JOYEUX ANNIVERSAIRE PIERRE !
1ère partie sur 3.
Il
fera des études de journalisme à Lille alors que sa mère le destinait à la
prêtrise et se fera connaître pour ses émissions de radio (Bonjour Monsieur le
Maire), de télévision avec Jacques Martin (Le Petit Rapporteur, la Lorgnette)
et d'autres..., ses prises de paroles et ses nombreux livres sur la défense du
monde rural français et sa passion pour les bustes de Marianne. On le
surnommait le "Pape des régions".
Il
visitera de nombreuses fois Pérenchies, sa ville natale. La salle d'histoire
locale de l'association "Si Pérenchies m'était contée..." porte
dorénavant son nom.
Dernièrement,
une rose Pierre BONTE vit le jour, en mai 2022. Il vit à Paris derrière la
maison de la radio et continue à voyager à travers notre pays à la rencontre
des autres et de nos belles provinces. Interrogé par un journaliste, il
répondit : "Vous savez, j'aime ce que je fais et j'aime les gens que je
rencontre. Mon travail est de faire savoir que les autres font du bien et que
nos régions sont belles. Je suis un peu une courroie de transmission, le porte-parole
de cette France que nous aimons tant".
Une
de ses amies, un jour, lui envoya, une carte pour la Saint Valentin :
"Pierre, vous aimez la France et la France vous aime. Alors, bonne fête !"
Ce
jeudi 15 septembre 2022, il a eu 90 ans. Notre région, sa ville natale et ses
nombreux amis lui souhaitent un joyeux anniversaire.
En cette occasion, voici le
dernier chapitre de son histoire. Les 6 autres ont déjà été publiés sur notre
Blog.
Philippe JOURDAN, Président de
« Si Pérenchies m’était contée… »
Septembre 2022.
Ce 19 août 2021, j’ai rencontré Pierre
BONTE, chez lui à Paris.
Suite à une invitation faite fin 2019, je me suis rendu chez Pierre
BONTE, dans son appartement parisien, en août 2021. Voici le compte-rendu de ce
moment inoubliable.
Philippe JOURDAN,
Président de « Si Pérenchies m’était contée… »
Août 2021.
Pierre BONTE et Philippe JOURDAN devant la maison de la Radio. 19 août 2021. Selfie de Pierre BONTE. |
Ayant prévu de visiter
l’exposition historique « NAPOLEON », à la Grande Halle de la
Villette à Paris, l’occasion s’est présentée pour moi, président de
l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »
d’honorer une invitation faite par Pierre BONTE lors de sa dernière venue à
Pérenchies, en novembre 2019, à l’occasion de la cérémonie de dénomination des
futures salles du complexe culturel de l’Horloge dans lequel un centre
d’histoire locale doit porter son nom.
Pierre BONTE est un journaliste
de radio et de télévision, auteur de nombreux ouvrages sur la France profonde.
Il est d’origine nordiste, né à Pérenchies, petite cité entre Lille et
Armentières, où il naquit le 15 septembre 1932, au 6 de la rue Carnot.
Cette invitation dans son appartement
parisien était aussi l’occasion de remettre à l’association pérenchinoise
quelques documents personnels qui pourraient prendre place dans l’une des
vitrines permanentes du nouvel espace associatif prévu pour « Si
Pérenchies m’était contée… ».
Malheureusement, la pandémie,
causée par le Covid, avait repoussé l’occasion et la visite.
Cette rencontre a finalement été
programmée ce jeudi 19 août 2021, avec toutes les mesures sanitaires
nécessaires, entre la visite à la Villette et la découverte du musée historique
de la ville de Paris, le musée Carnavalet, récemment ouvert après plusieurs
mois de fermeture pour sa rénovation.
En avance de 30 minutes et ayant
sonné sans résultat, je m’apprêtais à patienter sur un banc devant l’immeuble
situé juste derrière la célèbre maison de la radio toute en rondeur.
C’est d’ailleurs là qu’étaient
enregistrées certaines des émissions de Jacques Martin auxquelles participait
Pierre BONTE alors que les autres l’étaient, en public, au théâtre de l’Empire.
Sortant du bâtiment, je tombais
alors nez à nez avec mon hôte, casquette américaine sur la tête, porteur d’un
blouson à l’allure très jeune, rentrant de quelques courses dans le quartier.
