vendredi 11 novembre 2016

Notre enfance au « Grand but » (rue de Lomme) dans les années 1950-1960



M. Patrick PAUWELS nous livre ses souvenirs d'enfance que nous relatons ci-après.
Faites comme lui et nous enrichirons notre collection de témoignages des Pérenchinois.

11/11/2016
Philippe JOURDAN
Président de "Si Pérenchies m'était contée..."


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Ce qu’on appelait le « Grand But » était en réalité sur la commune de Lomme, mais la plupart des gens incluaient la rue de Lomme sous ce nom. D’ailleurs la rue était un peu à l’écart de Pérenchies, quand on venait du centre, après l’hospice et le calvaire, il y avait à droite des jardins ouvriers et à gauche les grandes villas (familles Parent et Flodrops), le moulin Dissaut et le maraîcher. Et lorsqu’on allait faire des courses dans le centre, on disait « je vais à Pérenchies » Mais à cette époque, on allait dans le centre pour aller chez le boucher ou le boulanger, sinon il y avait 2 épiceries (Mathilde et Mme Bossaert puis Marie Thérèse De Arojo) un café (au beau jardin, chez Léon, puis chez Raymonde) une ferme (Descamps) rue de Lomme et une autre au calvaire.


A cette époque, c’était presque la campagne, les enfants jouaient dans la rue et dans les champs environnants. Le soir, on jouait à « la balle au prisonnier » dans la rue avec un camp sur chaque trottoir. Il ne passait que très peu de voitures. A la fin des années 1950, il y avait une ou deux télévisions chez les habitants du quartier, et on savait qui en possédait une. Nous apercevions le générique du feuilleton « Ivanhoé » en passant devant la maison où il y avait une télévision. De même pour le téléphone, les numéros ne comportaient que deux chiffres, et pour appeler il fallait aller à la poste. Parfois pour un appel urgent, les gens laissaient un message au moulin.

Le jeudi, on allait pêcher des grenouilles et des  « épénocs » (épinoches) dans la Becque du Corbeau ou jouer dans la Drève qui menait au bois Agache. Ce bois était privé, mais on allait explorer jusqu’au bord de l’usine et on revenait toujours en courant si quelqu’un criait « 22 v’la le garde champéte »

A l’hospice Agache, vivaient des personnes qui nous semblaient d’une autre époque. Nous étions gamins et parfois des personnes âgées venaient à l’extérieur : certains fumaient la pipe, d’autres chiquaient, il y avait même une dame qui prisait du tabac.

Pour aller à Lille, on pouvait prendre le train à la gare de Pérenchies, ou aller à pied jusqu'au Calvaire de Lomme où était le terminus du tramway. Pour s'y rendre, il fallait passer devant la ferme bleue, puis la ferme rouge (couleur des boiseries des portes et fenêtres), puis quelques maisons et le château des « 3 sans femmes ». C'est à cet endroit que se trouve actuellement l'hôpital Saint Philibert. Mais quand j'étais gamin, je croyais qu'il y avait 300 femmes, et cela m'intriguait : était-ce un pensionnat, une prison... ?

Un moment particulier était l'approche de Noël, la plupart des enfants du quartier avaient leurs parents qui travaillaient à l'usine Agache et nous pouvions aller choisir un jouet à l'infirmerie de l'usine. Nous pouvions passer par la loge du concierge « Moustache ». On apercevait les balles de lin dans les hangars, le peignage, le bobinage, la filature, le tissage et à l'autre extrémité de l'usine, la confection, considérée comme le meilleur secteur (surtout moins poussiéreux et moins bruyant)
Enfin, le dimanche avant Noël, il y avait à la salle des fêtes un spectacle et la distribution des jouets au son de la chanson « Petit Papa Noël »
Juste avant les vacances, nous recevions une coquille et une grosse orange à l'école de la part de l’amicale.

En été, je crois que c'était pendant les congés du mois d'août, il y avait la ducasse avec un podium et parfois des chanteurs locaux et des tombolas au profit des « vieux », le slogan pour motiver les gens à prendre des billets était « pense à qui tu veux, mais pense aux vieux ». Il y avait un manège pour les enfants et de la musique diffusée par hauts parleurs dans toute la rue. C'est Raymond Sens qui s'occupait de  la sonorisation.

