Patrice SANSOVINI, un des membres de notre association d'histoire locale a relaté son voyage à Piétralunga dans le cadre du jumelage avec notre ville.
Voici ci-après le récit de son voyage.
17/05/2018
Jean-Pierre COMPERE
Administrateur
« Samedi 14 avril 2018
Après
un long voyage, je suis heureux de revenir à Pietralunga pour mon 5ème
déplacement en tant qu'accompagnateur d'une délégation pérenchinoise.
Présent
à la signature en 1998, Je n’étais plus revenu depuis 2003.
Vue sur Piétralunga, un petit village italien médiéval en haut d'une colline. |
Sur
la route montagneuse qui mène à notre ville jumelle, les collines de l’Ombrie
sont baignées de Soleil mais la végétation n’est pas avancée, preuve qu’ici
aussi, l’hiver a été long et rude.
A
Pietralunga, tout commence et tout fini piazza del 7 maggio, c'est à dire la
place du 7 mai.
Quand
nous arrivons, en fin de matinée, nos hôtes sont là. Pas tous ! Certains
sont en retard. Nous sommes en Italie…
L'arrivée sur la place du village de Piétralunga.
A droite, la vieille tour de garde. Au fond, l'église.
Entre les deux, la mairie.
|
Pour
les habitués, nous retrouvons nos
amis et nos connaissances.
Pour
d’autres, c’est l’heure de faire
connaissance avec les logeurs et de
prendre la direction des différents lieux d'hébergements dans les familles.
A
peine installé, beaucoup d’entre nous sont invités à la visite du centre
médiéval de notre cité jumelle.
La visite de Piétralunga dans les vieilles rues
médiévales.
Patrick Dupire, Odile Bauet et les membres de
l'Orchestre bavarois comptent les marches.
|
Vue de Piétralunga. En bas, la rue de Pérenchies. |
Le
premier rendez-vous officiel est à 17h, à la mairie.
Le
maire de Pietralunga, Mirko Ceci, porte la médaille de la confrérie de la Tarte
à Prônes de Pérenchies afin de faire honneur à notre ville.
Le Maire de Piétralunga porte le cordon de la
confrérie de la tarte à Prônes de Pérenchies.
|
Dans la salle d'honneur de la mairie de Piétralunga
ont pris place les représentants du conseil municipal,
du CFIP et de l'Orchestre bavarois de Pérenchies
|
Dans
son discours, il évoque Mario
Faggianelli, à l’initiative du jumelage et les maires successifs des deux
communes .
Il
demande d’applaudir Ivano Polidori et
Didier Pira, les signataires de la
charte de jumelage.
Il remercie Alessio Brunelli et Julia Alunni
pour le travail réalisé pour la réussite de ce
20ème anniversaire. Pour lui, le véritable ciment du jumelage, ce n’est
pas la charte elle même mais les familles et les liens crées pendant ces 20
années passées.
Il souligne que l’histoire, le labeur des habitants , la sincérité et l’amour pour
sa propre ville sont nos dénominateurs communs.
Enfin,
il confie que « Le jumelage est un antidote contre l’isolement.»
Madame
Danièle Lekien, maire de Pérenchies, prend alors la parole et rappelle l’événement
qu’a été ce jumelage il y a 20 ans à Pérenchies. Elle insiste sur les liens
d’amitié qui se sont créés et tissés durant toutes ces années. Elle signale
que si les majorités municipales changent, le jumelage, lui, se poursuit.
Celui-ci construit la citoyenneté européenne et, notamment pour les jeunes.
Au
nom de tous les membres de la délégation française, elle termine en
remerciant chaleureusement toutes les
familles d’accueil, à Piétralunga et à Pérenchies, qui durant toutes ces années
ont fait vivre le jumelage.
Le discours de Mme Lekien traduit par Patrice Sansovini |
En
face de nous, les anciens maires, Messieurs Begnini, Polidori et Sborzacchi et
Mario Fagianelli, très attentifs,
semblent être un peu comme les « gardiens du temple ».
Les anciens maires de Piétralunga et Mario Fagianelli, à l'origine du jumelage franco_italien |
Un
joli tableau représentant la vieille ville est offert à la ville de Pérenchies
tandis qu'un plateau gravé est remis à la ville de Pietralunga.
Un pot
clôture la cérémonie. Plusieurs produits locaux garnissent les tables pour le
plus grand plaisir des participants.
Le tableau offert à la ville de Pérenchies par la ville de Piétralunga |
A
20h, il est temps de retrouver le bar, « le red dragon Pub », où
se déroulera la soirée bavaroise,
version « Pietralunga ». Ce bar moderne est décoré comme un
café du nord de l’ Europe. Le repas se compose de jambonneaux et de patates
frites (avec la fameuse patata de Pietralunga qui fait l’objet de la fête annuelle
du mois d’octobre).
Chose
étonnante pour les visiteurs français. Pas de pâtes !
La soirée bavaroise. On remarque, au loin, les 5 couleurs des 5 quartiers de la ville de Piétralunga |
En
milieu de soirée, les hommes de l’orchestre bavarois, mené par Rudy, sortent
les instruments des housses et assurent l’ambiance, façon Carnaval de
Dunkerque.
