mercredi 24 octobre 2018

1918 – 2018 Commémoration du centenaire de la fin de la première guerre mondiale


Ce lundi 22 octobre 2018, une conférence de presse a été organisée en mairie de Pérenchies afin de présenter les commémorations prévues sur notre ville de Pérenchies dans le cadre du centenaire de la fin de la première guerre mondiale.
Le programme est important. Il sera distribué à la population avec le prochain bulletin d'informations municipales.


L'affiche du centenaire


Une commission composée d'élus et de membres de l'association d'histoire locale et de l'O.M.C.L. a été créée et s'est rassemblée depuis plusieurs mois afin de mettre en place toutes les manifestations prévues.
Le projet est de commémorer la fin d'une guerre et de mettre en avant plusieurs grandes idées comme la paix, l'amitié entre les peuples, la liberté, la fraternité mais aussi le Devoir de mémoire.
Toute la ville est associée à cette démarche, les élèves des écoles et des collèges, les associations, l'office de la Culture, le centre social CAL Docteur Nuyts, les commerçants et la municipalité.
Les Pérenchinois sont invités à participer nombreux aux différents rendez-vous.


Quelques membres de la commission du centenaire lors de la conférence de presse
avec le correspondant de la Voix du Nord.


Voici les grandes lignes de ce programme :

Mercredi 7 novembre 2018
Conférence débat
Une conférence débat est organisée par la paroisse catholique Notre Dame des Sources dans l’église Saint-Léger de Pérenchies de 19h à 21h avec Monseigneur Podvin sur le thème «La paix dans la Bible». A l’issue de la conférence, des petits drapeaux blancs seront placés sur la porte de l’église. Entrée gratuite ouverte à tous.

Jeudi 8 novembre 2018
Les flammes de la mémoire
Vous êtes invités à amener un lumignon (petit pot en verre contenant une bougie chauffe-plat) et à venir le déposer au monument aux morts de 19h à 20h30 à l’occasion de la veillée organisée par la section locale de l’Union Nationale des Combattants. Si vous souhaitez également déposer quelques fleurs, cela est possible. Les associations sont également invitées à effectuer ce geste du souvenir.





Samedi 10 novembre 2018
Réception officielle
Madame le maire et le conseil municipal reçoivent les délégations étrangères en mairie à 10h.

Concert de nos amis gallois et italiens
Pour aider au financement du déplacement des groupes musicaux gallois et italiens, un mini concert est organisé salle Pierre Lecerf de 14h à 15h par l’Office Municipal de la Culture et des Loisirs en partenariat avec le Chœur d’Hommes Agache et le Cercle franco-italien de Pérenchies. PAF : 5€. Gratuité pour les mineurs.

Gala de la Paix
Ouverture des portes à 18h. Début du spectacle à 19h.
Participation du Chœur d’hommes Agache, de la Batterie Fanfare, de l’orchestre d’Harmonie Agache, de la Chorale Saint-Léger, des clubs de danse Inci’Dance, Sarabande et des Étoiles filantes, d’un Choeur gallois de Londres, d’un ténor italien de Pietralunga et d’une délégation de la ville d’Overath.
Attention : les places sont limitées.
La décoration sera réalisée par le Centre Social CAL Docteur Nuyts et les services techniques.
Une exposition sera proposée par le Groupement des Arts de Pérenchies.
Quelques documents anciens seront présentés par l'association d'histoire locale avec la participation de la Bibliothèque pour Tous.
Une buvette et une petite restauration seront mises en place par l’O.M.C.L.
Entrée gratuite.

Défilé aux lampions dans le quartier de l'Europe.  « Cent Torches, Cent Flammes »
Rendez-vous à 22H30 devant la salle Lecerf.



Feu d'artifices « Les flammes de la Paix »
Chemin du Temple.

Dimanche 11 novembre 2018
9h
Cérémonie au cimetière allemand organisée par la Municipalité de Verlinghem avec la participation de la délégation d’Overath.

9h30
Messe en l’église Saint-Léger de Pérenchies chantée par le Chœur d’Hommes Agache et le Chœur gallois avec la participation des collégiens de Sainte-Marie.