Il y avait aussi une procession une fois par an, le curé était à la tête du cortège qui venait depuis l’église.
Près de la ferme, les gens du quartier dressaient un autel avec des fleurs et plantes fournies par chacun.
Nous n’étions pas très riches mais ce fut une enfance heureuse.

Patrick PAUWELS
11/11/2016

Dans le jardin au 62, rue de Lomme

Patrick PAUWELS et sa maman Émilienne BLANCHET

Patrick PAUWELS en 2015

dimanche 6 novembre 2016

L'art sous toutes ses formes

Les 22 et 23 octobre 2016, l'Office municipal de la culture et des loisirs de Pérenchies avait décidé de mettre en valeur deux artistes : Mme Geneviève DELIGNE et M. André SONNTAG.

Pierre DUFOSSEZ, président de l'OMCL présente les artistes
Mme Danièle LEKIEN, maire de Pérenchies, félicita les artistes et l'OMCL pour l'organisation de cette exposition


Geneviève  DELIGNE, habite Pérenchies, rue de Piétralunga où elle organise des expositions.
Autodidacte, influencée par les paysages de Cézanne, et de Monnet, elle pratique la peinture à l'huile depuis 1994.
Puisant dans l'infiniment grand ou l'infiniment petit, le minéral, le végétal ou l'animal elle explore le côté abstrait de la nature.
Collage et peinture se mélangent.
En 2013, découverte de l'encre et des immenses possibilités de la calligraphie moderne ou classique lors d'ateliers ou de stages animés par des professionnels ou par le biais d'associations; une passion créative qu’elle n'hésite pas à partager.
Depuis 10 ans, elle participe aux "portes ouvertes des ateliers d'artistes" chez elle à Pérenchies ainsi qu'aux "fenêtres qui parlent" dans diverses communes : Lambersart, Villeneuve d'Ascq, Roncq...
Elle expose également en groupe ou en solo à Frelinghien, Lomme , Wambrechies, Verlinghem, Violaines....









André SONNTAG est un curieux qui a envie de mettre en boîte tout ce qu'il voyait et qui a fini par disparaitre de nos vies.
Il commence la photographie en 1959 à l'âge de 17 ans avec un appareil Kodak Brownie Flash.
C'était un appareil magique puisqu'il fallait simplement viser et déclencher pour prendre une photo. magique car on ne s'encombrait pas avec de la technique, on se préoccupait essentiellement de la scène qui se passait devant soi, on accordait une grande attention, une humanité profonde, aux personnes qui voulaient qu'on les photographie et cette générosité changeait tout.Elles appréciaient qu'on s'intéresse à elles, à leur vie; en les photographiant elles nous faisaient entrer dans leur existence, elles nous ouvraient leur porte et leur cœur en toute simplicité.
C'est cela qui lui a plu et l'a passionné en lui donnant envie d'aller plus en avant dans la photographie.Le Brownie Flash fut vite rangé se trouvant remplacé par un reflex 24x36 argentique. Il fallut attendre cinq ou six ans d'économies pour pouvoir s'offrir cette folie. Cela valait plus d'un mois de salaire à l'époque rien que pour le boitier, cela représentait un gros sacrifice que de vouloir faire de la photo et cela ne s’arrêtait pas là, financièrement, car il fallait aussi posséder son laboratoire pour développer les films et tirer les épreuves. C'est dans cet antre quasi magique, alchimique, que prenaient vie les images faites que l'on bichonnait en travaillant les lumières et les gris qu'il fallait plus riches de détails,  plus doux, plus moelleux. Il fallut attendre encore un peu pour se payer un appareil de rêve, par sa qualité et un prix abordable, un Spotmatic Pentax, marque qu'André utilise toujours. Il fut toujours seul ce qui rendit toutes les découvertes et l’apprentissage plus difficile pour acquérir les bases techniques et artistiques, mais l'amour renverse les montagnes et ce n'était pas une montagne qui allait freiner André.
C'est alors qu'en 1974-1975, il découvrit le photo club 2000 de Mons en Baroeul où il travailla le paysage en noir et blanc et en diapo couleur qu'il tirait sur du Cibachrome.
S'il a conservé son laboratoire noir et blanc, André est passé à la photographie numérique qui lui permet toutes ces retouches, corrections et interventions qui étaient quasiment impossibles à faire avec les papiers argentiques.Il adore le paysage rural ou urbain et, grâce à la photo numérique, il a pu découvrir le plaisir que procure la réalisation de photographies panoramiques.
Nous vous livrons ci-après quelques images de sa production. Entrez vous aussi dans ces images, promenez vous dans ces paysages.






