mercredi 21 juin 2023

Nos activités d’histoire locale de mai et juin 2023. 3ème partie/6.

En mai 2023, notre association d’histoire locale s’est réunie trois fois. Ces réunions permettent d’échanger, de préparer nos activités mais aussi de découvrir le passé de notre ville et les documents retrouvés.

Notre association se compose actuellement de 129 membres dont 25 actifs. N’hésitez pas à nous rejoindre. Vous trouverez le bulletin d’adhésion sur ce blog dans la page d’accueil.

N’hésitez pas non plus à visiter notre page Facebook.

Voici un petit compte-rendu de ces réunions présentées en plusieurs parties.

 

Philippe JOURDAN

Président de SPMC

12 juin 2023.

 

Réunion SPMC du jeudi 4 mai 2023.
Selfie de Patricia LESSART.

 

QUELQUES POINTS EN RELATION AVEC MARIE-CLAUDE VERVISCH


a)      CHAPELLE DES CYCLISTES.

Lors de l’exposition de février 2023, certaines cartes de militaires montraient un vélo sur la manche.

  

Maurice POUILLE. 20 juin 1917.
Détail du document SPMC numéro 557.


Maurice POUILLE. 6 mai 1916.
Document SPMC numéro 559.

 

Marie-Claude a fait une recherche et a trouvé, en Belgique, une chapelle évoquant un groupe de chasseurs cyclistes lors de la guerre 1914/1918.

Celle-ci se trouve au nord-ouest de Wijtschate. Au fronton, on peut lire « H. JOZEF -BESCHERM ».

Deux plaques commémoratives sont accrochées sur la façade. L’une rappelle que, du 31 octobre au 18 novembre 1914, de durs combats se sont déroulés sur l’Yser, avec la 9ème division de cavalerie et le Général de L’ESPEE.

Il y avait là des dragons, des cuirassiers, un groupe d’artillerie et un groupe de chasseurs cyclistes.

 

 

Une chapelle belge qui évoque un groupe de chasseurs cyclistes lors de la guerre 1914/1918.
 La façade.
 Photographie : Marie-Claude VERVISCH.


Une chapelle belge qui évoque un groupe de chasseurs cyclistes lors de la guerre 1914/1918.
Vue d’une plaque commémorative.
Photographie : Marie-Claude VERVISCH.

 

LA CHAPELLE DEMEYERE

Philippe JOURDAN évoque alors une autre chapelle qui se situe à Pérenchies mais qui n’a rien à voir avec le cyclisme.  


 

La Chapelle de la famille DEMEYERE, rue de la Prévôté.Carton d’inauguration.
Document SPMC.

 

Rue de la Prévôté, se trouvaient deux chapelles. L’une se trouvait à l’angle des rues de la Prévôté et de Picardie.

Afin d’agrandir le trottoir, il fallut la détruire.

M. Pierre DEMEYERE décida donc d’en construire une autre à l’entrée du parking des Ets DEMEYERE afin d’y déposer les statues. Elle fut dénommée « Notre Dame, Source de joie ».

La décoration intérieure fut réalisée par l’artiste CHRIS (Christian WEPPES).

 

Grâce à M. TRINEZ qui a su prendre contact avec les descendants de la famille DEMEYERE, nous avons appris que la chapelle est sur un terrain privé qui n’appartient pas à la société de meubles.      

 


1ère chapelle avant 1914.
Document SPMC numéro 2 142.

 

Deuxième chapelle.
Document SPMC numéro 2 145


On a récupéré la croix du dessus grâce à M. Paul DESQUIREZ. Elle a été nettoyée et est accrochée dans notre salle d’histoire locale.

La porte a été aussi sauvegardée mais elle est très abîmée.


Intérieur de la seconde chapelle. On voit les deux statuettes.
Document SPMC numéro 2 146.

 

Statuettes provenant de la chapelle et prêtées lors d’une exposition.
Document SPMC numéro 2 148.

 

b)     Contact avec la descendante de M. BOUCHERY

 


Marie-Claude VERVISCH.
Réunion SPMC de mars 2023.

