jeudi 16 avril 2020

La reconstruction de Pérenchies après la guerre 1914/1918 par le GRAND ECHO DU NORD ET DU PAS DE CALAIS


Une de nos lectrices, Marie-Paule MONCHICOURT, nous envoie régulièrement des documents sur l’histoire de notre ville grâce à ses recherches en ligne sur le site des Archives du Nord ou sur celui de la Bibliothèque de France par l’application GALLICA.
Nous la remercions pour les belles trouvailles qu’elle nous communique.

Après un article sur le Centenaire des Ets AGACHE, elle en a trouvé un autre dans le Grand Echo du Nord et du Pas de Calais, daté du mercredi 16 avril 1919.
Le texte est écrit dans le style de l’époque. Nous l’avons recopié au propre et vous le proposons.
Pour faciliter sa lecture, on a ajouté des documents en notre possession pour l’illustrer. Il est à savoir que le texte du journal n’était pas accompagné de photographies.

Certains noms peuvent présenter des fautes d‘orthographe car le journaliste les a commises. Certaines, évidentes, ont été corrigées. D’autres non, par manque d’informations…

Vous aussi, n’hésitez pas à nous faire parvenir vos découvertes.

Philippe JOURDAN
Président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »  
16 avril 2020


La reconstruction de Pérenchies vers entre 1918 et les années 20 .
Construction de baraquements provisoires pour accueillir la population de retour d‘exode.
Lieu non déterminé. Document SPMC numéro 3 111

LE GRAND ECHO DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS
Mercredi 16 avril 1919
BNF (Gallica)

Les étapes de la reconstitution
PERENCHIES ou la hâtive Renaissance
Cette commune martyre s’est refaite ……. (illisible) …….peu commune. Cités de bois sur ruines de pierres, elle est, aujourd’hui, l’une des premières dans le travail  réparateur.

Chacun de nous connaît l’admirable vitalité, l’indomptable volonté, la géniale intelligence des fourmis qui, dans une existence obscure, ont ordonné leur habitat et leurs mœurs avec une police et une logique que peuvent leur envier les plus modernes républiques humaines….
Qu’un coup de bêche ou de soc de charrue vienne à bouleverser leur cité souterraine de galeries et de chambres laborieuses, aussitôt dans l’ordre le plus parfaitement rétabli, la colonne, un moment émue, se remet courageusement au travail sur les lieux mêmes du cataclysme, et s’emploie, avec un dévouement et une solidarité exemplaires, à reconstituer ses demeures et les installations de son gouvernement…

      
La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La rue Gambetta. Document SPMC numéro 1 111

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La rue Carnot. Document SPMC numéro 1 126

Les populations du Nord de la France sont, en tous points, comparables à ces insectes que la nature a animé de sa lumineuse idée créatrice : ceux qui, comme nous, ont parcouru les régions dévastées du Nord et ont vu leurs habitants revenus à la hâte et se hâtant bien plus encore dans le travail réparateur, ne pourront qu’affirmer la véracité de cette comparaison ; et si le parallèle comporte quelques distances dans les proportions, on admettra que le spectacle offert par nos campagnes, à l’heure actuelle, est l’image agrandie de la fourmilière ou de la ruche qu’un coup brutal et inconscient du destin a ravagées et meurtries.
Dans ce renouveau, que le printemps actuel soulignera bientôt, il est des coins de notre terre qui se désignent à l’attention par la spontanéité de leurs reviviscences…
Des exemples sont à donner et nous n’en voulons pour preuve que l’admirable effort de la commune de Pérenchies.


La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La mairie provisoire, rue Carnot. Document SPMC numéro 3 114