10h30
Cérémonie patriotique au monument aux Morts place du Général de Gaulle.
Texte poétique de Claude Ligoreau.
Dépôt de gerbes.
Hymnes nationaux.
Participation de la chorale d'enfants de l'école Jean Macé.

Document SPMC numéro 1 200
1924. Inauguration du monument aux morts

11h
Sonnerie des cloches
La Préfecture du Nord, en accord avec l’association des maires du Nord, demande que les cloches de toutes les églises carillonnent à 11h durant 11 minutes.

Défilé
A l’issue, défilé par l’avenue du Kemmel, la rue Jules Drumez et la rue de Picardie derrière la batterie fanfare et l’orchestre d’harmonie Agache.

Cérémonie officielle du centenaire
A l’issue du défilé, cérémonie officielle salle Pierre Lecerf avec la participation de l’espace musical du Centre Social CAL Docteur Nuyts et des collégiens de Jacques Monod et de Sainte-Marie.
Intervention d’un ténor italien de Pietralunga et du chœur gallois «Côr Meibion Gwalia».
Les collégiens présenteront une partie de leurs recherches sur la guerre 14-18 et liront un message de paix.
Témoignages :
«Histoire d’un poilu» par Vincent Caby.
«Le peuple portugais et la première guerre mondiale » par Maria Rodrigues..
Discours des maires d’Overath et de Pérenchies.

Banquet traditionnel des Anciens Combattants
En début d’après-midi, banquet pour les membres de l’Union Nationale des Combattants, section locale de Pérenchies. Sur réservation.

Notre association d'histoire locale "Si Pérenchies m'était contée..." participe activement à cette programmation et à l'organisation des commémorations. Voici quelques documents sur la période de la guerre 1914/1918 :


Résumé d'histoire locale

Pérenchies et la fin de la guerre 1914/1918.

