mercredi 31 octobre 2018

De nouveaux documents pour « Si Pérenchies m'était contée... »


En cette période de centenaire de la fin de la première guerre mondiale 1914/1918, toutes les communes organisent des commémorations. Certaines proposent des expositions. Malheureusement, il sera difficile de les visiter toutes lors des 10 et 11 novembre 2018, retenus par les cérémonies qui se dérouleront sur nos communes.

Ce ne fut pas le cas à Wez-Macquart car l'exposition a été présentée une semaine avant les journées anniversaires.

L'affiche de l'exposition.

Nous félicitons les organisateurs pour le travail réalisé. Même sans être natif de ce hameau installé sur quatre communes, elle fut très intéressante avec des photographies et de nombreux objets retrouvés dans les champs environnants montrant bien la violence des combats.
Une délégation anglaise fut même présente pour l'événement.

Vincent Verwaerde et Germain Dekerle, administrateurs de Wez-Macquart au Fil du temps

Durant ma visite, mon regard fut surtout attiré par deux choses : un petit texte et quatre vues aériennes.

UNE DROLE DE NAISSANCE

Un petit texte d'une page racontait l'histoire d'une dame née durant la guerre 14/18. Elle-même l'avait racontée à un des organisateurs, il y a quelques années lors d'une autre exposition. Voici un petit résumé de cette histoire qui m'a énormément touché.
C'est la guerre. L'armée allemande approche et il faut fuir vers une autre commune et abandonner Wez-Macquart.
Une famille se retrouve alors confrontée à la terreur et à l'incertitude. On raconte tellement d'atrocités sur cette armée qui approche ! Il faut fuir. Mais la femme est sur le point d'accoucher. Toute la famille emporte sans doute le peu de bien qu'elle possède et part vers d'autres lieux moins exposés. Sur le chemin, la femme n'en peut plus. D'un commun accord, le couple décide qu'il faut mettre à l'abri les autres enfants de la famille. Il fut sans doute difficile pour le mari de laisser sur le bord de la route sa jeune épouse mais la priorité est de protéger les aînés. Il l'installe donc comme il le peut en promettant de revenir dès que possible.
Au bout de quelques heures, les enfants mis à l'abri, il revient mais ne la retrouve pas. Elle n'est plus où il l'avait laissée.
C'est la panique et l'angoisse et cela dure plusieurs jours avant qu'il ne retrouve la trace  de la mère et de l'enfant, un petite fille qui, 100 ans plus tard, racontera sa drôle de naissance, sa mère ayant été recueillie par une famille de passage et accouchant ailleurs que dans la maison familiale.

UN DOCUMENT SUR PERENCHIES

Wez-Macquart est à cheval sur 4 communes : Ennetières-en-Weppes, Houplines, La Chapelle d'Armentières et  Prémesques. Les historiens du hameau présentent donc des documents sur ces 4 villes.
L'un d'eux est constitué de 4 photographies aériennes réalisées par les troupes allemandes le 2 octobre 1917.
- La première montre le centre de Prémesque. On y devine l'église paroissiale.
- La deuxième montre le fort Sénarmont qui se trouvait entre Prémesques et Pérenchies. Il a été construit entre 1879 et 1885.
Aujourd'hui, ce fort n'existe plus, détruit durant la guerre 1914/1918.  Il se trouvait entre les rues actuelles Charles de Gaulle et Gabriel Péri. L'allée Sénarmont reprend un peu l'entrée du fort et un de ses côtés.


Carte postale ancienne. Les ruines du fort durant la guerre 1914/1918

- La troisième montre l'entrée de Pérenchies et l'usine Agache. On y voit le château de la famille Agache entouré de douves, les maisons ouvrières sur l'île jouxtant le château et l'usine. Ce qui nous surprend aussi est le nombre important d'impacts d'obus qui forment comme un gruyère.
- La quatrième montre le centre de Pérenchies. Tout est en ruines. Quelques habitations ont l'air d'avoir résisté aux tirs anglais comme la rue Faidherbe, l'école des garçons et la rue de la mairie (actuelle rue Henri Bouchery).
Le château Jeanson semble en ruines, son parc étant criblé de trous d'obus. L'avenue Kemmel n'existe pas encore ni le quartier de l'Europe construite l'une dans les années 20 et l'autre vers la seconde moitié du 20ème siècle.

Ces documents sont extraordinaires et c'est avec plaisir que nous vous les présentons ci-dessous :

 
1er octobre 1917. Photographie aérienne allemande du centre de Premesques.

Document de l’association « les Amis de la Cité de la Toile »

1er octobre 1917. Photographie aérienne allemande du fort Sénarmont à Prémesques.

Document de l’association.« les Amis de la Cité de la Toile »

1er octobre 1917. Photographie aérienne allemande des usines Agache à Pérenchies.

Document de l’association « les Amis de la Cité de la Toile »

1er octobre 1917. Photographie aérienne du centre de Pérenchies.
Document de l’association « Les Amis de la Cité de la Toile »
L'association « Wez-Macquart, au Fil du temps » est une association très dynamique. Dernièrement, elle a sorti, en collaboration avec le Cercle historique d'Ennetières-en-Weppes, une plaquette intitulée « de l'invasion à l'occupation militaire : quatre années sous la botte allemande. Octobre 1914 - Octobre 1918 ».
 
La plaquette réalisée à l'occasion du centenaire du 11 novembre 1918

L'ouvrage des historiens de Wez-Macquart et d'Enntières-en-Weppes, est constitué de récits, de témoignages et de de documents sur Ennetières-en-Weppes, Pérenchies, Prémesques et Wez-Macquart
La coordination a été assurée par Philippe Hemmer avec la participation de Germain Dekerle, Sabine Roucher et Vincent Verwaerde.
La brochure rassemble environ 120 pages. Elle est vendue au prix de 17 à 20€.
Vous pouvez contacter :
Sabine Roucher :  sabine.roucher@wanadoo.fr
Philippe Hemmer :  philippehemmer@sfr.fr
Germain Dekerle : gerhu77@orange.fr

Notre association d'histoire locale « Si Pérenchies m'était contée... » a contribué à ce travail en ouvrant ses archives à nos amis de Wez-Macquart et d'Ennetières-en-Weppes. L'échange entre nos associations est une chose très importante qui permet des découvertes communes comme ces 4 documents présentés.

Philippe JOURDAN
Président de l'association d'histoire locale « Si Pérenchies m'était contée... »
31 octobre 2018
Mise en page : Jean-Pierre COMPERE