PERENCHIES ECRASEE SE RELEVE ET REVIT 
Pérenchies, riant village de la plaine grasse que l’on traverse pour se rendre à Armentières, et qui comptait aux jours paisibles 3 943 habitants, n’est plus qu’un amas de briques et de poutres déchiquetées… ; dans la rafale quasi-quotidienne du front, car les tranchées boches et anglaises se faisaient vis-à-vis dans les confins de son territoire, tout a sombré : usines, église, mairie, rues bourgeoises et ouvrières. Des vastes établissements de la Société Anonyme de Pérenchies, ou filature de lin Agache, qui occupaient 4 000 ouvriers, il ne reste que des ruines cyclopéennes : le château de MM. Agache, les habitations riantes de MM. A. Clayes, Dancoisne, V. Dartois-Gallois, L. Déprez, Jeanson-Dehau, Turbelin, Lebrun ; la tannerie J. Drumez, la brasserie veuve Lambelin-Lesage, la fabrique d’huile Déprez ; les fermes Coquelle, Delannoy, Dubus, Marescaux, Castryck, étalent la détresse de leurs murs écroulés et de leurs poutres calcinées ; dans la périphérie, les enclos et les installations agricoles ont disparu, et plus loin, alors, la terre offre les blessures profondes et confuses que lui ont faites les obus aux heures chaudes de la lutte.


La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Le pont provisoire et les ruines de l’église. Vue prise de la rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc)
Document SPMC numéro 1 128

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La rue de la Fabrique (actuelle rue Edouard Agache)
Document SPMC numéro 1 140
… Néant de la plaine, chaos des ruines, sinistres paysages !
Et dans cet anéantissement, où la brutalité des querelles humaines s’affirme à chaque pas, aujourd’hui, quelques mois à peine après la fuite des barbares, des paysans viennent d’arriver, qui rentrent d’un exil douloureux, et qui, sans tarder, se sont mis à l’ouvrage pour rechercher leurs biens épars et refaire la maison des jours heureux, la ruche aux heures harmonieuses !...
A la tête de ces hommes de bonne volonté se profile la figure énergique du maire, M. Bouchery, lequel, actuellement directeur d’une usine à Lisieux, vient tous les dix jours à Pérenchies pour jeter le coup d’œil du maître dans les affaires de la commune. Aidé dans sa tâche d’administrateur, par le secrétaire de la mairie, le garde champêtre et le surveillant des travaux de réfection agricole, M. Bouchery est tout joyeux de montrer au touriste la renaissance hâtive de sa commune.


Henri BOUCHERY, Maire de Pérenchies
Document SPMC numéro 686

Par-dessus toute cette œuvre généreuse planent le dévouement et la grâce de Mme et de Mlle André Saint-Léger ; ces deux dames ont, dès la libération, apporté des secours pour les premiers habitants qui revenaient au foyer détruit. Chaque jour encore, elles sont à Pérenchies pour diriger la répartition des denrées de la Coopérative ouvrière et agricole qu’elles y ont fondée, et c’est ce spectacle réconfortant que de les voir, toutes deux, empressées auprès de tous ces malheureux rapatriés qui ont tant besoin de douceurs…
Des baraquements, qui, pour la plupart ont été amenés par la « Commission For Relief in Belgium » et la « Duryéa Association », comité des dames américaines de la Croix-Rouge, présidé par Mme la maréchale French, s’élèvent maintenant un peu partout dans la localité martyre ; ces coquettes demeures font un instant oublier les catastrophes voisines d’autant plus que la vie familiale s’y manifeste joyeuse et bruyante : des rires d’enfants fusent dans le rythme cadencé des marteaux sur l’enclume…



La reconstruction de Pérenchies  entre 1918 et les années 20 .
Construcion de baraquements pour  l’accueil de la population qui revient d’exode.
Lieu non déterminé.
Document SPMC numéro 3 112

Mme André Saint-Léger a aussi créé, dans une grange réfectionnée, une « hostellerie, où la soupe fume, appétissante, de grand chaudrons reluisants et ventrus ; ici, sur des tables de bois blanc récuré, tout comme au temps chaleureux des auberges campagnardes, on sert, trois fois par jour, le repas copieux aux ouvriers de la reconstitution. C’est alors, dans le décor de cette salle, une scène qu’auraient peinte les Jordaens ou les Van Ostade. Images toujours renouvelées de la vieille Flandre…

Mme Marguerite SAINT-LEGER
Document SPMC. Livre du Centenaire des Ets AGACHE de 1928


Projet de construction de la future Cité Marguerite SAINT LEGER. Dessin de l’architecte. Années 20.
Document SPMC numéro 743

La cité Marguerite SAINT LEGER est terminée. Les habitants font leurs jardins. Années 20.
Carte postale SPMC numéro 1 131

Grâce à ces concours désintéressés, aux nombreux dons des dames américaines, de M. André Saint-Léger, du Comité de Ravitaillement, Pérenchies renaît et vibre. Demain, comme par le passé, la petite ville s’animera du passage des chariots lourds de récoltes plantureuses et du va-et-vient des ouvriers de sa vaste filature reconstruite….

