Document : Pérenchies et son passé numéro 60
Document SPMC numéro 4 419 |
Commentaire :
« Nous sommes dans le clocher de l’église Saint-Léger de Pérenchies. On aperçoit deux des trois cloches. L’une porte le nom de Marie-Lucie-Maxima et l’autre Agnès-Donata. Elles datent de 1929.
Dans un ancien numéro de Noël du journal paroissial, Germaine Dumont, ancienne résidente des Sapins Bleus et aujourd’hui disparue, évoquait le souvenir de son frère, sonneur de cloches dans notre église de Pérenchies, parallèlement à son activité professionnelle pratiquée en l’usine textile Agache.
Voici quelques informations sur l’histoire de nos cloches.
Les cloches d’une église rythment la journée en donnant l’heure qu’il est. Elles annoncent aussi les messes, les célébrations, les baptêmes, les mariages ou encore les funérailles. Elles étaient donc très importantes dans la vie d’une paroisse.
En 1880, trois cloches sont installées en l’église Saint-Léger et baptisées. Pierre Durant est alors le curé de notre ville.
Des trois cloches, ne demeurent aujourd’hui que les textes suivants :
1ère cloche.
J’ai été baptisée en l’an 1880 avec mes deux sœurs. J’ai reçu au baptême les noms de : Eugénie, Charlotte, Alexandrie, Henriette, Louise, Marguerite, Marie Josèphe, Madeleine.
J’ai eu pour parrain Edouard Agache, industriel, bienfaiteur de l’église et de la commune et pour marraine Eugénie Jonglez Hovelacque, protectrice des pauvres.
DROUOT, fondeur à Douai, faubourg Notre Dame, Nord.
2ème cloche.
Je m’appelle Madeleine, Françoise, Charlotte.
J’ai eu pour parrain François Louis Delefortrie, trésorier de la Fabrique et pour marraine Adèle Dancoisne Bara.
DROUOT, fondeur à Douai. Nord.
3ème cloche.
Je m’appelle Appoline Louise Eugénie.
J’ai eu pour parrain Louis Decottignies, adjoint de la commune et pour marraine Pauline Lamblin Lesage.
DROUOT, fondeur à Douai. Nord.
En 1905, les sonneurs de cloches, Victor et Edouard Wagnon, de la Cour saint Antoine, signalent au maire de la commune plusieurs avaries et des problèmes de sécurité.
Le 28 novembre 1905, le marteau de la grosse cloche se casse et tombe sur le plancher causant un fracas formidable.
Durant la guerre 14/18, les troupes allemandes séjournent à Pérenchies. C’est une base de repli par très éloignée de la ligne des tranchées. L’église est détruite par l’artillerie anglaise.
Entre le 14 et le 15 juillet 1917, les Allemands font sauter le clocher et s’emparent des cloches brisées afin de récupérer le métal. La ville étant évacuée, aucun habitant n’a assisté à cet événement.
Lors de la reconstruction, le culte a lieu dans une salle, rue de la Prévôté. Par la suite, une église provisoire sera installée rue Gambetta prolongée.
Jean Poupart, aujourd’hui décédé, racontait que les enfants de chœur appelaient les fidèles à l’office en utilisant un couvercle de métal attaché par un câble entre deux poteaux.
Lors d’une exposition de l’association d’histoire locale, on fit descendre une cloche qui se trouvait dans le grenier du clocher posée sur le plancher. Elle est aujourd’hui exposée près de l’autel du Bon Pasteur. Sa présence laisserait supposer qu’elle fit office en attendant d’autres cloches dont le besoin se faisait sentir.
On y lit :
Marie Louise Désirée de Pérenchies.
1925.
Parrain : Louis Delebarre.
Marraine : Veuve Louis Lamblin.
Curé : D. Vancostenoble CH.
12 ans après la disparition des cloches de 1880, trois autres sont commandées par la commune à la Fonderie de bronze de Bretagne de Brest.
Le poids approximatif total est de presque 2 000kg (760kg, 580kg, 440kg) pour un coût, hors honoraires de l’architecte, de 43 000F.
Les diamètres des trois cloches sont de 90 cm, 1m et 1m10.
Voici ce qu’on peut lire sur les trois cloches actuelles de l’église qui annoncent, à leur façon, aujourd’hui grâce à l’électricité et non aux bras du sonneur, la vie de la paroisse.
Je m’appelle Marie Lucie Maxima.
Je remplace avec mes sœurs les cloches volées par l’ennemi en juillet 1917, notre demeure ayant été dynamitée pour nous ravir.
Avec elles, je célèbre la gloire de Dieu et les louanges à Marie. Que notre voix chante la foi, l’espérance et la charité et bénisse tous les chrétiens aux solennités du seigneur.
Baptisée l’an du seigneur 1929.
Monsieur l’Abbé Schabaillie étant curé.
Monsieur Henri Bouchery étant maire.
J’ai eu pour parrain Monsieur Maxime Descamps. Pour marraine Madame Jean Delemer, née Marie Lucie Agache.
Je m’appelle Agnès Donata.
Je convoque les paroissiens à célébrer le grand jour du Seigneur.
Je sonne leurs joies et leurs deuils.
Baptisée l’an du seigneur 1929.
J’ai eu pour parrain Monsieur Edouard Donat Agache et pour marraine : Madame Claude saint Léger, née Agnès Marie Josèphe Wattine.
Je m’appelle Marie Pauline Henriette.
Chaque jour, aux paroissiens, je rappelle les gloires de Marie et de son divin Fils.
Je sonne l’angélus et appelle au sacrifice divin.
Baptisée l’an du Seigneur 1929.
J’ai eu pour parrain Monsieur Henri Bouchery, Maire de Pérenchies.
Pour marraine : Mademoiselle Marie Lambelin.
Lors du baptême des cloches, une cérémonie assez importante se déroulait. Les cloches sont considérées comme des personnes qui vont recevoir le baptême. On les couvrait d’un vêtement blanc. Des dragées étaient distribuées par les parrains et les marraines.
Pour la cérémonie de Pérenchies, nous n’avons pas
encore retrouvé de documents de cette époque. Peut-être, qu’au fond d’un
grenier, se trouvent quelques photographies jaunies ou un article de
presse ? »
Philippe JOURDAN (3 mai 2020)
En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … » 20 mars 2020
Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog