jeudi 18 juin 2020

En 1789 se réunissent les Etats Généraux à Versailles. Pérenchies à l’heure de la Révolution française (1ère partie)


1787
Peu avant la Révolution française, Pérenchies est un petit village agricole de 151 maisons pour 731 habitants. C’est un petit bourg rural où on cultive des légumes et du tabac.

Plan de Pérenchies en 1687.
Document SPMC non répertorié. Provenance Internet.


Plan de Pérenchies au XVIIIème siècle. Détail : le centre.
Document SPMC non répertorié.


Plan de Pérenchies au XVIIIème siècle. Détail : la rue de la Prévôté et l’emplacement du moulin.
Les actuelles rues Jules Drumez et de Picardie y figurent.
La mention « au château » évoque un édifice se trouvant dans les Bas sur le territoire de Frelinghien et qui portait le nom de « Château de la Prévôté ». Les douves  existent toujours.
Document SPMC non répertorié.

Plan de Pérenchies au XVIIIème siècle.
Détail : la rue de la Prévôté, la rue de Quesnoy et la rue du Fresnel ainsi que le Château de la Prévôté
Document SPMC non répertorié.


En 1763, on y a construit un moulin à vent. Pérenchies en comptera deux, l’un au croisement des actuelles rues de la Prévôté et Drumez et l’autre dans la rue du moulin qui se nommera, après la guerre 14/18, la rue Jules Drumez (vers l’emplacement actuel de la Société des cimetières militaires allemands et des garages). 


Photographie du moulin de Pérenchies. Rue de la Prévôté. Non datée. Fin 19ème ?
Document SPMC numéro 1948. Archives Départementales du Nord. Fonds photographique.

1788


Une dernière fois, Jean Lepoutre regardait descendre la nuit sur cette campagne du Plat Pays à laquelle s’attachaient tous ses souvenirs. L’humidité de l’automne perçait sa chemise. Il suivit le vol lourd d’un héron qui se dirigeait vers la Deûle. Le brouillard commençait à monter de la becque le long du champ qu’il avait eu tant de peine à remettre en état.
1788. Quelle triste année !... Pas un grain de blé dans les sacs. Pas même de la semence. Quelques heures avaient suffi en plein cœur de l’été pour qu’un déluge d’eau, de grêle et de vent détruise jusqu’au dernier épi de la moisson. Et devant les greniers vides, les fermiers se disaient que l’hiver serait dur…
Jean songeait avec rage aux longues heures de travail qu’il avait données  à cette terre. Le soir venu, alors qu’il avait le corps rompu par la station devant le métier à tisser, la main fatiguée d’avoir tout le jour lancé la navette, il lui fallait encore reprendre les outils de la ferme, et piocher, herser, biner ! … Tout ça pour quoi ?
Par la fenêtre étroite de la maison, il aperçut son père qui s’affairait, la chandelle à la main. Sa mère toussait au fond du lit. Ils avaient déjà partagé le dernier morceau de pain. Pas question d’en emprunter ; à Wambrechies, à Bondues, à Linselles, à Pérenchies, partout la récolte avait été désastreuse et les mauvaises maladies couraient.

Petites histoires du Nord en Révolution. Livre réalisé à la demande du Conseil Général en 1989.  


Le 8 août 1788, annonce est faite de la convocation des Etats Généraux pour le 1er mai 1789. Par la réunion des députés des trois ordres (La Noblesse, le Clergé et le Tiers Etat), le roi Louis XVI essayait de sortir le royaume de ses difficultés financières.


Portrait du roi Louis XVI par Antoine-François CALLET (Vers 1786).
Musée Carnavalet. Paris. Document internet.


Pérenchies, comme chaque paroisse de la campagne, élit les électeurs désignés directement par les assemblées de paysans de la paroisse. Seuls participent au suffrage les hommes de plus de 24 ans qui paient l’impôt.
Ces électeurs retrouvent au chef-lieu du bailliage les électeurs des villes. Ensemble, ils élisent deux députés.
Simon Joseph ROBERT, seigneur de Pérenchies, est présent lors de cette élection.
Cette élection fut accompagnée de la rédaction des cahiers de doléances dans lesquels les Français relataient leurs problèmes et les demandes de changement.

1789
A Versailles et à Paris se déroulent alors les événements qui rentreront dans notre histoire sous le nom de la Révolution française.