Albert-Jean LEGRAND
LE GRAND ECHO DU NORD ET DU PAS-DE-CALAIS


La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Rue Gambetta prolongée. La chapelle provisoire et, devant, le garde champêtre.
Document SPMC numéro 3 115

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Une boucherie provisoire dans les ruines propose sa viande alors que le boucher, 
dans l’embrasure de la porte, aiguise son couteau. Lieu non déterminé.
Document SPMC numéro 3 116


La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Le ravitaillement. Lieu non déterminé.
Photo venant de la famille LANGLART. Il est possible que ces personnes sont de cette famille ?
Document SPMC numéro 3 117

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Le ravitaillement. Lieu non déterminé.
Document SPMC numéro 3 118

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Marcel, Gustave, Marie et Désiré LANGLART sur le côté d’un baraquement
qui se trouvait rue Edouard Agache. Vers 1920.
Document SPMC numéro 3 121

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Baraquement qui se trouvait rue de Lille (actuelle rue du Général Leclerc), près du square. Vers 1925
Document SPMC numéro 3 122

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Septembre 1920. Construction des Ets DESPATURE-COUSIN Fils.
Actuelles Place des Anciens Combattants ou Place Paul DESQUIREZ.
Document SPMC numéro 3 127
La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
Des ouvriers au travail. Document de M. DEBRUYNE. 
Document SPMC numéro 6 723

La reconstruction de Pérenchies entre 1918 et les années 20 .
La menuiserie TIXIER. 1922
Document SPMC numéro 484
A suivre la semaine prochaine : La reconstruction de Pérenchies dans le livre du centenaire des Ets AGACHE de 1928.



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Philippe JOURDAN
Si Pérenchies m’était contée…
67, rue Jean MOULIN
59840 PERENCHIES



Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, Administrateur du Blog.
16 avril 2020

jeudi 2 avril 2020

LE CENTENAIRE DES ETABLISSEMENTS AGACHE EN 1928


Une de nos lectrices, Marie-Paule MONCHICOURT, de Prémesques, nous envoie régulièrement des documents sur l’histoire de notre ville grâce à des recherches en ligne sur le site des Archives du Nord ou sur celui de la Bibliothèque de France par l’application GALLICA. Nous la remercions pour les belles trouvailles qu’elle nous communique.
Elle a trouvé cet exemplaire du Grand Echo du Nord de la France daté du lundi 10 septembre 1928.
Nous l’avons recopié au propre et vous le proposons en y ajoutant des documents en notre possession pour l’illustrer.
N’hésitez pas, comme elle, à nous faire parvenir vos découvertes.
Nous tenons à vous prévenir que certains noms peuvent présenter des fautes d‘orthographe car le journaliste les a commises. Certaines, évidentes, ont été corrigées. D’autres non, par manque d’informations…

Philippe JOURDAN
Président de l’association d’histoire locale « Si Pérenchies m’était contée… »  
31 mars 2020



 
Le buste d’Edouard AGACHE. Années 30. Square rue du Général Leclerc.
Document SPMC numéro 1 229

LE GRAND ECHO DU NORD DE LA FRANCE
Lundi 10 septembre 1928.
BNF (Gallica)

UN CENTENAIRE DANS L’INDUSTRIE TEXTILE
Les Etablissements Agache ont fêté hier, à Pérenchies,
un siècle d’existence.