Les
clients du bar et nos hôtes sont conquis. Quelle ambiance !
Dimanche 15 avril 2018
Il
fait gris...
Nous
avons rendez-vous à 9H, sur la place du village. Pas de grasse matinée.
Nous
prenons alors la direction du musée NATURALISTICO (de la nature), dans la
colline de Candeletto pour une visite
privée. Notre guide explique la faune, la flore et la végétation des collines autour
de Pietralunga. Des animaux empaillés animent des reconstitution des
différents milieux naturels.
Les
noms des espèces d’animaux et d’arbres donnent du fil a retordre aux
traducteurs pérenchinois.
A
11H, c'est «santa messa», la messe dominicale qui, pour une fois ne se déroule
pas dans l’église principale. En effet, des travaux y sont en cours
suite à plusieurs petites secousses de tremblements de terre de ces
dernières années. La célébration a donc lieu dans l'église de la Madonna dei
Rimedi, en bas de la ville. Cette église du 13eme siècle, rebâtie au 16ème,
était déjà connue au temps de saint François d’Assise.
Les
premiers rangs sont réservés a la délégation pérenchinoise.
Le
prêtre, en fin de cérémonie, nous présente la communauté paroissiale. Il est
très heureux que nous soyons si nombreux pour cette célébration et nous en
remercie.
Nous
croisons Carlo Montanari, le ténor, membre de la chorale paroissiale, qui nous questionne sur
la commémoration du centenaire qui aura lieu en novembre 2018 à Pérenchies. Il sera l’ invité
du cercle franco- italien de Pérenchies
et nous en sommes très heureux.
Après
la messe, nous nous répartissons dans les quelques bars du village, des lieux
incontournables de la vie italienne où nous prenons l'apéritif.
Après
le déjeuner dans les familles, l'après-midi est libre mais plusieurs personnes
se retrouvent à Gubbio, à 20km de
Piétralunga.
Gubbio
est une ville médiévale, magnifique, connue pour sa fête religieuse en mai
durant laquelle se déroule la course des cierges géants. Chaque quartier de la
ville se retrouve derrière une équipe qui porte les couleurs de son quartier.
L'objectif est de traverser la ville le plus rapidement possible tout en
transportant un immense cierge en bois aussi grand qu'un arbre.
Piétralunga
a aussi sa course traditionnelle. Une charrette est poussée dans les rues du
village. 5 équipes portant les couleurs des 5 quartiers de la ville
s'affrontent/ C'est le Palio. L'équipe gagnante remporte un oriflamme et
l'hommage de la ville entière.
Gubbio
est aussi le lieu de tournage d’une
série très connue sur la télévision
italienne, la RAI. Il s'agit de «DON MATTEO» dont l’acteur principal joue le
rôle d'un prête. Depuis 11 saisons, c'est le célèbre Terence Hill qui a le rôle
principal.
La visite de la ville de Gubbio |
A
19H, le concert de l’Orchestre bavarois se déroule dans la nouvelle école
primaire inaugurée l’an dernier.
Quelques
minutes avant le concert, Madame le Maire et l’adjoint aux finances de
Pérenchies ont droit a une visite privée des lieux par Alessio, le premier
adjoint.
Durant
le spectacle, un medley joué par l’orchestre,en forme de clin d’œil et inspiré
de la variété italienne, est très apprécié par l'auditoire.
Les « Bavarois », prêts à jouer.
Des Français en Italie jouant de la musique
bavaroise ! C'est l'Europe !
|
Pour
clôturer cette journée, un repas est pris à la cantine de l’ école. Celui-ci
est très convivial. Et en plus, il y a des pâtes !
La
soirée est un peu plus sage que la veille car nos hôtes travaillent le
lendemain.
Lundi 16 avril 2018
Le
programme est chargé sous un soleil printanier.
Ce
matin est prévue la visite de l’entreprise «Giuliano Tartuffi». Dès le parking,
l’odeur de la truffe nous envahit déjà.
Giuliano
est un Pietralungais de pure souche qui
a vite compris qu’ il pouvait investir dans
la truffe. Celle-ci abonde autour de
la ville et est donc l'une des spécialités de Pietralunga . Son
entreprise est florissante. Il travaille avec l’Europe entière et, notamment,
avec la France.
Lors
de la visite, c'est lui qui donne les explications en français.
Comme
pour tout produit fragile, des mesures sanitaires sont obligatoires et il nous
faut revêtir une blouse en papier.
Le
groupe de Pérenchinois passe au milieu des machines et des ouvrières. En effet,
le personnel est composé à 100% de femmes. Elles conditionnent la truffe en bocaux, sous vide,
à l’huile, en sauces, ...
Une
vente de produits termine la visite mais celle-ci n'est pas vraiment terminée.
Giuliano a dressé une table pour una colazione, la collation : foccacia,
vin rouge et charcuterie.
Il
souhaite alors nous montrer comment les chiens truffiers travaillent dans la
colline. Malheureusement, ce sera pour une autre fois car nous n’avons pas le
temps.