Les costumes des trois ordres pour les Etats Généraux de 1789.
 Estampe BNF. Document Internet.

La réunion des Etats Généraux en 1789 à Versailles.
Gravure de 1790 d’Isidore Stanislas HELMAN d’après un dessin de C. MONET.
Bibliothèque Nationale de Paris. Document Internet.

Au début du mois de mai 1789, les Etats Généraux deviennent Assemblée Nationale Constituante. On institue les municipalités.
La Garde Nationale est créée afin d’assurer un service intérieur. Elle est composée de citoyens actifs qui paient l’impôt. Les officiers sont élus.  Il ne s’agit pas d’un service continu mais d’une disponibilité permanente. Elle est prête à répondre au premier appel pour garantir le maintien de l’ordre.
Elle comprend tous les hommes valides de 20 à 60 ans répartis en 6 classes :
-        1ère classe : célibataires de 20 à 35 ans.
-        2ème classe : veufs ou sans enfant.
-        3ème classe : remplacés à l’armée.
-        4ème classe : mariés sans enfant.
-        5ème classe : soutiens de famille.
-        6ème classe : veufs ou mariés avec enfants.

1790
Le 29 janvier 1790, suite à l’annonce faite à la messe la semaine précédente et aux annonces dans le village, les citoyens actifs de la ville se réunissent dans l’église à huit heures du matin.

L’ancienne église de Pérenchies détruite à la fin du 19ème.  Plan de l’architecte pour l’agrandissement.
Etait-elle celle de la période de la Révolution ?
Document SPMC non répertorié.


Rémi François Joseph MATIL, le curé, explique alors le pourquoi de la convocation. Il s’agit d’élire la première municipalité du village de Pérenchies. Les billets remplis par les électeurs sont déposés dans un vase.





Signature du curé Rémi MATIL (entre 1788 et 1791). Archives municipales de Pérenchies.


Les trois personnes les plus âgées sont appelées pour être scrutateurs. Il s’agit de :
-        Jacques DESROUSSEAUX (65 ans),
-        Jean-Baptiste VERDIERE (64 ans),
-        Zacharie DUNOQUET (57 ans).
Ils s’installent à la table près du curé et organisent le vote du président et du secrétaire.
Charles Joseph NORYE est proclamé président et A DORCHIES, Notaire à Wambrechies, secrétaire.
Ils prennent place à la table.
Trois personnes sont alors élues dans l’assemblée pour constituer les 3 scrutateurs élus. Sont ainsi  élues les personnes suivantes :
-        Antoine HASBROUCQ,
-        Jean-Baptiste VAN ELSLANDE,
-        Jean-Baptiste VERDIERE.

Jean-Baptiste VAN ELSLANDE, laboureur de son état, est élu et devient le premier Maire de notre commune. La commune est encore désignée sous le mot de paroisse.



Signature de Jean-Baptiste Van Elslande.
Document du 7 décembre 1793. Le dénommé est alors Président du Comité de Surveillance.
Document SPMC non répertorié.





Le village ne comptant guère plus de 500 habitants, deux personnes formeront la municipalité : messieurs DOUZE (16 voix) et VERDIERE (15 voix). Pour les remplacer en cas d’accidents, sont nommés messieurs NORY (14 voix) et HAZEBROUCQ (9 voix). Le laboureur Louis Eloy LESAFFRE est nommé procureur de la commune. On désigne aussi des conseillers afin de constituer un conseil. Six notables sont élus : messieurs Pierre Joseph DUCROQUET, Charles NORY, Jean DESROUSSEAUX, Jean-Baptiste HAGE, Michel LECOMTE et Jean-Baptiste WIBAUX.
Par la suite, le Maire, les officiers Municipaux et le Procureur prêtent serment de «  maintenir de tout leur pouvoir la Constitution du Royaume, d’être fidèle à la nation, à la loy et au roi et de bien remplir leurs fonctions comme il est expliqué aux lettres patentes et instructions jointes par devant tous les citoyens actifs assemblés ».
M. DORCHIES, notaire à Wambrechies est établi comme secrétaire-greffier de la commune et prête à son tour le serment.
Ainsi, il déclare qu’il obéira aux commandements qui lui seront faits et qu’il maintiendra la Constitution du Royaume.






