
holten, Habe ich geschwiegen ;
Ich war ja kein kommunist.
Als sie die Sozialdemokraten einsperrten,
habe ich geschwiegen ;
ich war ja kein Sozialdemokrat.
Als sir di Juden holten, Habe ich
geschwiegen ;
Ich war ja kein Jude.
Als sie die Katholiken holten, habe ich
nicht protestiert ;
Ich war ja kein Katholik.
Als sie mich holten, gab es keinen mehr,
der protestieren konnte".
" Quand ils sont venus chercher les
communistes, je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les
syndicalistes, je n'ai rien dit.
je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les
catholiques, je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour
protester
Friedrich
Gustav Emil Martin Niemöller
16 mai 2019
Philippe
JOURDAN
Président de
"Si Pérenchies m'était contée..."
Photographies
: Christiane LEGRAND
Mise en page : Jean-Pierre COMPERE