La
coopérative de la Patate de Pietralunga (consorzio della Patata) nous attend.
C'est
la deuxième spécialité de la ville. Alessio, le 1er adjoint, en est
le co-dirigeant.
Il
nous explique le fonctionnement de ce consorzio, de la récolte des
plants à l’élaboration de produits à base de pomme de terre (crème de
jour pour les dames, vodka, ...).
Après
la visite, comme de vrais Italiens, c’est la pause de midi avec arrêt au bar,
terrasse au soleil, prosecco offert par la municipalité de Pietralunga puis le
retour en famille pour le déjeuner.
L’après-midi,
avec plusieurs véhicules, nous prenons des sentiers de montagne pour monter
entre 800 et 900m d’altitude. A Monte Valentino, dans une ancienne bâtisse
complètement rénovée, les propriétaires fabriquent une liqueur à base de
cerises griottes : il sollucchero.
Ils
nous expliquent la fabrication et nous font descendre à la cave. A la sortie,
c'est la traditionnelle dégustation de la liqueur et des gâteaux typiques.
La
vue est magnifique ! 180° de collines et de bois. Pour ceux qui peuvent
encore en profiter !
Monte Valentino.
Toute la délégation française. A gauche, le premier
adjoint italien.
|
La
journée n'est pas terminée. Une dernière visite est prévue en
centre-ville : une petite fabrique familiale, la «Ranco» qui produit
de la crème à la noisette, le
« Nutella » local.
La
journée prend fin par le dernier rendez-vous du séjour. A 20H, tout le monde se
retrouve dans la cantine de l’école pour le dernier repas en commun.
Nos
amis nous ont préparé une surprise. Matteo, un jeune accordéoniste, anime la
soirée au son de chansons traditionnelles italiennes. Quelques membres de la
chorale locale entonnent la Pasquella, un chant traditionnel de Pietralunga.
Daniel
Balloy entonne en réponse l’hymne de la tarte a prône repris en choeur par
notre groupe.
En
fin de soirée, ce sont les discours de clôture : Serge Moutiez, président
du CFIP, Daniel Balloy, adjoint au Maire chargé entre autres des jumelages,
Danielle Lekien, notre Maire, Mario Faggianelli, Anna Domenici et Alessio pour
le conseil communal .
Les discours de clôture. |
Emotion,
joie et un sentiment général de contentement traduisent ces trois jours
d 'échanges et d'amitié passés ensemble.
Beaucoup
de nos amis italiens souhaitent venir ou revenir à Pérenchies. Le futur Grand Spectacle 2019,
une production de l'OMCL, suscite déjà
un engouement.
Le
dernier intervenant, Ivano Polidori, l'ancien maire qui a signé la charte en
1998, nous fait part de sa satisfaction de voir un jumelage qui se porte bien et qui n’ a pas
perdu son esprit, même 20 ans après.
Mardi 17 avril 2018
Les
consignes de l’adjoint aux jumelages sont strictes. Le rendez-vous est fixé à
6h30 sur la piazza pour le départ. Pas de dérogation possible !
Nous
n’avons pas envie de repartir. Une journée supplémentaire ne serait pas de
trop. De plus, il va faire beau !
Mais,
il y a un temps pour tout.
Nous
prenons congé de nos amis et intégrons le mini bus qui nous emmène à Perugia où
l'avion doit décoller. Pour limiter les dépenses communales, chacun a payé sa
place.
Pour
le minibus de Pérenchies, l'heure est
aussi venu de prendre la route avec les instruments de musique. La route se
fera avec une étape dans le Jura où Daniel Balloy possède une petite maison familiale. La
longue route du retour sera ainsi
atténuée.
Le départ de Piétralunga du mini bus pérenchinois
qui transporte les instruments de musique et quelques
volontaires.
|
La
flamme de l’amitié et de la convivialité s’éteint momentanément.
Elle
se rallumera sûrement en novembre prochain, à Pérenchies, pour la commémoration
du centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale avec la présence d'une
petite délégation de cette bonne ville de Piétralunga ».
Animation du dernier soir |
Au café avec les Bavarois |
Petite collation en extérieur. |
Voici
quelques documents trouvés dans notre fond documentaire sur le jumelage
franco-italien :
Monsieur Didier Pira, maire de Pérenchies et les deux
maires allemand et italien.
Entre 1996 et 2001. Document SPMC numéro 2 930.
|
L'entrée de la ville de Piétralunga (Italie) jumelée
avec Pérenchies (France) et une ville grecque.
Septembre 1998. Document SPMC numéro 3 161. |
Réception en mairie de Pérenchies avec le maire
italien de Piétralunga en 2008.
Document SPMC numéro 5 974.
|
Photographies
et texte de Patrice Sansovini, membre du CFIP (Cercle franco italien de
Pérenchies) et membre de l'association d'histoire locale « Si Pérenchies
m'était contée....
Relecture,
ajout de quelques photos et mise en page par Philippe Jourdan, président de
SPMC.
Mise
en forme informatique : Jean Pierre Compère
17
mai 2018