Le journaliste m’accueillit d’un fraternel « Ca va Philippe ? ».
Après avoir pris l’ascenseur,
Pierre BONTE me raconta, durant 90 minutes, divers souvenirs de sa longue vie
professionnelle et qui n’est pas terminé, car, pour lui, le mot retraite
n’existe pas.
Celui-ci se demande encore
comment il a pu, un jour, se retrouver au milieu de Stéphane COLLARO, de PIEM,
Daniel PREVOST, Pierre DESPROGES et Jacques MARTIN parmi d’autres dans les
années 70 ?
Même s’il n’était pas toujours à l’aise sur le plateau, durant de nombreuses émissions, Pierre BONTE présenta ses reportages sur des personnages simples de la campagne qui n’intéressaient pas toujours le milieu journalistique parisien. Jacques MARTIN l’appréciait beaucoup et même si celui-ci l’utilisait un peu comme le clown blanc le fait de l’Auguste, ils restèrent amis jusqu’à la fin de cet illustre personnage de télévision qui fit les beaux jours de nos dimanches en famille mais aussi laissa une place de choix parmi les Grosses Têtes de Philippe BOUVARD à RTL.
C’est à la radio, que Pierre BONTE, après des études à l’école de journalisme de Lille, commença vraiment à se faire connaître avant que la télévision ne lui fit prendre un autre virage. En 1954, il débute donc à Ouest-France à Rennes et, en 1956, il entre à Europe 1. C’est avec l’émission radiophonique « Bonjour Monsieur le Maire », qu’il créa en 1959 et qui durera 15 ans, qu’il devint un peu le représentant des villages, le « pape » de la France des régions. Malheureusement, il ne visita pas sa cité natale car celle-ci avait une population trop importante. En effet, Pierre BONTE ne visitait que les villes et villages de moins de 1 000 habitants.
En 1975, il participe donc, sur
TF1, au Petit Rapporteur, une émission d’informations par le rire, et en 1977,
à la Lorgnette, sur Antenne 2.
Il est aussi l’auteur de très nombreux ouvrages présentant les femmes et les hommes qu’il a rencontrés sur toutes les routes de France. Il est devenu ainsi un peu le spécialiste du monde rural et on le retrouve souvent sur les plateaux des différentes chaines de la télévision.
Après avoir été licencié d’Europe
1, avec les indemnités versées, il s’achète ce petit appartement où il vit
encore dans ce quartier où il a ses habitudes : sa boulangerie, son
bistrot, sa boucherie et tous les petits commerces habituels comme tout le
monde. Homme comme les autres, on le reconnait encore dans la rue. En bon
nordiste et fidèle à son public, il répond aimablement à chaque sollicitation
de ces téléspectateurs qui ne l’ont pas oublié.
Sur ma demande, il a accepté
d’offrir à l’association plusieurs photographies de sa vie journalistique,
radiophonique et télévisuelle.
Carte anniversaire avec le support LE PETIT RAPPORTEUR. Création YVON et TF1. Vers années 70. Documents SPMC. Don de Pierre BONTE. |
Enregistrement d’une émission du petit Rapporteur. 1975. Pierre BONTE et l’équipe technique. Photographie envoyée à SPMC par Pierre BONTE. |
A 89 ans, il se sent en pleine
forme et pense que, par rapport à d’autres, il a la chance d’avoir une bonne
santé. Il vient de se décider à vendre sa voiture, privilégiant dorénavant
d’autres transports en commun bien nombreux dans la capitale. La semaine
dernière, il était encore en Suisse chez un de ses deux enfants.
Sa vie d’aujourd’hui se déroule
paisiblement mais activement, à son rythme, avec l’écriture d’ouvrages divers
comme en 2019, « La belle France. A la rencontre de nos villages »
et, en 2021, avec la collaboration de Céline BLAMPAIN, « Ces villages
qu’on assassine ».
Il les offrira d’ailleurs à
l’association avec les deux dédicaces suivantes : « Pour mes amis de
Pérenchies » et « Pour Pérenchies, mon cher village ».