 

Suite à un article sur le Blog concernant M. et Mme SAINT-LEGER, Marie-Claude évoque Henri BOUCHERY. Nous avions rencontré sa descendante, Mme Nicole MASQUEREL, arrière-petite-fille, lors de l’exposition de 2022. Elle nous avait donné quelques documents et une plaque souvenir de 1932 présentant un portrait de son arrière-grand-père.

 

Philippe JOURDAN et Nicole MASQUEREL, descendante d’Henri BOUCHERY,
lors de l’exposition SPMC de février 2022.
Photographie SPMC.


Plaque offerte par le C. A. des Ets Agache en 1932 à Henri BOUCHERY
pour ses 60 ans au sein de la société.
Objet remis à SPMC par son arrière-petite-fille.
Document SPMC.

 

Photographie d’Henri BOUCHERY vers 1930 à Malo-les-Bains.
 Document SPMC.

 

Marie-Claude apporte des précisions :

« Concernant la Légion d’Honneur, Henri BOUCHERY a été introduit dans l’ordre par Monsieur André SAINT LEGER, industriel, demeurant 10, rue Royale à Lille, lui-même membre de l’Ordre de la Légion d’Honneur.

André Georges SAINT LEGER était né à Tournai en Belgique.

Son épouse, Marguerite-Julie DELEMER, était née dans l’Aisne à Chauny.

Leur fils, dénommé Claude Adolphe Georges SAINT LEGER, est né à Lille le 24 mars 1897. Il sera introduit dans l’Ordre de la Légion d’Honneur par son père le 24 avril 1933.

 

Henri BOUCHERY a été inscrit dans l’Ordre de la Légion d’Honneur à la date du 11 septembre 1930. Son brevet porte la date du 29 septembre 1930.

 

CONTACT AVEC UN DESCENDANT AGACHE

Une descendante de la famille Agache, Marie-Christine de GUILLEBON de RESNES, nous a contactés. Elle a découverte notre Blog et va nous envoyer quelques documents en sa possession.

 

MISS CANTINE ET MME MAX DESCAMPS

La responsable de l’histoire locale de Nieppe a trouvé une information en rapport avec la géante locale Miss Cantine et la famille Agache-Descamps.

Avec son accord, nous lui avons transmis les coordonnées de M. Descamps Gérard. Elle lui a écrit :

« Bonjour Monsieur, Vos coordonnées m’ont été transmises par Philippe Jourdan, président de si Pérenchies m’était conté ». Je me présente, je m’appelle Nathalie Fache, je travaille à la mairie de Nieppe et je m’occupe principalement de communication, du musée d’Histoire locale et du patrimoine. Je prépare une exposition consacrée à Miss Cantine, la géante de la ville. Si la Miss actuelle date de 2007, elle a été recréée à partir de celle qui l’a précédée : Manzelle ou Mademoiselle Cantine qui, elle, avait été réalisée en 1941/42, sa tête aurait été façonnée, dit-on par les époux Weerts, sculpteurs régionaux. Si je m’adresse à vous, c’est que nous possédons un livret intitulé « Nieppe après la 3e année de guerre » lequel a été rédigé en 1942 à l’occasion de la première sortie de la géante Miss Cantine le 10 octobre 1942. On y cite ses parrain et marraine :

Parrain : Monsieur le docteur Armand Richard, éminent stomatologue, originaire de Nieppe.

Marraine : Madame Max Descamps – sans autre précision.

J’ai essayé de retrouver qui pouvait être « Mme Max Descamps » et j’ai découvert après recherches et recoupements qu’il pouvait s’agir de Mme Max Descamps née Marie Devilder. J’ai alors contacté Philippe Jourdan, qui m’a donné des renseignements et une précieuse photographie.

Auriez-vous éventuellement des photographies ou documents se rapportant au « baptême de Miss Cantine » en d’octobre 1942 à Nieppe.

Je me doute qu’en octobre 1942, les photographies étaient plutôt rares mais sait-on jamais…

En vous remerciant d’avoir lu ce message et dans l’espoir de recevoir de vos nouvelles prochainement, je vous adresse mes plus sincères salutations. Nathalie Fache.