Copie par le secrétaire de séance du serment prononcé par le Maire, les officiers Municipaux et le Procureur de «maintenir de tout leur pouvoir la Constitution du Royaume, d’être fidèle à la nation, à la loy et au roi et de bien remplir leurs fonctions». Pérenchies, le 29 janvier 1790.  Archives Départementales. Série L.
Document SPMC non répertorié.



La constitution civile du clergé est votée en juillet 1790. Le clergé devient national. Les prêtres doivent prêter serment.

Jean-Baptiste Van Elslande, Maire de Pérenchies, déclare que le Curé Matil n’a pas fait le serment
requis par le décret du 26 décembre 1790. Archives Municipales. 17 février 1791.
Document SPMC non répertorié.

1791
Curé de notre village depuis 1788, l’Abbé Rémi MATIL refuse le serment requis. En 1791, il est obligé de fuir, désigné comme non-conformiste.


Neuf mois plus tard, le 13 novembre 1791, il est remplacé par Jean DUBOIS, premier vicaire de la paroisse Saint- Maurice de Lille qui sera curé de Pérenchies de 1791 à 1802.  


Signature du Curé Jean Dubois dans un acte de baptême le 19 novembre 1791.
Archives municipales de Pérenchies.
Document SPMC non répertorié.


Ce dimanche-là, le Maire, les Officiers Municipaux et le Conseil du village se rendent dans l’église où le nouveau curé monte en chaire. Il y prononce « à haute et intelligible voix, le peuple présent, qu’il fait serment d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi, de maintenir de tout son pouvoir la Constitution Civile du Clergé décrétée par l’Assemblée Nationale et sanctionnée par le Roi et de bien enseigner la Sainte Doctrine au peuple qu’on lui a confié ».


Serment d’être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi du curé Jean Dubois prononcé le 13 novembre 1791 dans l’église lors de son installation. Archives du Nord. L8 908 – 5 Doc ¼ 2ème page.
Document SPMC non répertorié.




1792
Les cours européennes s’arment contre la France. Le 11 juillet 1792, on proclame « la Patrie en danger ». Des volontaires s’enrôlent. Un nombre important d’entre eux ne reviendra pas.

Le 20 septembre 1792, l’état civil est laïcisé. Pour la paroisse de Pérenchies, cela ne pose pas de problème. Le 7 décembre 1792, le curé Dubois mentionne la naissance d’Alexandre Butin.
Le 9 décembre, le nouveau Maire, Jean-Baptiste LESAFFRE, arrête le registre.
Le curé Jean Dubois devient alors officier public de la commune et peut, ainsi, par un simple changement de qualificatifs, obéir au décret et continuer la rédaction des actes.
Le 17 décembre, il mentionne le décès de Jacques Le Blon, un fermier.





Laïcisation du registre paroissial par le Maire, le Maire Jean-Baptiste LESAFFRE le 9 décembre 1792.
Archives municipales de Pérenchies. Document SPMC non répertorié.



Dans un ouvrage publié en 1879, l’historien Victor BECQUART nous explique qu’en septembre 1792, les gardes nationaux de Pérenchies, avec les habitants des communes voisines, tombèrent sur les ravageurs forcenés que l’Europe avait envoyés contre la France. 300 ennemis auraient trouvés la mort !


Gardes nationaux de l’époque révolutionnaire.
Musées de la ville de Paris. Document SPMC non répertorié.


A cette époque, il existe dans le village un Comité Révolutionnaire. Les Archives Départementales ont conservé les noms des personnes qui en faisaient partie. Il s’agit des citoyens Hazebrouck, Haucquart, Vanislande, Pau, Ghesquire, Wibaux, Hovelacques, Veugle, Cousin, Douze, Delebare et Six. On peut remarquer de nombreuses erreurs dans l’orthographe des noms.

1793
Le 5 août 1793, les meubles et les biens abandonnés dans la précipitation par le Curé Matil sont vendus aux enchères.


Vente aux enchères des biens du curé Matil le 5 août 1793.
Archives municipales de Pérenchies. Document SPMC non répertorié.