En 1824, au moment où la transformation économique suscitait partout des entreprises nouvelles, il y eut l’initiative d’un Lillois, M. Donat Agache, qui installait dans la rue du Croquet, un commerce de lins et de fils, qui se transforma, quatre ans plus tard, en une petite filature de lin.
Cette modeste fabrique, au fond du quartier Saint-Sauveur, était le berceau de ce qui devait devenir l’une des premières de ces grosses firmes industrielles qui font la richesse du Nord.
Après vingt ans de prospérité, M. Agache et son associé, M. Droulers, achetaient à Pérenchies en 1849, une petite usine où allait se transporter le centre de la puissance des Agache.
Le centre seulement, car trente ans plus tard l’établissement de Pérenchies s’adjoignait un brillant satellite à La Madeleine-Berkem.
Leur histoire serait un beau chapitre de l’épopée industrielle du Nord ; la place manque ici pour en tenter seulement l’esquisse, et il faut se limiter à citer la prospérité d’avant-guerre, la destruction totale, la reconstitution complète à force d’énergie, l’acquisition de la filature André Saint-Léger à la Madeleine en 1920, et le 16 août 1923, la lourde perte que fut, pour la société, la mort de son chef, M. Edouard Agache, qui avait joué un si grand rôle aussi bien dans la vie économique de la France que dans la modeste vie communale de Pérenchies.
Cent ans se sont écoulés depuis la fondation de la première usine. A cette étape, les successeurs de Donat Agache peuvent s’arrêter un jour pour jeter un regard en arrière, un regard qui aurait le droit d’être orgueilleux, sur les résultats de trois générations de labeur ininterrompu et de persévérance opiniâtre.

L’inauguration du buste de M. Edouard Agache…

 
Edouard AGACHE
(1840-1923)
Document SPMC numéro 626
Sur la place, après le pont qui enjambe la longue voie ferrée monotone et droite jusqu’à Armentières, l’église dresse ses hautes lignes de brique rouge, déjà assombrie par les fumées d’un bourg industriel, près du monument aux morts encore tout blanc de jeunesse.
C’est là que la journée s’ouvre, à 9 heures, par une messe célébrée par M. l’abbé Schabaillie, curé de la paroisse, avec le concours de l’Harmonie et de la Chorale mixte des établissements, que dirigent magistralement M. Doye et M. Six.
Au passage, on fleurit d’une gerbe le monument aux morts, et M. Henri Bouchery, maire, entouré de MM. Lambelin et Charles Lemahieu, adjoints, reçoit dans la maison commune les administrateurs, au nom de qui M. Donat Agache le remercie de sa cordiale bienvenue.



Donat Agache (1882 – 1929)
Document SPMC numéro 645

Henri BOUCHERY
Photo non datée (Bien avant 1928 ?)
Document SPMC numéro 567
Après ces préliminaires, la partie centrale du programme commence à se dérouler à 10H15, avec l’inauguration du buste de M. Edouard Agache.


Inauguration du buste d’Edouard AGACHE le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 648.
Les personnalités présentes.
Sur une placette semée de gravier, en face de l’église, son socle effilé, en pierre de Soignies, jaillit d’un petit parterre de fleurs.
La foule des ouvriers et des curieux l’entoure, derrière M. Donat Agache, président du Conseil d’administration de la firme Agache ; MM. Auguste Agache, Edmond Agache, Charles Bernhard, Jean Delemer, Emmanuel Descamps, Frédéric Descamps, Maxime Descamps, Robert Galoppe, André Saint-Léger, Claude Saint-Léger, administrateurs ; M. Blaise, statuaire, l’auteur du buste ; Mlle Thérèse Agache ; M. L’abbé Schabailly ; Mme René Descamps ; M. André Saint-Léger ;  Mme Donat Agache ; Mme Maxime Descamps ; Mme Edmond Agache ; M. Berr ; Mme Robert Neveux ; M. Sutorius ; M. Robert Neveux ; M. Philippe Galoppe.
M. Boudin ; M. L. Manceau ; M. Robert Descamps ; M. Dubois ; M. Etienne Droulers ; M. Emile Lambert ; Mme André Saint-Léger ; Mme Emmanuel Descamps ; M. H. Bouchery ; Mme Max Descamps ; M. Paul Pannier ; M. Blaise ; M. Jean Leborgne ; M. Désiré Delevallée et M. Henri Longuépée, deux ouvriers, qui ont plus de soixante ans de présence dans les établissements ; M. Arnold, directeur de l’usine de Pérenchies, et les directeurs des autres usines : MM. Fauquembergue, Lefebvre, Genet, J. Leroy, Joly, Dhaine, Ranson, Grunenberger, ingénieur, etc…


 
Le Personnel de Direction des Ets AGACHE en 1928
Document SPMC numéro 698. Pages 48 et 49.
Livre du Centenaire publié à l’occasion des festivités.