Le vernissage

Des amoureux de peinture et de photos


Le livre d'or ou chaque visiteur pouvait laisser ses commentaires


Les bénévoles qui ont  aidé au montage de l'exposition

Photos : D.D
Textes réalisés à l'aide de la plaquette de présentation établie par Pierre DUFOSSEZ.

06/11/2016
Jean-Pierre COMPÈRE
Administrateur

jeudi 20 octobre 2016

Un moment d'émotion pour Thérèse et Roland Dewulf.

Une de nos membres de l'association, Marie-Claude VERVISCH,  a poursuivi ses recherches sur M. Auguste VANHOVE et nous vous en  livrons ci-après le résultat.


VANHOVE Auguste
49ème B.C.P.
Décédé le 20 octobre 1915.

Tombe à Sillery dans la Marne.
Les infos reçues :
Vanhove Auguste né le 6 août 1887, décédé le 18 janvier 1915 : Matricule 6804.


Mes recherches :
Vanhove Auguste né à Ennetières en Weppes le 6 août 1887.
Il s’est marié à Pérenchies le 13 janvier 1912 avec Fidéline Clémentine Dormin.

Acte de mariage N° 3 du 13 janvier 1912 : (Photo 9549)
Auguste Vanhove, ouvrier tanneur, 24 ans, né le 6 août 1887 à Ennetières en Weppes, fils de Auguste Vanhove, ouvrier terrassier et de Virginie Gruson, ménagère, domiciliés à Ennetières enWeppes ET Fidéline Clémentine Domin, dévideuse, 26 ans, née le 26 septembre 1885 à Pérenchies, fille de Pierre François Domin décédé à Pérenchies le 31 mai 1907 et de Marie Thérèse Vermeulen, ménagère.
Témoins :
Gustave Buriez, 40 ans, charretier, domicilié à La Chapelle d’Armentières, beau frère de l’époux, Alfred Brice, 35 ans, domicilié à Ennetières en Weppes, beau frère de l’époux.
Jules Vanhove, 42 ans, ouvrier potier, beau frère par alliance de l’épouse, domicilié à Prémesques. Désiré Waymel, 38 ans, maçon, domicilié à Ennetières en Weppes, beau frère par alliance de l’épouse.

Informations trouvées sur son cursus militaire :
Le matricule 6804 n’existe pas dans les fiches militaires pour la classe de 1907 !
Ma remarque : Le matricule attribué au recrutement a souvent changé au moment de l’incorporation ou lors de l’intégration à un autre régiment.
Le registre s’arrête au matricule 6564.

MAIS : Classe de 1907 à Lille Vanhove Auguste avait le Matricule 1493 au moment de son recrutement à Lille.
Fiche signalétique trouvée sur les archives du Nord : (A.D.N. : Fiche sur le volume 3, P. 684)
9ème B.C.P.
Décédé le 18 janvier 1915 à Betteny. Avis officiel du 6 février 1915.
Déclaré juridiquement par le tribunal de Dunkerque décédé le 24 juin 1915.

Dans Mémoires des Hommes sur sa fiche, il a bien été noté Matricule 1493 au recrutement de Lille et Matricule n°6804 au corps.
Il est décédé à l’hôpital aux armées à Reims. Tué à l’ennemi.

A Ennetières en Weppes :
On retrouve son décès le 21 mai 1920 : C’est très certainement la transcription.

En mairie d’Ennetières, l’acte n° 21 est bien une transcription qui confirme la mention : « MORT POUR LA FRANCE».

