En mai 2023, notre association d’histoire locale s’est réunie trois fois. Ces réunions permettent d’échanger, de préparer nos activités mais aussi de découvrir le passé de notre ville et les documents retrouvés.
Notre association
se compose actuellement de 129 membres dont 25 actifs. N’hésitez pas à nous
rejoindre. Vous trouverez le bulletin d’adhésion sur ce blog dans la page
d’accueil.
N’hésitez pas non
plus à visiter notre page Facebook.
Voici un petit compte-rendu de ces réunions présentées en plusieurs parties.
Philippe JOURDAN
Président de SPMC
12 juin 2023.
Réunion SPMC du jeudi 4 mai 2023. Selfie de Patricia LESSART. |
QUELQUES
POINTS EN RELATION AVEC MARIE-CLAUDE VERVISCH
a)
CHAPELLE DES CYCLISTES.
Lors de
l’exposition de février 2023, certaines cartes de militaires montraient un vélo
sur la manche.
Maurice POUILLE. 20 juin 1917. Détail du document SPMC numéro 557. |
Maurice POUILLE. 6 mai 1916. Document SPMC numéro 559. |
Marie-Claude a
fait une recherche et a trouvé, en Belgique, une chapelle évoquant un groupe de
chasseurs cyclistes lors de la guerre 1914/1918.
Celle-ci se
trouve au nord-ouest de Wijtschate. Au fronton, on peut lire « H. JOZEF -BESCHERM ».
Deux plaques
commémoratives sont accrochées sur la façade. L’une rappelle que, du 31 octobre
au 18 novembre 1914, de durs combats se sont déroulés sur l’Yser, avec la 9ème
division de cavalerie et le Général de L’ESPEE.
Il y avait là des
dragons, des cuirassiers, un groupe d’artillerie et un groupe de chasseurs
cyclistes.
Une chapelle belge qui évoque un groupe de chasseurs cyclistes lors de la guerre 1914/1918. La façade. Photographie : Marie-Claude VERVISCH. |
Une chapelle belge qui évoque un groupe de chasseurs cyclistes lors de la guerre 1914/1918. Vue d’une plaque commémorative. Photographie : Marie-Claude VERVISCH. |
LA CHAPELLE
DEMEYERE
Philippe JOURDAN évoque
alors une autre chapelle qui se situe à Pérenchies mais qui n’a rien à voir
avec le cyclisme.
La Chapelle de la famille DEMEYERE, rue de la Prévôté.Carton d’inauguration. Document SPMC. |
Rue de la Prévôté, se
trouvaient deux chapelles. L’une se trouvait à l’angle des rues de la Prévôté
et de Picardie.
Afin d’agrandir le trottoir, il
fallut la détruire.
M. Pierre
DEMEYERE décida donc d’en construire une autre à l’entrée du parking des Ets
DEMEYERE afin d’y déposer les statues. Elle fut dénommée « Notre Dame,
Source de joie ».
La décoration intérieure fut
réalisée par l’artiste CHRIS (Christian WEPPES).
Grâce à M. TRINEZ qui a su
prendre contact avec les descendants de la famille DEMEYERE, nous avons appris
que la chapelle est sur un terrain privé qui n’appartient pas à la société de
meubles.
1ère chapelle avant 1914. Document SPMC numéro 2 142. |
Deuxième chapelle. Document SPMC numéro 2 145 |
On a récupéré la croix du
dessus grâce à M. Paul DESQUIREZ. Elle a été nettoyée et est accrochée dans
notre salle d’histoire locale.
La porte a été aussi
sauvegardée mais elle est très abîmée.
Intérieur de la seconde chapelle. On voit les deux statuettes. Document SPMC numéro 2 146. |
Statuettes provenant de la chapelle et prêtées lors d’une exposition. Document SPMC numéro 2 148. |
b)
Contact avec la descendante de M. BOUCHERY
Marie-Claude VERVISCH. Réunion SPMC de mars 2023. |
Suite à un article
sur le Blog concernant M. et Mme SAINT-LEGER, Marie-Claude évoque Henri
BOUCHERY. Nous avions rencontré sa descendante, Mme Nicole MASQUEREL,
arrière-petite-fille, lors de l’exposition de 2022. Elle nous avait donné
quelques documents et une plaque souvenir de 1932 présentant un portrait de son
arrière-grand-père.