L’affaire Louis Petit.
L’an mil sept cent nonante-trois et deuxième de la République, le lundi vingt-quatre juin, quatre heures après midi, devant nous Albéric Blondeau, officier de police de Sureté générale du District de Lille, département du Nord, a été amené par le Citoyen André Caillau maréchal des logis au treizième régiment des chasseurs du midi et commandant du poste d’Houplines, un inconnu prévenu de vol avec violence et d’assassinat à Perinchies et revêtu d’un habit de garde nationale avec épaulettes d’officier, que le citoyen Caillau a arraché et remis au général La Marliere avec le sabre du prévenu  et ayant procédé de suite à l’interrogatoire dudit prévenu, nous lui avons demandé ses nom, prénoms, age , qualité et demeure, a dit se nommer Louis Petit, âgé de vingt-et-un ans, volontaire au second bataillon du nord , entré comme du nombre des contingens en avril dernier.
Interrogé pour quelle commune il sert de contingent ? A répondu pour la ville de Lille.
Interrogé quel est le nom de sa compagnie ? A répondu faire nombre du dépôt à Lille sous les ordres du Capitaine Rabust, sans être formé en compagnie.
Interrogé où il a été arrêté ? A répondu que le hussard ou chasseur du midi est venu trouver l’interrogé chez sa mère à Lomme, ce matin, et lui a dit de le suivre à Perinchies ; où étant tous deux arrivés, ils ont été chez Joseph Danse cabarétier audit Perinchies ; que le maire et le procureur de la commune y sont venus et ont dressé un procès-verbal, dont l’interrogé n’a pas connoissance et qu’ils l’ont fait conduire à Lille par ledit chasseur.
Interrogé s’il n’est pas venu d’autres personnes audit cabaret parler au maire et au procureur de la commune de Perinchies, à cause de lui interrogé ? A  répondu qu’il n’a pas vu d’autres personnes
Interrogé où il a été hier après-midi ? A répondu qu’il a été hier avant midi se promener au camp de la Magdelaine et l’après-midi il a été se promener à Lombersart danser et se divertir au cabaret nommé hors de le voie » avec des canonniers du camp.
Interrogé si le quinze de ce mois de juin, où samedi passe huit jours il n’a point été audit Perinchies ? A repondu qu’oui.
Interrogé s’il a été ce jour la chez Thérèse Carton domiciliée à Périnchies vers cinq heures après midi ? A répondu qu’oui, c’est à dire qu’il ne connoit pas son nom, mais il l’a connoit pour une arristocrate, paroissant être de l’âge de quarante à cinquante ans, demeurant au-dessus de la maison du gorlier près du tonnelier audit Perinchies.
Interrogé ce qu’il a été faire dans la maison de cette aristocrate qu’il désigne à Perinchies ? A répondu qu’étant passé à Perinchies samedi le matin, il a vu le maire et les officiers municipaux de Périnchies faire une visite domiciliaire chez ladite arristocrate pour scavoir sil n’y avoit pas de meubles des émigrés ; qu’elle a fait serment qu’elle n’en avoit pas ; et qu’ensuite, par la visite faite dans ladite maison, on y a trouvé la pendule , des marmites et autres meubles du vieux curé émigré ; que l’interrogé étant sorti de cette maison est allé boire du genièvre chez Meurillon à la Prévôté ; que revenant de là un peu empaffé, il est allé chez cette aristocrate et lui a demandé le cabat qu’il avoit vû dans un coffre, lors de la visite du matin, pensant que puisqu’elle avoit fait un faux serment, cet argent appartenoit à la nation, pour le remettre au général ou à tout autre ; qu’étant sorti de chez cette aristocrate et voïant qu’elle pleuroit il lui avoit rejetté son cabat, avec l’argent qui étoit dedans.
Interrogé s’il n’a point gardé quelque chose pour lui de l’argent qui étoit dans ledit cabat ? A répondu qu’il n’y a point pris un liard.
Interrogé s’il avoit présenté plusieurs fois le sabre sur la gorge de cette aristocrate pour avoir son cabat ? A répondu qu’il n’est pas vrai, mais qu’il lui a bien dit qu’elle méritoit d’avoir le cou coupé pour renier la nation ; que le frère de cette aristocrate étoit présent, qui aussi aristocrate que sa sœur renie et méprise la loi tous les jours.
Interrogé si le frere avoit deffendu sa sœur ? A répondu qu’il n’a rien fait ni rien dit , sinon qu’il a dit qu’il falloit être voleur pour prendre ce cabat ; que la sœur a crié trois fois au Voleur.
Interrogé s’il a vu des voisins qui lui ont vu rejetter le cabat, étant sur le chemin ? A répondu qu’il y a eu des personnes qu’il ne seauroit dire qui elles sont, qui l’ont vu rejetter le cabat, lors qu’il etoit près de la maison du brasseur.
Interrogé s’il a vu ce qu’il y avoit d’argent dans le cabat ? A répondu non, qu’il n’y a point regardé.
Interrogé si samedi quinze de ce mois, lorsqu’il a été à Périnchies, il avoit un congé de sortie ? A répondu qu’il en avoit un ce jour-là, mais qu’hier il n’en avoit pas ; que c’est un officier du bataillon, qui est à la citadelle, qui l’a fait sortir de la porte avec lui pour aller promener ensemble au camp de la magdelaine.