« L’acte de décès ci-dessous a été transcrit le 22 mai 1920, par nous Emile Descamps, Maire d’Ennetières en Weppes.
Le 18 janvier 1915, à l’heure du midi, est décédé rue Martin Peller, n°39, Auguste Vanhove, né à Ennetières en Weppes (Nord) le 6 août 1887, soldat au 49ème bataillon de chasseurs à pied, 7ème compagnie, N° Matricule 6864, fils d’Auguste Vanhove et de Virginie Gruson, marié à …Dominé, seules informations que nous avons pu recueillir sur le défunt.
Dressé le 19 même mois, dix heures du matin sur la déclaration d’Edouard Caniot, ou Carriot ? 42 ans, et d’Alfred Adam, 49 ans, employés, domiciliés à Reims.
Ils ont signé avec Jean Baptiste Nicaise Langlet, Maire de Reims, Chevalier de la Légion d’Honneur.
En marge écrit « MORT POUR LA FRANCE», Reims le 8 décembre 1915.
Mention rectificative :
Pour copie conforme délivrée sur papier libre militaire, Reims le 4 janvier 1916.
La veuve du soldat Vanhove doit être dénommée Fidéline Domin et non nommée Dominé. Le défunt était domicilié à Ennetières en Weppes, les père et mère sont domiciliés à Ennetières en Weppes. Paris le 14 mai 1920. Le Ministre de la guerre par délégation, le Chef du Bureau des Archives administratives.


MA CONCLUSION
L’acte de décès a bien été transcrit à Ennetières en Weppes seul lieu connu et écrit sur les papiers retrouvés.

Sur la fiche signalétique, aucune mention écrite sur son mariage à Pérenchies, le seul lieu connu était Ennetières en Weppes.

D’ailleurs il suffit de se rendre à Ennetières en Weppes et sur le monument aux morts près de l’église on peut lire le nom de Vanhove A.

A l’époque, il a été tout à fait normal de l’inscrire sur le monument d’Ennetières et non sur celui de Pérenchies.

Mais ce qui reste difficile à comprendre, c’est la date du décès inscrit sur le registre et sur la tombe !
Le 20 octobre 1915 !
Mon avis, il y a peut-être eu confusion avec la date de l’attribution de la mention.

19/10/2016
Marie-Claude VERVISCH 



Registre de la nécropole de Sillery

Acte de mariage d'Auguste VANHOVE
Acte de décès
Monument aux morts d'Ennetières




Photos MC V

Après recherches, Roland et Thérèse ont retrouvé le monument où était inscrit le nom de l’aïeul.
Il s'agissait de celui de la ville d'Ennetieres, d'où était issue la famille de Thérèse.
Nous joignons la photo de l'inscription.




 16/10/2016
Jean-Pierre COMPERE
Administrateur



Cent ans après , ils ont retrouvé la tombe du grand-père de Thérèse, Auguste Vanhove,né le 6 août 1887 et qui a été tué à l'ennemi  le 20 octobre 1915 à Beth en y dans la Marne.Il a été enterré dans le cimetière militaire de Sillery, une vaste nécropole avec plus de 12 000 tombes, dans un charmant village de la vallée de la Vesle, proche de Reims.Il faisait partie du 49ème bataillon de chasseurs à pied matricule 6804.
Bien que Pérenchinois, Auguste Vanhove ne figure pas parmi les noms inscrits au monument  aux morts, probablement parce que le lieu de son dernier repos n'avait pas été reconnu officiellement.


12/10/2016
Roland DEWULF





Nécropole de Sillery






Extrait d'histoire pour tous, avec l'autorisation de l'auteur :



La bataille de la Marne (1914)

En violant la neutralité belge, les Allemands appliquent le plan Schlieffen : déborder la gauche de l'armée française pour l'encercler et lui infliger un nouveau « Sedan ». Le 2 septembre, la cavalerie allemande est à 25 kilomètres de Paris. Mais l'armée allemande poursuit son mouvement d'enveloppement vers le sud-est, découvrant son flanc droit à l'armée que commande Gallieni, gouverneur militaire de Paris. Quand Joffre, le 6 septembre, donne l'ordre de la contre-attaque, toute la droite allemande doit se replier, entraînant l'ensemble du front qui se stabilise sur la vallée de l'Aisne. Le 11 septembre, Joffre peut annoncer la victoire de la Marne.


La bataille de la Marne...

Alors que les Russes menacent le front de l'est au mois d'août 1914, les Allemands ont reçu l'ordre d'en finir au plus vite à l'ouest afin de pouvoir se consacrer à anéantir les troupes du tsar. La situation en France est donc mauvaise, en cet été 1914 : après avoir envahi la Belgique et pris le nord de la France, conformément au plan Schlieffen, les Allemands atteignent la Somme le 29 août. Le généralissime )offre a été défait en Alsace et en Lorraine, et continue d'être repoussé. Devant l'avancée allemande, le gouvernement Viviani s'est replié sur Bordeaux, le 2 septembre, et la population parisienne, traumatisée par le siège de 1870, fuit la capitale par centaines de milliers. Le commandant de Paris et du camp retranché, Gallieni, promet qu'il remplira ses fonctions jusqu'au bout et prépare une contre-offensive. Pour défendre Paris, 100 000 hommes formant la 6e armée de Maunoury ont été prélevés sur le front de l'est de la France et prennent position dans la région ouest de l'Ourcq, au nord de la capitale.