Le voile tombe, découvrant la fine bonhomie du sourire perdu dans la barbe de bronze, au-dessus de l’inscription « Edmond Agache 1841-1923 »

(NDSPMC 2020 : il doit s’agir d’une erreur. Le buste est celui d’Edouard Agache et non Edmond Agache. L’article contient d’ailleurs plusieurs erreurs d’orthographe sur les noms des personnalités !)

-        C’est bien lui, s’exclame une femme derrière nous, avec une admiration où perce l’étonnement.
A l’hommage du bronze s’ajoute celui de M. Lambelin, président du Comité d’érection, et de M. Bouchery, qui prend possession de la statue au nom de la municipalité.

 
Inauguration du buste d’Edouard AGACHE le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 505.
Le président du Comité d’Erection durant son discours.
M. Donat Agache exprime la gratitude de la famille, et l’on va inaugurer, dans la cour de l’usine, la plaque qui commémorera le centenaire de la fondation.
… et de la plaque commémorative du centenaire
Le décor classique d’une cour d’usine du Nord, mais nette et claire, anormalement gaie sous un soleil de septembre, encore proche du zénith. A l’entrée, la Société des trompettes « l’Alliance pérenchinoise » salue l’arrivée des administrateurs, sous la direction de M. Missiaen.

Centenaire des Ets AGACHE le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 649.
L’Alliance pérenchinoise salue l’arrivée des personnalités rue Edouard AGACHE.
Au fond, les Orphéonistes de Pérenchies, l’Harmonie et la Chorale mixte attaquent l’ «Hymne à la Joie », de Bach, lorsque la plaque découverte étale son inscription sur le mur, en larges capitales justement fières de leur annonce : 



1828 – 1928

Le 9 septembre 1928,
le Conseil d’administration des Etablissements Agache fils
et son président, M. Donat Agache,
ont commémoré, à Pérenchies,
le centenaire de la fondation de la société,
en présence de M. Auguste Agache, fils du fondateur,
de M. Henry Bouchery, maire de la commune,
des principaux collaborateurs du Conseil
et des descendants de M. Donat Agache-Taillar.

Le Conseil d’administration.



Le Comité de Direction et le Conseil d’Administration des Ets AGACHE en 1928
Document SPMC numéro 697. Pages 44 et 45.
Livre du Centenaire publié à l’occasion des festivités.

MM. Donat Agache et André Saint-Léger en commentent, en termes heureux, l’éloquente concision.

 
Centenaire des Ets AGACHE le 9 septembre 1928.
Document SPMC numéro 650.
Discours de Donat AGACHE lors de l’inauguration de la plaque du Centenaire sur le mur de l’usine

La plaque du Centenaire était apposée sur le mur intérieur de l’usine sur la conciergerie.
Document SPMC numéro 940. Non daté. Fin 20ème siècle.
Elle a été démontée par les services municipaux et sauvegardée.
Le centenaire de la fondation des établissements Agache se fête aujourd’hui à Pérenchies, mais la plaque qui rappellera la fondation de la Société aurait dû, en toute logique, être fixée au lieu même de la première usine créée par Donat Agache, le fondateur, c’est-à-dire à Lille, rue du Croquet.
Ces deux noms, Agache et Pérenchies, il semble qu’ils ont toujours été unis au cours du long siècle d’efforts industriels poursuivis par quatre générations de la même famille, et pourtant, c’est à Lille, dans une petite usine du quartier Saint-Sauveur, que le fondateur de la firme débuta dans la vie industrielle, puis s’associa à M. Droulers, filateur de coton.
Et les orateurs, dans un vivant exposé, rappellent toute la longue histoire des établissements,  notant tour à tour les modestes débuts, les associations, le prodigieux développement interrompu par la guerre, le calvaire des bombardements, la longue agonie de l’usine, la délivrance, la miraculeuse ascension de la reconstitution, les œuvres sociales qui associent tous les collaborateurs à la foi dans les destinées de Pérenchies.

 
Centenaire des Ets AGACHE le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 1 587.
Vue de l’assistance lors des discours de l’inauguration de la plaque du Centenaire
sur le mur de l’usine AGACHE.
M. Arnold tire parti de l’heureuse occasion qui se présente aujourd’hui, pour rappeler, au nom du personnel, tout le bien que les administrateurs ont fait à leurs ouvriers et à la commune, et leur exprimer la reconnaissance et l’attachement de leurs collaborateurs.