Lecture faite audit Louis petit du présent interrogatoire a dit icelui contenir vérité, y a persisté et réquis de signer a déclaré ne scavoir écrire.     A Blondeau

Nous officier de police, soussigné, considérant que ledit Louis Petit est convenu de s’être  fait donner de force par Thérèse Carton un cabat contenant de l’argent, ordonnons que ledit Louis Petit sera tenu en état d’arrestation jusqu’à plus ample informé.
Fait à Lille les jours, mois et an ci-dessus.     A Blondeau


1794
Des inventaires des objets d’or, d’argent et de cuivre se trouvant dans l’église sont également dressés. Ces objets seront transportés à Lille. Les effets servant au culte seront aussi répertoriés.



Inventaires des objets précieux de l’église de Pérenchies dressés le 21 et le 10 mars 1794.
Archives municipales de Pérenchies. Document SPMC non répertorié.


Aucun acte contre-révolutionnaire ne vient ternir la vie de Pérenchies. Le 19 février 1794, le maire précise que nul dans le village n’est à mettre en état d’arrestation. Le document commence par « Citoyen » et se termine par « Salut et Fraternité ». Le tutoiement y est de rigueur.

1795
Les archives municipales conservent les extraits mortuaires de soldats morts durant les guerres de la Révolution et de l’Empire. On remarque que le nom de Pérenchies est souvent mal orthographié.
-        Le 24 octobre 1795 (2 Brumaire, An 4).
«  Le citoyen Ferdinant Billaut au service militaire de la république, dans le corps d’Infanterie Légère, en qualité de chasseur, natif de Périnchy, est entré audit hôpital le vingt-six du mois de vendemiaire, l’an 4 de la république Française et y est décédé le premier du mois de Brumaire vers les cinq heures du soir des suites d’une fièvre. Fait à Aire, le deux de Brumaire, l’an 4 de la République Française, une et indivisible. »
-        Le 1 » novembre 1799 (22 Brumaire, An 8).
«  Le Citoyen François David, au service militaire de la république, dans le 33 ½ de bataille, 1er Bataillon, 8ème Compagnie, en qualité de caporal fourrier, natif de Pérouche, est entré audit Hôpital le cinq du mois de Brumaire, l’an huitième de la République française, et y est décédé le 22 Brumaire à la suite d’une fièvre.
Fait à Villefranche le 22 Brumaire, l’an huit de la République. »
-        Le 19 mars 1800 (28 ventôse, An 8).
« Le Citoyen Pierre François Baron, Grenadier à la 23ème Demi-brigade de Ligne, 3ème Bataillon, Compagnie de Grenadiers, natif de Pérange est entré audit hôpital le 19 du mois de ventose, l’an huit et y est décédé le 28 par suite de fièvre. Fait à Belfort, le 30 du mois de Ventose, l’an huit de la République française. »



Soldats de la Révolution. Musées de Paris.
Document SPMC non répertorié.


-        Le 30 août 1800 (12 fructidor, An 8).
« Le Citoyen Jean Baptiste Delvalles à la 2ème Compagnie du 2ème Bataillon de la 49ième demie Brigade, natif de Pérenchies est entré audit hôpital le cinq du mois de fructidor, l’an Huit et y décédé le douze du mois de fructidor par suite de fièvre putride. Fait à Hochst, le cinq du mois de Complemen..., l’an 8ème de la République française. »
-        Le 28 mars 1806.
« Le nommé Jean Baptiste Vaneslande au service militaire de la France au Vingtième de Ligne du Troisième Bataillon de la 6ème Compagnie désigné en qualité de caporal natif de Péronchy, entré audit Hôpital le Vingt-sept janvier an 1806 y est mort aujourd’hui Vingt-Trois du mois de mars à la suite d’une blessure mortelle. Fait à Ancône, le 31 mars 1806 ».