 

M. Gérard Descamps n’avait pas connaissance de ce fait. Il pense que c’est possible car l’usine Agache avait des contacts avec la ville de Nieppe. Il n’a pas de documents sur cette histoire.

 

Document SPMC 662 1936. La famille de Max DESCAMPS.
L’un des petits garçons est Gérard DESCAMPS.


Document de Nieppe sur la marraine de la géante nieppoise.


 

-          Le stade Donat AGACHE à Marquette

Lors du spectacle d’Isabelle AUBRET, nous sommes passés à côté de cet emplacement d’un ancien stade à Marquette.

 

Le stade Donat AGACHE à Marquette.
Photographie Marie Christine BOCQUET.
 


 

c)      Contact avec Mme DEUDON

Marie-Claude a rencontré Mme DEUDON et a fait un texte.

 

Sonia DEUDON-CASSAN.
Photographie Marie-Claude VERVISCH. Début 2023.

 

Des travailleurs immigrés italiens à Pérenchies.
Photographie appartenant à Mme DEUDON-CASSAN.


 

La famille CASSAN.
Photographie appartenant à Mme DEUDON-CASSAN.


Vase réalisé par le père de Sonia DEUDON-CASSAN.
Photographie Marie-Claude VERVISCH. Début 2023.

 

Une partie a été extraite concernant la guerre 1939/1945 et publiée sur la page Facebook SPMC.

"Mon premier souvenir est celui d’une visite faite rue de Lomme à une amie de maman. Là, on a entendu, au loin, une troupe qui arrivait. Il s’agissait de prisonniers français. J’avais mal pour eux. Ce souvenir est gravé en moi. Il faisait chaud et ils étaient là avec leur grosse tenue. Ils étaient fatigués. Ils marchaient sans doute depuis longtemps. On les a vu arriver rue de Lomme. Les gens se dépêchaient de leur donner à boire. Ce fut un choc pour moi de voir des prisonniers français. Tout autour, les gens se lamentaient sur le sort de ces malheureux et cela me touchait.

Parfois, on voyait des soldats allemands dans les rues. On était privé de tout, de tout et il fallait aller en mairie, tous les mois, chercher des tickets de ravitaillement. S’il y avait un travailleur dans la famille, on avait droit à un morceau de viande.

Il était impossible d’avoir du beurre !

Tous les magasins ne fonctionnaient plus comme avant. Des distributions étaient programmées et il fallait y aller sinon, on n’avait rien. Alors, on y allait le bon jour pour le sucre, la farine ou pour l’huile.

Heureusement, on avait un jardin et c’était un bonheur pour nous. Je ne sais pas comment les gens en ville faisaient. Papa cultivait les légumes. On avait des poules, des canards et cela compensait parce qu’à la boucherie, quand on avait eu notre part, on n’avait plus rien jusqu’à la fin du mois !

On a eu de la chance car personne n’est venu réquisitionner nos poules et nos lapins. Comme les poulaillers étaient derrière la maison, on a pu les cacher !

On me disait que des gens prenaient le train pour aller chercher un peu de haricots ou des pommes de terre, dans les Weppes. Par contre, s’ils étaient pris par les Allemands, on leur confisquait la totalité !

On manquait de tout ! Pas de tissu, pas de savon, pas de chaussures. Je me souviens, en été, je portais des sandales avec des semelles de bois avec des tiges en carton. Ca ne tenait pas ! L’hiver, on avait des galoches avec une semelle de bois. On n’avait vraiment rien !

L’école fonctionnait encore et on y allait régulièrement.

Un jour, en passant, les Allemands, qui regardaient partout dans les maisons, ont vu la machine à coudre de maman. Par chance, ils ne l’ont pas prise. En face, il y avait la bijouterie ROBINSON. Là, ils ont tout pris ainsi que leur machine à coudre.

Après, on a évacué. On a marché, marché. Je me souviens que des avions passaient au-dessus et nous mitraillaient. On se jetait alors dans les fossés. J’ai été piquée par les orties et maman pensait que j’étais blessée tellement que je criais ! Passé Saint Omer, on a du fait demi-tour. Il fallait repartir d’où l’on venait. Il n’y avait aucun moyen de passer !