Livres de Pierre BONTE offerts à SPMC et dédicacés. Août 2021. Documents SPMC. |
Dédicace de Pierre BONTE le 19 août 2021. « Pour mes amis de Pérenchies ». Document SPMC. |
Dédicace de Pierre BONTE le 19 août 2021. « Pour Pérenchies, mon cher village… » Document SPMC. |
Il participe à de nombreux salons
du livre à la rencontre de ses lecteurs comme celui de Bondues où les gens de
la région prennent plaisir à le retrouver ou au salon de l’agriculture et
d’autres…
Mais, il collabore aussi à des
expositions sur les représentations de Marianne, le symbole de notre République
dont le nom vient des deux prénoms les plus utilisés dans notre pays
autrefois : Marie, mère du Christ, et Anne, sa mère.
Très tôt, lors de ses rencontres
avec les maires, il reçoit, en cadeau, ces petites ou grandes statuettes qui
trônent alors dans chaque mairie mais aussi dans les salles de classe des
écoles. Il en fera sa passion.
Afin de sauvegarder les plus
belles pièces, il en offrira certaines au Sénat mais aussi à l’Assemblée
Nationale où les visiteurs peuvent les découvrir dans des vitrines.
Il gardera néanmoins certaines
d’entre elles qui seront régulièrement prêtées pour des expositions. La
dernière se déroule actuellement et jusqu’au 14 novembre 2021 au musée du
président Jacques Chirac à Sarran, en Corrèze.
Lors du vernissage, la préfète
vint à sa rencontre : « J’ai vu que vous étiez né à Pérenchies.
Moi, j’ai vécu à Verlinghem… ».
On n’échappe pas au Nord !
Lors de ma visite, Pierre BONTE
accepta que quelques photos soient prises dans son appartement en souvenir de
cette rencontre.
Sur l’une, on le voit avec
quelques bustes de Marianne d’assez grandes tailles qu’il a souhaité conserver.
Ce sont ses préférés. L’un représente la Marianne de FAIZANT, un grand
dessinateur, et, un autre, Brigitte BARDOT, dédicacé. Un troisième est même
recouvert d’étiquettes de fromages !
Pierre BONTE chez lui avec quelques bustes de Marianne. 19 août 2021. Prise de vue Philippe JOURDAN. |
Le temps étant assez doux, la
discussion se continua sur le balcon d’où on peut apercevoir la pointe de la
Tour Eiffel. Pierre BONTE confia qu’il avait suivi le feu d‘artifices et le
concert du 14 juillet de cette année un œil sur la télévision et l’autre par
la porte coulissante vitrée ouverte profitant du son et des fusées en direct.
Sur ce balcon, une autre
représentation de Marianne défie la météo, entourée de nombreuses plantes en
pots et de quelques corbeaux en plastique qui refoulent les pigeons
responsables d’une certaine pollution. Le corbeau mangeant les œufs des
pigeons, ceux-ci les évitent et comme le dit Pierre BONTE : « Cela
marche ! ».
Après un bon verre de jus de
pommes venant d’un producteur normand de ses connaissances, Pierre BONTE sortit
plusieurs liasses de documents afin d’en offrir certains à l’association
pérenchinoise.
Deux objets personnels me furent
aussi remis pour l’une des vitrines du futur centre d’histoire locale
pérenchinois où ils témoigneront de cet illustre personnage et de son travail.
Le premier est un des micros
qu’il utilisait lors des enregistrements des reportages pour la radio Europe 1.
A son départ de la station radiophonique, on le lui offrit. Même si
l’autocollant d’origine n’est plus, on en aperçoit un similaire sur une des
photographies offertes.
Pierre BONTE tient beaucoup à cet
objet mais il sait qu’il est remis entre de bonnes mains. C’est aussi une façon
pour lui d’honorer son village natal.
Enregistrement d’une émission de radio pour Europe 1 avec Pierre BONTE avec un micro similaire offert à SPMC en août 2021. Années 60/70. Photographie de Pierre BONTE offerte à SPMC. |
Micro offert à Pierre BONTE lors de son départ d’Europe 1. Celui a été donné à Philippe JOURDAN pour SPMC en août 2021. Photographie de Marie-Christine BOCQUET. |
Le second est un buste de sa
collection de Marianne, bonnet phrygien rouge sur la tête et corsage tricolore
sur la poitrine.
Ayant émis le souhait de disposer
d’une petite Marianne de sa collection, Pierre BONTE m’entraîna dans son bureau
où des dizaines de figurines sont encore exposées. « Tu peux choisir celle
que tu veux ! » me lança-t-il me mettant dans un certain embarras.
