Dans un
mois, Pérenchies commémorera son entrée en guerre, le 2 août 1914
Publié le 02/07/2014
PAR DELPHINE TONNERRE
armentieres@lavoixdunord.fr
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Le 2 août 1914, Pérenchies entrait en guerre. Cent ans
plus tard, l’opération Cent torches, cent flammes va commémorer l’événement. Philippe
Jourdan, adjoint au maire et président de l’association Si Pérenchies m’était
conté, en explique les raisons et le déroulement.
Comme la plupart des villes de l’Armentiérois,
Pérenchies n’a pas été épargnée par la Grande Guerre. La ville a été détruite à
80 %. Comment marquer l’entrée dans la guerre d’une manière très visuelle ?
Philippe Jourdan a imaginé une soirée chargée de souvenirs et forte
visuellement, le 2 août, date de déclaration de la guerre. À la nuit tombée,
dans une vasque posée devant la mairie, cent torches portées par des habitants
seront réunies. Un événement qui se fera en présence d’une délégation
d’Overath, la ville allemande jumelée avec Pérenchies, car le but est aussi
d’en faire un temps de recueillement et d’amitié (désormais) entre les peuples.
2. L’idée
Il y a quelques semaines, une cinquantaine de porteurs
de torches s’étaient manifestés. Depuis, les effectifs sont au complet.
Particuliers, familles, associations… « J’ai mes troupes », sourit
l’adjoint. Le principe, c’est que cent individus ou groupes portent une torche,
pour symboliser le centenaire de manière forte. La soirée se terminera par un
spectacle pyrotechnique (par la société Hamza de Valenciennes).
3. Et ensuite…
D’autres événements sont prévus pour commémorer le
centenaire. La guerre a duré jusqu’en 1918. Après ce premier temps fort,
Philippe Jourdan en a déjà prévu d’autres. Passionné d’histoire, il a lancé un
appel à la population. « Ouvrez vos tiroirs et vos albums, fouillez les
greniers, vous avez sans doute des documents qui sont intéressants… C’est le
message que nous avons fait passer et vingt-cinq personnes nous ont confié des
trésors », explique-t-il. Ce fut le cas par exemple avec le journal de
Jeanne Vrolant (lire ci-dessous). Mais aussi avec des photos, des
livrets militaires. Il raconte aussi que chaque ville, après la guerre, a eu
une ville marraine. Pour Pérenchies, ce fut Lisieux, en raison des liens qui
existaient entre l’industriel Agache, qui avait mis à l’abri une partie de son
activité là-bas, son outil de production ayant été dévasté à Pérenchies pendant
la Grande Guerre.
Toutes ces contributions feront l’objet d’une
exposition le 11 novembre. Quand on sait que la ville a mis dix ans après 1918
à se reconstruire, on se doute que Philippe Jourdan a encore une foule de
sujets à évoquer.
Les personnes en possession de documents sur la Grande
Guerre qui concernent Pérenchies peuvent encore les déposer à la mairie.
Les écrits de Jeanne Vrolant
Pendant la première partie de la guerre, une
Pérenchinoise, Jeanne Vrolant, dont on sait peu de choses, si ce n’est que
c’était sans doute une jeune fille, a écrit son journal.
Le samedi 10 octobre 1914, elle écrit : « Aujourd’hui,
subitement, nous voyons passer une patrouille que nous regardons défiler
derrière les rideaux avec le cœur serré. »
Cinq jours plus tard : « Les Anglais, sont, dit-on,
au mont Kemmel. Tous les gens des bas et du moulin partent vers une destination
inconnue, emmenant leurs petits-enfants, leur linge, leurs vêtements ainsi que
leurs bêtes. » Dix jours plus tard, elle décrit les bombardements, « blottis
dans la frayeur et l’épouvante ».
En décembre encore, « nous voilà rationnés pour le
pain. Ce n’est pas bien juste car on ne mange pour ainsi dire que du pain et
des pommes de terre ».
Le lundi 4 janvier 1915 : « L’armée qui occupe
maintenant le village est une armée de pillards. Ce sont tous des jeunes
soldats de 18 à 20 ans qui viennent se reposer quatre jours puis retournent au
feu. Pérenchies est en ce moment en première ligne et on ne délivre plus nulle
part de laissez-passer pour notre village. »
Mercredi 6 janvier 1915 : « Hier soir, à cinq
heures, les Allemands ont fusillé le gérant de chez Coustenoble parce qu’il
avait conservé chez lui, dit-on, un revolver alors qu’il est affiché que toutes
les armes doivent être déposées à la mairie. »
Lundi 11 janvier : « D’après l’ennemi, nous voilà
maintenant bien Allemands puisqu’il y a aujourd’hui trois mois d’occupation.
Aussi, pour fêter leur triomphe, tout le régiment est allé à Lille où il a
passé la revue puis ils sont revenus à Pérenchies vers 11 h 30, musique en
tête. Ils vont recevoir tous les impôts. »
Le programme de la journée du 2 août
De 21 h 15 à 21h30 : rassemblement des porteurs de
torches à la salle des fêtes Maurice-Schumann.
À 22h : défilé des cent torches de la rue Gambetta à
la place du Général-de-Gaulle.
Allumage de la flamme du souvenir par le maire de
Pérenchies et le représentant de la ville allemande d’Overath.
Lecture du poème 100 ans après, cent flammes.
Intervention du groupe des cuivres, descente aux drapeaux, cérémonie
patriotique, lecture d’extraits de textes écrits par des habitants et de
lettres écrites par des Allemands, intervention chantée par un jeune. Spectacle
pyrotechnique.
Attention, la circulation sera modifiée pour
l’événement. Des déviations seront mises en place.
Avec l'aimable autorisation de la rédaction de la Voix du Nord d’Armentières et de la journaliste auteur dudit article Delphine TONNERRE.
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