En 1917, l'autorité militaire allemande décide l'évacuation de la ville de Pérenchies. Les maisons ont été pillées. Les volets, les portes et tout ce qui est en bois ont été démontés pour construire les tranchées. Celles-ci sont à quelques kilomètres de la ville qui sert de base arrière à l'armée allemande.
Les troupes anglaises bombardent sans cesse notre cité qui abrite l'ennemi germanique.
Un officier allemand, Hans Duvinage, dont les ancêtres étaient autrefois les seigneurs de Pérenchies   mais qui avaient été obligés d'immigrer en Allemagne à cause de leur religion protestante au XVIIème siècle, traverse les anciennes terres de sa famille : « les maisons en briques rouges de Pérenchies sont criblées de balles. L'école est détruite. Au carrefour, une sentinelle salue. Dans le parc du château Agache, un panneau en bois avec l'inscription « abri pour 25 hommes ». A côté, des vieux hêtres couchés, des réseaux de barbelés, des abris en ruines et des trous d'obus.
Les troupes mentionnent chaque jour le nombre de tirs. Je consulte le rapport du 2 juillet 1916. 1 448 tirs ont été répertoriés.
Le 28 juillet 1917, 528 habitants ont dû quitter la ville. Quelques jours plus tard, le prêtre et les dernières familles quittent, à leur tour, leur ville.
Le 14 août 1918, je reviens sur Pérenchies. J'entre dans l'église. Le clocher est effondré. L'autel est détruit mais la chaire et le crucifix sont intacts. Sur le sol de la sacristie jonchée de débris, une statuette de Marie et des lambeaux de tissus maculés de sang. Et tout autour, le silence. Pas âme qui vive, seul le vent chante sa complainte sur les gravats..." 
En 1918, des bombardements gigantesques détruisent ce qui était encore debout.
En octobre, la ville est libérée par les troupes alliées mais personne n'assiste à cet événement. Pérenchies est vide.
105 soldats natifs de la ville ont été tués.
La population est dispersée sur le territoire français de Dax à la Suisse. 
Ceux qui ont pu, ont gagné le Calvados aux environs de Lisieux où les Ets Agache ont déplacé les usines textiles.
Les soldats encore vivants sont dans des camps de prisonniers.
D'autres, mutilés, apprennent à vivre différemment.
Les familles sont séparées.
Durant de longs mois, l'entrée dans Pérenchies est interdite. La ville est encore trop dangereuse. Des obus non éclatés recouvrent les ruines, les terrains et les champs abandonnés. Tout est à refaire. Tout doit être reconstruit. Les seules maisons qui étaient restées habitables, à condition de changer les portes et les fenêtres, étaient celles de la rue Gambetta et de sa prolongation. Henri Bouchery, le maire, et Madame Saint-Léger, la femme d'un administrateur de l'usine Agache, réorganisent la ville. Une entreprise de reconstruction, nommée Picot, se met en place. L'usine est la première à être reconstruite afin de donner du travail à la population qui revient. Des camps provisoires de baraquements sont construits à la place du château Jeanson, le futur jardin public, et sur les terres de Premesques, dans le quartier de la montagne. Les cités provisoires du Maroc et du Tonkin seront utilisées durant plusieurs décennies.   En attendant la reconstruction des maisons ouvrières qui appartiennent à la société industrielle, on loge où l'on peut. La salle des fêtes est transformée en dortoir et l'école Sainte Marie accueille une auberge grâce à l'aide de la ville de Sélestat en Alsace. La ville de Lisieux envoie plusieurs wagons de marchandises, des objets de première nécessité et de l'argent.
Les briques des bâtiments en ruines sont récupérées et nettoyées. Des prisonniers allemands installés dans un camp près du "Maroc" récupèrent le fer et les fils barbelés.
Des ouvriers de l'usine écrivent à Monsieur et Madame Agache :
- 30 octobre 1918. "Nous remontons en ligne. Avez-vous des nouvelles de ma femme et de mes enfants?"
- 3 novembre 1918. "Auriez-vous la bonté de rechercher mes frères? Ils se trouvaient dans le Calvados dans votre usine. Nous ne savons pas ce qu'ils sont devenus".
- 20 décembre 1918. " La Grande Guerre est terminée. Je dois me considérer heureux de m'en être sorti sain et sauf car beaucoup, hélas, ne sont plus. Chez nous, il ne reste rien. Pérenchies n'existe plus."
- 30 décembre 1918. "Étant à la Madeleine, je suis allé à Pérenchies. Quel ravage dans ce pauvre village. Plus rien n'est intact et votre usine entièrement détruite. Quand tout cela sera-t-il remis en état? Hélas? Peut-être jamais".
Des Italiens sont appelés à la rescousse pour reconstruire notre ville. Après la reconstruction, ils resteront à Pérenchies travaillant à la fabrique ou à la tuilerie Despatures.
En 1924, un monument est inauguré à la mémoire des disparus.
En 1928, l'église est rebâtie. Une nouvelle mairie verra le jour en 1931.

En 1914, Pérenchies comptait 4 207 habitants. En 1922, la population atteint 2 471 personnes. En 1930, la ville retrouvera sa population d'avant guerre en comptabilisant 4 346 habitants. 

Résumé réalisé par Philippe Jourdan le 22 octobre 2018 à partir de témoignages transmis par des personnes ayant vécu les événements (Hans Duvinage, César Sohier, Léopold Serroen, Germaine Delevar, M. Frénoi, Alfred F.) et des documents des archives municipales de Pérenchies.


L'occupation allemande (1914-1918)


Document SPMC numéro 1 124
Une compagnie allemande basée à Pérenchies
Document SPMC numéro 1 125
Des soldats allemands à Pérenchies

Document SPMC numéro 1 107
Soldats allemands dans une salle du château Agache

Document SPMC numéro 5 617
Une batterie installée à Pérenchies
Pérenchies en ruines

Document SPMC numéro 1 353
L'église de Pérenchies en ruines (guerre 14/18).