Document daté du 31 mars 1806. Extrait mortuaire de Jean-Baptiste Vaneslande mort le 28 mars 1806.
Archives municipales de Pérenchies. Document SPMC non répertorié.





-        Le 23 mai 1806.
« Le Sieur Joseph Barre, fusilier à la quatrième compagnie du troisième Bataillon du Vingt Troisième Régiment d’Infanterie de ligne natif de Périnchen est entré audit hôpital le onze du mois de mai, l’an 1806 et y est décédé le vingt-trois du mois de mai, l’an 1806 par suite de fièvre. Fait à Spalato, le premier du mois de juin 1806 ».
-        Le 25 septembre 1807.
« Je soussigné l’Econôme de l’hôpital des Orphelins, certifie a tous qu’il appartiendra que le nommé Exavier Dutilleux, fusilier 19 Régiment d’Infanterie de Ligne 1er bataillon 8ème Compagnie âgé de vingt-quatre ans, natif de Périnchi, fils de Louis et de Augustine Thomas, entré audit hôpital le vingt du mois de septembre 1807 et y est décédé ce jourd’huy vingt-cinq du mois de septembre 1807 de fièvre ataxique. En foi de quoi j’ai signé le présent. A Aubers le trente septembre 1807 ».
-        Le 6 janvier 1808.
« Le Sieur Michel Herbaut, fusilier au 17ème Régiment d’Infanterie de Ligne, 4ème bataillon, 1ère Compagnie, âgé d’environ Vingt ans, natif de Périnchy est entré audit hôpital le dix-huit du mois de novembre 1807 et y est décédé le six de janvier 1808 par suite d’une fièvre putride. Fait à Calais, le Premier du mois de février 1808 ».
-        Le 21 novembre 1809.
« Le Sieur Pierre François Delplais, fusilier de la garde Nationale du Nord au 2ème Bataillon, 9ème Compagnie, âgé de Vingt-Cinq ans natif de Perchies est entré audit hôpital le trente du mois d’octobre l’an 1809 et y est décédé le vingt un du mois de novembre l’an 1809 par suite du typhus. Fait à Gand, le 21 du mois de novembre 1809 ».
-        Le 12 février 1814.
« Le Sieur Delvalai, Pierre, fusilier du 60ème Régiment d’infanterie de ligne, 2ème Bataillon, 3ème compagnie, natif de peranchis, est entré audit hôpital le vingt-cinq du mois de décembre, l’an 1813 et y est décédé le douze du mois de février, l’an 1814 par suite de fièvre. Fait à Figuires, le douze du mois de février 1814 ».

Le 10 juillet 1795, la population fait une pétition pour avoir un prêtre. Les églises sont restituées au culte.

1799
Le 9 mars 1799 (Le 7 floréal de l’an VII dans le calendrier révolutionnaire), le matin, Albers Bailly, expert nommé par le département, et le citoyen Leroy de Quesnoy viennent estimer l’église. C’est d’après leur description une construction en briques et en pierres blanches couverte d’écaille, de 60 pieds de tour et de 18 de hauteur.





Dessin réalisé au 20ème siècle par Jules POTTIER.
Image supposée de l’ancienne église de Pérenchies avant 1900. Document SPMC non répertorié.


Le 26 avril de la même année, elle est vendue au département du Nord pour la somme de 109  000 francs payables en bons.

1800
Le 25 mars 1800, l’église est recédée aux citoyens Pierre Antoine Vassenc, Albert Douze, Antoine Hazebrouck et Pierre Ghesquierck, laboureurs domiciliés à Verlinghem et à Pérenchies.





Photographie réalisée avant 1914 pour la Société Historique du Nord.
Fonds photographique des Archives Départementales du Nord. Côte 13 973.
Document SPMC non répertorié.





A suivre….

Philippe JOURDAN
14 juin 2020




Symbole de la Révolution française




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