N’arrivant pas à me décider, Pierre BONTE proposa un ancien chenet assez lourd
provenant de la décoration d’une ancienne cheminée. Néanmoins, en y
réfléchissant davantage, il préféra une représentation plus historique mêlant
le drapeau national et le symbole de la Liberté, une effigie sans aucun doute
plus « histoire locale ».
« Celle-ci est plus adaptée
à votre salle d‘histoire locale ».
Moi qui ne souhaitais qu’un petit
objet de quelques centimètres de haut, je me retrouvais avec une statuette de
30cm, une belle pièce, que je ne pouvais pas imaginer recevoir !
Emu et ravi, je remerciais Pierre
BONTE pour ce magnifique objet.
Nul doute que Pierre BONTE
prendra plaisir à voir exposées ces deux pièces et à les retrouver pour la
future inauguration envisagée par la nouvelle municipalité pérenchinoise,
peut-être, en octobre prochain. Pour cette future invitation qui pourrait lui
être faite, il mettra sans aucun doute un point d’honneur à l’honorer.
Buste de Marianne offert à Philippe JOURDAN par Pierre BONTE pour SPMC en août 2021. Photographie 2 de Marie-Christine BOCQUET. |
Cela pourrait être aussi
l’occasion, pour lui, d’offrir, à nouveau, à « Si Pérenchies m’était
contée… », d’autres documents qu’il doit rechercher comme des boîtes de
jeux à son nom ou des documents de travail manuscrits.
Voici d’ailleurs ce qu’il propose
dans un dernier courrier reçu : « J'espère que votre séjour à Paris a
été agréable. Pour répondre à votre demande, j'ai retrouvé des textes de
"Bonjour Monsieur le Maire" que j'écrivais à la main pour les lire
ensuite au micro. Mais mon écriture est pratiquement illisible pour un autre
que moi...
J'ai aussi un cahier à spirales
contenant des notes pour un projet d'émission télévisée et un travail
préparatoire pour une exposition consacrée à Marianne et aux présidents de la
République qui s'est tenue à Rambouillet en 1997. Je devrais aussi pouvoir vous
retrouver un "manuscrit" de livre corrigé à la main. Je vous enverrai
tout cela prochainement ou je vous l'apporterai en octobre. Amitiés.
Pierre. »
Comme tout a une fin, l’entretien
vint à son terme. Alors que la porte de l’ascenseur se refermait, dans
l’encadrement de la porte de son appartement, Pierre BONTE ajouta, tout
souriant, ces quelques mots, qui me firent honneur : « Merci pour tout ce
que vous faites ! ».
Pierre BONTE chez lui avec le poster de l’équipe de Jacques MARTIN dans les années 70. 19 août 2021. Prise de vue Philippe JOURDAN. |
A pied, je pris la direction du
métro afin de regagner mon hôtel, serrant dans mon petit sac de voyage ces
documents et ces objets offerts de bon cœur et en toute modestie.
J’avais rencontré, non pas une
personnalité inabordable, mais un ami, une connaissance qui mériterait le titre
de citoyen d’honneur.
Suite à mon séjour à Paris, j’envoyais à Pierre BONTE un petit mot de remerciement pour l’accueil, l’attention et les objets offerts.
Avec l’humour qui le caractérise,
celui-ci m’envoya alors la copie d’un texte manuscrit de 11 pages rédigé en
1985 par le célèbre historien du Nord Pierre PIERRARD à l‘occasion de la remise
de la Rose d’Or du Rosati de France au journaliste.
Pierre BONTE écrit
alors : « Voici quelques lignes dans lesquelles vous trouverez
des éléments intéressants si vous êtes amené à rédiger mon éloge
funéraire. »
Aussitôt, je lui répondis : « Si cela ne vous ennuie pas, il servira auparavant pour la cérémonie de vos Cent Ans ! »
En effet, depuis presque 90 ans,
Pierre BONTE est né dans cette petite ville ouvrière du Nord. Son père était
natif de Bondues et sa mère de Prémesques où se trouvent d’ailleurs les tombes
familiales.
Les parents de Pierre BONTE et
ses 5 sœurs ont d’abord séjourné dans le quartier des Bas de Pérenchies avant
de venir habiter rue Carnot où Pierre est né.
Son père travaillait pour Agache.