Philippe JOURDAN et Nicole MASQUEREL, descendante d’Henri BOUCHERY, lors de l’exposition SPMC de février 2022. Photographie SPMC. |
Plaque offerte par le C. A. des Ets Agache en 1932 à Henri BOUCHERY pour ses 60 ans au sein de la société. Objet remis à SPMC par son arrière-petite-fille. Document SPMC. |
Photographie d’Henri BOUCHERY vers 1930 à Malo-les-Bains. Document SPMC. |
Marie-Claude
apporte des précisions :
« Concernant la
Légion d’Honneur, Henri BOUCHERY a été introduit dans l’ordre par Monsieur
André SAINT LEGER, industriel, demeurant 10, rue Royale à Lille, lui-même membre
de l’Ordre de la Légion d’Honneur.
André Georges
SAINT LEGER était né à Tournai en Belgique.
Son épouse,
Marguerite-Julie DELEMER, était née dans l’Aisne à Chauny.
Leur fils, dénommé
Claude Adolphe Georges SAINT LEGER, est né à Lille le 24 mars 1897. Il sera
introduit dans l’Ordre de la Légion d’Honneur par son père le 24 avril 1933.
Henri BOUCHERY a
été inscrit dans l’Ordre de la Légion d’Honneur à la date du 11 septembre 1930.
Son brevet porte la date du 29 septembre 1930.
CONTACT AVEC
UN DESCENDANT AGACHE
Une descendante
de la famille Agache, Marie-Christine de GUILLEBON de RESNES, nous a contactés.
Elle a découverte notre Blog et va nous envoyer quelques documents en sa
possession.
MISS CANTINE
ET MME MAX DESCAMPS
La responsable de
l’histoire locale de Nieppe a trouvé une information en rapport avec la géante
locale Miss Cantine et la famille Agache-Descamps.
Avec son accord,
nous lui avons transmis les coordonnées de M. Descamps Gérard. Elle lui a
écrit :
« Bonjour
Monsieur, Vos coordonnées m’ont été transmises par Philippe Jourdan, président
de si Pérenchies m’était conté ». Je me présente, je m’appelle Nathalie Fache,
je travaille à la mairie de Nieppe et je m’occupe principalement de
communication, du musée d’Histoire locale et du patrimoine. Je prépare une
exposition consacrée à Miss Cantine, la géante de la ville. Si la Miss actuelle
date de 2007, elle a été recréée à partir de celle qui l’a précédée : Manzelle
ou Mademoiselle Cantine qui, elle, avait été réalisée en 1941/42, sa tête
aurait été façonnée, dit-on par les époux Weerts, sculpteurs régionaux. Si je
m’adresse à vous, c’est que nous possédons un livret intitulé « Nieppe après la
3e année de guerre » lequel a été rédigé en 1942 à l’occasion de la première
sortie de la géante Miss Cantine le 10 octobre 1942. On y cite ses parrain et
marraine :
Parrain :
Monsieur le docteur Armand Richard, éminent stomatologue, originaire de Nieppe.
Marraine : Madame
Max Descamps – sans autre précision.
J’ai essayé de
retrouver qui pouvait être « Mme Max Descamps » et j’ai découvert après
recherches et recoupements qu’il pouvait s’agir de Mme Max Descamps née Marie
Devilder. J’ai alors contacté Philippe Jourdan, qui m’a donné des
renseignements et une précieuse photographie.
Auriez-vous
éventuellement des photographies ou documents se rapportant au « baptême de
Miss Cantine » en d’octobre 1942 à Nieppe.
Je me doute qu’en
octobre 1942, les photographies étaient plutôt rares mais sait-on jamais…
En vous
remerciant d’avoir lu ce message et dans l’espoir de recevoir de vos nouvelles
prochainement, je vous adresse mes plus sincères salutations. Nathalie Fache.