Quand on était ruelle des cousins, il y avait des alertes. On allait alors se mettre à l’abri dans les gros bâtiments DESPATURE.                                    Lors du bombardement de Lille-Délivrance, ce fut l’horreur ! La maison tremblait et on voyait toutes ces flammes et ces bombes qui tombaient au loin.

J’étais toute jeune, 6, 7 ans, et je ne me souviens pas de tout. Par contre, je vois encore ce bombardement, ces bombes qui tombaient, ces flammes, ces flammes énormes, ce bruit. Oh, je l’entends encore ce bruit ! Il y avait aussi les avions qu’on entendait arriver de loin. Une bombe est tombée rue de la gare et un couple a été tué.

Une autre bombe est tombée au bout de la rue Carnot, à côté du stade de foot, sur une maison.

Suite à un attentat sur la voie ferrée par les résistants qui avaient fait dérailler un train transportant des munitions, les Allemands sont allés en mairie et ont pris des otages. Papa était dedans. Papa qui était pourtant un petit homme tranquille a été emmené à Lille, rue royale.

Mon père est resté ensuite rue Négrier deux ou trois jours. Je suis allée le voir avec maman. Heureusement, il a été libéré avec les autres comme Pierre DEMEYERE. Ils avaient aussi capturé un jeune de 14 ans, fils unique. Sa mère est venue voir maman. Cette femme était désespérée mais je ne sais pas ce qu’il est devenu parce qu’il n’était pas de Pérenchies.

Il y avait un réseau de résistants à Pérenchies. Il y avait Paul DERONNE et Gérard ARDAENS. Il devait y avoir aussi Roger LECERF et le fils SAPIN. Madame SAPIN avait son café à l’angle de la rue de la gare en face de la poste. Un jour les Allemands ont capturé Madame SAPIN pour savoir où était son fils. Elle a été torturée et pendue longtemps par les pieds. Elle a finalement été relâchée sans parler. Elle a tenue bon pour son fils comme une mère !

Un homme avait raconté à maman qu’au Fort d’Englos il y avait eu des massacres et des horreurs. La guerre, c’est vraiment une horreur ! Certains occupants ne se contentaient pas de détruire mais ils prenaient plaisir aussi à faire souffrir.

On savait qu’il y avait, rue de la Prévôté, dans le quartier des Bas, un canon pointé vers Pérenchies pour tirer en cas d’attaque. On vivait toujours dans la peur, tout le temps, tout le temps !

Quand on allait à l’école, il y avait toujours la crainte d’une alerte, toujours !

Alors, vous pouvez imaginer ce qu’a été cette libération, cette Libération ! Cela a été un grand moment ! Mon Dieu, Mon Dieu !

Depuis quelques temps, on commençait à en parler alors maman s’est mise à découper des vieux draps. Elle les a teints et cousus pour faire des drapeaux, bleu, blanc, rouge, des drapeaux français, anglais et américains.

Un matin, au réveil, on a entendu le bruit des chars. Cela fait du bruit un char, alors plusieurs ! De la ruelle des cousins, on est arrivé par la Cité Saint Léger avec les drapeaux. On a vu arriver ces soldats, ces camions et ces chars. On était fous de joie. Maman distribuait ses drapeaux aux soldats qui étaient sur ces camions et ces chars. Il y avait des drapeaux français, anglais et russes.

Maman avait habillé mon petit frère Bruno avec un calot bleu blanc rouge.

On était vraiment fous de joie. On avait tant attendu..."

 

Sonia DEUDON-CASSAN. Texte extrait de celui réalisé par Marie-Claude VERVISCH après sa rencontre avec Mme DEUDON, retravaillé par Philippe JOURDAN.

 

Cette partie sera aussi transmise à l’Adjointe au Devoir de mémoire, Mme VAN DAELE, pour une future lecture lors d’une commémoration.

 

A suivre…

  

Philippe JOURDAN

Président de « Si Pérenchies m’était contée… »

12 juin 2023

  

Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE.

 

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