jeudi 16 mai 2019

Cérémonie en hommage aux Déportés


Ce dimanche 28 avril 2019 s'est déroulée la cérémonie traditionnelle d'hommage aux déportés. Celle-ci a eu lieu à la stèle installée rue des résistants. Une éclaircie a permis aux participants de se rassembler autour de la stèle installée en 2000 par la Municipalité de Monsieur Pira.
Voici le déroulé de cet hommage rendu aux résistants et aux déportés.
Le lecteur
« Mesdames, Messieurs.
Bienvenue à vous tous pour cette cérémonie en souvenir de la déportation.
Aujourd'hui, notre pays voit tous les jours se pratiquer des gestes que nous pensions d'une autre époque.
L'histoire pourtant a montré ce que ces gestes ont apporté à notre nation et à ses habitants.
Alors que chacun devrait s'unir à l'autre, des rejets apparaissent. On montre du doigt.  On exclut. On stigmatise. On humilie. On détruit. On s'éloigne de ces valeurs que nous pensions acquises.
Cette commémoration est plus que nécessaire. Certes, elle se souvient de notre passé et des artisans de notre liberté d'hier 
Malheureusement, elle doit encore mettre en garde car l'animalité est de retour. L'humanité est plus que jamais bafouée.
Montrons donc ce matin que nous n'oublions pas mais aussi que nous rejetons ces dérives car le vol  noir des corbeaux est à nouveau sur nos plaines.
Pour débuter cette commémoration, accueillons nos trois couleurs qui sont signes de liberté, de fraternité, d'égalité et de tolérance ».

Hommage au drapeau

Lecture du texte de la stèle par une élue : Maria RODRIGUES
« A nos déportés.
L'histoire nous fait connaître des moments sombres. Notre rôle consiste à ne pas les oublier et à les transmettre à nos enfants afin qu'ils les conservent en mémoire.Ces périodes ont été nombreuses mais 1939/45 a été particulièrement sombre, meurtrière et ignoble.
En souvenir des femmes et des hommes qui ont refusé l'asservissement, combattu le nazisme et l'extrémisme, subi la déportation, donné leur vie pour nos libertés, résisté pour garder la tête haute.
Rappelons-nous également des réseaux :
·du Maquis de Vendresse .
·du Capitaine Michel.
·de la Voix du Nord.
La ville de Pérenchies, reconnaissante, affirme ce jour, 30 avril 2000, journée des déportés, sa volonté de reconnaître  tous ses enfants et de mettre en valeur leurs actions ».

Dépôt de gerbe
« Madame Danièle Lekien, notre Maire, au nom de la Municipalité et Monsieur Jean Pierre BRAME, Président de la section de Pérenchies de l’Union Nationale des Combattants déposent une gerbe commune en hommage à tous les disparus et à toutes les personnes qui ont souffert en défendant notre liberté.
Ils sont accompagnés :
·de Mme Liso, notre Députée
·de M. Jean-Pierre Lecluse, responsable de la Police municipale".
      Hommage aux morts

Lecture du message officiel du gouvernement français par Mme Lekien, notre Maire

"Message de Madame Geneviève DARRIEUSSECQ, Secrétaire d'Etat auprès de la ministre des armées, adressé au monde combattant à l'occasion de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation, dimanche 28 avril 2019.
La journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation instaurée par la loi de 1954 est l’occasion d’évoquer la mémoire de tous ceux, femmes, hommes et enfants, envoyés par milliers, pendant la seconde guerre mondiale, dans des camps de concentration ou d’extermination nazis qui ont souillé et durablement meurtri les peuples et les territoires occupés d’Europe.
Nous renouvelons notre hommage au courage dont ont fait preuve les déportés, en particulier ceux qui, face aux souffrances de l’épuisement physique auxquelles ils étaient confrontés et à la menace permanente de la torture et de la mort, n’ont pas renoncé à l’espoir et ont su rester des êtres humains. Ils ont ainsi eu, dans ces difficultés extrêmes, la volonté de poursuivre, dans l’union et la solidarité, la lutte clandestine contre l’idéologie et les objectifs de guerre de l’ennemi.
Les déportés, derniers rescapés de l’horreur indicible de la barbarie nazie, expriment leur légitime inquiétude à l’égard d’une Europe aujourd’hui divisée, traversée et habitée par la résurgence de mouvements nationalistes.
L’Europe dont la vocation est de garantir la paix et la prospérité des pays qui la composent doit être celle de la Mémoire de millions d’êtres humains sacrifiés par une idéologie perverse. Sauvegarder cette Mémoire, où la souffrance se mêle à l’espérance, doit faire prendre conscience, avant qu’il ne soit trop tard, de l’indispensable solidarité entre les peuples épris de liberté, pour l’emporter sur toutes les formes d’obscurantisme, de fanatisme, de racisme, d’antisémitisme, de xénophobie.
Le rappel de l’action des déportés dans les camps de la mort doit aller bien au-delà d’une journée symbolique. Il s’agit, pour les générations futures, de poursuivre avec détermination ce combat contre l’égoïsme et la peur.
C’est ainsi que l’hommage aux déportés prendra tout son sens pour construire un avenir de paix, de fraternité et de respect de la dignité humaine.
Ce message a été rédigé conjointement par :
La Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP)
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis
L’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés de la Résistance et Familles (UNADIF – FNDIR)"

Minute de silence
« Nous respectons un moment de silence en souvenir des drames endurés et des événements tragiques qui demeurent malgré le passé, malgré l'éducation, malgré notre culture et notre ouverture".