M. Gérard
Descamps n’avait pas connaissance de ce fait. Il pense que c’est possible car
l’usine Agache avait des contacts avec la ville de Nieppe. Il n’a pas de
documents sur cette histoire.
Document SPMC 662 1936. La famille de Max DESCAMPS. L’un des petits garçons est Gérard DESCAMPS. |
Document de Nieppe sur la marraine de la géante nieppoise. |
-
Le stade Donat AGACHE à Marquette
Lors du spectacle
d’Isabelle AUBRET, nous sommes passés à côté de cet emplacement d’un ancien
stade à Marquette.
Le stade Donat AGACHE à Marquette. Photographie Marie Christine BOCQUET. |
c)
Contact avec Mme DEUDON
Marie-Claude a rencontré Mme
DEUDON et a fait un texte.
Sonia DEUDON-CASSAN. Photographie Marie-Claude VERVISCH. Début 2023. |
Des travailleurs immigrés italiens à Pérenchies. Photographie appartenant à Mme DEUDON-CASSAN. |
La famille CASSAN. Photographie appartenant à Mme DEUDON-CASSAN. |
Vase réalisé par le père de Sonia DEUDON-CASSAN. Photographie Marie-Claude VERVISCH. Début 2023. |
Une partie a été extraite concernant la guerre 1939/1945 et publiée sur la page Facebook SPMC.
"Mon premier
souvenir est celui d’une visite faite rue de Lomme à une amie de maman. Là, on
a entendu, au loin, une troupe qui arrivait. Il s’agissait de prisonniers
français. J’avais mal pour eux. Ce souvenir est gravé en moi. Il faisait chaud
et ils étaient là avec leur grosse tenue. Ils étaient fatigués. Ils marchaient
sans doute depuis longtemps. On les a vu arriver rue de Lomme. Les gens se
dépêchaient de leur donner à boire. Ce fut un choc pour moi de voir des
prisonniers français. Tout autour, les gens se lamentaient sur le sort de ces
malheureux et cela me touchait.
Parfois, on
voyait des soldats allemands dans les rues. On était privé de tout, de tout et
il fallait aller en mairie, tous les mois, chercher des tickets de
ravitaillement. S’il y avait un travailleur dans la famille, on avait droit à
un morceau de viande.
Il était
impossible d’avoir du beurre !
Tous les magasins
ne fonctionnaient plus comme avant. Des distributions étaient programmées et il
fallait y aller sinon, on n’avait rien. Alors, on y allait le bon jour pour le
sucre, la farine ou pour l’huile.
Heureusement, on
avait un jardin et c’était un bonheur pour nous. Je ne sais pas comment les
gens en ville faisaient. Papa cultivait les légumes. On avait des poules, des
canards et cela compensait parce qu’à la boucherie, quand on avait eu notre
part, on n’avait plus rien jusqu’à la fin du mois !
On a eu de la
chance car personne n’est venu réquisitionner nos poules et nos lapins. Comme
les poulaillers étaient derrière la maison, on a pu les cacher !
On me disait que
des gens prenaient le train pour aller chercher un peu de haricots ou des
pommes de terre, dans les Weppes. Par contre, s’ils étaient pris par les
Allemands, on leur confisquait la totalité !
On manquait de
tout ! Pas de tissu, pas de savon, pas de chaussures. Je me souviens, en été,
je portais des sandales avec des semelles de bois avec des tiges en carton. Ca
ne tenait pas ! L’hiver, on avait des galoches avec une semelle de bois. On
n’avait vraiment rien !
L’école
fonctionnait encore et on y allait régulièrement.
Un jour, en
passant, les Allemands, qui regardaient partout dans les maisons, ont vu la
machine à coudre de maman. Par chance, ils ne l’ont pas prise. En face, il y
avait la bijouterie ROBINSON. Là, ils ont tout pris ainsi que leur machine à
coudre.
Après, on a
évacué. On a marché, marché. Je me souviens que des avions passaient au-dessus
et nous mitraillaient. On se jetait alors dans les fossés. J’ai été piquée par
les orties et maman pensait que j’étais blessée tellement que je criais ! Passé
Saint Omer, on a du fait demi-tour. Il fallait repartir d’où l’on venait. Il
n’y avait aucun moyen de passer !