Le 3 septembre, la Te armée du général von Kluck se trouve à 25 kilomètres de Paris. L'état-major français apprend alors que les Allemands ne se dirigent plus vers Paris, mais vers le sud-est, en direction de la Marne, espérant ainsi enfermer les troupes françaises à l'issue d'un vaste mouvement tournant, en enveloppant l'aile gauche d'une partie du dispositif allié. Mais, ce faisant, les Allemands prennent le risque de fragiliser leur flanc droit.

Deux jours plus tard, l'armée Maunoury avance sur l'Ourcq, alors que le général Joffre, sur l'insistance de Gallieni, a pris la décision d'attaquer et a échelonné six armées de l'Oise aux Vosges, après avoir obtenu le concours des Anglais. Pendant une semaine, 2 millions d'hommes s'affrontent sur un front de près de 300 kilomètres, allant de Meaux à Verdun. Le 5 septembre, les troupes franco-britanniques lancent l'offensive : en début d'après-midi, les soldats de la 6' armée de Maunoury affrontent les troupes du général von Kluck au nord de Meaux, alors que celles-ci se dirigeaient vers le sud. Les premiers jours voient se dérouler une guerre de mouvement, sur les flancs est et ouest du front, au cours de laquelle est mise en avant la puissance de feu de chaque camp. Ainsi, au cours de la bataille, les canons de 75 tirent 300 coups par jour !

... premier  tournant de la Grande Guerre

Les Allemands modifient leur dispositif pour être en mesure d'avancer vers l'ouest et n'être ainsi pas pris à revers. Ils contre-attaquent les 6 et 7 septembre pour tenter de déborder les troupes françaises par le nord. L'armée alliée, quant à elle, demande le renfort des troupes basées à Paris. Pour éviter l'enveloppement de l'armée Maunoury, il est en effet indispensable de renforcer l'aile gauche de la & armée. Pour parvenir à transporter en une nuit deux régiments, soit 4 000 hommes, en direction du front, un millier de taxis parisiens sont réquisitionnés par Gallieni, ainsi que les chemins de fer. Cette intervention des « Taxis de la Marne » reste depuis l'un des symboles de la résistance française.

Les 8 et 9 septembre, la 9e armée du général Foch parvient à contrer les assauts de la 2e armée du général von Bùlow. Les troupes du corps expéditionnaire britannique et une partie de la 5e armée française réussissent à séparer les armées allemandes de Bûlow et Kluck, une brèche à laquelle le mouvement opéré par von Kluck vers l'ouest a préalablement contribué. La 5e armée de Franchet d'Esperey se lance dans cette ouverture, suivie des troupes britanniques, avant de franchir la Marne le 9 septembre. Le 10 septembre, de nouveaux combats acharnés font reculer les Allemands qui, menacés d'encerclement, se replient sur l'Aisne, le long de la ligne Noyon-Verdun où ils se retranchent. Tandis qu'ils creusent des tranchées, s'organise désormais une guerre de positions.

Les alliés franco-britanniques ont su tirer profit d'une armée affaiblie par l'envoi d'effectifs partis combattre les Russes en Prusse orientale. Ils remportent ainsi la victoire de la Marne, annoncée officiellement au ministre de la Guerre par le général Joffre le 11 septembre. Le bilan des pertes françaises est cependant bien lourd : 80 000 morts.

Ce sont les combattants de Verdun qui se chargeront, deux ans plus tard, de déloger les Allemands... Après la victoire de la Marne, se déroule de septembre à novembre 1914 la « course à la mer », au cours de laquelle les armées allemande et française tentent de se déborder mutuellement en direction de la Manche, dans un secteur allant de Soissons aux côtes de la mer du Nord. Mais bientôt, c'est la fin de la guerre de mouvement et le commencement de la guerre d'usure, symbolisée par Verdun.

Photos R.D