Nul n’en sera surpris. Il fut d’abord trieur de lin puis employé aux écritures.
Pierre BONTE et son père vers 1935. Photographie familiale offerte à SPMC par Pierre BONTE. |
Après 2 ou 3 ans, la famille
partira pour Lambersart où Pierre BONTE fera sa scolarité. Pour son action
envers les personnes âgées, son père verra son nom donné à une des salles de la
ville.
Son fils recevra de nombreux
honneurs comme la médaille du mérite agricole mais aussi des prix
professionnels. Pierre BONTE aurait bien aimé en offrir un à l’association
pérenchinoise mais ceux-ci ont tous été offerts à des manifestations caritatives.
Le journaliste a aussi été honoré
par de nombreuses confréries à travers toute la France et il possède encore
tous leurs insignes comme celui de la Confrérie de la tarte à prônes de
Pérenchies. Une ville a même baptisé un de ses ponts de son nom !
Mais, toujours fidèle à sa ville
natale, Pierre BONTE se plait à y revenir avec l’une de ses sœurs qui habite
toujours Lambersart.
Pierre BONTE en visite à Pérenchies en 2001 pour l’exposition de SPMC. Photo SPMC. |
Intronisation à Pérenchies de Pierre BONTE en 2004. Document SPMC |
Pierre BONTE dans les coulisses du Grand Spectacle à Pérenchies en 2019. Photo OMCL. |
Fidèle à son terroir et à sa
famille, Pérenchies sera toujours son village !
Extraits du discours de Pierre PIERRARD (1920-2005), en 1985, Président
alors des Rosati de France.
« Cher Pierre BONTE,
L’historien n’a guère que du papier, des archives parfois élargies mais
le plus souvent muettes sur la véritable histoire des petites gens. Vous, armé
de votre micro baladeur, de votre intelligence du cœur, d’un flair qui est au
moins autant humaniste que professionnel, d’une gentillesse qui ne sacrifie pas
à la flatterie mais est le fruit d’une grande attention aux autres, vous
laissez littéralement sur place tous les chercheurs en salles. Vous avez su
abattre la barrière, plusieurs fois centenaires, de la méfiance populaire.
Vous avez recherché et atteint d’instinct le terreau épais et divers où
est enracinée la France.
Bonte est un nom très anciennement implanté dans le Nord et
particulièrement dans ce petit coin de la Flandre française qui, entre Lille et
Armentières, ouvre jusqu’à la Lys et la frontière belge une large plaine qui,
quoique piétinée par la Grande Guerre, perpétue une civilisation plus que
centenaire, sage et solide.
Fils d’Emile BONTE, natif de Bondues, et d’Antoinette SIX, originaire
de Prémesques où ses parents étaient agriculteurs, vous êtes né, vous-même, à 3
kilomètres de là, à Pérenchies, le 15 septembre 1932.
Pays du lin blond et bleu, pays de la brique qui garde si chaude la
maison, pays de la glèbe, cette terre épaisse et généreuse, des demeures
soignées comme des chapelles, des foyers féconds comme votre famille, …
Bref, c’est la Flandre dont les poètes chantaient l’opulence et les
profonds secrets. Le goût très vif pour la campagne et ses habitants, le sens
du terroir, des hommes et des femmes qui firent, vous les tenez, cher Pierre BONTE,
de cet atavisme flamand que je porte aussi en ma propre vie et qui déconcerte
tant, parfois, le parisianisme plus brillant mais tellement plus superficiel. Vous
êtes visiblement le fils de ce peuple grave et droit, ennemi de l’esclandre, de
cette Flandre au visage de femme chrétienne qui est aussi le visage de votre
mère.
Vous êtes devenu l’animateur des petits chemins, des petites gens et
des petits bonheurs, tous témoins d’une amitié, d’une solidarité, d’une
convivialité, aujourd’hui bien menacées, et dont l’exemple premier vous est
venu de ce cher Nord chaleureux et si humain où votre cœur continue à battre… »
Pierre PIERRARD (1920-2005), en 1985. Document INTERNET. |
Pierre BONTE préparant une de ses émissions de radio. Document non daté offert par le journaliste à SPMC. |
Philippe JOURDAN
Président de « Si Pérenchies
m’était contée… ». Août 2021.
Relecture et publication : Jean-Pierre COMPERE,
administrateur du Blog.