Document SPMC numéro 1 355
La gare de Pérenchies en ruines (guerre 14/18)

Document SPMC numéro 1 128
Le pont du chemin de fer et l'église de Pérenchies (guerre 14/18)

Document SPMC numéro 1 144
La rue de la Prévôté en ruines (guerre 14/18)
La reconstruction (1918-1931)


Document SPMC numéro 1 127
La rue Carnot et la mairie provisoire lors de la reconstruction après la guerre 1914/1918.

Document SPMC numéro 820
Il faut déblayer les ruines de la guerre 1914/1918


Document SPMC numéro 568
Un dortoir et une cantine sont installés dans la salle des fêtes de la rue Gambetta après la guerre 1914/1918

Document SPMC numéro 23
Mme Saint Léger et une amie américaine apportent des vêtements aux enfants
dans les ruines de l'école Sainte Marie, rue Gambetta
Document SPMC numéro 3 111
Des baraquements sont construits en bois
Document SPMC numéro 6 572
Retour à Pérenchies après la guerre 1914/1918.
Peut-être la rue de la mairie, actuelle rue Henri Bouchery?

Document SPMC numéro 1 111
La rue Gambetta est une des rares rues où on peut encore habiter à condition de se passer des portes et des fenêtres


Document SPMC non répertorié
Au lendemain de la guerre, la priorité est donnée dans la reconstruction de l'usine Agache
Vue aérienne de Pérenchies. L'usine a été reconstruite. tout autour, ruines et désolation.




Merci à la Commission du Centenaire : Virginie Vandevelde, Christiane Legrand, Maria Rodrigues, Marlène Courion, Bernard Penet, Isabelle Ulrich, Benoît Delobel, Daniel Balloy, Sylviana Desreumaux, Philippe Vanbeneden, Philippe Jourdan, Danièle Lekien,
Michèle et Pierre Dufossez, Jean-Pierre Compère, Vincent Caby, Marie-Claude Vervisch, Daniel Brohy, Patricia Lessart et Jean-Pierre Brame,
Merci à nos interprêtres : Heike Howe, Claire-Anne Deleplanque et Patrice Sansovini.
Merci aux associations, personnes  et entités suivantes :
- l' U. N. C., section locale,
- l' O. M. C. L. et les associations culturelles, 
- les Amis d'Overath,
- la commission pérenchinoise des jumelages, la commission d'Overath et Yvette Dahler,
- Le Cercle franco-italien de Pérenchies, la municipalité de Piétralunga et ses artistes,
- le Centre social CAL Docteur Nuyts,
- les centres de vacances municipaux,
- l'Orchestre d'Harmonie Agache, sa pianiste,
- la Batterie Fanfare de Pérenchies,
- la Chorale Saint-Léger,
- le Choeur d'Hommes Agache,
- le Choeur gallois "Côr Meibion Gwalia" de Londres.
- les Etoiles filantes,
- la G. V. et le groupe Sarabande,
- le groupe Inci'dance,
- la Bibliothèque Pour Tous,
- le Groupement des arts,
- la paroisse Notre-Dame des Sources, monsieur le Curé et le conseil paroissial, 
- le collège public Jacques Monod,
- le collège privé Sainte-Marie,
- l'école Jean Macé et les écoles de la ville, 
- l'association d'histoire locale "Si Pérenchies m'était contée...",
- les amis colombophiles de Grégory Savaete,
- monsieur Claude Ligoreau,
- les services administratifs, techniques et de communication de la mairie de Pérenchies,
  ses responsables et le personnel,  sans oublier les prestataires de services,
- les commerçants et artisans de notre ville,
- les autres associations pérenchinoises

et tous les Pérenchinois qui participeront à nos commémorations.

Merci aux sportifs pour leur compréhension de l'utilisation du Complexe sportif Pierre Lecerf.

La commémoration du centenaire de la fin de la guerre 1914/1918 de Pérenchies a été labellisée par la Mission du Centenaire de la Première Guerre mondiale.


Philippe JOURDAN
Président de "Si Pérenchies m'était contée..."
Photographie de la conférence de presse : Philippe Bridelance
Documents historiques et photographiques : SPMC
Mise en page : Jean-Pierre Compère
24 octobre 2018