Quand on était
ruelle des cousins, il y avait des alertes. On allait alors se mettre à l’abri
dans les gros bâtiments DESPATURE. Lors du
bombardement de Lille-Délivrance, ce fut l’horreur ! La maison tremblait et on
voyait toutes ces flammes et ces bombes qui tombaient au loin.
J’étais toute
jeune, 6, 7 ans, et je ne me souviens pas de tout. Par contre, je vois encore
ce bombardement, ces bombes qui tombaient, ces flammes, ces flammes énormes, ce
bruit. Oh, je l’entends encore ce bruit ! Il y avait aussi les avions qu’on
entendait arriver de loin. Une bombe est tombée rue de la gare et un couple a
été tué.
Une autre bombe
est tombée au bout de la rue Carnot, à côté du stade de foot, sur une maison.
Suite à un
attentat sur la voie ferrée par les résistants qui avaient fait dérailler un
train transportant des munitions, les Allemands sont allés en mairie et ont
pris des otages. Papa était dedans. Papa qui était pourtant un petit homme
tranquille a été emmené à Lille, rue royale.
Mon père est
resté ensuite rue Négrier deux ou trois jours. Je suis allée le voir avec
maman. Heureusement, il a été libéré avec les autres comme Pierre DEMEYERE. Ils
avaient aussi capturé un jeune de 14 ans, fils unique. Sa mère est venue voir
maman. Cette femme était désespérée mais je ne sais pas ce qu’il est devenu parce
qu’il n’était pas de Pérenchies.
Il y avait un
réseau de résistants à Pérenchies. Il y avait Paul DERONNE et Gérard ARDAENS.
Il devait y avoir aussi Roger LECERF et le fils SAPIN. Madame SAPIN avait son
café à l’angle de la rue de la gare en face de la poste. Un jour les Allemands
ont capturé Madame SAPIN pour savoir où était son fils. Elle a été torturée et
pendue longtemps par les pieds. Elle a finalement été relâchée sans parler.
Elle a tenue bon pour son fils comme une mère !
Un homme avait
raconté à maman qu’au Fort d’Englos il y avait eu des massacres et des
horreurs. La guerre, c’est vraiment une horreur ! Certains occupants ne se
contentaient pas de détruire mais ils prenaient plaisir aussi à faire souffrir.
On savait qu’il y
avait, rue de la Prévôté, dans le quartier des Bas, un canon pointé vers
Pérenchies pour tirer en cas d’attaque. On vivait toujours dans la peur, tout
le temps, tout le temps !
Quand on allait à
l’école, il y avait toujours la crainte d’une alerte, toujours !
Alors, vous pouvez
imaginer ce qu’a été cette libération, cette Libération ! Cela a été un grand
moment ! Mon Dieu, Mon Dieu !
Depuis quelques
temps, on commençait à en parler alors maman s’est mise à découper des vieux
draps. Elle les a teints et cousus pour faire des drapeaux, bleu, blanc, rouge,
des drapeaux français, anglais et américains.
Un matin, au
réveil, on a entendu le bruit des chars. Cela fait du bruit un char, alors
plusieurs ! De la ruelle des cousins, on est arrivé par la Cité Saint Léger
avec les drapeaux. On a vu arriver ces soldats, ces camions et ces chars. On
était fous de joie. Maman distribuait ses drapeaux aux soldats qui étaient sur
ces camions et ces chars. Il y avait des drapeaux français, anglais et russes.
Maman avait
habillé mon petit frère Bruno avec un calot bleu blanc rouge.
On était vraiment
fous de joie. On avait tant attendu..."
Sonia
DEUDON-CASSAN. Texte extrait de celui réalisé par Marie-Claude VERVISCH après
sa rencontre avec Mme DEUDON, retravaillé par Philippe JOURDAN.
Cette partie sera
aussi transmise à l’Adjointe au Devoir de mémoire, Mme VAN DAELE, pour une
future lecture lors d’une commémoration.
A suivre…
Philippe
JOURDAN
Président de «
Si Pérenchies m’était contée… »
12 juin 2023
Correction et
édition : Jean-Pierre COMPERE.
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