La Marseillaise

Texte de conclusion par Philippe JOURDAN, Adjoint au maire chargé du Devoir de Mémoire

« On estime qu’entre septembre 1939 et janvier 1945, 1 650 000 personnes ont été déportées : des juifs, des prisonniers de droit commun, des homosexuels, des prisonniers politiques, des résistants, des témoins de Jéhovah, des gens du voyage et  des Allemands antinazis, ont vécu l’horreur.
550 000 détenus ont perdu la vie : des hommes, des femmes et des enfants.
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute..." 

Le chant des partisans




 
La cérémonie. Les membres de l'UNC sont rassemblés autour du monument.






LE VOL DE LA GERBE
Dans la nuit du 28 au 29 avril 2019, la gerbe commémorative a été volée!



 
Le monument sans gerbe.




Voici quelques réactions recueillies sur les réseaux sociaux. Dans l'impossibilité de recueillir les autorisations de ces personnes, les noms et prénoms ont été enlevés. Dans la mesure où ces textes ont circulé, nous avons jugé possible leur publication. Ils témoignent de la réaction de notre population.
"Inadmissible, irrespectueux, voilà deux mots que je suis obligée d'employer. Hier matin, nous rendions hommage à nos déportés par une gerbe. Ce matin, elle a disparu. J'en suis triste. Peut être n'est il pas trop tard pour remettre la gerbe?"
" Quelle honte!"
" Quel manque de respect"
" Je suis outrée par ce geste!"
" C'est honteux!"
" Aucun respect."
" Honte a celui ou ceux qui ont commis cet acte odieux !"
"C'est bien triste!"
LES SUITES DU VOL
Grâce à des informations fournies à la Police municipale, le responsable de ce vol a été identifié. Il subira les conséquences judiciaires de son geste.
QUELQUES CITATIONS DE SIMONE VEIL
" Venus de tous les continents, croyants et non-croyants, nous appartenons tous à la même planète, à la communauté des hommes. Nous devons être vigilants, et la défendre non seulement contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la folie des hommes".
" Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument. La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve".
" Éduquons nos enfants, éduquons nos élèves ! Il y a plus qu'urgence!"

Simone VEIL, sur les traces de son passé, y emmène sa famille pour ne pas oublier.

Paris Match. Janvier 2005.
" Rien ne s'efface : les convois, le travail, l'enfermement, les baraques, la maladie, le froid, le manque de sommeil, la faim, les humiliations, l'avilissement, les coups, les cris... rien ne peut ni ne doit être oublié. Mais, au-delà de ces horreurs, seuls importent les morts : la chambre à gaz pour les enfants, les femmes, les vieillards, pour ceux qui attrapent la gale, qui clopinent, qui ont mauvaise mine ; et, pour les autres, la mort lente. Deux mille cinq cents survivants sur soixante-dix-huit mille déportés. L'atmosphère du crématoire, fumée et puanteur, de Birkenau. Je ne l'oublierai jamais. Là-bas, dans les plaines allemandes, s'étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c'est le poids effrayant du vide que l'oubli n'a pas le droit de combler et que la mémoire des vivants habitera toujours".

La déportation touche toute l'Europe. Ici, Varsovie. 

Début des années 40.
CITATION DE MARTIN NIEMOLLER
" Als die Nazis die Kommunisten holten, Habe ich geschwiegen ;
Ich war ja kein kommunist.
Als sie die Sozialdemokraten einsperrten, habe ich geschwiegen ;
ich war ja kein Sozialdemokrat.
Als sir di Juden holten, Habe ich geschwiegen ;
Ich war ja kein Jude.
Als sie die Katholiken holten, habe ich nicht protestiert ;
Ich war ja kein Katholik.
Als sie mich holten, gab es keinen mehr, der protestieren konnte".

" Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit.
je n'étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit.
je n'étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs, je n'ai rien dit.
je n'étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai rien dit.
je n'étais pas catholique
Et, puis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait plus personne pour protester
                                                                                   Friedrich Gustav Emil Martin Niemöller
16 mai 2019
Philippe JOURDAN
Président de "Si Pérenchies m'était contée..."
Photographies : Christiane LEGRAND
Mise en page : Jean-Pierre COMPERE