Centenaire des Ets AGACHE le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 1 586.
Discours de M. ARNOLD, Directeur de l’usine de Pérenchies
lors de l’inauguration de la plaque du Centenaire sur le mur de l’usine

La musique et la chorale exécutent la « Marche héroïque », de Saint-Saëns, et l’on gagne le terrain des sports de l’U. S. P. où les administrateurs et la municipalité passent en revue les sociétés locales : de tir et de sauvetage, de trompettes, les deux clubs de chiens de défense, les anciens combattants, les gymnastes de la « Jeanne d’Arc », la chorale mixte, l’Union sportive avec ses animateurs, MM Arnold, Volkemann et Beaurepaire, la Société des jardins ouvriers, de Pérenchies et de Prémesques, le Syndicat agricole, la Société de secours mutuels « La Saint-Mathias ».




Centenaire des Ets AGACHE, le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 1 588.
Donat AGACHE, Henri BOUCHERY, le Maire,  et d’autres personnalités saluent les associations présentes
au stade de football, rue Philippe de Girard
Centenaire des Ets AGACHE le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 651.
Une partie des personnalités lors des festivités au stade AGACHE.

Centenaire des Ets AGACHE le 9 septembre1928.
Document SPMC numéro 652.
Une partie réduite des personnalités lors des festivités au stade AGACHE.

Le banquet
Il est 13 heures lorsque est servi, dans la salle des fêtes des établissements, le banquet de 700 couverts, réunissant les administrateurs, les directeurs, les contremaîtres, les ouvriers comptant plus de 30 ans de services.
M. Auguste Agache, le préside, assis en face de M. Donat Agache, et entouré des personnalités que nous avons citées. L’Harmonie prête son concours  auquel tous les convives s’accordent à rendre un juste hommage.

La salle des fêtes de la rue Gambetta en 1923 à l‘occasion de l’exposition des Jardins Ouvriers.
Document SPMC numéro 857.
A l’heure des toasts, MM. Maurice Agache, Donat Agache et Bouchery, dans des discours tout empreints du caractère familial  de la fête, se louent de la prospérité présente, remercient les artisans du passé et les proposent en exemple à leurs successeurs.
M. Delvallée félicite M. Donat Agache, qui lui remet, ainsi qu’à M. Longuépée, la médaille d’or consacrant leurs soixante années de services, et le président du Conseil d’administration, associant la commune à la fête, annonce que la Société lui fait don d’un terrain pour la création d’un jardin public ; aux sociétés locales, d’une subvention de 100 000 francs.
Mais nous venons trop tard pour annoncer la nouvelle ; elle était trop chargée de sensation pour que tous ne la connussent pas, quelques minutes plus tard, et à 17 heures, au bal de la Grand’Place, à 20h30, au feu d’artifices, Pérenchies la fêta avec entrain.
M. Donat Agache l’avait constaté dans son discours : Agache et Pérenchies, les deux noms ne sont-ils pas étroitement unis depuis de longues années ?
A. Q. 

Quelques documents sur le sujet :

 
Carte postale avant 1914. L’entrée de la Fabrique AGACHE.
Document SPMC numéro 1068

Photographie de la maquette de l’usine AGACHE avant la guerre 1914/1918.
Document SPMC numéro 640
On ne sait pas où elle se trouvait ni ce qu’elle est devenue.

Carte postale durant la guerre 1914/1918. Les ruines de l’usine AGACHE.
Document SPMC numéro 1 137

La reconstruction de l’usine AGACHE. Années 20.
Document SPMC numéro 1 181

La rue du Général Leclerc (à l’époque, rue de Lille) et le square entre 1928 et 1939.
On y voit encore la statue d’Edouard AGACHE.  
Document SPMC numéro 1 215



La rue du Général Leclerc et le square dans les années 50 à 60.
La statue n’existe plus. Elle a été volée lors de la Seconde Guerre mondiale
par les soldats allemands afin de récupérer le métal.
 Le socle restera un certain temps vide avant de disparaître.
En 1936, les ouvriers en grève mettront un foulard rouge autour du cou de l’ancien propriétaire de l’usine.
Document SPMC numéro 1 266


 Texte extrait de la BNF "GALLICA"
LE GRAND ECHO DU NORD DE LA FRANCE


Lundi 10 septembre 1928.





Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, Administrateur du Blog.
Avril 2020.