M. Patrick PAUWELS nous livre ses souvenirs d'enfance que nous relatons ci-après.
Faites comme lui et nous enrichirons notre collection de témoignages des Pérenchinois.
11/11/2016
Philippe JOURDAN
Président de "Si Pérenchies m'était contée..."
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Ce qu’on appelait le « Grand
But » était en réalité sur la commune de Lomme, mais la plupart des gens
incluaient la rue de Lomme sous ce nom. D’ailleurs la rue était un peu à
l’écart de Pérenchies, quand on venait du centre, après l’hospice et le
calvaire, il y avait à droite des jardins ouvriers et à gauche les grandes
villas (familles Parent et Flodrops), le moulin Dissaut et le maraîcher. Et
lorsqu’on allait faire des courses dans le centre, on disait « je vais à
Pérenchies » Mais à cette époque, on allait dans le centre pour aller chez
le boucher ou le boulanger, sinon il y avait 2 épiceries (Mathilde et Mme
Bossaert puis Marie Thérèse De Arojo) un café (au beau jardin, chez Léon, puis
chez Raymonde) une ferme (Descamps) rue de Lomme et une autre au calvaire.
A cette époque, c’était presque
la campagne, les enfants jouaient dans la rue et dans les champs environnants.
Le soir, on jouait à « la balle au prisonnier » dans la rue avec un
camp sur chaque trottoir. Il ne passait que très peu de voitures. A la fin des
années 1950, il y avait une ou deux télévisions chez les habitants du quartier,
et on savait qui en possédait une. Nous apercevions le générique du feuilleton
« Ivanhoé » en passant devant la maison où il y avait une télévision.
De même pour le téléphone, les numéros ne comportaient que deux chiffres, et
pour appeler il fallait aller à la poste. Parfois pour un appel urgent, les
gens laissaient un message au moulin.
Le jeudi, on allait pêcher des
grenouilles et des « épénocs » (épinoches) dans la Becque du
Corbeau ou jouer dans la Drève qui menait au bois Agache. Ce bois était privé,
mais on allait explorer jusqu’au bord de l’usine et on revenait toujours en
courant si quelqu’un criait « 22 v’la le garde champéte »
A l’hospice Agache, vivaient des
personnes qui nous semblaient d’une autre époque. Nous étions gamins et parfois
des personnes âgées venaient à l’extérieur : certains fumaient la pipe,
d’autres chiquaient, il y avait même une dame qui prisait du tabac.
Pour aller à Lille, on pouvait
prendre le train à la gare de Pérenchies, ou aller à pied jusqu'au Calvaire de
Lomme où était le terminus du tramway. Pour s'y rendre, il fallait passer
devant la ferme bleue, puis la ferme rouge (couleur des boiseries des portes et
fenêtres), puis quelques maisons et le château des « 3 sans femmes ».
C'est à cet endroit que se trouve actuellement l'hôpital Saint Philibert. Mais
quand j'étais gamin, je croyais qu'il y avait 300 femmes, et cela
m'intriguait : était-ce un pensionnat, une prison... ?
Un moment particulier était
l'approche de Noël, la plupart des enfants du quartier avaient leurs parents
qui travaillaient à l'usine Agache et nous pouvions aller choisir un jouet à
l'infirmerie de l'usine. Nous pouvions passer par la loge du concierge « Moustache ».
On apercevait les balles de lin dans les hangars, le peignage, le bobinage, la
filature, le tissage et à l'autre extrémité de l'usine, la confection,
considérée comme le meilleur secteur (surtout moins poussiéreux et moins
bruyant)
Enfin, le dimanche avant Noël, il
y avait à la salle des fêtes un spectacle et la distribution des jouets au son
de la chanson « Petit Papa Noël »
Juste avant les vacances, nous
recevions une coquille et une grosse orange à l'école de la part de l’amicale.
En été, je crois que c'était
pendant les congés du mois d'août, il y avait la ducasse avec un podium et
parfois des chanteurs locaux et des tombolas au profit des « vieux »,
le slogan pour motiver les gens à prendre des billets était « pense à qui
tu veux, mais pense aux vieux ». Il y avait un manège pour les enfants et
de la musique diffusée par hauts parleurs dans toute la rue. C'est Raymond Sens
qui s'occupait de la sonorisation.
Il y avait aussi une procession
une fois par an, le curé était à la tête du cortège qui venait depuis l’église.
Près de la ferme, les gens du
quartier dressaient un autel avec des fleurs et plantes fournies par chacun.
Nous n’étions pas très riches
mais ce fut une enfance heureuse.
Patrick PAUWELS
11/11/2016
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Dans le jardin au 62, rue de Lomme |
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Patrick PAUWELS et sa maman Émilienne BLANCHET |
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Patrick PAUWELS en 2015 |