dimanche 26 avril 2020

Connaissez-vous Pérenchies et son passé ? Le chemin des Saxons. et Commémoration de la déportation du 26 avril 2020


 Document : Pérenchies et son passé numéro 34


L’église Saint-Léger de Pérenchies durant la guerre 1914/1918.
Document SPMC numéro 6 708
Commentaire :
« Nous sommes à Pérenchies sur la Grand’Place avec l’église Saint-Léger. Nous pourrions être au début du XXème siècle.
Il n’en est rien.
Nous voyons, en regardant un peu plus, que le clocher est endommagé. Il s’agit de l’ancienne église avant qu’elle ne fut détruite. On remarque 4 décorations autour du clocher qui n’existent plus de nos jours.
Une banderole est accrochée au travers de la rue de la mairie, ancienne rue de Verlinghem qui est, aujourd’hui, l’actuelle rue Henri BOUCHERY. On y lit : « SACHSENWEG », c’est-à-dire la rue de la Saxe ou la rue des Saxons.
Dans les textes de l’époque, quelqu’un raconte que « les troupes allemandes étaient composées de soldats venant de régions différentes et qui ne s’entendaient pas toujours ».

Quand on agrandit la photographie, on devine un panneau indicateur près de l’homme, seul, qui traverse la place. Les indications marquées étaient sans doute en langue allemande. Le panneau indiquait peut-être l’accès aux tranchées qui donnaient sur le front vers Houplines et Frelinghien. L’entrée se trouvait un peu en bas de la côte après  les actuels Ets DEMEYERE.
A droite, on peut apercevoir ce qui est peut-être une guérite. Etait-elle militaire ? Elle se trouve devant le mur du presbytère qui est derrière l’immense arbre qui se dresse près de l’église. C’était une belle et grande demeure blanche qui occupait le début de la rue de la Prévôté, suivie d’une maison d’œuvres tenue par les religieuses de Sainte-Marie La Forêt d’Angers puis du parc du château JEANSON. L’avenue du Kemmel n’existait pas. La rue sera construite dans les années 20.
L’église est dans un triste état car tous les jours, des obus tirés par les Britanniques tombent sur la ville car elle est occupée par les troupes allemandes qui viennent se reposer après plusieurs jours passés au front.

Voici quelques textes qui évoquent cette triste page de notre histoire locale.

Extraits du journal de Jeanne VROLANT
(Le recensement de 1911 montre une Jeanne VROLANT, née en 1894 à Pérenchies et qui habite, avec ses parents, Léon, électricien, et Justine et 2 autres enfants, rue de Lille).

Samedi 10 octobre 1914. Aujourd’hui, vers 6 heures du matin, nous voyons passer une patrouille de 15 Uhlans et un quart d’heure plus tard 30 cyclistes en reconnaissance puis durant trois heures, de l’infanterie, des canons, de la cavalerie…

Dimanche 18 octobre 1914. Le premier obus est tombé sur Pérenchies. Nous passons nos journées et nos nuits dans les caves.

Dimanche 13 décembre 1914. Nous partons aux vêpres. Un obus tombe dans le jardin Jeanson brisant une grande partie des vitraux de l’église d’où une panique épouvantable.

Lundi 4 janvier 1915. L’armée qui occupe maintenant le village est composée de pillards. Ce sont des jeunes soldats de 18 à 20 ans qui viennent se reposer quatre jours puis retournent au feu.

Mercredi 6 janvier 1915. Hier au soir, ils ont fusillé le gérant de chez Coustenoble parce qu’il avait conservé, dit-on, un révolver chez lui.

Hans, soldat allemand.
24 octobre 1914. Pérenchies est un grand village mais il n’y a plus rien à acheter sauf du lait, des cartes postales et parfois un peu de pain. Ce matin, on a eu du café et un peu de mélasse. L’artillerie anglaise a tiré dans le village.

Hans, soldat allemand.
Carte non datée. Au verso, la vue de l’église dans laquelle nous avons assisté à un certain nombre de messes. Maintenant, l’église est criblée de balles et pour cette raison fermée aux militaires et aux habitants.

Un militaire allemand.
Septembre 1915. Chère Else et chers enfants. Ce matin, l’artillerie a commencé à tirer très tôt. Je n’étais pas dans les tranchées mais à Pérenchies. Tous les jours, je demande si cette guerre ne finira donc jamais. Que Dieu nous donne bientôt la paix.

César SOHIER, né en 1910.
Quand les Allemands sont entrés à Pérenchies, tous les habitants ont dû les héberger. La kommandantur s’est installée à la mairie. Le premier ordre fut d’y apporter toutes les armes. Puis il y eut des perquisitions. Les Allemands fouillaient partout.
Lors des récoltes, une partie revenait aux occupants. Puis il a fallu donner des œufs, des poules, des lapins, …
Dans le clocher de l’église, ils avaient installé un observatoire.
Un jour, un pont en bois fut installé ».


 Philippe JOURDAN (11 avril 2020)


Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog

En cette période de confinement que notre pays n’a jamais connue depuis des décennies en dehors des guerres, nous avons pensé que notre association pouvait vous présenter chaque jour un document extrait de notre fond documentaire composé de plus de 8 000 photos.
Quand l’occasion se présentera, un petit commentaire suivra la photographie. La page sera publiée chaque jour à partir de 10H.
N’hésitez pas à nous transmettre vos propres commentaires ou informations sur le sujet présenté. Cela permettra de compléter nos connaissances sur Pérenchies et son passé.
Philippe JOURDAN, Président de « Si Pérenchies m’était contée … »  20 mars 2020




Commémoration de la déportation du 26 avril 2020


Gerbe. Document internet
Sur décision gouvernementale, les cérémonies et les rassemblements sont interdits jusqu’à la mi-juillet 2020 à cause du confinement recommandé contre le coronavirus.
Ce jour, à Pérenchies, l’hôtel de ville est pavoisé aux couleurs patriotiques afin de se souvenir de ces moments tragiques de notre histoire nationale.
Les 8, 14 et 21 mai 2020, notre association mettra en ligne sur notre blog un dossier sur les événements de la guerre 1939/1945.

TEXTE FIGURANT SUR LE MONUMENT DE LA RUE DES RESISTANTS
A PERENCHIES

« A nos déportés.
L'histoire nous fait connaître des moments sombres. Notre rôle consiste à ne pas les oublier et à les transmettre à nos enfants afin qu'ils les conservent en mémoire. Ces périodes ont été nombreuses mais 1939/45 a été particulièrement sombre, meurtrière et ignoble.
En souvenir des femmes et des hommes qui ont refusé l'asservissement, combattu le nazisme et l'extrémisme, subi la déportation, donné leur vie pour nos libertés, résisté pour garder la tête haute.
Rappelons-nous également des réseaux :
· du Maquis de Vendresse.
· du Capitaine Michel.
· de la Voix du Nord.
La ville de Pérenchies, reconnaissante, affirme ce jour, 30 avril 2000, journée des déportés, sa volonté de reconnaître  tous ses enfants et de mettre en valeur leurs actions ».


Le monument commémoratif de la rue des Résistants
Document SPMC








Message officiel du gouvernement français de ce 26 avril 2020




Philippe JOURDAN,
Président de l’association « Si Pérenchies m’était contée… »
26 avril 2020



Correction et édition : Jean-Pierre COMPERE, administrateur du Blog


1 commentaire:

  1. Gérard et Chantal OSTENDE26 avril 2020 à 20:56

    Très beau retour en arrière merci

    Cordialement,
    Gérard et Chantal Ostende

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